lundi 7 mai 2012

Trois, deux, un… ralentissez!

par Anthony Doiron

L’événement Slow vélo en est à sa première dans la capitale du Chiac. Tout juste à l’extérieur des portes du marché fermier de Moncton de ce samedi, la pluie intermittente n’a pas su décourager des gens de tous âges et de toutes origines, nombreux à venir observer et participer aux multiples courses après avoir complété leurs emplettes matinales. Le tout a débuté en matinée pour se terminer tôt en après-midi.

Cet événement s’inspire des Slow Bike Race (courses lentes à vélo) déjà existantes à plusieurs endroits dans le monde. Il s’agit au fait d’une course non conventionnelle où s’affrontent des individus à vélo. Là où s’inscrit l’élément non conventionnel, est que c’est la personne qui franchi la ligne d’arrivé la dernière, et ce, sans jamais avoir fait demi-tour ou mit le pied-à-terre, qui est déclaré vainqueur.

Ce genre de compétition s’inscrit dans le mouvement Slow, qui se résume à être une philosophie de vie cherchant à amener les individus à réfléchir à la vitesse à laquelle ils vivent et à ralentir le pas pour mieux apprécier la vie. La monté en popularité d’autres mouvements internationaux du même genre peut aussi être observé dont Slow Food, visant à encourager une alternative à la culture du Fast Food en promouvant l’agriculture urbaine et de plus saines habitudes alimentaires ainsi que Slow Cities, prônant le ralentissement du rythme effréné de la vie en villes pour ultimement en améliorer la qualité.

Chrissy Laurette, bénévole et l’une des membres du comité organisateur de l’événement, explique que c’est grâce aux nombreux commanditaires dont Dolma Food, Moncton YMCA, Consolvo Bikes, La Bikerie, Studiographe et la ville de Moncton que cet événement pu prendre place. DJ Marc « Bones » LeBlanc était lui aussi de la partie afin d’agrémenter musicalement l’ambiance déjà festive de cet événement cyclo-culturel.

« Facebook a été notre moyen de communication primaire avec la population pour l’annonce de cet événement », explique Chrissy, « Il faut dire qu’on n’a aucun budget; tous nos organisateurs et organisatrices sont ici bénévolement et grâce à nos commanditaires et partenaires, on n’a rien eu à dépenser afin d’organiser tout ceci ».

Avec l’aide du jeune cinéaste Antoine Filion, le groupe a tourné 3 vidéos promotionnelles expliquant le mouvement qui ont été diffusées sur Internet avec l’aide de médias sociaux. Celles-ci véhiculent l’essence même de ce qu’est le Slow vélo en tentant de faire vivre un moment paisible aux auditeurs qui le visionnent.

Pour faire du vélo une habitude plutôt qu’une occasion
Michel Desjardins, porte-parole de l’organisation Post-Carbonne du grand Moncton, tient à ce Slow vélo devienne un événement annuel. Il se réjouit du taux de participation d’aujourd’hui. « Ce qu’on cherchait c’était des types d’activités pour engager la culture du cyclisme à Moncton, de rendre ça cool et amusant, de rendre ça la norme plutôt que l’exception », explique-t-il. « Cette idée-ci nous est venue de Youtube. On a constaté que le Slow Bike Race est un phénomène qui s’est propagé un peu partout dans le monde donc, on s’est demandé ‘pourquoi pas à Moncton?’ », dit-il.

Depuis l’entrée de jeu de Post-Carbonne dans le dossier des pistes cyclables sur la rue Salisbury dans l’Ouest de la ville, monsieur Desjardins sent qu’il y a une réelle volonté de la ville de Moncton à faire avancer les choses dans une direction plus verte et écologique. Il explique que Post-Carbonne va continuer de travailler et a appuyé la ville de Moncton vers un futur continuellement plus vert écolo.

Avant de repartir à vélo, il nous révèle que l’on pourra s’attendre à d’autres surprises dès cet automne, dont un défilé de bicyclettes où les gens seront habillés à l’ancienne.

mercredi 2 mai 2012

May Day : Les membres du Syndicat des travailleurs et travailleuses de la poste (STTP) dénoncent le silence qui leur est imposé

par Anthony Doiron

Près d’une cinquantaine de manifestants se sont réuni devant l’Hôtel de Ville de Moncton ce mardi premier mai, jour de la fête des Travailleurs. Jeunes et moins jeunes étaient présents en solidarité avec le STTP, dénonçant les mesures qu’ils qualifient d’austères prises par le gouvernement Harper. Des slogans houleux à l’endroit du gouvernement fédéral pouvaient être lus et entendus. La manifestation s’est ensuite dirigée vers le bureau du député Moncton-Riverview-Dieppe, Robert Goguen.

« On est ici aujourd’hui pour démontrer à monsieur Harper que nous en avons fini avec ses menaces et ses façons de faire les choses. On est ici pour affirmer notre droit de négocier » explique Line Doucet, présidente du STTP de la région de Moncton. « Faire une loi de retour au travail et nous nier notre droit de négociation, c’est s’agenouiller devant les grandes corporations. On est ici pour les travailleurs et travailleuses ».

Rappelons-nous le projet de loi C-6 mis de l’avant par le gouvernement Harper au début de l’été 2011. Les employés de Poste Canada ayant décrété le lock-out le 16 juin, cette loi eut pour effet de forcer leur retour au travail sans qu’un accord mutuel avec le gouvernement ait été atteint. Ce projet de loi spécial fut déposé le 20 juin ensuite être sanctionné le 26 juin, soit 6 jours plus tard.

« On veut transmettre le message à monsieur Goguen afin qu’il puisse le retransmettre à monsieur Harper. Le congé de maternité, les semaines de 5 jours et les journées de huit heures, ce sont tous des droits qui ont été obtenus au travers de négociations; il ne faut pas l’oublier », dit madame Doucet.

Simon Ouellette était lui aussi présent sur les lieux. Tout juste diplômé de l’Université de Moncton, il estime que c’est une situation qui concerne autant les travailleurs que les étudiants.

« Les emplois syndiqués augmentent le salaire général de tous les travailleurs. Ce sont de bons emplois, surtout ceux dans la fonction publique, nécessitant bien souvent une formation universitaire, qui sont menacés par ces mesures », dit-il. « Si le gouvernement peut se permettre d’enlever ce droit fondamental qu’est le droit de grève à un certain groupe, qu’est-ce qui l’empêche de l’enlever à d’autres? Les attaques au mouvement syndical sont des attaques à un bien public », affirme-t-il.

Jocelyn Côté, un manifestant insistant à se décrire comme étant « un honnête travailleur », ne se gêne pas pour donner voix à son mécontentement. « Je suis ici pour protester contre les mesures de Harper parce que ce sont des mesures qui vont affecter notre économie. Le coût de la vie augmente et les salaires restent les mêmes. On doit manifester et bien faire comprendre à ce gouvernement qu’il est grand temps qu’il arrête de favoriser les corporations », affirme-t-il. « En solidarité avec le STTP, c’est seulement au travers de ce genre de manifestation que l’on peut réellement se faire entendre. C’est malheureux, mais le gouvernement ne nous écoutera pas autrement ».