par Sylvain Bérubé
Il ne sera pas ici question de faire un constat sur l’Acadie, bien qu’il reste à la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) d’élaborer certaines de ses positions sur des enjeux comme l’euthanasie, l’avortement, l’inceste, l’automutilation et la rupture amoureuse. Non, cette chronique sera la réflexion que l’Acadie écrirait si elle avait des mains. Étant la seule voix d’accès vers le savoir légitime, la RAT est donc également le seul organe capable d'émettre les paroles de l’Acadie avec le plus majuscule des « A ». Voici ce qu’elle m’a confié :
« À 409 années d’existence — on cesse d’utiliser après l’âge de 150 ans le mot “ans” —, le Canada comprendra dans quelques années… Ce que je veux dire, c’est qu’à mon âge on existe. À mon âge on transcende l’être, on est donc à la fois devenir et être, et le pont historico-temporel du passé au présent se résume par l’avoir été. Malgré cette existence, qui est devenue culturelle, à l’œil du monde, je ne suis qu’une fillette, je ne suis qu’un picot sur la grande ligne du temps de l’expérience humaine. Depuis les premiers empires hydrauliques, jusqu’à l’émergence des hyperpuissances mondiales, je ne suis qu’une mention rapide dans les livres d’histoire. Pourtant, j’existe encore. Mais je frôle l’oubli. Cet oubli, malgré ma jeunesse, me rend incroyablement vieille. Je suis vieille quand Radio-Canda parle d’“acadianisation” pour signifier l’“anglicisation” des rues de Montréal. Je suis vieille quand Patrimoine Canada change les critères pour le financement des organismes pour défavoriser les organismes francophones. Je me sens très vieille toutes les fois qu’une personne pense que le bilinguisme institutionnel suffit à ma survie.
Je me sens vieille, mais ce n’est pas pour dire que je le suis. Un homme de 102 ans a récemment terminé un marathon. L’homme en question a débuté à courir des marathons lorsqu’il était octogénaire. Ma vieillesse vient de mon délaissement. Mais je sens une envie grouiller en moi. Avec le printemps qui arrive, j’ai envie de sortir un peu plus, d’aller prendre de l’air, et même, peut-être, de me remettre à la course! Je ne peux expliquer pourquoi je me suis laissée vieillir, mais je doute que ce soit lié à ma routine. Dans les trente dernières années, je suis devenue tellement occupée avec la routine, j’ai tellement sauté d’une réunion à une autre que j’ai oublié de prendre du temps pour réfléchir, pour crier, pour chanter et pour être jeune. À 409 ans, exister est une chose facile (pas pour dire que c’est un état permanent), mais exister n’est pas être. Pour être, ça prend un effort constant et concerté de présentation et de représentation, pour exister, il suffit de respirer. Exister est la conditione sine qua non d’être.
J’ai peur. Tous les jours, j’ai peur que mon état de vieillesse soit irréversible et que ma nouvelle énergie s’échappe sans avoir apporté les changements qu’il me faut pour continuer à grandir. Après 409 années sur cette terre, j’oublie si je me suis déjà sentie aussi vieille qu’aujourd’hui, mais je me rassure en me disant que quelqu’un pourra sûrement trouver la réponse en fouillant dans les anales du temps. J’oublie, mais suis-je oubliée? »
Les paroles de notre mère patrie ont été prononcées; elle sent en elle le réveil de la Réforme. Disciples, c’est à votre tour de partager les paroles que l’Acadie a bien voulu me partager pour que je puisse vous les retransmettre. C’était l’aphorisme de l’Acadie.
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jeudi 28 mars 2013
mercredi 20 février 2013
Chronique de la RAT : Un poste à remplir
par Sylvain Bérubé
La semaine dernière, la période de mise en candidature pour les élections de la FÉÉCUM s’est terminée et nous nous retrouvons avec seulement un poste contesté. Cette situation qui dure depuis quelques années fait ressortir chaque année l’impertinente question : est-ce que les étudiants sont dociles face à la politique étudiante? Mais cette question est fausse, elle suppose qu’il existe une politique étudiante et elle ne reconnaît pas l’omniprésence de la Réforme acadienne traditionnelle qui tranquillement s’infiltre pour contrôler la totalité des opérations de la FÉÉCUM afin de voir exécuter son plan de campus agricole. Avec cette lente prise en main de la RAT, il faudrait plutôt se poser la question : à quand une réforme du mode de sélection de nos élus? Nous pouvons nous inspirer du sujet de cette semaine pour répondre à cette question, peut-être pourrons nous élire la présidence de la FÉÉCUM par un conclave des disciples de la RAT à l'avenir? Vous aurez compris; cette semaine on discute de la démission du Pape Benoît XVI, qui a surpris le monde entier.
Le Pape Benoît XVI a préféré, pour le bien de l’Église, démissionner lorsqu’il sentait être incapable de remplir ses fonctions papales, en raison de sa santé. Cet exemple qu’il donne envoie le message à tous les dirigeants, qu’ils soient dans le communautaire, le privé ou le législatif, que les intérêts de l’institut qu’ils servent doivent venir en premier, et ce, avant les mérites personnels de la fonction. Certains dirigeants devraient s’inspirer de cet acte papal. Mais encore une fois nous nous éloignons des intentions de notre chronique. Si nous avons voulu parler de la démission du Pape, c’est pour vous présenter au personnage du Cardinal Marc Ouellet. Vous avez sûrement entendu parler de cet homme qui pourra possiblement accéder au Saint-Siège, mais saviez-vous qu’il a des racines brayonnes?
À la nouvelle de la démission, la Réforme acadienne traditionnelle à immédiatement cherché à valider si le Cardinal Ouellet pourrait dans les faits devenir le premier Pape acadien, et les résultats de notre enquête généalogique le confirment; dès son premier ancêtre à mettre pied en Amérique, le Cardinal trouve des racines chez nous.
Le premier descendant des familles Ouellette et Ouellet fut un dénommé René Hoûallet, fils de François Hoûallet. François était un homme assez aisé qui était responsable de l’administration de grands territoires agricoles en France. Son fils, René, de la région Poitou, quitta pour l’Amérique à l’âge de 21 ans pour fonder un Nouveau Monde. Suite à un premier mariage qui lui donna trois enfants, René se rendit dans la région de la Rivière-Ouelle (le nom de la rivière ne tire pas ses origines du nom de famille Ouellette), région appartenant bien sûr à la légendaire République du Madawaska, dans son territoire du Témiscouata. Ici René se maria une seconde fois et cette fois-ci sa femme lui donnera huit enfants, dont 6 hommes qui répandront le nom Ouellet un peu partout sur le territoire acadien et québécois. Le nom Hoûallet s’est tranquillement transformé et on note déjà après trois générations l’appellation que nous connaissons aujourd’hui soit Ouellet et Ouellette. Se situant dans la région du Témiscouata la famille Ouellet aurait eu beaucoup de contact avec les Acadiens venus squatter le territoire suite à la Déportation.
Le cardinal Ouellet a donc en lui un peu plus d’acadien que Beyonce ; va t’il donc devenir l’Acadien le plus influent du monde en accédant à la fonction de Pape? Nous allons devoir attendre de voir la fumée blanche pour savoir!
La semaine dernière, la période de mise en candidature pour les élections de la FÉÉCUM s’est terminée et nous nous retrouvons avec seulement un poste contesté. Cette situation qui dure depuis quelques années fait ressortir chaque année l’impertinente question : est-ce que les étudiants sont dociles face à la politique étudiante? Mais cette question est fausse, elle suppose qu’il existe une politique étudiante et elle ne reconnaît pas l’omniprésence de la Réforme acadienne traditionnelle qui tranquillement s’infiltre pour contrôler la totalité des opérations de la FÉÉCUM afin de voir exécuter son plan de campus agricole. Avec cette lente prise en main de la RAT, il faudrait plutôt se poser la question : à quand une réforme du mode de sélection de nos élus? Nous pouvons nous inspirer du sujet de cette semaine pour répondre à cette question, peut-être pourrons nous élire la présidence de la FÉÉCUM par un conclave des disciples de la RAT à l'avenir? Vous aurez compris; cette semaine on discute de la démission du Pape Benoît XVI, qui a surpris le monde entier.
Le Pape Benoît XVI a préféré, pour le bien de l’Église, démissionner lorsqu’il sentait être incapable de remplir ses fonctions papales, en raison de sa santé. Cet exemple qu’il donne envoie le message à tous les dirigeants, qu’ils soient dans le communautaire, le privé ou le législatif, que les intérêts de l’institut qu’ils servent doivent venir en premier, et ce, avant les mérites personnels de la fonction. Certains dirigeants devraient s’inspirer de cet acte papal. Mais encore une fois nous nous éloignons des intentions de notre chronique. Si nous avons voulu parler de la démission du Pape, c’est pour vous présenter au personnage du Cardinal Marc Ouellet. Vous avez sûrement entendu parler de cet homme qui pourra possiblement accéder au Saint-Siège, mais saviez-vous qu’il a des racines brayonnes?
À la nouvelle de la démission, la Réforme acadienne traditionnelle à immédiatement cherché à valider si le Cardinal Ouellet pourrait dans les faits devenir le premier Pape acadien, et les résultats de notre enquête généalogique le confirment; dès son premier ancêtre à mettre pied en Amérique, le Cardinal trouve des racines chez nous.
Le premier descendant des familles Ouellette et Ouellet fut un dénommé René Hoûallet, fils de François Hoûallet. François était un homme assez aisé qui était responsable de l’administration de grands territoires agricoles en France. Son fils, René, de la région Poitou, quitta pour l’Amérique à l’âge de 21 ans pour fonder un Nouveau Monde. Suite à un premier mariage qui lui donna trois enfants, René se rendit dans la région de la Rivière-Ouelle (le nom de la rivière ne tire pas ses origines du nom de famille Ouellette), région appartenant bien sûr à la légendaire République du Madawaska, dans son territoire du Témiscouata. Ici René se maria une seconde fois et cette fois-ci sa femme lui donnera huit enfants, dont 6 hommes qui répandront le nom Ouellet un peu partout sur le territoire acadien et québécois. Le nom Hoûallet s’est tranquillement transformé et on note déjà après trois générations l’appellation que nous connaissons aujourd’hui soit Ouellet et Ouellette. Se situant dans la région du Témiscouata la famille Ouellet aurait eu beaucoup de contact avec les Acadiens venus squatter le territoire suite à la Déportation.
Le cardinal Ouellet a donc en lui un peu plus d’acadien que Beyonce ; va t’il donc devenir l’Acadien le plus influent du monde en accédant à la fonction de Pape? Nous allons devoir attendre de voir la fumée blanche pour savoir!
mercredi 23 janvier 2013
Chronique RAT : Et si on se déshabillait?
par Sylvain Bérubé
La semaine dernière, nous avons commencé une série de quelques chroniques qui ont comme but de soulever les défis et la réalité des Acadiens en 2013. Cette semaine, nous nous attaquons à la question de la reconnaissance. Vous avez sûrement, comme moi, remarqué que depuis le mois de décembre un débat sur la reconnaissance des nations fait rage au Canada à travers le mouvement « Idle no more ». À ce titre, j’aimerais porter votre attention sur les commentaires absolument haineux que nous pouvons voir dans les médias s’attaquant aux premières nations. Je ne me prononcerai pas sur ceux-ci, sauf pour dire qu’ils doivent cesser. Les peuples des premières nations ont souffert de barbaries seulement parce qu’ils osent défendre leur droit collectif. J’arrive finalement au but de ma chronique, ces commentaires nous viennent, pour la grande part, de la droite corporative et politique qui voit les autochtones non pas comme une nation, mais comme un obstacle à leur succès et un problème à gérer. Notre gouvernement fédéral se voit incapable de reconnaître autrui parce qu’il ne se reconnaît même plus dans ses habits. En effet, n’est-il pas choquant de remarquer que la droite corporative, que nous désignerons désormais comme, le Capitaliste, porte le même uniforme que la droite politique que nous désignerons désormais comme, le Politicien?
Cet uniforme que nous appelons communément, l’habit, est composé d’une cravate, d’une chemise, du veston et des pantalons qui forment le complet. N’est-il pas étrange que ces deux domaines d’opérations qui se distinguent fondamentalement dans leur nature s’unissent pour porter le même uniforme lorsque tous les autres métiers se distinguent très facilement par leur uniforme? Le pompier, le policier, le médecin, le fermier, le travailleur de construction, tous ces métiers peuvent être facilement distingués par le port de l’uniforme. Pourtant, le Capitaliste, qui a pour seul travail s’occuper de ses propres intérêts, porte le même uniforme que le Politicien qui doit, lui, avoir l’intérêt du publique à cœur. Considérons d’ailleurs l’importance symbolique de l’uniforme, celui-ci dégage des informations quant aux statuts d’un métier et quant à ses fonctions. N’est-il donc pas curieux de considérer que ces deux personnalités qui normalement devraient être des opposées finissent par s’unir par le symbolisme d’un uniforme commun? La Réforme acadienne traditionnelle appelle au scandale! Pour que le Politicien puisse faire son travail, il doit se reconnaître dans ses propres habits.
Le Politicien doit se réformer. Il doit revenir à ses racines et reprendre le rôle du serviteur public qui agit au nom et pour le bien des communautés. Il doit ainsi s’inspirer des premières communautés acadiennes et de leur organisation politique. Pour ce faire, il doit se souvenir qu’il est différent du Capitaliste et qu’il n’a pas les mêmes fonctions que celui-ci, ainsi, doit-il se doter d’un nouvel uniforme. Heureusement, le passé acadien nous informe d’une solution. Les anciens habits du politicien étaient d’un niveau supérieur à ceux du Capitaliste, il portait un frac plutôt qu’un veston, et un gilet recouvrait sa chemise. D’ailleurs si l’on se fie au style des fracs du XVIIe siècle, nous ne pourrions point le confondre avec un simple complet de business man contemporain!
L’appel est lancé disciple! Il faut rhabiller nos politiciens pour qu’ils puissent se souvenir qu’ils ont un rôle unique à jouer dans la société. Ils représentent une circonscription et leur action doit être pour le bien commun et non seulement pour ceux qui s’habillent comme eux. Ils doivent se souvenir de leur responsabilité à reconnaître et travailler avec les multiples nations qui constituent ce grand pays, puisque s’ils l’oublient, ce n’est pas seulement les premières nations qui vont en souffrir, mais l’Acadie aussi.
La semaine dernière, nous avons commencé une série de quelques chroniques qui ont comme but de soulever les défis et la réalité des Acadiens en 2013. Cette semaine, nous nous attaquons à la question de la reconnaissance. Vous avez sûrement, comme moi, remarqué que depuis le mois de décembre un débat sur la reconnaissance des nations fait rage au Canada à travers le mouvement « Idle no more ». À ce titre, j’aimerais porter votre attention sur les commentaires absolument haineux que nous pouvons voir dans les médias s’attaquant aux premières nations. Je ne me prononcerai pas sur ceux-ci, sauf pour dire qu’ils doivent cesser. Les peuples des premières nations ont souffert de barbaries seulement parce qu’ils osent défendre leur droit collectif. J’arrive finalement au but de ma chronique, ces commentaires nous viennent, pour la grande part, de la droite corporative et politique qui voit les autochtones non pas comme une nation, mais comme un obstacle à leur succès et un problème à gérer. Notre gouvernement fédéral se voit incapable de reconnaître autrui parce qu’il ne se reconnaît même plus dans ses habits. En effet, n’est-il pas choquant de remarquer que la droite corporative, que nous désignerons désormais comme, le Capitaliste, porte le même uniforme que la droite politique que nous désignerons désormais comme, le Politicien?
Cet uniforme que nous appelons communément, l’habit, est composé d’une cravate, d’une chemise, du veston et des pantalons qui forment le complet. N’est-il pas étrange que ces deux domaines d’opérations qui se distinguent fondamentalement dans leur nature s’unissent pour porter le même uniforme lorsque tous les autres métiers se distinguent très facilement par leur uniforme? Le pompier, le policier, le médecin, le fermier, le travailleur de construction, tous ces métiers peuvent être facilement distingués par le port de l’uniforme. Pourtant, le Capitaliste, qui a pour seul travail s’occuper de ses propres intérêts, porte le même uniforme que le Politicien qui doit, lui, avoir l’intérêt du publique à cœur. Considérons d’ailleurs l’importance symbolique de l’uniforme, celui-ci dégage des informations quant aux statuts d’un métier et quant à ses fonctions. N’est-il donc pas curieux de considérer que ces deux personnalités qui normalement devraient être des opposées finissent par s’unir par le symbolisme d’un uniforme commun? La Réforme acadienne traditionnelle appelle au scandale! Pour que le Politicien puisse faire son travail, il doit se reconnaître dans ses propres habits.
Le Politicien doit se réformer. Il doit revenir à ses racines et reprendre le rôle du serviteur public qui agit au nom et pour le bien des communautés. Il doit ainsi s’inspirer des premières communautés acadiennes et de leur organisation politique. Pour ce faire, il doit se souvenir qu’il est différent du Capitaliste et qu’il n’a pas les mêmes fonctions que celui-ci, ainsi, doit-il se doter d’un nouvel uniforme. Heureusement, le passé acadien nous informe d’une solution. Les anciens habits du politicien étaient d’un niveau supérieur à ceux du Capitaliste, il portait un frac plutôt qu’un veston, et un gilet recouvrait sa chemise. D’ailleurs si l’on se fie au style des fracs du XVIIe siècle, nous ne pourrions point le confondre avec un simple complet de business man contemporain!
L’appel est lancé disciple! Il faut rhabiller nos politiciens pour qu’ils puissent se souvenir qu’ils ont un rôle unique à jouer dans la société. Ils représentent une circonscription et leur action doit être pour le bien commun et non seulement pour ceux qui s’habillent comme eux. Ils doivent se souvenir de leur responsabilité à reconnaître et travailler avec les multiples nations qui constituent ce grand pays, puisque s’ils l’oublient, ce n’est pas seulement les premières nations qui vont en souffrir, mais l’Acadie aussi.
jeudi 29 novembre 2012
Chronique de la RAT : C’est l’avent!
par Sylvain Bérubé
Frère et sœur acadien(ne), en fin de semaine commence un temps tout particulier de l’année; le dimanche 2 décembre sera le premier dimanche de l’avent, la période de quatre semaines menant à Noël. Ces quatre semaines d’anticipation sont autant une période d’engouement qu’une période de réflexion. Cette longue période d’examen de soi, qui s’adonne être en même temps que la période des examens finaux nous permet de réfléchir à l’année qui vient de s’écouler. Nous profitons donc cette semaine de l’espace qui nous est alloué dans ce journal papier (ô! que c’est bon de tenir entre vos doigts une chose qui n’est pas électrique) pour vous faire un petit guide de la préparation de l’avent.
1. Faites vos réserves : L’hiver peut-être long et difficile, il faut donc se mettre au travail avant la venue de la neige. Autrement vous allez vous trouver embarrassé quand vous allez perdre une partie de votre récolte aux intempéries. Ainsi, sortez la recette de votre grand-mère et faites des tourtières aux chevreuils, à l’orignal et aux autres viandes de bois. Mettez vos betteraves en conserves, et faites de l’espace dans vos armoires pour accueillir l’armada de Pot Masson que vous aurez à stocker (si vous n’en avez pas, allez en acheter, sérieusement, comment faites-vous sans Pot Masson?).
2. Coupez votre bois : Vous avez remarqué que les températures ont commencé à tomber, si vous n’avez déjà pas votre bois de chauffage c’est le temps d’aller le chercher! Vous avez encore le temps de le couper et d’en faire quelques cordes, mais vous ne voulez pas laisser le bois se mouiller avec la tombée de la neige. Selon la grosseur de votre appartement ou de votre résidence, vous n’aurez sûrement pas besoin de plus d’une corde de bois, ce qui est parfait puisque la grosseur de vos logements ne vous permet sûrement pas d’entreposer beaucoup plus qu’une ou deux cordes de bois.
3. L’introspection de votre dernière année : Il reste seulement un mois à l’année, quel meilleur temps pour réfléchir à vos succès, vos faillites, vos beaux moments et vos moins bons moments? Cet exercice introspectif vous permettra de vous réconcilier avec l’année écoulée et vous pourrez commencer à vous préparer à la nouvelle année qui arrive. La Réforme acadienne traditionnelle se prêtera à cet exercice dans les prochaines semaines afin de vous faire le bilan de ses réussites et de vous partager ses accomplissements dont vous n’avez peut-être pas entendu parler. Garder donc l’œil ouvert pour les prochaines chroniques RAT.
4. C’est le temps de demander pardon : Quel meilleur temps dans l’année que celui-ci pour approcher ceux à qui vous avez pu faire mal et leur demander pardon? Si la RAT croit fermement en une chose (au-delà de l’abolition de la modernité post-1755), c’est la bonne entente. Si l’Acadie a pu survivre un événement traumatique comme la Déportation c’est que nous avons su être solidaires et nous avons su maintenir de forts liens d’amitié, même dans les pires situations. Il est donc important pour la RAT que l’on continue cette importante tradition et que l’on maintienne ces amitiés qui nous sont importantes.
5. Mangez! Une fois que vous vous serez réconcilié avec l’année 2012, que vous aurez terminé vos examens, que vous vous serez fait pardonner et que vous aurez évité de consommer de l’alcool lors du « Party final », vous pourrez finalement manger les délicieuses tourtières que vous aurez préparées en bonne compagnie.
Évidemment, il faut aussi continuer à consommer hebdomadairement tout ce que produit la RAT, donc la chronique RAT à tous les mercredis dans votre journal étudiant, Le Front, ainsi qu’à la radio étudiante de CKUM, le 93.5fm, tous les mardis à partir de 18 h.
Frère et sœur acadien(ne), en fin de semaine commence un temps tout particulier de l’année; le dimanche 2 décembre sera le premier dimanche de l’avent, la période de quatre semaines menant à Noël. Ces quatre semaines d’anticipation sont autant une période d’engouement qu’une période de réflexion. Cette longue période d’examen de soi, qui s’adonne être en même temps que la période des examens finaux nous permet de réfléchir à l’année qui vient de s’écouler. Nous profitons donc cette semaine de l’espace qui nous est alloué dans ce journal papier (ô! que c’est bon de tenir entre vos doigts une chose qui n’est pas électrique) pour vous faire un petit guide de la préparation de l’avent.
1. Faites vos réserves : L’hiver peut-être long et difficile, il faut donc se mettre au travail avant la venue de la neige. Autrement vous allez vous trouver embarrassé quand vous allez perdre une partie de votre récolte aux intempéries. Ainsi, sortez la recette de votre grand-mère et faites des tourtières aux chevreuils, à l’orignal et aux autres viandes de bois. Mettez vos betteraves en conserves, et faites de l’espace dans vos armoires pour accueillir l’armada de Pot Masson que vous aurez à stocker (si vous n’en avez pas, allez en acheter, sérieusement, comment faites-vous sans Pot Masson?).
2. Coupez votre bois : Vous avez remarqué que les températures ont commencé à tomber, si vous n’avez déjà pas votre bois de chauffage c’est le temps d’aller le chercher! Vous avez encore le temps de le couper et d’en faire quelques cordes, mais vous ne voulez pas laisser le bois se mouiller avec la tombée de la neige. Selon la grosseur de votre appartement ou de votre résidence, vous n’aurez sûrement pas besoin de plus d’une corde de bois, ce qui est parfait puisque la grosseur de vos logements ne vous permet sûrement pas d’entreposer beaucoup plus qu’une ou deux cordes de bois.
3. L’introspection de votre dernière année : Il reste seulement un mois à l’année, quel meilleur temps pour réfléchir à vos succès, vos faillites, vos beaux moments et vos moins bons moments? Cet exercice introspectif vous permettra de vous réconcilier avec l’année écoulée et vous pourrez commencer à vous préparer à la nouvelle année qui arrive. La Réforme acadienne traditionnelle se prêtera à cet exercice dans les prochaines semaines afin de vous faire le bilan de ses réussites et de vous partager ses accomplissements dont vous n’avez peut-être pas entendu parler. Garder donc l’œil ouvert pour les prochaines chroniques RAT.
4. C’est le temps de demander pardon : Quel meilleur temps dans l’année que celui-ci pour approcher ceux à qui vous avez pu faire mal et leur demander pardon? Si la RAT croit fermement en une chose (au-delà de l’abolition de la modernité post-1755), c’est la bonne entente. Si l’Acadie a pu survivre un événement traumatique comme la Déportation c’est que nous avons su être solidaires et nous avons su maintenir de forts liens d’amitié, même dans les pires situations. Il est donc important pour la RAT que l’on continue cette importante tradition et que l’on maintienne ces amitiés qui nous sont importantes.
5. Mangez! Une fois que vous vous serez réconcilié avec l’année 2012, que vous aurez terminé vos examens, que vous vous serez fait pardonner et que vous aurez évité de consommer de l’alcool lors du « Party final », vous pourrez finalement manger les délicieuses tourtières que vous aurez préparées en bonne compagnie.
Évidemment, il faut aussi continuer à consommer hebdomadairement tout ce que produit la RAT, donc la chronique RAT à tous les mercredis dans votre journal étudiant, Le Front, ainsi qu’à la radio étudiante de CKUM, le 93.5fm, tous les mardis à partir de 18 h.
mercredi 21 novembre 2012
Chronique de la RAT : Restez chez vous
par Sylvain Bérubé
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
La fin novembre est arrivée, les cours sont presque finis, et les oiseaux tranquillement commencent leur migration vers le sud. Comme les oiseaux, plusieurs étudiants sont aussi en train de planifier leur voyage pour le temps des fêtes, et heureusement la RAT est là pour vous guider dans cette difficile décision. En réalité, il n’existe qu’une seule bonne réponse quand vient le temps de faire des plans pour les vacances de Noël et elle est assez simple : allez chez vous. Retournez à la maison dans les chaleureux bras de vos parents et amis. Pour les disciples de la RAT ce choix est évident, mais pour tous les autres étudiants (je parle des trois qui n’adhèrent pas encore au mouvement) voici les raisons pour lesquelles vous allez vouloir éviter d’aller dans le sud, de voyager aux États-Unis et de se rendre à un endroit détestable comme Paris.
Plusieurs personnes penseront partir en Europe, mais pourquoi vouloir retourner à un continent d’où nos ancêtres se sont sauvés? Des gens iront à Londres, capitale de la nation ayant déporté les Acadiens (événement qui plongea le monde dans les ténèbres de la modernité) et d’autres iront à Amsterdam, la ville des vices et de l’immoralité. D’autres encore penseront aller faire un romantique voyage à Paris, mais quel mensonge! Paris est bien moins romantique que notre Acadie. En Acadie au lieu d’apprécier un grotesque monument phallique, comme la tour Eiffel, nous pouvons apprécier un bon chocolat chaud au bord d’un feu tout en nous cachant dans une couverture après une belle journée de randonnée en ski. Au lieu de payer des prix faramineux dans des restaurants où les serveurs vous détestent, vous pouvez, en Acadie, manger un magnifique repas maison en compagnie de ceux qui vous aiment et que vous aimez. Désabusez-vous, l’imagine que nous avons de la France est irréaliste et fallacieuse! N’oublions pas que les Français aussi avaient un plan pour déporter les Acadiens. Si les Anglais ne l’avaient pas fait en premier, nous chanterions que les Français ont embarqué Gabriel sur un gros voilier.
Certains voudront, pour leur part, rester dans le Nouveau Monde. Ils privilégieront des destinations dans le sud ou même des centres métropolitains comme New York; à ce sujet la RAT à deux choses à dire. Tout d’abord, la RAT n’interdit pas les voyages dans le sud, mais seulement si ce voyage est pour apprendre des techniques agricoles particulières de la région. Par contre si le voyage a pour but de se réfugier du froid dans un « tout inclus » la RAT pourrait juger cette personne faible et infidèle. N’est-ce pas la capacité de survivre à l’hiver qui détermine le caractère d’une personne? Ainsi, la RAT souhaite encourager les liens de solidarité familiaux en vous encourageant d’aider vos familles à survivre l'hiver difficile. Pour ce qui est des grandes villes comme New York, la RAT préfère que vous les évitiez, et ce, dans l’intérêt que vous vous évitiez une exposition inutile aux vices et à la modernité.
Si vous devez absolument voyager, la RAT prépare par contre un guide qui vous permettra de voyager dans des endroits à hautes concentrations de déportés, comme Ottawa, vous permettant ainsi d’être bien accueillis tout en évitant le risque d’être corrompu. Ce guide vous donnera les outils pour entrer en contact avec des disciples de la RAT, qui pourront vous aider dans votre cheminement et qui pourront vous convaincre de retourner à la maison, là où nous nous devons de passer le temps des fêtes.
Je vous dis, disciple, épargnez votre argent et n’insultez pas la RAT en visitant des endroits impurs : retourner chez vous pour Noël. Allez passer du temps dans votre ville ou village d’enfance, que ce soit Chéticamp, Rustico ou Campbellton; retournez dans la tendre caresse des paysages familiers de votre enfance.
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
La fin novembre est arrivée, les cours sont presque finis, et les oiseaux tranquillement commencent leur migration vers le sud. Comme les oiseaux, plusieurs étudiants sont aussi en train de planifier leur voyage pour le temps des fêtes, et heureusement la RAT est là pour vous guider dans cette difficile décision. En réalité, il n’existe qu’une seule bonne réponse quand vient le temps de faire des plans pour les vacances de Noël et elle est assez simple : allez chez vous. Retournez à la maison dans les chaleureux bras de vos parents et amis. Pour les disciples de la RAT ce choix est évident, mais pour tous les autres étudiants (je parle des trois qui n’adhèrent pas encore au mouvement) voici les raisons pour lesquelles vous allez vouloir éviter d’aller dans le sud, de voyager aux États-Unis et de se rendre à un endroit détestable comme Paris.
Plusieurs personnes penseront partir en Europe, mais pourquoi vouloir retourner à un continent d’où nos ancêtres se sont sauvés? Des gens iront à Londres, capitale de la nation ayant déporté les Acadiens (événement qui plongea le monde dans les ténèbres de la modernité) et d’autres iront à Amsterdam, la ville des vices et de l’immoralité. D’autres encore penseront aller faire un romantique voyage à Paris, mais quel mensonge! Paris est bien moins romantique que notre Acadie. En Acadie au lieu d’apprécier un grotesque monument phallique, comme la tour Eiffel, nous pouvons apprécier un bon chocolat chaud au bord d’un feu tout en nous cachant dans une couverture après une belle journée de randonnée en ski. Au lieu de payer des prix faramineux dans des restaurants où les serveurs vous détestent, vous pouvez, en Acadie, manger un magnifique repas maison en compagnie de ceux qui vous aiment et que vous aimez. Désabusez-vous, l’imagine que nous avons de la France est irréaliste et fallacieuse! N’oublions pas que les Français aussi avaient un plan pour déporter les Acadiens. Si les Anglais ne l’avaient pas fait en premier, nous chanterions que les Français ont embarqué Gabriel sur un gros voilier.
Certains voudront, pour leur part, rester dans le Nouveau Monde. Ils privilégieront des destinations dans le sud ou même des centres métropolitains comme New York; à ce sujet la RAT à deux choses à dire. Tout d’abord, la RAT n’interdit pas les voyages dans le sud, mais seulement si ce voyage est pour apprendre des techniques agricoles particulières de la région. Par contre si le voyage a pour but de se réfugier du froid dans un « tout inclus » la RAT pourrait juger cette personne faible et infidèle. N’est-ce pas la capacité de survivre à l’hiver qui détermine le caractère d’une personne? Ainsi, la RAT souhaite encourager les liens de solidarité familiaux en vous encourageant d’aider vos familles à survivre l'hiver difficile. Pour ce qui est des grandes villes comme New York, la RAT préfère que vous les évitiez, et ce, dans l’intérêt que vous vous évitiez une exposition inutile aux vices et à la modernité.
Si vous devez absolument voyager, la RAT prépare par contre un guide qui vous permettra de voyager dans des endroits à hautes concentrations de déportés, comme Ottawa, vous permettant ainsi d’être bien accueillis tout en évitant le risque d’être corrompu. Ce guide vous donnera les outils pour entrer en contact avec des disciples de la RAT, qui pourront vous aider dans votre cheminement et qui pourront vous convaincre de retourner à la maison, là où nous nous devons de passer le temps des fêtes.
Je vous dis, disciple, épargnez votre argent et n’insultez pas la RAT en visitant des endroits impurs : retourner chez vous pour Noël. Allez passer du temps dans votre ville ou village d’enfance, que ce soit Chéticamp, Rustico ou Campbellton; retournez dans la tendre caresse des paysages familiers de votre enfance.
mercredi 14 novembre 2012
Chronique de la RAT : La francophobie continue
Par Sylvain Bérubé
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
Au cours de la dernière semaine j’ai repris correspondance avec d’anciennes connaissances de l’Acadie. Je cherchais à savoir si l’Acadie avait eu écho des propos du détestable M. Rioux. Ce qu’ils m’ont répondu m’a scandalisé. Il semble que les journaux anglophones, par la voix de leurs éditoriaux, ont repris la ligne discursive qu’on a connue il y a quelques années avec la « Anglo Society » pour s’attaquer à la dualité linguistique. En lisant ces nouvelles, je me suis surpris à écraser le pauvre petit pigeon qui m’avait livré le message entre mes mains. La colère m’emportait. Je me suis calmé, j’ai fait mes excuses au pigeon puis j’ai continué ma lecture de la lettre. Celle-ci poursuivait en expliquant que suite aux recommandations du RAT, les grands noms de l’Acadie s’étaient mobilisés pour signer une lettre expliquant les multiples erreurs qui s’étaient glissées dans les éditoriaux. Elle allait même jusqu’à remettre aux clairs certaines conceptions fautives quant à la dualité garantie par la Charte canadienne des droits et libertés. Par contre, ce sur quoi je veux m’attarder dans les quelques lignes qui me restent, c’est le chef des francophobes « en habit » (parce qu’il existe déjà un chef « redneck » francophobe). Cet homme qui s’appelle Kris Austin et est le chef du parti politique de l’Alliance des Gens du Nouveau-Brunswick.
M. Austin a décidé de se faire le défenseur d’Irving et des divers médias anglophones appartenant au géant du Nouveau-Brunswick. Par le fait même, M. Austin a décidé que l’Alliance des Gens du N.-B excluait tout Acadien et francophone qui n’avait pas particulièrement envie d’être assimilé. M. Austin oublie, à son loisir, tout le contexte historique qui mena à la dualité linguistique. M. Austin, comme chef d’un parti politique provincial, connaît sûrement l’histoire de sa province et de l’exploitation des Acadiens qui dure depuis toujours. M. Austin dit que la dualité est une division, que ça met les anglophones et les francophones chacun de leur bord, chose qu’il conçoit comme inacceptable parce que pour lui il serait bien mieux que tout le monde se tienne du côté anglophone de la balance.
Disciples de la réforme acadienne traditionnelle, nous vous demandons de vous joindre à nous et de pointer Austin du doigt en lui parlant dans un langage qu’il comprendra : « grouikkkk-grouuiiiiiikk!!! ». Le chef en habit se dit un « modéré » dans le débat, pourtant il est incapable de comprendre la réalité qui est celle des Acadiens de la province du Nouveau-Brunswick. Si un soi-disant « modéré » adopte ce type de discours, c’est qu’il est devenu acceptable d’être antifrancophone chez les anglophones. L’époque du « politicly correct » tire à sa fin et nous faisons face à une résurgence des attitudes COR-istes du début des années 90. La réponse acadienne à ce dilemme semble naître de l’évidence même.
Il est du devoir de chaque disciple de la RAT de prôner une dualité linguistique radicale. Si la dualité est synonyme de division, nous avons besoin de plus de division. La dualité radicale implique un plein contrôle sur toutes nos institutions, notre territoire et notre manière de vivre. Nous serons tellement « divisés » que l’Alliance des gens du N.-B n’aura plus à s’indigner de notre existence. Nous serons tellement « divisées » comme province qu’ils ne réaliseront pas que nous sommes toujours là à vivre heureux. Ceci semble la meilleure solution. Les Acadiens n’auront plus à entendre parler des francophobes et les francophobes n’auront pas à traverser dans le territoire francophone. Tout le monde vivrait heureux jusqu’à la fin de leurs jours…
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
Au cours de la dernière semaine j’ai repris correspondance avec d’anciennes connaissances de l’Acadie. Je cherchais à savoir si l’Acadie avait eu écho des propos du détestable M. Rioux. Ce qu’ils m’ont répondu m’a scandalisé. Il semble que les journaux anglophones, par la voix de leurs éditoriaux, ont repris la ligne discursive qu’on a connue il y a quelques années avec la « Anglo Society » pour s’attaquer à la dualité linguistique. En lisant ces nouvelles, je me suis surpris à écraser le pauvre petit pigeon qui m’avait livré le message entre mes mains. La colère m’emportait. Je me suis calmé, j’ai fait mes excuses au pigeon puis j’ai continué ma lecture de la lettre. Celle-ci poursuivait en expliquant que suite aux recommandations du RAT, les grands noms de l’Acadie s’étaient mobilisés pour signer une lettre expliquant les multiples erreurs qui s’étaient glissées dans les éditoriaux. Elle allait même jusqu’à remettre aux clairs certaines conceptions fautives quant à la dualité garantie par la Charte canadienne des droits et libertés. Par contre, ce sur quoi je veux m’attarder dans les quelques lignes qui me restent, c’est le chef des francophobes « en habit » (parce qu’il existe déjà un chef « redneck » francophobe). Cet homme qui s’appelle Kris Austin et est le chef du parti politique de l’Alliance des Gens du Nouveau-Brunswick.
M. Austin a décidé de se faire le défenseur d’Irving et des divers médias anglophones appartenant au géant du Nouveau-Brunswick. Par le fait même, M. Austin a décidé que l’Alliance des Gens du N.-B excluait tout Acadien et francophone qui n’avait pas particulièrement envie d’être assimilé. M. Austin oublie, à son loisir, tout le contexte historique qui mena à la dualité linguistique. M. Austin, comme chef d’un parti politique provincial, connaît sûrement l’histoire de sa province et de l’exploitation des Acadiens qui dure depuis toujours. M. Austin dit que la dualité est une division, que ça met les anglophones et les francophones chacun de leur bord, chose qu’il conçoit comme inacceptable parce que pour lui il serait bien mieux que tout le monde se tienne du côté anglophone de la balance.
Disciples de la réforme acadienne traditionnelle, nous vous demandons de vous joindre à nous et de pointer Austin du doigt en lui parlant dans un langage qu’il comprendra : « grouikkkk-grouuiiiiiikk!!! ». Le chef en habit se dit un « modéré » dans le débat, pourtant il est incapable de comprendre la réalité qui est celle des Acadiens de la province du Nouveau-Brunswick. Si un soi-disant « modéré » adopte ce type de discours, c’est qu’il est devenu acceptable d’être antifrancophone chez les anglophones. L’époque du « politicly correct » tire à sa fin et nous faisons face à une résurgence des attitudes COR-istes du début des années 90. La réponse acadienne à ce dilemme semble naître de l’évidence même.
Il est du devoir de chaque disciple de la RAT de prôner une dualité linguistique radicale. Si la dualité est synonyme de division, nous avons besoin de plus de division. La dualité radicale implique un plein contrôle sur toutes nos institutions, notre territoire et notre manière de vivre. Nous serons tellement « divisés » que l’Alliance des gens du N.-B n’aura plus à s’indigner de notre existence. Nous serons tellement « divisées » comme province qu’ils ne réaliseront pas que nous sommes toujours là à vivre heureux. Ceci semble la meilleure solution. Les Acadiens n’auront plus à entendre parler des francophobes et les francophobes n’auront pas à traverser dans le territoire francophone. Tout le monde vivrait heureux jusqu’à la fin de leurs jours…
vendredi 9 novembre 2012
Chronique de la RAT : L’ennemi numéro un
par Sylvain Bérubé
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
Disciples, vous qui lisez fidèlement ma chronique aurez remarqué que la déportation n’est jamais une chose facile. Cette semaine j’expose l’ennemi numéro un de la Réforme acadienne traditionnelle, le chroniqueur du journal Le Devoir, Christian Rioux. Depuis mon exil, j’ai découvert que les gens de l’extérieur entretiennent deux discours lorsqu’ils parlent de l’Acadie. Le premier de ceux-ci peint les Acadiens comme un peuple charmant et fier. Le second tente d’abaisser l’Acadie, en critiquant entre autres des choses comme le chiac, Christian Rioux est un de ceux qui entretiennent ce type de discours. M. Rioux fait beaucoup plus que s’attaquer à l’Acadie; il se mérite le titre d’« ennemi numéro un » parce qu’il tente activement de contrer le projet d’acadianisation du monde de la RAT.
Dans une chronique intitulée « Radio Radio » parue le 26 octobre dernier dans le journal Le Devoir, M. Rioux s’attaque au groupe de musique acadien (et à d’autres) pour leur utilisation d’un niveau de langue faible. Sa chronique va ensuite dire que l’Acadie est un cas perdu et qu’aimer l’Acadie, c’est aimer l’assimilation. Dans la semaine qui suit, une foule d’articles ont paru en réponse à cette chronique; il y a même eu un débat organisé sur les ondes de la radio de Radio-Canada. Il y a plusieurs points auxquels la RAT voudrait répondre, mais considérant l’espace limité de notre chronique, nous allons seulement nous intéresser à un de ceux-ci. M. Rioux a découvert le plan de l’acadianisation de la RAT et cherche à stopper le mouvement! Il est l’une des rares personnes à avoir compris que nous essayons de transformer les fondements mêmes de la société québécoise et canadienne afin d’ouvrir la voie à une nouvelle hégémonie acadienne. Les attaques qui viennent de ce chroniqueur ne sont qu’une goûte d’eau face au mascaret acadien qui s’abat sur le Canada présentement. Le sensationnalisme de ses propos reflète seulement son niveau d’inquiétude et le succès de notre projet. Grâce à notre exportation d’artistes acadiens, nous réussissons tranquillement à changer les attitudes et les comportements des Québécois. Il n’est qu’une question de temps avant que tous les Ashton’s du Québec cessent de servir de la poutine pour servir de la poutine râpée.
M. Rioux, dans son catastrophisme social, cherche à définir péjorativement le mot acadianisation. Ne pouvons-nous pas penser à d’autres personnages historiques qui auraient eu peur du mouvement acadien? Pensons au Général Monckton et à Charles Lawrence, qui ont été responsables de la déportation des Acadiens. Au lieu d’accepter le projet de société acadien qui mènera au bonheur réel, ces personnes se rallient aux forces de la modernité et tentent de s’insurger contre l’Acadie par tous les moyens. En 1755 ce fut par la force et en 2012, M. Rioux se sert d’un discours démagogue pour tenter de propager une fausse impression de l’Acadie, malgré qu’il admette mal connaître notre réalité quotidienne. Mais rassurez-vous, disciples, grâce à vous la RAT est puissante, et nous sommes capables de surmonter toute malencontre qui nous attend.
Ce que M. Rioux ne réalise pas, c’est qu’il est trop tard : le « tissu » social québécois sera bientôt transformé en « tapis hooké » social. La conversion des autres peuples canadiens au mode de vie de l’Acadie permettra de détruire les villes qui continuent à exister à l’extérieur de nos frontières et qui, par le fait même, menacent notre existence. La RAT travaillera donc d'arrache-pied pour rendre tout peuple autosuffisant et éliminer toute trace de modernité afin de pouvoir garantir la prospérité et l’épanouissement du peuple acadien!
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
Disciples, vous qui lisez fidèlement ma chronique aurez remarqué que la déportation n’est jamais une chose facile. Cette semaine j’expose l’ennemi numéro un de la Réforme acadienne traditionnelle, le chroniqueur du journal Le Devoir, Christian Rioux. Depuis mon exil, j’ai découvert que les gens de l’extérieur entretiennent deux discours lorsqu’ils parlent de l’Acadie. Le premier de ceux-ci peint les Acadiens comme un peuple charmant et fier. Le second tente d’abaisser l’Acadie, en critiquant entre autres des choses comme le chiac, Christian Rioux est un de ceux qui entretiennent ce type de discours. M. Rioux fait beaucoup plus que s’attaquer à l’Acadie; il se mérite le titre d’« ennemi numéro un » parce qu’il tente activement de contrer le projet d’acadianisation du monde de la RAT.
Dans une chronique intitulée « Radio Radio » parue le 26 octobre dernier dans le journal Le Devoir, M. Rioux s’attaque au groupe de musique acadien (et à d’autres) pour leur utilisation d’un niveau de langue faible. Sa chronique va ensuite dire que l’Acadie est un cas perdu et qu’aimer l’Acadie, c’est aimer l’assimilation. Dans la semaine qui suit, une foule d’articles ont paru en réponse à cette chronique; il y a même eu un débat organisé sur les ondes de la radio de Radio-Canada. Il y a plusieurs points auxquels la RAT voudrait répondre, mais considérant l’espace limité de notre chronique, nous allons seulement nous intéresser à un de ceux-ci. M. Rioux a découvert le plan de l’acadianisation de la RAT et cherche à stopper le mouvement! Il est l’une des rares personnes à avoir compris que nous essayons de transformer les fondements mêmes de la société québécoise et canadienne afin d’ouvrir la voie à une nouvelle hégémonie acadienne. Les attaques qui viennent de ce chroniqueur ne sont qu’une goûte d’eau face au mascaret acadien qui s’abat sur le Canada présentement. Le sensationnalisme de ses propos reflète seulement son niveau d’inquiétude et le succès de notre projet. Grâce à notre exportation d’artistes acadiens, nous réussissons tranquillement à changer les attitudes et les comportements des Québécois. Il n’est qu’une question de temps avant que tous les Ashton’s du Québec cessent de servir de la poutine pour servir de la poutine râpée.
M. Rioux, dans son catastrophisme social, cherche à définir péjorativement le mot acadianisation. Ne pouvons-nous pas penser à d’autres personnages historiques qui auraient eu peur du mouvement acadien? Pensons au Général Monckton et à Charles Lawrence, qui ont été responsables de la déportation des Acadiens. Au lieu d’accepter le projet de société acadien qui mènera au bonheur réel, ces personnes se rallient aux forces de la modernité et tentent de s’insurger contre l’Acadie par tous les moyens. En 1755 ce fut par la force et en 2012, M. Rioux se sert d’un discours démagogue pour tenter de propager une fausse impression de l’Acadie, malgré qu’il admette mal connaître notre réalité quotidienne. Mais rassurez-vous, disciples, grâce à vous la RAT est puissante, et nous sommes capables de surmonter toute malencontre qui nous attend.
Ce que M. Rioux ne réalise pas, c’est qu’il est trop tard : le « tissu » social québécois sera bientôt transformé en « tapis hooké » social. La conversion des autres peuples canadiens au mode de vie de l’Acadie permettra de détruire les villes qui continuent à exister à l’extérieur de nos frontières et qui, par le fait même, menacent notre existence. La RAT travaillera donc d'arrache-pied pour rendre tout peuple autosuffisant et éliminer toute trace de modernité afin de pouvoir garantir la prospérité et l’épanouissement du peuple acadien!
mercredi 31 octobre 2012
Maison hantée Lafrance
par Emily Briand
En cette fête de l’Halloween, Emily Briand vous a préparé un compte tout spécial tiré de sa propre imagination. En espérant que cette histoire ne nuira pas à votre séjour en résidence!
Des années passées, ayant échoué à tous ses examens, un étudiant en DSS s’est suicidé au sous-sol de la Résidence Lafrance. Ses rêves de devenir pharmacien éteints, il avait fait une surdose de pilules mélangées avec du Red Bull et du gin (la boisson alcoolique de choix à Lafrance). Il avait trop passé de temps à écouter la télévision et à jouer au Air Hockey, et pas assez de temps dans la salle d’étude.
Cependant, son esprit ne se reposait pas en paix. Un soir, des étudiants qui avaient trop bu de gin avaient tenté de le contacter via un ouija. Malheureusement, lorsque l’esprit voyait dans le groupe des étudiants qui réussissaient bien leur DSS, il s’enragea et écrit dans le sang le mot « ÉCHOUEZ » sur les murs. Le concept d’échec étant tellement épeurant, les étudiants partirent en courant, sans s’assurer de dire « au revoir » à l’esprit sur la tablette; partie essentielle du processus pour renvoyer l’invité dans sa propre dimension.
Saoul et de mauvaise humeur, le fantôme continue même aujourd’hui de déranger les études des étudiants les plus concentrés. Une habitante de Lafrance qui a demandé de rester anonyme témoigne à la situation :
« Ben, j’étais en bas à la salle d’étude au sous-sol, pis j’entendais des bruits étranges, mais je me suis dit que c’était juste le vent dans le tunnel qui connecte Lafrance aux autres bâtiments sur campus. Ensuite, j’ai pu distinguer des phrases, quelqu’un était en train de me dire que j’étais une “mauvaise étudiante, et que ma moyenne allait tellement baisser qu’on allait m’exclure de mon programme”! Mais ce n’est pas tout! Finalement, les mines des 8 crayons que j’avais sur la table avaient toutes explosé! Il fallait que je remonte à ma chambre, car je n’avais plus rien à écrire avec… Mais au lieu de continuer à étudier, j’ai écouté Occupation Double… »
Certes, ce n’est pas seulement Mlle Anonyme qui a été affectée. Lorsqu’une étudiante en beaux arts utilisa la salle des jeunes demoiselles au sous-sol, en se lavant les mains, son reflet dans le miroir changea et elle se voyait en train de vendre ses pinceaux pour payer ses prêts étudiants. Terrifiée par cette vision, le lendemain, elle changea de programme.
Il y a eu des efforts de la part de la Paroisse Notre-Dame de l’Acadie, la chapelle sur le campus, afin d’exorciser l’esprit malveillant, mais le fantôme, n’étant pas un démon, était immune. Offusqué par leur attentat, il passa la journée à crier : « La science religieuse n’est pas une vraie science! » à répétition. Le service de Logement n’a pas voulu faire part de leurs commentaires sur le sujet.
Malheureusement, l’esprit ne semble toujours pas vouloir se reposer, et il faudra que les étudiants de la Résidence Lafrance étudient dans leurs chambres, dans le salon, à la bibliothèque, dans leurs facultés, ou encore ailleurs. Le sous-sol n’est pas un endroit propice à l’apprentissage.
En cette fête de l’Halloween, Emily Briand vous a préparé un compte tout spécial tiré de sa propre imagination. En espérant que cette histoire ne nuira pas à votre séjour en résidence!
Des années passées, ayant échoué à tous ses examens, un étudiant en DSS s’est suicidé au sous-sol de la Résidence Lafrance. Ses rêves de devenir pharmacien éteints, il avait fait une surdose de pilules mélangées avec du Red Bull et du gin (la boisson alcoolique de choix à Lafrance). Il avait trop passé de temps à écouter la télévision et à jouer au Air Hockey, et pas assez de temps dans la salle d’étude.
Cependant, son esprit ne se reposait pas en paix. Un soir, des étudiants qui avaient trop bu de gin avaient tenté de le contacter via un ouija. Malheureusement, lorsque l’esprit voyait dans le groupe des étudiants qui réussissaient bien leur DSS, il s’enragea et écrit dans le sang le mot « ÉCHOUEZ » sur les murs. Le concept d’échec étant tellement épeurant, les étudiants partirent en courant, sans s’assurer de dire « au revoir » à l’esprit sur la tablette; partie essentielle du processus pour renvoyer l’invité dans sa propre dimension.
Saoul et de mauvaise humeur, le fantôme continue même aujourd’hui de déranger les études des étudiants les plus concentrés. Une habitante de Lafrance qui a demandé de rester anonyme témoigne à la situation :
« Ben, j’étais en bas à la salle d’étude au sous-sol, pis j’entendais des bruits étranges, mais je me suis dit que c’était juste le vent dans le tunnel qui connecte Lafrance aux autres bâtiments sur campus. Ensuite, j’ai pu distinguer des phrases, quelqu’un était en train de me dire que j’étais une “mauvaise étudiante, et que ma moyenne allait tellement baisser qu’on allait m’exclure de mon programme”! Mais ce n’est pas tout! Finalement, les mines des 8 crayons que j’avais sur la table avaient toutes explosé! Il fallait que je remonte à ma chambre, car je n’avais plus rien à écrire avec… Mais au lieu de continuer à étudier, j’ai écouté Occupation Double… »
Certes, ce n’est pas seulement Mlle Anonyme qui a été affectée. Lorsqu’une étudiante en beaux arts utilisa la salle des jeunes demoiselles au sous-sol, en se lavant les mains, son reflet dans le miroir changea et elle se voyait en train de vendre ses pinceaux pour payer ses prêts étudiants. Terrifiée par cette vision, le lendemain, elle changea de programme.
Il y a eu des efforts de la part de la Paroisse Notre-Dame de l’Acadie, la chapelle sur le campus, afin d’exorciser l’esprit malveillant, mais le fantôme, n’étant pas un démon, était immune. Offusqué par leur attentat, il passa la journée à crier : « La science religieuse n’est pas une vraie science! » à répétition. Le service de Logement n’a pas voulu faire part de leurs commentaires sur le sujet.
Malheureusement, l’esprit ne semble toujours pas vouloir se reposer, et il faudra que les étudiants de la Résidence Lafrance étudient dans leurs chambres, dans le salon, à la bibliothèque, dans leurs facultés, ou encore ailleurs. Le sous-sol n’est pas un endroit propice à l’apprentissage.
mercredi 24 octobre 2012
Chronique de la RAT : Après la saison des récoltes
par Sylvain Bérubé
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
Avec la fin octobre qui arrive à grands pas, l’automne va laisser place sur le campus à la saison des « break-ups », période qui commence dans les semaines avant les examens finaux et qui se termine peu avant le « party final », lieu des nouvelles rencontres impures. La Réforme acadienne traditionnelle étant ce qu’elle est, elle a déjà réfléchi à cette question et souhaite aider ses disciples à faire un choix intelligent quant à leur partenaire, après tout ce sont ces couples qui vont repeupler l’Acadie.
Il est bien trop facile de tomber dans l’erreur et de penser que la modernité nous offre de vraies solutions pour rencontrer un(e) partenaire avec ses sites Internet de rencontre, ses discothèques, ses clubs de danseuses et toutes les autres perversions qu’elle concocte. C’est pour cette raison que la RAT a développé un guide de rencontre à l’intention des disciples, le voici.
Comment donc éviter ces pièges tendus par la modernité quand vient le temps de construire une relation amoureuse saine? Deux endroits sont appropriés pour rencontrer une personne pour la première fois et développer une relation amoureuse. Le premier de ces « espaces » réfère à tout endroit où il y a une gigue. Lors d’une gigue, l’être humain ne peut cacher ses défauts et ses vices, il est à son état le plus pur. Vous pourrez ainsi déterminer si une personne est compatible avec vous. Lors d’une danse, la coordination nécessaire aux deux corps afin de travailler ensemble est extrêmement révélatrice de la chimie du couple. Ainsi, un(e) bon(ne) partenaire de danse devient indispensable. Le second endroit acceptable pour la rencontre d’un(e) futur(e) partenaire est autour d’une table de cuisine. Je n’ai pas à expliquer à vous Acadiens l’importance de la table de cuisine. Mais il nous faut quelques conseils pour nous aider à faire un choix. En voici six qui ont su perpétuer le peuple acadien jusqu’à nos jours.
1- La valeur d’une personne est jugée par la petitesse de son village d’origine. Plus petit le village d’origine, meilleur sont les chances que cette personne a de bonnes valeurs et qu'elle peut communiquer avec les animaux.
2- Si quelqu’un a souvent le même nom de famille qui parait dans sa généalogie, c’est probablement juste une coïncidence. Sauf si les ancêtres de cette personne respectaient très bien le premier conseil.
3- Si vous avez côtoyé une personne toute votre vie, pourquoi ne pas se marier? Ce n’est pas comme s’il y a plus d’une vingtaine de choix dans votre village de toute façon.
4- Plus la personne est connue dans le village, plus vous serez l'objet de bavardages dans le village en question
5- Plus une personne vous fait attendre, plus le feu de vos passions sera intense (Gabriel a bien fait attendre Évangéline pendant plus de 20 ans.)
6- N’oubliez pas : pas de sexe avant que votre partenaire échange tous ses biens matériels pour financer un luxurieux mariage.
Si vous suivez ces quelques règles, vous éviterez de salir l’esprit acadien des impuretés modernes et vous serez sur la bonne voie pour trouver un ou une partenaire avec qui vous pourrez passer le reste de vos jours en toute confiance puisque cette personne est maintenant financièrement et donc émotionnellement dépendante de vous et de l’unité familiale que vous avez créée.
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
Avec la fin octobre qui arrive à grands pas, l’automne va laisser place sur le campus à la saison des « break-ups », période qui commence dans les semaines avant les examens finaux et qui se termine peu avant le « party final », lieu des nouvelles rencontres impures. La Réforme acadienne traditionnelle étant ce qu’elle est, elle a déjà réfléchi à cette question et souhaite aider ses disciples à faire un choix intelligent quant à leur partenaire, après tout ce sont ces couples qui vont repeupler l’Acadie.
Il est bien trop facile de tomber dans l’erreur et de penser que la modernité nous offre de vraies solutions pour rencontrer un(e) partenaire avec ses sites Internet de rencontre, ses discothèques, ses clubs de danseuses et toutes les autres perversions qu’elle concocte. C’est pour cette raison que la RAT a développé un guide de rencontre à l’intention des disciples, le voici.
Comment donc éviter ces pièges tendus par la modernité quand vient le temps de construire une relation amoureuse saine? Deux endroits sont appropriés pour rencontrer une personne pour la première fois et développer une relation amoureuse. Le premier de ces « espaces » réfère à tout endroit où il y a une gigue. Lors d’une gigue, l’être humain ne peut cacher ses défauts et ses vices, il est à son état le plus pur. Vous pourrez ainsi déterminer si une personne est compatible avec vous. Lors d’une danse, la coordination nécessaire aux deux corps afin de travailler ensemble est extrêmement révélatrice de la chimie du couple. Ainsi, un(e) bon(ne) partenaire de danse devient indispensable. Le second endroit acceptable pour la rencontre d’un(e) futur(e) partenaire est autour d’une table de cuisine. Je n’ai pas à expliquer à vous Acadiens l’importance de la table de cuisine. Mais il nous faut quelques conseils pour nous aider à faire un choix. En voici six qui ont su perpétuer le peuple acadien jusqu’à nos jours.
1- La valeur d’une personne est jugée par la petitesse de son village d’origine. Plus petit le village d’origine, meilleur sont les chances que cette personne a de bonnes valeurs et qu'elle peut communiquer avec les animaux.
2- Si quelqu’un a souvent le même nom de famille qui parait dans sa généalogie, c’est probablement juste une coïncidence. Sauf si les ancêtres de cette personne respectaient très bien le premier conseil.
3- Si vous avez côtoyé une personne toute votre vie, pourquoi ne pas se marier? Ce n’est pas comme s’il y a plus d’une vingtaine de choix dans votre village de toute façon.
4- Plus la personne est connue dans le village, plus vous serez l'objet de bavardages dans le village en question
5- Plus une personne vous fait attendre, plus le feu de vos passions sera intense (Gabriel a bien fait attendre Évangéline pendant plus de 20 ans.)
6- N’oubliez pas : pas de sexe avant que votre partenaire échange tous ses biens matériels pour financer un luxurieux mariage.
Si vous suivez ces quelques règles, vous éviterez de salir l’esprit acadien des impuretés modernes et vous serez sur la bonne voie pour trouver un ou une partenaire avec qui vous pourrez passer le reste de vos jours en toute confiance puisque cette personne est maintenant financièrement et donc émotionnellement dépendante de vous et de l’unité familiale que vous avez créée.
mercredi 17 octobre 2012
Chronique de la RAT : Un acadien, un prêtre et un micmac
par Sylvain Bérubé
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
J’ai appris que, lors d’une déportation, il est important de concevoir son « état de déportation » comme un trajet qui me mènera finalement chez nous, comme ce fut le cas pour Gabriel (en espérant que je ne meurs pas à mon arrivée). Cette leçon m’est venue lorsque j’ai croisé un curé et un micmac qui étaient en visite au Nouveau-Brunswick. À la rencontre de ces condisciples, j’ai eu l’instinct très acadien d’inviter ces deux gentilshommes pour une soirée, question d’entendre les nouvelles du pays. Comme ma chambre froide était vide, je les ai invités en ville pour souper, suite à quoi nous sommes retournés à ma cabane. Bref, grâce à ces deux personnes j’ai pu vivre une expérience spirituelle qui m’a transformé. Vous êtes-vous déjà senti transporté « dans » une autre personne? Grâce à leurs miraculeuses habiletés, j’ai pu vivre et vraiment être dans la tête d’un Acadien qui retournait en Acadie après la Déportation. Ce qui suit est le récit de cette expérience hors corps.
« Cric… crac… cric… crac… Le carrosse est bercé tendrement par la route de terre où cohabitent racines d’arbres et nids de poules. Le froid s’est installé et accompagne maintenant le vent pour une danse nocturne qui va durer jusqu’à notre arrivée à Léger Corner. Cette nuit, nous l’attendons depuis longtemps, trop longtemps. La journée a été longue. La soirée, elle n’a pas su atténuer le rythme déchainé du jour et maintenant elle laisse place à la nuit.
Tic toc… Tic toc… Le galop des chevaux nous remplit d’un énorme plaisir. Nous sommes si proches de ce village que nous avons dû quitter si jeunes. Aujourd’hui ça fait un peu plus de 25 ans que nous sommes partis de notre village. Nous avons été exilés par un homme qui ne nous connaissait pas, qui ne nous avait jamais même rencontrés! On est du bon monde quand même! Mais tout ça est fini, nous devrons être finalement arrivés à la maison d'ici la fin de la nuit. Nous sommes tellement excités, mais tellement fatigués, peut-être vais-je réussir à dormir un peu avant mon arrivé?
Bing-Bang… Bing-Bang… Ô! C’est le clocher de l’église! J’ai longtemps seulement entendu ce bruit dans mes rêves les plus nostalgiques. Finalement, je suis arrivé. Je saute en bas du carrosse qui s’est immobilisé. La maison du curé, le magasin général et… mais… où est passée l’écurie du centre-ville? Qu’est-il arrivé au nom du magasin? Depuis combien de temps y a-t-il un trottoir en bois? Cette rue est nouvelle? Le village me semble étranger, pourtant j’y ai grandi. Toute cette route, tout cet effort et le glorieux retour seulement pour constater que pendant notre absence les Anglais ont pris possession du village.
Clac… Clac… Clac… Je cogne à la porte de ma maison d’enfance. Que vais-je y trouver? Ma déception initiale de ce village transformé est vite oubliée. Cette porte, ces fenêtres me sont si familières. Mais je ne peux m’empêcher d’être rempli d’angoisse en attendant que cette porte s’ouvre. Comment serai-je accueilli?
Couinnnnn… La porte s’ouvre… »
À ce moment j’avais vu ce que j’avais à voir et j’avais compris ce que j’avais à comprendre; le Saint-Esprit m’avait ramené dans mon corps. J’ai remercié le curé et le micmac et ils sont partis peu de temps après. J’ai vite compris qu’il fallait que la Réforme acadienne traditionnelle prépare mon retour au pays. Disciple, c’est à vous de vous assurer que l’Acadie reste statique et invariante dans un modèle pré-Déportation. Je vous fais confiance : je ne veux pas vivre cette même déception.
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
J’ai appris que, lors d’une déportation, il est important de concevoir son « état de déportation » comme un trajet qui me mènera finalement chez nous, comme ce fut le cas pour Gabriel (en espérant que je ne meurs pas à mon arrivée). Cette leçon m’est venue lorsque j’ai croisé un curé et un micmac qui étaient en visite au Nouveau-Brunswick. À la rencontre de ces condisciples, j’ai eu l’instinct très acadien d’inviter ces deux gentilshommes pour une soirée, question d’entendre les nouvelles du pays. Comme ma chambre froide était vide, je les ai invités en ville pour souper, suite à quoi nous sommes retournés à ma cabane. Bref, grâce à ces deux personnes j’ai pu vivre une expérience spirituelle qui m’a transformé. Vous êtes-vous déjà senti transporté « dans » une autre personne? Grâce à leurs miraculeuses habiletés, j’ai pu vivre et vraiment être dans la tête d’un Acadien qui retournait en Acadie après la Déportation. Ce qui suit est le récit de cette expérience hors corps.
« Cric… crac… cric… crac… Le carrosse est bercé tendrement par la route de terre où cohabitent racines d’arbres et nids de poules. Le froid s’est installé et accompagne maintenant le vent pour une danse nocturne qui va durer jusqu’à notre arrivée à Léger Corner. Cette nuit, nous l’attendons depuis longtemps, trop longtemps. La journée a été longue. La soirée, elle n’a pas su atténuer le rythme déchainé du jour et maintenant elle laisse place à la nuit.
Tic toc… Tic toc… Le galop des chevaux nous remplit d’un énorme plaisir. Nous sommes si proches de ce village que nous avons dû quitter si jeunes. Aujourd’hui ça fait un peu plus de 25 ans que nous sommes partis de notre village. Nous avons été exilés par un homme qui ne nous connaissait pas, qui ne nous avait jamais même rencontrés! On est du bon monde quand même! Mais tout ça est fini, nous devrons être finalement arrivés à la maison d'ici la fin de la nuit. Nous sommes tellement excités, mais tellement fatigués, peut-être vais-je réussir à dormir un peu avant mon arrivé?
Bing-Bang… Bing-Bang… Ô! C’est le clocher de l’église! J’ai longtemps seulement entendu ce bruit dans mes rêves les plus nostalgiques. Finalement, je suis arrivé. Je saute en bas du carrosse qui s’est immobilisé. La maison du curé, le magasin général et… mais… où est passée l’écurie du centre-ville? Qu’est-il arrivé au nom du magasin? Depuis combien de temps y a-t-il un trottoir en bois? Cette rue est nouvelle? Le village me semble étranger, pourtant j’y ai grandi. Toute cette route, tout cet effort et le glorieux retour seulement pour constater que pendant notre absence les Anglais ont pris possession du village.
Clac… Clac… Clac… Je cogne à la porte de ma maison d’enfance. Que vais-je y trouver? Ma déception initiale de ce village transformé est vite oubliée. Cette porte, ces fenêtres me sont si familières. Mais je ne peux m’empêcher d’être rempli d’angoisse en attendant que cette porte s’ouvre. Comment serai-je accueilli?
Couinnnnn… La porte s’ouvre… »
À ce moment j’avais vu ce que j’avais à voir et j’avais compris ce que j’avais à comprendre; le Saint-Esprit m’avait ramené dans mon corps. J’ai remercié le curé et le micmac et ils sont partis peu de temps après. J’ai vite compris qu’il fallait que la Réforme acadienne traditionnelle prépare mon retour au pays. Disciple, c’est à vous de vous assurer que l’Acadie reste statique et invariante dans un modèle pré-Déportation. Je vous fais confiance : je ne veux pas vivre cette même déception.
mercredi 10 octobre 2012
Chronique de la RAT : Qu’en est-il des mots?
par Sylvain Bérubé
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
Qu’est-ce que la RAT? Qu’est-ce qu’un mouvement? Comment décrire une chose comme la RAT? Comment dire, en mots, ce qui est dans l’esprit même d’un peuple? Lorsque nous voulons parler d’une chose que nous n’avons pas connue et qu’il n’y a pas d’équivalent dans notre monde immédiat, comment pouvons-nous exprimer cette pensée dans des mots qui seront compris? D’ailleurs, quelle est l’importance des mots? À qui pouvons-nous parler avec nos mots? Et que pouvons-nous dire avec nos mots? Qui déterminent les mots qui existent dans notre vocabulaire? Sommes-nous limités par l’unidimensionnalité d’une langue qui est régie par 40 immortels? Pourquoi ont-ils une autorité suprême sur les mots qui me sont disponibles pour parler de l’Acadie? Sommes-nous pour ainsi dire des sujets d’un vocabulaire oppresseur qui ne veut pas admettre une autre réalité langagière?
Est-ce juste que notre accent et notre langue approchent beaucoup plus l’attraction touristique que l’arme émancipatrice? Serait-il possible de ne pas se faire culpabiliser lorsque l’on use un mot vieilli? Ou même un anglicisme? Serait-il possible de ne pas se faire constamment mentionner que notre accent est différent? Pouvons-nous vivre dans un environnement qui ne mousserait pas un sentiment d’infériorité linguistique? Pouvons-nous, un jour, cesser de parler en termes de niveaux de langue pour finalement accepter la pluralité des régionalismes? Pourquoi sommes-nous critiqués de parler un français « faible » quand nous nous battons perpétuellement pour notre langue? Pourquoi ne reconnaissons-nous pas les couleurs de notre parler acadien lorsque la vraie menace est celle d’une langue dominante et inflexible?
Comment faire pour mener une réforme quand nous devons faire face à deux langues qui rient de nos expressions? Comment faire face à une Académie qui nie nos particularités et à une population anglophone qui ne veut pas de notre parlé? Vers qui devons-nous diriger nos messages de résistance? Pouvons-nous réellement exprimer dans nos mots ce qui doit être dit sur l’Acadie tout en évitant que le message ne sorte pas de chez nous? Devons-nous tenter de surmonter l’obstacle de notre vocabulaire « vieilli » et « régional » pour transmettre plus efficacement la Réforme outre frontière? Comme le jeu du téléphone, est-il possible que notre message traverse les villages acadiens sans perdre son sens? Et quel message devons-nous répandre quotidiennement? Sommes-nous cloisonnés dans ces questions? Suis-je irréaliste de penser que nous avons de belles choses à dire, que nous disons de belles choses entre nous et qu’il faut les partager? Est-ce déraisonnable de vouloir dire dans les mots de mes grands-parents ce qui se passe chez nous?
Est-ce que je fais de moi un idéaliste déraisonnable quand je dis vouloir parler de mon Acadie? Je ne peux quand même pas être le seul à trouver absurdes les restrictions qui sont faites quant à l’usure de notre parler? Sommes-nous aussi coupables de voler la saveur de l’Acadie quand nous nous conformons à une langue standard qui n’est pas acadienne?
Bref, cette semaine les mots me manquent pour vous dire comment je pense à l’Acadie.
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
Qu’est-ce que la RAT? Qu’est-ce qu’un mouvement? Comment décrire une chose comme la RAT? Comment dire, en mots, ce qui est dans l’esprit même d’un peuple? Lorsque nous voulons parler d’une chose que nous n’avons pas connue et qu’il n’y a pas d’équivalent dans notre monde immédiat, comment pouvons-nous exprimer cette pensée dans des mots qui seront compris? D’ailleurs, quelle est l’importance des mots? À qui pouvons-nous parler avec nos mots? Et que pouvons-nous dire avec nos mots? Qui déterminent les mots qui existent dans notre vocabulaire? Sommes-nous limités par l’unidimensionnalité d’une langue qui est régie par 40 immortels? Pourquoi ont-ils une autorité suprême sur les mots qui me sont disponibles pour parler de l’Acadie? Sommes-nous pour ainsi dire des sujets d’un vocabulaire oppresseur qui ne veut pas admettre une autre réalité langagière?
Est-ce juste que notre accent et notre langue approchent beaucoup plus l’attraction touristique que l’arme émancipatrice? Serait-il possible de ne pas se faire culpabiliser lorsque l’on use un mot vieilli? Ou même un anglicisme? Serait-il possible de ne pas se faire constamment mentionner que notre accent est différent? Pouvons-nous vivre dans un environnement qui ne mousserait pas un sentiment d’infériorité linguistique? Pouvons-nous, un jour, cesser de parler en termes de niveaux de langue pour finalement accepter la pluralité des régionalismes? Pourquoi sommes-nous critiqués de parler un français « faible » quand nous nous battons perpétuellement pour notre langue? Pourquoi ne reconnaissons-nous pas les couleurs de notre parler acadien lorsque la vraie menace est celle d’une langue dominante et inflexible?
Comment faire pour mener une réforme quand nous devons faire face à deux langues qui rient de nos expressions? Comment faire face à une Académie qui nie nos particularités et à une population anglophone qui ne veut pas de notre parlé? Vers qui devons-nous diriger nos messages de résistance? Pouvons-nous réellement exprimer dans nos mots ce qui doit être dit sur l’Acadie tout en évitant que le message ne sorte pas de chez nous? Devons-nous tenter de surmonter l’obstacle de notre vocabulaire « vieilli » et « régional » pour transmettre plus efficacement la Réforme outre frontière? Comme le jeu du téléphone, est-il possible que notre message traverse les villages acadiens sans perdre son sens? Et quel message devons-nous répandre quotidiennement? Sommes-nous cloisonnés dans ces questions? Suis-je irréaliste de penser que nous avons de belles choses à dire, que nous disons de belles choses entre nous et qu’il faut les partager? Est-ce déraisonnable de vouloir dire dans les mots de mes grands-parents ce qui se passe chez nous?
Est-ce que je fais de moi un idéaliste déraisonnable quand je dis vouloir parler de mon Acadie? Je ne peux quand même pas être le seul à trouver absurdes les restrictions qui sont faites quant à l’usure de notre parler? Sommes-nous aussi coupables de voler la saveur de l’Acadie quand nous nous conformons à une langue standard qui n’est pas acadienne?
Bref, cette semaine les mots me manquent pour vous dire comment je pense à l’Acadie.
mercredi 3 octobre 2012
Chronique de la RAT : La « pré » Acadie
par Sylvain Bérubé
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
À la Réforme acadienne traditionnelle (RAT), on parle souvent de la période de 1604 à 1755 ou, en années RAT-ienne, de l’an 1 à l’an 151. Mais d’où viennent les premiers Acadiens? Et surtout, que pouvons-nous apprendre de cette période arriérée? Dans les lignes qui suivent, nous allons faire le récit de la préhistoire acadienne, c’est-à-dire l’époque où le temps et l’espace n’avaient que peu de sens pour l’humanité. Nous vous tracerons donc le trajet des Grecques aux Gaulois, ce qui nous mènera à l’île Sainte-Croix!
Tout d’abord, qui étaient les Acadiens avant 1604? Si vous avez répondu « des Français », c’est que vous avez une perception bien trop restreinte du développement historique européen. Les Acadiens sont un peuple descendant des Celtes européens. D'ailleurs, les Acadiens ont un héritage celtique très proche de celui des Gaulois, et encore aujourd’hui, ce patrimoine commun est perceptible dans le comportement acadien. Les origines celtiques des Acadiens expliquent, entre autres choses, la proximité avec la nature du peuple acadien (qui d’autre passe autant de temps dans les bois à faire des shows de boucane?), facilement compréhensible lorsque nous voyons le druidisme celtique. Les Celtes étaient aussi reconnus pour leur appréciation de la généalogie. Ainsi, l’obsession acadienne pour les arbres de famille ne vient pas d’un surplus de temps, comme c’est le cas pour le scrapbooking, mais bien de notre patrimoine culturel. Finalement, pensons à Astérix et Obélix; s’ils ont défendu leur petit village pendant toutes ces années, c’est qu’ils étaient résistants. Si les Acadiens existent encore aujourd'hui, c’est que nous sommes un peuple qui a métaphoriquement baigné dans la potion magique de la résilience. Ainsi, nous persistons et nous persisterons toujours!
Une chose doit aussi être dite de la complexe relation des Acadiens avec l’Antiquité. Les livres d’histoires ont tendance à oublier le fait que les Acadiens ont choisi le français, c’est eux qui ont apporté de Rome le latin sur le territoire qu’on appelle maintenant la France. Ayant réussi cette implantation, ils ont tranquillement développé la langue française. Mais après l’institutionnalisation de la langue, ils ont rapidement perdu le contrôle de celle-ci : c’est pour cette raison que, suite à la fondation de l’Académie française, les Acadiens ont cessé de suivre le développement de la langue, ayant déjà atteint la perfection linguistique dans le français acadien. Mais la relation avec l’Antiquité est bien plus profonde que la langue latine. Plusieurs histoires racontent que les ancêtres acadiens étaient en fait des métèques de la Grèce Antique. Ces « pré » acadiens métèques auraient été, entre autres, à la base de l’introduction de la notion de démocratie directe et participative. On dit même qu’un des plus prolifique et connu de ces métèques était Socrate. La logique de ces « pré » acadiens était simple : « réfléchissons maintenant, nous sauverons à nos descendants la réflexion des mystères de la vie ». Nous ne pouvons faire autrement que de les remercier.
Il est grand le mystère de l’Acadie! La préhistoire acadienne est une épopée des temps révolus qui, par une série de relations plurielles, lie l’Acadie au développement du monde entier. Malgré que nous ayons seulement vu une infime partie de cette longue histoire, il devient clair que le projet de l’isolement acadien n’est pas un projet pour se cacher du monde, puisque le caractère acadien est universel. L’isolement acadien est donc un isolement des forces oppressives exercées par les grandes puissances motivées par leur appétition.
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
À la Réforme acadienne traditionnelle (RAT), on parle souvent de la période de 1604 à 1755 ou, en années RAT-ienne, de l’an 1 à l’an 151. Mais d’où viennent les premiers Acadiens? Et surtout, que pouvons-nous apprendre de cette période arriérée? Dans les lignes qui suivent, nous allons faire le récit de la préhistoire acadienne, c’est-à-dire l’époque où le temps et l’espace n’avaient que peu de sens pour l’humanité. Nous vous tracerons donc le trajet des Grecques aux Gaulois, ce qui nous mènera à l’île Sainte-Croix!
Tout d’abord, qui étaient les Acadiens avant 1604? Si vous avez répondu « des Français », c’est que vous avez une perception bien trop restreinte du développement historique européen. Les Acadiens sont un peuple descendant des Celtes européens. D'ailleurs, les Acadiens ont un héritage celtique très proche de celui des Gaulois, et encore aujourd’hui, ce patrimoine commun est perceptible dans le comportement acadien. Les origines celtiques des Acadiens expliquent, entre autres choses, la proximité avec la nature du peuple acadien (qui d’autre passe autant de temps dans les bois à faire des shows de boucane?), facilement compréhensible lorsque nous voyons le druidisme celtique. Les Celtes étaient aussi reconnus pour leur appréciation de la généalogie. Ainsi, l’obsession acadienne pour les arbres de famille ne vient pas d’un surplus de temps, comme c’est le cas pour le scrapbooking, mais bien de notre patrimoine culturel. Finalement, pensons à Astérix et Obélix; s’ils ont défendu leur petit village pendant toutes ces années, c’est qu’ils étaient résistants. Si les Acadiens existent encore aujourd'hui, c’est que nous sommes un peuple qui a métaphoriquement baigné dans la potion magique de la résilience. Ainsi, nous persistons et nous persisterons toujours!
Une chose doit aussi être dite de la complexe relation des Acadiens avec l’Antiquité. Les livres d’histoires ont tendance à oublier le fait que les Acadiens ont choisi le français, c’est eux qui ont apporté de Rome le latin sur le territoire qu’on appelle maintenant la France. Ayant réussi cette implantation, ils ont tranquillement développé la langue française. Mais après l’institutionnalisation de la langue, ils ont rapidement perdu le contrôle de celle-ci : c’est pour cette raison que, suite à la fondation de l’Académie française, les Acadiens ont cessé de suivre le développement de la langue, ayant déjà atteint la perfection linguistique dans le français acadien. Mais la relation avec l’Antiquité est bien plus profonde que la langue latine. Plusieurs histoires racontent que les ancêtres acadiens étaient en fait des métèques de la Grèce Antique. Ces « pré » acadiens métèques auraient été, entre autres, à la base de l’introduction de la notion de démocratie directe et participative. On dit même qu’un des plus prolifique et connu de ces métèques était Socrate. La logique de ces « pré » acadiens était simple : « réfléchissons maintenant, nous sauverons à nos descendants la réflexion des mystères de la vie ». Nous ne pouvons faire autrement que de les remercier.
Il est grand le mystère de l’Acadie! La préhistoire acadienne est une épopée des temps révolus qui, par une série de relations plurielles, lie l’Acadie au développement du monde entier. Malgré que nous ayons seulement vu une infime partie de cette longue histoire, il devient clair que le projet de l’isolement acadien n’est pas un projet pour se cacher du monde, puisque le caractère acadien est universel. L’isolement acadien est donc un isolement des forces oppressives exercées par les grandes puissances motivées par leur appétition.
mercredi 26 septembre 2012
Chronique de la RAT : Le début!
par Sylvain Bérubé
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
La Réforme acadienne traditionnelle est puissante. La Réforme acadienne traditionnelle est bienveillante. Ainsi, cette semaine, la RAT aimerait annoncer le début du tranquille recul technologique dont nous avons beaucoup parlé depuis la fondation du mouvement. Les dirigeants de la RAT aimeraient donc vous indiquer le droit chemin, ou plus précisément les « back roads » de la décroissance.
Ce recul technologique doit être fait de manière progressive, similairement au mouvement ondulatoire que les mathématiciens appellent la parabole. Comment assurer ce refoulement technique? Il nous faut deux phases transitoires. Ce texte est d’ailleurs l’annonce de l’enclenchement de la première phase.
La première étape, bien évidemment, doit être de cesser de monter, cesser pour ainsi dire de se développer. Abandonnons donc toute innovation sur Twitter, Facebook et tous les autres médias sociaux. D'ailleurs, il faut faire ici une parenthèse, les médias sociaux ne sont ni un média dans le sens traditionnel du terme, et ils n’encouragent pas non plus un comportement social (c’est-à-dire des interactions en face à face). La juxtaposition de ces deux mots est donc du domaine de l’ironie, expliquant ainsi leur popularité chez les « hipsters ». Revenons au sujet de cette chronique : après avoir cessé d’innover, nous devrons éliminer d’un coup un certain nombre de choses. Les outils de communication moderne ont tous une chose en commun : l’utilisation de l’électricité. Ainsi, nous éliminerons d’abord tout ce qui utilise le courant électrique, en commençant avec les plus récents. D'ailleurs, vous aurez remarqué que la RAT utilise maintenant la presse écrite; nous avons déjà commencé l’abandon des médias modernes.
La deuxième étape, celle qui mènera à l’objectif communicationnel ultime, commence quand tous les modes de communication électronique cessent d’être utilisés en Acadie. Il nous restera alors les messages envoyés par pigeons voyageurs, les signaux de fumée, les coureurs des bois, la peinture, les tapis hooké, les messages en bouteille et évidemment les pictogrammes. Mais toutes ces formes de communication n’équivalent pas à l’homélie, qui deviendra le mode ultime de transmission d’informations à la fin de ce stade. Cette phase se caractérisera par une tranquille élimination des modes de communication que les Acadiens n’utilisaient pas entre 1604 et 1755. Par exemple, nous éliminerons les signaux de fumée avant les coureurs des bois, jusqu’à ce qu’on aboutisse à une transmission de l’information hebdomadaire communautaire organisée par la RAT.
Évidemment, le premier groupe qui sera affecté par cette transformation sera nos communicateurs professionnels. Quelques changements devront donc être faits au niveau du cursus de la formation en information-communication. Nous parlons ici d’une élimination des cours de télévision et radio pour les remplacer par des cours de code morse. Après quelques années le cours de morse sera éliminé à son tour pour laisser place au cours de hookage de tapis. L’éventuelle élimination du cours de morse évitera aussi l’achat d’équipement dispendieux pour cette pratique, des agrafeuses seront un substitut acceptable pour s’entraîner. C’est donc ensemble avec nos confrères et consœurs d’information-communication que nous allons révolutionner la transmission de l’information en Acadie afin de la concentrer aux mains de la RAT.
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, il nous fait part chaque semaine de ses réflexions en louant les bonnes vieilles valeurs de l'Acadie pré-1755.
La Réforme acadienne traditionnelle est puissante. La Réforme acadienne traditionnelle est bienveillante. Ainsi, cette semaine, la RAT aimerait annoncer le début du tranquille recul technologique dont nous avons beaucoup parlé depuis la fondation du mouvement. Les dirigeants de la RAT aimeraient donc vous indiquer le droit chemin, ou plus précisément les « back roads » de la décroissance.
Ce recul technologique doit être fait de manière progressive, similairement au mouvement ondulatoire que les mathématiciens appellent la parabole. Comment assurer ce refoulement technique? Il nous faut deux phases transitoires. Ce texte est d’ailleurs l’annonce de l’enclenchement de la première phase.
La première étape, bien évidemment, doit être de cesser de monter, cesser pour ainsi dire de se développer. Abandonnons donc toute innovation sur Twitter, Facebook et tous les autres médias sociaux. D'ailleurs, il faut faire ici une parenthèse, les médias sociaux ne sont ni un média dans le sens traditionnel du terme, et ils n’encouragent pas non plus un comportement social (c’est-à-dire des interactions en face à face). La juxtaposition de ces deux mots est donc du domaine de l’ironie, expliquant ainsi leur popularité chez les « hipsters ». Revenons au sujet de cette chronique : après avoir cessé d’innover, nous devrons éliminer d’un coup un certain nombre de choses. Les outils de communication moderne ont tous une chose en commun : l’utilisation de l’électricité. Ainsi, nous éliminerons d’abord tout ce qui utilise le courant électrique, en commençant avec les plus récents. D'ailleurs, vous aurez remarqué que la RAT utilise maintenant la presse écrite; nous avons déjà commencé l’abandon des médias modernes.
La deuxième étape, celle qui mènera à l’objectif communicationnel ultime, commence quand tous les modes de communication électronique cessent d’être utilisés en Acadie. Il nous restera alors les messages envoyés par pigeons voyageurs, les signaux de fumée, les coureurs des bois, la peinture, les tapis hooké, les messages en bouteille et évidemment les pictogrammes. Mais toutes ces formes de communication n’équivalent pas à l’homélie, qui deviendra le mode ultime de transmission d’informations à la fin de ce stade. Cette phase se caractérisera par une tranquille élimination des modes de communication que les Acadiens n’utilisaient pas entre 1604 et 1755. Par exemple, nous éliminerons les signaux de fumée avant les coureurs des bois, jusqu’à ce qu’on aboutisse à une transmission de l’information hebdomadaire communautaire organisée par la RAT.
Évidemment, le premier groupe qui sera affecté par cette transformation sera nos communicateurs professionnels. Quelques changements devront donc être faits au niveau du cursus de la formation en information-communication. Nous parlons ici d’une élimination des cours de télévision et radio pour les remplacer par des cours de code morse. Après quelques années le cours de morse sera éliminé à son tour pour laisser place au cours de hookage de tapis. L’éventuelle élimination du cours de morse évitera aussi l’achat d’équipement dispendieux pour cette pratique, des agrafeuses seront un substitut acceptable pour s’entraîner. C’est donc ensemble avec nos confrères et consœurs d’information-communication que nous allons révolutionner la transmission de l’information en Acadie afin de la concentrer aux mains de la RAT.
Chronique chiac : Fais-toi ouère à manger, esclave
par Benoist Coste-Rivière
La première recette d'une bonne liste qui apparaîtra dans le journal le Forehead. Cela a comme but de vous enseigner à cuisiner de service et puis de tous vous faire devenir des hommes et des femmes à marier. Comme tout bonne recette acadienne, ça doit rester simple. Il faut pouvoir le faire avec ce que tu trouves dans le jardin à ta mémére LeBlanc pi la barn à mononcle Alphonse. Laissez faire manger au McBurger's ou au Dairy King ou whatever.
-Recette numéro yune. La quiche au jardin à Gérard-Temps de préparation: probably comme 1 heure et d'mie, but c’est un repas qui fait tes lunch pour la semaine. De quoi à faire un dimanche après la messe. Y'a du monde qui diront qu'une quiche c'est rien qu'une omelette dans une pie shell. Well whatever, ils sont wrong.
Les ingrédients:
- Une bounne courgette choppé en ti cubes, preferably une courgette poussé dans un jardin à Memramcook ou dans ta backyard.
- 3 oeufs de poule.
- Un gros oignon (jardin itou, si tu peux)
- Si t'as des échalotes dans le même jardin, sors en yune ou deusses pour la décoration
- Une cotchille à tarte, si t'es hardcoore tu peux la faire toi même, sinon tu peux n'en trouver au store, dans le freezer sous le nom deep dish pie shell
- Y'a du monde qui mettent du bacon, moi j'les juge pas. Des fois j'nen mets moi itou, 3 ou 4 slices là. Si t'es vegetarian pi ça, tu voudras probably pas n'en mettre.
- 150mL de crème à coumme 35%, ou sinon du bon lait straight de la vache, ben gras (worry pas ta brain, même si que c'est gras, le repas est still right bon pour ta santé, ma mémére a 94 ans pi elle est still en vie).
- 1 cup et demie de mozza cheese graté.
- Tu peux mettre des leftover légumes itou là, j'care right pas.
Directions:
- Mets la température du four à coumme 425°F. Perce des trous dans la cotchille à tarte, pi mets ça au four pour comme 10 minutes, assez pour que ça soye bruni. Quand c'est fini sors les pi mets les su le comptoir pour le laisser cooler down. Baisse la heat du four à coumme 350°F.
- Si t'as du bacon, fry ça dans ta pan. Then, chop la courgette pi l'oignon en ti morceaux pour les mettres sur une frying pan beurrée à medium pour comme 10-15 minutes (ou tu peux user la même pan avec la graisse de bacon). Si tu veux rendre les légumes plusse tendre pi juicy, tu peux le couvrir pour garder la vapeur. Moi j'aime right ça de même.
- Mets les oeufs pi la crème ensemble pi bats ça.
- Prend ta cotchille de tarte, mets le bacon first, après mets les légumes, après mets le cheese. Rempli les cracks avec le mix d'oeufs pi après ça, chop tes échalotes pi mets les au fait pour décorer.
- Laisse ça à tchuire pour coumme 40 minutes à 350°F pi then sors les pour le laisser cooler down. Tu peux le laisser au fridge après. Usually je le sors pour comme 10-20 minutes avant de le manger, pour l'awouère à la température de la pièce. Pas besoin de microwave ou whatever. La best part c'est que ça peut durer une whole semaine pas d'trouble au fridge. Si t'as des friends pi ça, well c'est great pour un party de tchuisine.
La première recette d'une bonne liste qui apparaîtra dans le journal le Forehead. Cela a comme but de vous enseigner à cuisiner de service et puis de tous vous faire devenir des hommes et des femmes à marier. Comme tout bonne recette acadienne, ça doit rester simple. Il faut pouvoir le faire avec ce que tu trouves dans le jardin à ta mémére LeBlanc pi la barn à mononcle Alphonse. Laissez faire manger au McBurger's ou au Dairy King ou whatever.
-Recette numéro yune. La quiche au jardin à Gérard-Temps de préparation: probably comme 1 heure et d'mie, but c’est un repas qui fait tes lunch pour la semaine. De quoi à faire un dimanche après la messe. Y'a du monde qui diront qu'une quiche c'est rien qu'une omelette dans une pie shell. Well whatever, ils sont wrong.
Les ingrédients:
- Une bounne courgette choppé en ti cubes, preferably une courgette poussé dans un jardin à Memramcook ou dans ta backyard.
- 3 oeufs de poule.
- Un gros oignon (jardin itou, si tu peux)
- Si t'as des échalotes dans le même jardin, sors en yune ou deusses pour la décoration
- Une cotchille à tarte, si t'es hardcoore tu peux la faire toi même, sinon tu peux n'en trouver au store, dans le freezer sous le nom deep dish pie shell
- Y'a du monde qui mettent du bacon, moi j'les juge pas. Des fois j'nen mets moi itou, 3 ou 4 slices là. Si t'es vegetarian pi ça, tu voudras probably pas n'en mettre.
- 150mL de crème à coumme 35%, ou sinon du bon lait straight de la vache, ben gras (worry pas ta brain, même si que c'est gras, le repas est still right bon pour ta santé, ma mémére a 94 ans pi elle est still en vie).
- 1 cup et demie de mozza cheese graté.
- Tu peux mettre des leftover légumes itou là, j'care right pas.
Directions:
- Mets la température du four à coumme 425°F. Perce des trous dans la cotchille à tarte, pi mets ça au four pour comme 10 minutes, assez pour que ça soye bruni. Quand c'est fini sors les pi mets les su le comptoir pour le laisser cooler down. Baisse la heat du four à coumme 350°F.
- Si t'as du bacon, fry ça dans ta pan. Then, chop la courgette pi l'oignon en ti morceaux pour les mettres sur une frying pan beurrée à medium pour comme 10-15 minutes (ou tu peux user la même pan avec la graisse de bacon). Si tu veux rendre les légumes plusse tendre pi juicy, tu peux le couvrir pour garder la vapeur. Moi j'aime right ça de même.
- Mets les oeufs pi la crème ensemble pi bats ça.
- Prend ta cotchille de tarte, mets le bacon first, après mets les légumes, après mets le cheese. Rempli les cracks avec le mix d'oeufs pi après ça, chop tes échalotes pi mets les au fait pour décorer.
- Laisse ça à tchuire pour coumme 40 minutes à 350°F pi then sors les pour le laisser cooler down. Tu peux le laisser au fridge après. Usually je le sors pour comme 10-20 minutes avant de le manger, pour l'awouère à la température de la pièce. Pas besoin de microwave ou whatever. La best part c'est que ça peut durer une whole semaine pas d'trouble au fridge. Si t'as des friends pi ça, well c'est great pour un party de tchuisine.
mercredi 19 septembre 2012
Les tunnels sous-terrain de l’Université : Un secret bien gardé
par Mathieu Plourde Turcotte
L’hiver, vis-à-vis de ce que nous pouvons déduire comme étant un tunnel sous-terrain, il est facile d’apercevoir un chemin se tracer parmi les bancs de neige ébouriffés par les gels-dégels de cette saison. Le printemps, des pissenlits remplacent le gazon qu’il y a tout au tour et qu’il y aurait normalement à cet endroit. Finalement, l’automne, alors que la fraicheur et les journées sombres reviennent hanter la peau des plus sensibles au froid, une question brancarde l’imagination de bon nombre d’étudiants au travers de cette culture du secret : ne serait-il pas possible de ne pas sortir à l’extérieur et ainsi éviter de faire face à ces blizzards sinistres entre les cours? Tant qu’à circuler dans la noirceur de ces journées qui deviennent trop courtes… aussi bien être dans la noirceur de ces tunnels réchauffés.
Un employé de l’Université, rencontré par hasard dans les environs du centre étudiant, dit qu’à l’époque où il étudiait sur le campus de l’Université, en 1982, personne ne circulait dans ces tunnels souterrains. Par contre, il rajoute que les rumeurs et les légendes voulaient que les tunnels aient déjà été utilisés fréquemment à une autre époque par le commun des étudiants.
Janique Léger, directrice des ressources matérielles de l’Université, affirme, avec hésitation, que le tunnel n’a jamais servi à la circulation piétonnière. « Les tunnels servent à joindre la chaudière aux différents pavillons, explique-t-elle. À la chaudière, il y a une centrale thermique et des fils passent par le tunnel pour fournir les différents édifices du campus en électricité. Ce qui explique qu’il n’y ait pas de poteaux d’électricité sur le campus. En plus de cela, il y a aussi le chauffage à l’eau et l’aération qui se retrouve reliée à ces bâtiments grâce aux tunnels. Les tunnels ont été construits au fur et à mesure que les bâtiments se construisaient sur le campus. Seuls l’Aréna, le pavillon J.-Raymond-Frenette, le pavillon des sciences et de l’environnement, le studio-théâtre la Grange, les résidences Médard-Collette et la maison Massey ne sont pas reliés par ses tunnels. »
Les employés qui se déplacent à cet endroit doivent suivre un protocole très strict : un employé n’y va pas seul. L’espace est restreint et il y a quand même des câbles de 12 000 volts qui y passent.
Voyant lesdits dangers de ce qui se passe sous les pieds des étudiants, Le Front, en bon samaritain et en Don Quichotte, a donc décidé d’envoyer un cobaye pour voir à quoi ressemblent vraiment ces tunnels. L’équivalent des catacombes de Paris s’ouvre pour ce cobaye avec comme avertissement : « Passage interdit sans l’autorisation de la direction des ressources matérielles; avertissement de risque élevé ». C’est sombre; des bruits sortent de nulle part comme si les tunnels étaient hantés; c’est chaud! C’est chaud! C’est chaud!, aurait certainement dit Normand Brathwaite. De temps à autre, un soupçon d’air frais provenant de la ventilation passe devant le cobaye. Après un trajet parsemé de petits faux plats montant ou descendant, et presque rien à voir de palpitant, à part des tuyaux à perte de vue et du câblage électrique qui longe le plafond, le cobaye aperçoit finalement le bout de son périple. Pour conclure, l’air libre a été bien accueilli par le brave bénévole pas du tout malheureux de retrouver le sol pour remplacer le sous-sol. Tout droit sorti de l’enfer – du moins, en température –, il a bel et bien survécu.
L’hiver, vis-à-vis de ce que nous pouvons déduire comme étant un tunnel sous-terrain, il est facile d’apercevoir un chemin se tracer parmi les bancs de neige ébouriffés par les gels-dégels de cette saison. Le printemps, des pissenlits remplacent le gazon qu’il y a tout au tour et qu’il y aurait normalement à cet endroit. Finalement, l’automne, alors que la fraicheur et les journées sombres reviennent hanter la peau des plus sensibles au froid, une question brancarde l’imagination de bon nombre d’étudiants au travers de cette culture du secret : ne serait-il pas possible de ne pas sortir à l’extérieur et ainsi éviter de faire face à ces blizzards sinistres entre les cours? Tant qu’à circuler dans la noirceur de ces journées qui deviennent trop courtes… aussi bien être dans la noirceur de ces tunnels réchauffés.
Un employé de l’Université, rencontré par hasard dans les environs du centre étudiant, dit qu’à l’époque où il étudiait sur le campus de l’Université, en 1982, personne ne circulait dans ces tunnels souterrains. Par contre, il rajoute que les rumeurs et les légendes voulaient que les tunnels aient déjà été utilisés fréquemment à une autre époque par le commun des étudiants.
Janique Léger, directrice des ressources matérielles de l’Université, affirme, avec hésitation, que le tunnel n’a jamais servi à la circulation piétonnière. « Les tunnels servent à joindre la chaudière aux différents pavillons, explique-t-elle. À la chaudière, il y a une centrale thermique et des fils passent par le tunnel pour fournir les différents édifices du campus en électricité. Ce qui explique qu’il n’y ait pas de poteaux d’électricité sur le campus. En plus de cela, il y a aussi le chauffage à l’eau et l’aération qui se retrouve reliée à ces bâtiments grâce aux tunnels. Les tunnels ont été construits au fur et à mesure que les bâtiments se construisaient sur le campus. Seuls l’Aréna, le pavillon J.-Raymond-Frenette, le pavillon des sciences et de l’environnement, le studio-théâtre la Grange, les résidences Médard-Collette et la maison Massey ne sont pas reliés par ses tunnels. »
Les employés qui se déplacent à cet endroit doivent suivre un protocole très strict : un employé n’y va pas seul. L’espace est restreint et il y a quand même des câbles de 12 000 volts qui y passent.
Voyant lesdits dangers de ce qui se passe sous les pieds des étudiants, Le Front, en bon samaritain et en Don Quichotte, a donc décidé d’envoyer un cobaye pour voir à quoi ressemblent vraiment ces tunnels. L’équivalent des catacombes de Paris s’ouvre pour ce cobaye avec comme avertissement : « Passage interdit sans l’autorisation de la direction des ressources matérielles; avertissement de risque élevé ». C’est sombre; des bruits sortent de nulle part comme si les tunnels étaient hantés; c’est chaud! C’est chaud! C’est chaud!, aurait certainement dit Normand Brathwaite. De temps à autre, un soupçon d’air frais provenant de la ventilation passe devant le cobaye. Après un trajet parsemé de petits faux plats montant ou descendant, et presque rien à voir de palpitant, à part des tuyaux à perte de vue et du câblage électrique qui longe le plafond, le cobaye aperçoit finalement le bout de son périple. Pour conclure, l’air libre a été bien accueilli par le brave bénévole pas du tout malheureux de retrouver le sol pour remplacer le sous-sol. Tout droit sorti de l’enfer – du moins, en température –, il a bel et bien survécu.
mercredi 12 septembre 2012
Chronique de la RAT : Un espace partagé
par Sylvain Bérubé
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, c’est en louant les bonnes vieilles valeurs de l’Acadie pré-1755 qu’il nous fait part chaque semaine de ses réflexions.
Chère disciple, vous avez sûrement remarqué, si vous n’habitez plus chez vos parents, que pour payer son logement, la cohabitation devient presque obligatoire. Dans les lignes qui suivent, je vais vous relater mon expérience avec ce phénomène de l’ère moderne.
Mon colocataire n’est pas Acadien. Ainsi, il n’apprécie pas ma routine qui commence vers 5 h du matin (je ne veux tout de même pas perdre mes habitudes de vie). Mais cela n’est pas l’essentiel, ce que nous devons soulever est la dangereuse route qui part de la cohabitation vers la damnation.
Un colocataire qui ne nous est pas lié par la parenté ne peut qu’apporter des idées impures dans nos esprits! Sinon les familles acadiennes n’auraient pas mis autant d’importance sur les maisons et les terres familiales. Par exemple, mon colocataire a tenté de me présenter une nouvelle littérature qu’on ne connaissait pas dans mon petit village! Les mots et les images qu’il me présente ne ressemblent pas à ceux d’Évangéline et Gabriel, mais parlaient plutôt de crime et d’ambiguïté morale dans la ville de « Gotham ». Les colocataires vont chercher à te présenter à de nouvelles choses, mais quelle audace! Considérant que cette histoire est la seule que j’ai pu vous partager sans me faire censurer, force est d'admettre la malignité de leurs vices !
Malgré que je sois déporté et que j’en apprends continuellement sur les dérisions du monde moderne, je ne suis pas encore un expert sur tout ce qui se passe à l’extérieur de l’Acadie. Nous savons que les Acadiens vivent en famille parce qu’ils sont nés dans une famille, c’est-à-dire, que la conception d’un enfant est une affaire familiale. Les parents protègent l’enfant et l’enfant aide les parents et s’occupe d’eux quand ceux-ci ne peuvent plus s’occuper d’eux-mêmes. J’ai entendu des histoires sur le fait que les gens de la ville impliqueraient des pélicans dans l’acte de fondation d’une famille. L’Homme moderne est le plus fou des délinquants sexuels. Vous devez savoir, fidèles, qu’un bas sur la porte est le plus grotesque de tous les symboles de la modernité. C’est le signe que votre colocataire est passé à un acte charnel. Le plus grand secours que vous pouvez lui apporter c’est lui enlever toute forme de protection, parce que c’est une bonne idée semble-t-il. Sachez qu’éventuellement celui ou celle avec qui vous partagez une salle à manger, un salon, une salle de bain, va vouloir parler de « vajazzling » et d’autres choses qui vous feront douter de la réelle propreté de votre habitation et de l’hygiène de votre colocataire.
Non, vivre avec une autre personne qui ne vient pas de la même région (voir même famille) est une solution désastreuse à un problème qui est né de l’organisation moderne de l’espace (les appartements). Il faut vraiment sortir des villes et retourner à la maison familiale pour se retrouver sur la voie de la pureté acadienne, mais en attendant le retour en force du rural, nous avons des solutions intermédiaires à proposer. Évitez de manger toute la nourriture satanique de votre colocataire, évitez de toucher à ses affaires et évitez de leur parler autant que possible. Laissez de la littérature RAT-ienne un peu partout (c’est-à-dire les chroniques que vous trouvez dans le Front) et soyez sûr de promouvoir les valeurs acadiennes.
Sachez que la RAT trouve cette situation de cohabitation immensément problématique. Vous qui êtes maintenant dans la région de Moncton, pourquoi donc tester votre piété en vivant avec des gens qui ne sont pas disciples de la RAT? C’est pourquoi la RAT travaille présentement à convertir les blocs appartement sur la Morton en domicile pour les disciples. De cette manière, on pourra choisir de vivre isolé du reste du campus, on pourra défricher la terre environnante et vivre en commune qui se nourrit de ses semences!
Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, c’est en louant les bonnes vieilles valeurs de l’Acadie pré-1755 qu’il nous fait part chaque semaine de ses réflexions.
Chère disciple, vous avez sûrement remarqué, si vous n’habitez plus chez vos parents, que pour payer son logement, la cohabitation devient presque obligatoire. Dans les lignes qui suivent, je vais vous relater mon expérience avec ce phénomène de l’ère moderne.
Mon colocataire n’est pas Acadien. Ainsi, il n’apprécie pas ma routine qui commence vers 5 h du matin (je ne veux tout de même pas perdre mes habitudes de vie). Mais cela n’est pas l’essentiel, ce que nous devons soulever est la dangereuse route qui part de la cohabitation vers la damnation.
Un colocataire qui ne nous est pas lié par la parenté ne peut qu’apporter des idées impures dans nos esprits! Sinon les familles acadiennes n’auraient pas mis autant d’importance sur les maisons et les terres familiales. Par exemple, mon colocataire a tenté de me présenter une nouvelle littérature qu’on ne connaissait pas dans mon petit village! Les mots et les images qu’il me présente ne ressemblent pas à ceux d’Évangéline et Gabriel, mais parlaient plutôt de crime et d’ambiguïté morale dans la ville de « Gotham ». Les colocataires vont chercher à te présenter à de nouvelles choses, mais quelle audace! Considérant que cette histoire est la seule que j’ai pu vous partager sans me faire censurer, force est d'admettre la malignité de leurs vices !
Malgré que je sois déporté et que j’en apprends continuellement sur les dérisions du monde moderne, je ne suis pas encore un expert sur tout ce qui se passe à l’extérieur de l’Acadie. Nous savons que les Acadiens vivent en famille parce qu’ils sont nés dans une famille, c’est-à-dire, que la conception d’un enfant est une affaire familiale. Les parents protègent l’enfant et l’enfant aide les parents et s’occupe d’eux quand ceux-ci ne peuvent plus s’occuper d’eux-mêmes. J’ai entendu des histoires sur le fait que les gens de la ville impliqueraient des pélicans dans l’acte de fondation d’une famille. L’Homme moderne est le plus fou des délinquants sexuels. Vous devez savoir, fidèles, qu’un bas sur la porte est le plus grotesque de tous les symboles de la modernité. C’est le signe que votre colocataire est passé à un acte charnel. Le plus grand secours que vous pouvez lui apporter c’est lui enlever toute forme de protection, parce que c’est une bonne idée semble-t-il. Sachez qu’éventuellement celui ou celle avec qui vous partagez une salle à manger, un salon, une salle de bain, va vouloir parler de « vajazzling » et d’autres choses qui vous feront douter de la réelle propreté de votre habitation et de l’hygiène de votre colocataire.
Non, vivre avec une autre personne qui ne vient pas de la même région (voir même famille) est une solution désastreuse à un problème qui est né de l’organisation moderne de l’espace (les appartements). Il faut vraiment sortir des villes et retourner à la maison familiale pour se retrouver sur la voie de la pureté acadienne, mais en attendant le retour en force du rural, nous avons des solutions intermédiaires à proposer. Évitez de manger toute la nourriture satanique de votre colocataire, évitez de toucher à ses affaires et évitez de leur parler autant que possible. Laissez de la littérature RAT-ienne un peu partout (c’est-à-dire les chroniques que vous trouvez dans le Front) et soyez sûr de promouvoir les valeurs acadiennes.
Sachez que la RAT trouve cette situation de cohabitation immensément problématique. Vous qui êtes maintenant dans la région de Moncton, pourquoi donc tester votre piété en vivant avec des gens qui ne sont pas disciples de la RAT? C’est pourquoi la RAT travaille présentement à convertir les blocs appartement sur la Morton en domicile pour les disciples. De cette manière, on pourra choisir de vivre isolé du reste du campus, on pourra défricher la terre environnante et vivre en commune qui se nourrit de ses semences!
mercredi 9 novembre 2011
Le Colt 45 des champagnes
par: Comité consultatif de l’ALÉQA sur la condition étudiante de l’UdeM
Chers étudiants,
L’état est grave. De plus en plus, la population étudiante souffre d’un vide spirituel flagrant. C’est pourquoi nous, l’ALÉQA, exigeons de combler ce besoin … par la force des spiritueux.
Face à ce danger qui menace la joie de vivre et le laisser-aller, l’ALÉQA s’est occupée l’an dernier de baisser le prix des pichets au café. Toutefois, nous savons qu’il ne faut pas se coucher sur les lauriers de nos victoires passées ; il faut alors attaquer les défis du présent pour préparer l’avenir !
À la dernière réunion Aléquiste, nous nous sommes entendus sur un point clé : face à cette situation d’urgence, il faut intervenir immédiatement pour rassembler les étudiants. Face à l’adversité et les regards désapprobateurs des faibles qui peuplent de plus en plus ce campus, il faut que nous, camarades, puissions baigner dans toute la gloire et la majesté de l’équilibre éthylique sanguin.
Osez-vous vraiment célébrer la fin d’un cours, d’un semestre, ou d’un devoir enfin remis avec une pathétique bière de 330 millilitres ? Même le plus faible des ingénieurs saura vous dire : « Non ! »
La douceur pétillante du liquide saura amadouer les femmelettes les plus timides à l’alcool. Le caractère désinhibant d’un litre et demi donnera plus de force aux plus poilus et virils des gars en éducation physique. Les musiciens du campus feront autre chose que des covers. Vos représentants étudiants auront plus de gueule. L’étudiant en littérature déchaînera toute sa prose. Les filles de psycho verront votre minable moustache devenir un séduisant étendard de tous les « Movember » à venir ...
Oh puis tiens, utilisons le truc en marketing le plus facile :
Avec ce produit, les gars auront des érections massives ; les dames auront des totons joufflus.
Bref, nous savons que l Colt 45 des champagnes tient une place significative dans votre cœur d’Aléquiste qui sommeille. C’est pourquoi nous voulons que vous puissiez enfin partager ce nectar en quantités généreuses avec les masses !
VISITEZ LE CAFÉ : EXIGEZ VOTRE BREUVAGE ALÉQUISTE.
Chers étudiants,
L’état est grave. De plus en plus, la population étudiante souffre d’un vide spirituel flagrant. C’est pourquoi nous, l’ALÉQA, exigeons de combler ce besoin … par la force des spiritueux.
Face à ce danger qui menace la joie de vivre et le laisser-aller, l’ALÉQA s’est occupée l’an dernier de baisser le prix des pichets au café. Toutefois, nous savons qu’il ne faut pas se coucher sur les lauriers de nos victoires passées ; il faut alors attaquer les défis du présent pour préparer l’avenir !
À la dernière réunion Aléquiste, nous nous sommes entendus sur un point clé : face à cette situation d’urgence, il faut intervenir immédiatement pour rassembler les étudiants. Face à l’adversité et les regards désapprobateurs des faibles qui peuplent de plus en plus ce campus, il faut que nous, camarades, puissions baigner dans toute la gloire et la majesté de l’équilibre éthylique sanguin.
Nous réclamons ceci : des grosses crisses de bouteilles de Spumante, en vente au Café Osmose.
Osez-vous vraiment célébrer la fin d’un cours, d’un semestre, ou d’un devoir enfin remis avec une pathétique bière de 330 millilitres ? Même le plus faible des ingénieurs saura vous dire : « Non ! »
La douceur pétillante du liquide saura amadouer les femmelettes les plus timides à l’alcool. Le caractère désinhibant d’un litre et demi donnera plus de force aux plus poilus et virils des gars en éducation physique. Les musiciens du campus feront autre chose que des covers. Vos représentants étudiants auront plus de gueule. L’étudiant en littérature déchaînera toute sa prose. Les filles de psycho verront votre minable moustache devenir un séduisant étendard de tous les « Movember » à venir ...
Oh puis tiens, utilisons le truc en marketing le plus facile :
Avec ce produit, les gars auront des érections massives ; les dames auront des totons joufflus.
Bref, nous savons que l Colt 45 des champagnes tient une place significative dans votre cœur d’Aléquiste qui sommeille. C’est pourquoi nous voulons que vous puissiez enfin partager ce nectar en quantités généreuses avec les masses !
VISITEZ LE CAFÉ : EXIGEZ VOTRE BREUVAGE ALÉQUISTE.
mercredi 28 septembre 2011
mercredi 31 août 2011
Les Médias acadiens universitaires inc. (MAUI) sont de retour en force cette année !

Ils ont donc passé l’autre moitié des vacances à redorer les installations du Front et de CKUM afin de les préparer pour vous y accueillir en septembre, mais aussi pour souligner un événement particulièrement important aux yeux de la communauté étudiante de l’Université de Moncton.
Cette année marquera le 40e anniversaire de notre station radiophonique universitaire : Radio J-CKUM 93,5 FM !

Les MAUI sont nos yeux et nos oreilles sur le campus ; c’est grâce à l’implication de tous qu’ils sauront continuer leur contribution active à l’épanouissement de notre vie étudiante par le biais d’informations à saveur politique, musicale, culturelle, sportive et d’autres enjeux qui nous concernent tous.
L’année universitaire étant à nos portes, c’est avec un couteau entre les dents et un accoutrement à la Rambo qu’il faut lui ouvrir grand et la prendre par les cornes !
LE CONSEIL EXÉCUTIF DES MAUI VOUS SOUHAITE UNE SUCCULENTE RENTRÉE UNIVERSITAIRE !
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