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mercredi 8 avril 2015

Rêves de Tampa Bay et frais de scolarité

Par Marie-pier Cyr

Mardi dernier, le nouveau budget provincial a été révélé au grand public.Quelques vieilles promesses ont été tenues, telle la taxe sur les riches ainsi qu’une injection de plusieurs millions dans l’infrastructure des routes (ce qui, apparemment, crée de l’emploi. On verra bien), et quelques mauvaises surprises ont été annoncées; des coupures dans les postes d’éducation, mais surtout, ce fameux gel sur les fonds donnés aux universités par la province. Qu’est-ce que tout cela veut dire? Ça veut dire que ça va barder, samedi prochain, lors de la réunion annuelle du Conseil des gouverneurs
de l’Université de Moncton.

Chaque année, le Conseil des gouverneurs de l’Université de Moncton se réunit à Taillon afin de faire l’état de la situation de l’université et de proposer un nouveau budget pour la prochaine saison d’automne. Et puis cette année, il y a le gel, ce qui signifie qu’un montant significatif de fonds provenant de la province ne fera pas partie du budget. Cela nous indique, comme d’habitude, qu’il y a des coupures à faire, de l’argent à aller chercher, et des étudiants à vexer. Comme les frais de scolarité chez les étudiants d’origine néobrunswickoise ne peuvent augmenter en raison du gel, il faut aller chercher cet argent quelque part. Mais où? Il y a toujours les frais de stationnement à augmenter, parce que 150$ pour un stationnement pratiquement toujours mal-déblayé en hiver, ce n’est pas assez. Par contre, ce que plusieurs craignent, c’est l’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants internationaux, ce qui constituerait une deuxième hausse en deux ans. On s’en rappelle, l’an dernier, les frais de scolarité des étudiants internationaux ont subi une hausse de près de 1000$
suite à l’annonce du budget (999$ pour être plus précis. Il faut quand même donner un rabais de 1$, pour le moral), ce qui a causé beaucoup de mécontentement ainsi qu’une brève manifestation. On ne parle pas d’un soulèvement du calibre de Québec, mais c’était tout de même un solide effort pour des étudiants qui n’ont guère l’habitude de contester quoi que ce soit.

Il y a-t-il d’autres alternatives? Est-il possible de se serrer la ceinture du côté administratif, plutôt que de trouver d’autre façon toutes aussi créative l’une que l’autre de puiser l’argent nécessaire de la poche des étudiants? Il est fort probable que oui, bien que cela puisse ruiner les rêves de retraite en Floride pour certains. Chez les étudiants canadiens, il est possible de se demander : en quoi tout cela me concerne? Mes frais de scolarité n’augmentent pas, autant s’en réjouir et s’en contenter pour l’instant. Ça pourrait être pire.

Le problème, c’est le principe de la chose. Le problème, c’est le fait que ce sont bien trop souvent les étudiants qui en payent le prix, alors que nos chers administrateurs de Taillon restent confortables dans leur tour inaccessible en rêvant aux plages de Tampa Bay. Combien fautil d’employés à l’administration pour diriger une université? Est-ce que ce nombre devrait surpasser le nombre de professeurs? Si 40% des employés de l’université contribuent au savoir et à l’apprentissage des étudiants, alors que 60% des employés occupent des fonctions administratives, est-ce véritablement pour le bienêtre de ses étudiants? Il y a fort à parier que non.

Il est temps de reprendre contrôle de notre université, et rappeler à tous que sans nous, étudiants et étudiantes d’ici et d’ailleurs, l’université de Moncton cesse d’exister. On n’a peut-être pas de carrés rouges, mais nous aussi, on a une voix. 

mercredi 1 avril 2015

Gel des droits de scolarité : doit-on se réjouir?

Par Samuel Legresley

Dimanche dernier, Francine Landry, ministre de l’Éducation postsecondaire du Nouveau-Brunswick, révèle que la province imposera un gel des hausses de droits de scolarité pour l’année qui vient. Toutes les universités néobrunswickoises seront incluses dans cette mesure, qui fera en sorte de conserver les frais actuels pour l’année subséquente – y compris, bien sûr, ceux de notre chère université.

À Moncton, le budget 2015-2016 proposé ce mardi 31 mars au Conseil des gouverneurs conservera donc le même coût que l’année précédente; qui, selon les renseignements pour une année à temps plein, totalise 5604 $ pour les étudiants canadiens et 10 270 $ pour les internationaux. Comme on l’a vu dans le passé et dans les prédictions futures, les frais augmentent chaque année, mais pour une fois ils nous accordent un répit. Devrait-on se réjouir?

Demande à un étudiant, il te répondrait probablement « oui ». C’est vrai, son euphorie est justifiée. Si l’on compare cela à l’éventualité d’une hausse constante pour les prochains quatre ans, le gouvernement pompe essentiellement quelques centaines de dollars dans les poches de chaque étudiant néo-brunswickois. Toutefois, il faut y mettre un bémol : le danger de se réjouir trop vite, c’est celui de la satisfaction.

Dans n’importe quel mouvement, quand un manifestant a le ventre plein, il arrête de manifester. Quand les masses sont satisfaites, on perd le nombre et ne garde que quelques marginaux. Si l’étudiant moyen se contente de ces mesures temporaires, le mouvement perd de sa masse tangible, de sa matière première, de son essentiel : celui du nombre. Le problème se maintient : le gel des droits de scolarité ne fait que conserver les hausses des années précédentes, les taux grimpants depuis la fondation de l’Université qui ont fait l’objet maintes fois de manifestations dans le passé.

Les étudiants militent pour une baisse des frais, pas pour un gel. Le statu quo n’est jamais signe de progrès. Cette mesure, toutefois réjouissante pour certains, est une démarche temporaire; ne laissons pas cette lutte contre l’endettement étudiant être étouffée par nos ventres trop pleins de financements provisoires gouvernementaux. Le gel ne signifie pas un arrêt, il n’est qu’une pause. Et un répit de la hausse ne doit pas signifier un répit du mouvement étudiant.

Début mars, l’Université du CapBreton en Nouvelle-Écosse a pris position pour résoudre ce problème. Les trois pouvoirs de l’administration, du syndicat des professeurs et de l’association étudiante ont écrit une lettre au gouvernement, ensemble dans un élan de solidarité, pour défendre un enjeu qui leur est commun : la survie de leur université.

Bref, une institution veut rester rentable, et elle ne peut prendre autre mesure que d’aller gratter les poches des étudiants. On tient tous à notre seule et unique université acadienne ; si nous voulons sortir du cercle vicieux paralysant de la montée des frais et de la baisse des taux d’inscription, il ne faut pas s’arrêter là et se satisfaire aux gels de hausses.

Une population éduquée est essentielle à une économie qui prospère; l’éducation est à la base de tout. Si l’on veut maintenir une éducation postsecondaire de qualité en Acadie, il faut se mobiliser en tant que communauté universitaire et faire comme au Cap-Breton : attaquer le problème à la source. Mobilisons-nous une fois pour toutes, étudiants, professeurs et administration, pour demander la gratuité au gouvernement! 

mercredi 25 mars 2015

Projet de loi anticonstitutionnel

Par Marie-pier Cyr


Bon retour d’une autre tempête de neige (*soupir*) et bienvenue auxjoies du printemps typiquement néobrunswickois.Bien que l’hiver ait été dur pour plusieurs, on commence à voir la lueur au bout du tunnel.

Cette semaine, on vous parle de politique; plus précisément, on vous parle de la grande vedette de notre pays, le seul et l’unique, notre cher Premier ministre monsieur Stephen Harper. Si ses faux pas parvenaient à être plus ou moins dissimulés dans les dernières années, les dernières semaines ont largement démontré l’impact de ses multiples erreurs, en commençant tout d’abord par son fameux projet de loi antiterrorisme.

Si on s’en souvient bien, notre cher monsieur Harper a mis de l’avant ses projets de loi antiterroriste suite à l’attentat du mois d’octobre dernier au Parlement à Ottawa. C’est aussi à ce moment précis que le gouvernement Harper s’est lancé dans une guerre pratiquement personnelle contre le terrorisme. Le projet de loi antiterrorisme c-51, l’ultime joyau de sa couronne, se décrit comme étant une réponse fourretout et fort peu médité, cela suite aux attentats d’octobre 2014. Le projet de loi c-51 veut contrer les menaces terroristes sur le sol canadien et assurer la sécurité de ses citoyens, mais reste parfaitement vague dans la description des solutions avancées. On note par ailleurs que le projet
de loi a été largement critiqué par l’Association du Barreau canadien, laquelle recommande vivement au gouvernement de réviser les mesures proposées par le projet. Face aux propos de l’Association du Barreau (qui regroupe, on s’en rappelle bien, quelques-uns des avocats les plus affluents du pays), le gouvernement reste sourd d’oreille. C’est certain qu’on ne veut pas entendre que le projet de loi c-51 pourrait entrer, en principe, contre la Charte de Droit et Liberté canadienne. Autant faire à croire qu’on n’a rien entendu.

Faux pas après faux pas, telle une ballerine maladroite, le premier ministre enchaine avec des propos toujours plus inappropriés, cette fois sur le port du niqab. Selon Harper, le fait de couvrir son visage pour des raisons religieuses entre à l’encontre des principes et vertus canadiennes de la transparence et de l’égalité. Il soutient également que le port du niqab est le produit d’une culture «antifemme» qui est largement imposée sur celles qui le portent. Bien que cette version des faits soit applicable dans certains cas isolés, le groupe visé demeure des citoyennes canadiennes qui portent le niqab par choix afin de vivre pleinement leur propre religion. Si le port du niqab devient interdit aux cérémonies de citoyenneté, comme le souhaite monsieur Harper, il s’agirait d’un énorme pas vers l’arrière pour ce groupe de femmes marginalisées qui ont tout de même intériorisé des valeurs que l’on approprie à l’occident, telle la liberté d’expression, l’anticonformisme et l’indépendance. On ne peut se prononcer au nom de l’égalité que si on connait les deux côtés de la médaille, et l’ignorance de monsieur Harper au sujet des réalités vécues par les membres de son peuple est sans équivoque.

Et puis que dire de la disparition et des meurtres de plus d’un millier de femmes autochtones canadiennes, qui restent toujours sans enquête à l’échelle nationale? Du manque de considération du gouvernement pour la cause environnementale? Et comment oublier cette obsession démesurée pour le pétrole albertain? C’est presque à s’en réjouir que le chef d’État, c’est toujours la Reine.

mercredi 12 novembre 2014

Nous nous sommes souvenus
par Valentin Depret, rédacteur en chef

Ce mardi, nous nous sommes souvenus. Chaque année, lorsqu’arrive la date du 11 novembre, nous oublions l’espace d’une journée nos activités quotidiennes pour nous concentrer sur une seule et unique pensée. Ou plutôt un seul et unique souvenir. Mais le souvenir de quoi ? Car parfois, les jours de congé sont vus comme une réjouissance puisqu’ils permettent d’avoir du temps de libre. Mais on oublie trop souvent l’importance de ces journées si particulières.

Le jour du Souvenir, c’est l’occasion de se rappeler d’un événement ô combien important dans notre histoire à tous : l’armistice du 11 novembre 1918. Ce dernier a mis fin à quatre années d’une guerre de portée mondiale. Une guerre violente, dure, remplie de souffrances et de peines pour des milliers de soldats et des milliers de civils. L’armistice signé entre l’Allemagne, la France et ses alliés n’est pas un évènement lambda. Commémorer le 11 novembre, c’est se souvenir de ces six millions de soldats mutilés, de ces neuf millions de soldats morts pour leurs patries et de ces vingt millions de civils tués.

Les soldats canadiens ont participé à ce conflit. Les pertes ont été nombreuses, près de 61.000 morts pour une population d’environ sept millions d’habitants à l’époque. Les batailles des régiments canadiens les plus marquantes furent surement celles de Passchendaele pour son atrocité fin 1917, où les combats furent violents et les conditions météorologiques désastreuses, mais surtout de Vimy pour sa symbolique en avril 1917. Cette bataille, qui a permis aux Canadiens de vaincre le centre de résistance allemande à Vimy, est devenue après la guerre le symbole de l’identité et de l’indépendance du Canada. Le souvenir, c’est celui de tous ces soldats qui se sont battus durement pour notre pays.

Et c’est parce que la Grande Guerre a semé un chaos mondial que nous devons de génération en génération nous en rappeler. C’est parce que l’ordre mondial a été mis en péril que nous devons tout faire pour garder ce conflit en mémoire, afin que jamais il ne se reproduise. Car une guerre est si vite arrivée. La « der des der », surnom que les soldats avaient coutume de donner au premier conflit mondial, n’a malheureusement pas été la dernière. Ne soyons pas persuadés que les conflits, quelles que soient leurs portées, sont derrière nous. Ne postulons pas que les guerres totales et mondiales font partie du passé. Le combat pour la paix est un combat de tous les jours. Les récents événements à Moncton et Ottawa en sont les exemples les plus frappants.

Et le jour du Souvenir fait partie intégrante de ce combat. Il contribue au travail de mémoire nécessaire à tous. Faire ce travail, c’est s’interroger sur le passé pour inventer l’avenir. C’est comprendre toute l’inhumanité que nous avons pu montrer à un moment de notre histoire collective pour comprendre toute l’humanité que nous devons maintenant mettre en avant. C’est saisir l’importance de l’engagement de tous nos soldats canadiens à travers les épreuves de l’histoire.

Parfois on ne se rend pas compte de ce que ces journées exceptionnelles symbolisent. J’aimerais que chaque étudiant de l’Université de Moncton repense à la journée de mardi dernier, repense au jour du Souvenir. Cela avec l’intime conviction  que ce souvenir n’a pas été qu’une pensée fuyante perdue dans l’immensité d’une journée, mais bel et bien un devoir personnel fondamental et nécessaire pour le bien de l’humanité.

Gardons toujours en tête que nous sommes responsables de notre avenir. Nous sommes jeunes et nous n’avons encore rien connu. Souvenons-nous d’hier pour construire demain. C’est nous qui allons créer et inventer le monde de demain, c’est nous qui prendrons les grandes décisions dans quelques décennies. Alors soyons lucides. Il serait impardonnable de refaire les mêmes erreurs. Et le passé est là pour nous empêcher de les faire.


Hier nous nous sommes souvenus, et nous nous souviendrons encore demain. 

mercredi 5 novembre 2014

L'hiver vient
par Valentin Dépret, rédacteur en chef

L’hiver vient. Tout le monde s’en est aperçu dès la première journée de la rentrée. Les températures « supérieures au normales de saison » comme on aimait l’entendre en écoutant la météo, c’est terminé. Nous sommes bel et bien aux portes de l’hiver tant redouté par certains. Cette période de l’année où les grands manteaux de fourrures, les moufles à double épaisseur, les bonnets bien serrés et les bottes  font leur entrée en jeu. Ces quelques mois où nous n’hésiterons pas bien longtemps chaque matin pour choisir nos vêtements. Où nous ne serons jamais aussi bien qu’à l’intérieur. Car l’hiver, à Moncton, au Canada, vous l’aurez compris, est froid, glacé.

Et la neige n’est qu’à quelques dizaines de kilomètres de l’Université. Bien malheureux celui qui était en pleine nuit sur les routes de Fredericton en fin de semaine dernière, alors que des amas de neige recouvraient petit à petit la capitale du Nouveau-Brunswick. Alors qu’une tempête de neige s’abattait aussi soudainement au nord et à l’ouest. 30 centimètres de neige ont été observés par endroit, un peu plus même dans d’autres secteurs. 

Car les paysages ont rapidement blanchi là-bas, au grand désarroi de nombreux habitants privés d’électricité pendant plusieurs jours ! Une situation difficile à vivre pour la plupart de ces néo-brunswickois pris au piège des intempéries. Au grand désarroi aussi de beaucoup d’élèves de Fredericton, Oromocto ou encore Miramichi qui n’ont pas pu rejoindre leurs écoles, fermées par mesure de sécurité. Une fin de semaine cauchemardesque aussi pour les victimes de glissades et de sorties de route dues au verglas. Ou pour ces voyageurs dont le vol a été annulé à l’aéroport de la capitale provinciale.

De quoi nous inquiéter ? Peut-être pas car nous savons à quoi nous attendre, mais de quoi nous prévenir de l’imminence des chutes de neige, ça oui. Toutes ces personnes dont la neige a perturbé le quotidien ont pour la plupart été surprises par l’intensité et la soudaineté de ces précipitations. Il s’agit donc pour nous, étudiants de l’Université de Moncton, de ne pas se laisser surprendre. Soyons prêts à entrer du bon pied dans l’hiver. Soyons prêts à être vigilants sur la route, à se couvrir chaudement avant de sortir, à ne pas s’aventurer n’importe où sans être certains d’y être en sécurité. Ces simples réflexes sont autant de chances mis de notre côté pour passer l’hiver sans encombre.

Pour l’instant, à l’est et à Moncton, cette réalité, nous y avons échappée. De fortes pluies sont tombées. Des averses à n’en plus finir. Mais pas de tempête de neige à l’horizon. Ni flocon ni grêlon. Pour l’instant. Car ça ne saurait tarder. L’hiver arrive souvent alors qu’on ne s’y attend pas. Il sait surprendre et une partie de la province s’en est d’ores et déjà rendue compte ce week-end. Souvent, l’hiver se manifeste du jour au lendemain, alors que comme d’habitude nous avions prévu notre manteau d’automne habituel et nos simples chaussures de ville. C’est souvent en relevant le store de nos fenêtres, au petit matin, que nous sommes éblouis par la blancheur de l’épaisse neige qui recouvre déjà largement les rues de nos quartiers. Sans avoir prévenu.

Oui, l’hiver vient. Et ce n’est pas la désormais célèbre formule télévisuelle qui nous le fera l’oublier. Certains étudiants internationaux, qui ne connaissent pas l’hiver canadien, redoutent même souvent avec humour cet hiver en le comparant à celui de la fameuse série américaine. Une façon de garder en tête la rudesse de la saison qui arrive tout en la dédramatisant avec amusement. Quoi de mieux que de faire attention à sa sécurité sans pour autant affronter l’hiver comme si c’était le pire des ennemis jamais rencontrés.


Car l’hiver est aussi une période agréable, c’est la saison de Noël, du nouvel an, des batailles de boules de neige, des descentes à ski ou encore des courses de luges. Pourquoi redouter une saison où les activités sont tout aussi plaisantes qu’au printemps, en été ou en automne ? La fin de l’année est une période justement particulière, différente. Les paysages changent radicalement et s’illuminent. C’est pourquoi l’hiver devrait être abordé avec le sourire, la joie et l’envie d’en prendre plein les yeux. Profitons de l’hiver car si l’hiver vient, l’hiver… repartira.

mercredi 22 octobre 2014

Quand arrive le temps des congés
par Valentin Dépret, rédacteur en chef

Il est déjà arrivé au moins une fois à chacun d’entre nous de se plaindre du temps. De penser que les semaines sont longues, trop longues et que le travail rend nos journées interminables. Mais lorsque les congés sont là, lorsqu’il est l’heure de rentrer dans nos foyers respectifs ou de partir en voyage, toutes ces pensées s’effacent au profit d’une toute nouvelle conception du temps : la nostalgie.

On se rappelle ainsi des premiers amis que l’on a rencontrés fin août, des activités d’été que l’on a appréciées début septembre ou bien même de la découverte de nos nouveaux cours. Une fois le congé arrivé, les longues heures de révisions, les rudes épreuves des examens, les fins de semaine surchargées, font soudainement partie du passé. La rentrée, qui symbolisait il y a seulement quelques semaines une étape nouvelle dans la vie de chaque étudiant de l’Université de Moncton, n’est désormais qu’un vague souvenir. Et lorsque nous quitterons nos salles de cours à la fin de la semaine, elle sera loin, déjà très loin.

Car la semaine d’études est avant tout une période de décompression. Une semaine où l’on oublie, l’espace de quelques jours, les exigences de notre quotidien à l’Université. C’est une occasion de s’aérer l’esprit, de penser à autre chose, mais avant tout de se reposer. Le repos, voilà une activité où le temps n’est plus important. Où, soudain, la déferlante des secondes laisse place à l’apathie des heures.

Et le temps, chacun de nous l’occupera différemment. Les voyages seront sûrement l’activité principale des étudiants internationaux. Car ces derniers n’ont bien souvent pas assez de temps pour rentrer dans leur pays d’origine et retrouver leur famille et leurs proches. Un mal pour un bien. Car l’occasion est parfaite pour découvrir de nouveaux horizons. Des pays qui nous sont parfois méconnus. Certains pourraient par exemple avoir l’envie de traverser la frontière au sud et parcourir les Etats-Unis, le Mexique, et pourquoi pas même l’Amérique du Sud. Quel que soit le pays choisi, l’expérience a peu de chances de décevoir tant il est enrichissant et plaisant de partir en quête de nouvelles cultures.

Pour les étudiants canadiens originaires d’autres provinces, ces précieux jours de repos pourraient peut-être leur permettre d’être charmé par leur « nouvelle » province, une province différente de la leur. Car le Nouveau-Brunswick a de grandes spécificités, parfois inconnues au-delà de ses frontières. Le moment peut donc être idéal pour explorer sa beauté mais, plus généralement, celle de la côte Est. Il suffit de jeter un simple regard sur les territoires du littoral Atlantique Canadien. La ville d’Halifax, la baie de Fundy ou encore l’île du Prince Edouard sont autant d’opportunités de découvrir des paysages fascinants. Sans oublier l’Acadie historique qu’il s’agit de connaître pour quiconque souhaiterait en percer tous les secrets.

Enfin le congé est certainement, pour les néo-brunswickoises et néo-brunswickois, une période où le choix est difficile, car tout est possible. Ce sont certainement les étudiants dont les activités seront les plus différentes les unes des autres. Passer de bons moments en famille, étudier, parcourir le Canada, quitter le continent américain, le choix est grand. Certains d’entre eux pourraient même essayer, pourquoi pas, de faire tout cela en même temps ! Mais là le temps reprendra son avantage, et les secondes s’égraineront plus vite, encore plus vite au rythme des aventures vécues.

Un rythme que d’autres choisiront tout de même de ralentir. En restant à l’Université par exemple. Dans ce cocon que l’on aime fréquenter au-delà des cours. Ce campus que l’on voit tous les jours mais qui, même en congé, a toujours ce petit quelque chose qui nous donne envie d’y rester. Des activités, des ateliers et même une observation astronomique y sont même prévus la semaine prochaine. Quoi de plus reposant que de rester là où l’on se sent bien, au cœur de la communauté étudiante.


Le temps, c’est tout l’enjeu des congés de cette fin de semaine. Les uns n’y verront aucun changement, d’autres le ralentiront, d’autres encore accéléreront. Chacun se reposera au rythme de sa propre montre et de ses propres aiguilles. Le principal étant que nos activités nous préparent, d’une façon ou d’une autre, à reprendre le travail pour plusieurs semaines, en attendant … le prochain congé.

mercredi 8 octobre 2014

Préparons nos parapluies…
par Valentin Depret, rédacteur en chef

Il a beaucoup plu sur le campus ces derniers jours. Une pluie fine qu’on arrive peu à percevoir depuis la fenêtre de nos salles de classe, mais dont il faut se méfier une fois dehors. Car certains, en sortant, se retrouvent complètement trempés sans rien pouvoir y faire. Alors que d’autres, plus prévoyants, arborent fièrement leurs parapluies. Le parapluie, c’est justement l’objet qu’il fallait avoir cette semaine. Pour se protéger de la pluie, certes, comme beaucoup d’entre nous l’ont fait dans les allées du campus. Mais aussi malheureusement, à quelques milliers de kilomètres de Moncton, pour se protéger de la police.

Avez-vous vu ces milliers d’étudiants chinois descendre cette semaine dans les rues d’Hongkong réclamer plus de droits et de libertés ? Non armés, de manière pacifique, sans violence ni haine, ils étaient juste là avec le coeur et l’envie d’un pays libre. Ces étudiants ont à peine une vingtaine d’années. Ils sont comme nous, des jeunes filles et de jeunes gars qui essaient d’exister au sein de la société. Des jeunes par milliers qui n’acceptent plus de subir les lois de quelques-uns. Cette insurrection pacifique, ils l’ont nommée « révolution des parapluies ». Le parapluie, leur seule arme contre la police, tout un symbole.

Et ce parapluie pourrait bien nous servir, à nous aussi, en ce moment. Pour la pluie, bien sûr, qui continuera sûrement à tomber dans les prochaines semaines. Mais aussi et surtout pour toutes ces inquiétudes que nous avons. Pour toutes ces colères qui parfois nous envahissent. Hausse des frais de scolarité, perte d’intérêt du personnel politique pour l’éducation, il y a des fois où l’on aimerait prendre à notre tour nos parapluies et clamer fièrement nos opinions et nos sentiments. Juste pour voir.

Car tous ceux qui ont déjà manifesté, tous ceux qui ont déjà éprouvé ce sentiment d’injustice qui nous pousse à descendre dans la rue savent de quoi je parle. Beaucoup d’entre nous en ont sûrement déjà fait l’expérience. Il n’y a qu’à regarder la couverture de chacun de nos agendas de la FÉÉCUM pour nous en rendre compte. La protestation est une action importante et symbolique. Elle nous permet parfois de défendre nos opinions personnelles, certes, mais elle exprime souvent surtout le ressenti d’une communauté toute entière.

Et les étudiants que nous sommes, à l’Université de Moncton, au Nouveau- Brunswick, au Canada, ont envie d’exister. Certes nous avons existé en votant, pour la plupart, aux dernières élections provinciales. Certes nous sommes fièrement représentés au quotidien par la FÉÉCUM. Certes nous sommes heureux de pouvoir étudier dans une Université comme celle que nous fréquentons. Mais il y a des jours où ce n’est pas assez. Où les enjeux sont tellement forts qu’ils ont des conséquences directes sur nos vies. Et là nous nous devons d’agir.


Je ne dis pas qu’il faut suivre l’attitude des étudiants chinois d’Hongkong. Leur situation est trop différente de la nôtre, plus difficile que la nôtre. Mais je crois qu’ils représentent une belle source d’inspiration. Une belle image à garder en mémoire. Car tôt ou tard, une nouvelle inquiétude pourrait surgir, une nouvelle colère pourrait nous envahir, à plus grande échelle. Et là, il faudra être prêts à sortir les parapluies.


mercredi 1 octobre 2014

Bon courage Brian !
 par Valentin Depret, rédacteur en chef

C’est fait, Brian Gallant est notre nouveau Premier ministre.  Bravo à lui. Même si chacun n’est pas d’accord avec les idées de sa plateforme, nous ne pouvons que le féliciter d’avoir gagné le jeu démocratique. Sa tâche s’annonce difficile. Parce qu’il y a fort à faire pour la province. Les emplois manquent à l’appel. Les néo-brunswickois quittent en masse la province pour rejoindre l’ouest.  Et l’éducation, en ce qui nous concerne, est au plus mal.

Lorsque je suis arrivé au Nouveau Brunswick, il y a un mois, après plusieurs heures d’avion au-dessus de l’Atlantique, j’ai découvert Brian Gallant à la télévision. Fraîcheur de la trentaine, mèche blonde impeccablement coiffée, costume sur mesure, cravate rouge fringante. L’homme politique par excellence. Puis plus les semaines passaient et plus je pensais qu’il pouvait  gagner les élections provinciales. Des discours et débats en français pour mettre David Coon et Kris Austin hors du jeu. Des leçons d’économie pour décrédibiliser Dominic Cardy. Et un moratoire sur l’exploitation du gaz de schiste pour vaincre David Alward. Une victoire difficile mais qui me semblait logique au vu de l’impopularité du gaz de schiste.

Car le projet libéral de Brian Gallant a séduit la majorité des électeurs du Nouveau Brunswick. Et la fraîcheur de ses idées donne de l’espoir en l’avenir. Mais les hommes politiques promettent souvent beaucoup de choses, avant de se rendre compte qu’ils ne peuvent rien faire. Derrière l’euphorie de la victoire de Brian Gallant, il faudra juger l’homme sur son programme et sur le projet proposé pendant la campagne. C’est aussi ça la démocratie. Nous avons élu notre nouveau premier ministre, mais notre devoir est aussi de vérifier qu’il agit selon ses dires. Qu’il respecte les anglophones comme les francophones. Qu’il considère l’éducation comme un enjeu prioritaire. Et qu’il remette en marche la province, comme il l’a promis pendant un mois.


Parfois nous ne croyons plus à la politique car les résultats sont tout le temps les mêmes quel que soit le parti mis au pouvoir. J’ai l’espoir que cette fois sera différente. J’ai l’espoir que Brian Gallant se distinguera des autres. J’ai l’espoir que le Nouveau Brunswick retrouve sa prospérité. J’ai l’espoir que notre vote n’ait pas servi à rien. Alors je souhaite de la réussite à notre nouveau premier ministre. Bon courage Brian !

vendredi 20 septembre 2013

Un vent frais souffle à l'Université de Moncton


par Jessica Savoie

Trop d’histoires et trop de préoccupations en cette nouvelle année scolaire. L’Université de Moncton a fait couler de l’encre à en remplir les pages des journaux depuis les derniers mois.

Suite à la nomination de Marie-Linda Lord au poste de vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales, l’institution est ciblée de polémiques concernant les décisions biaisées qui ont été prises par l’administration.

Alors que le congé estival s’installait, Serge Rousselle publiait son livre, Pris en flagrants délits, et on entendait à nouveau parler des histoires d’horreur qui colle l’Université de Moncton à la peau depuis maintenant trop longtemps.

En début septembre, la Fédération des étudiantes et étudiants de Centre universitaire de Moncton, la FÉÉCUM, et l’Association des bibliothécaires et professeures et professeurs de l’Université de Moncton, l’ABPPUM, se serraient les coudes et criaient haut et fort que des dispositions devaient être mises en place afin d’améliorer la situation de la communauté universitaire.

Une des premières figures à être critiquée n’était nulle autre que le président du Conseil des Gouverneurs, André Richard, directement pointé du doigt dans l’ouvrage de M. Rousselle.

Alors que M. Richard désirait se présenter pour un second mandat de trois ans, des caricatures satyriques à son propos, et rendues publiques par la FÉÉCUM, lui a fait prendre du recul et il a finalement décidé de retirer sa candidature pour « le bien-être de l’image de l’institut ».

Samedi dernier, le Conseil des Gouverneurs a eu son assemblée générale annuelle et comme l’on s’attendait de cette assemblée, plusieurs points ont été débattus et le poste de président a été voté.
C’est Raymond Lanteigne, professeur à la retraite du Collège communautaire du Nouveau-Brunswick, qui s’est présenté et qui est maintenant à la tête du Conseil des Gouverneurs.

Un vent de fraîcheur qui fait du bien.

Comme deux autres gouverneurs ont eux aussi laissé la place à la relève, dont entre autres l’avocat Christian Michaud et Caroline Haché, toutes les chances sont maintenant du côté des étudiants et des professeurs.  

Kevin Arseneau, président de la FÉÉCUM, dit avoir espoir en la nouvelle équipe. Cependant, il ne faut pas crier victoire trop rapidement.

Bien que M. Lanteigne semble avoir les qualités requises afin de faire une différence dans la réalité étudiante, il a omis dans son discours de parler de la question (pourtant brûlante) de la transparence à l’Université de Moncton.

Selon lui, la priorité serait de se concentrer sur le recrutement. Il est vrai que c’est un problème pressant, mais il ne faut pas oublier que davantage d’étudiants choisiraient l’institut acadien si elle avait une meilleure réputation.

Plusieurs questions devront être discutées par les nouveaux élus. C’est une chance en or pour le recteur, Raymond Théberge, de reprendre les devants de cette histoire et de profiter d’une nouvelle équipe pour régler une bonne fois pour toutes l’intimidation, le favoritisme et l’imputabilité si bien dépeints dans le livre de Serge Rousselle.

M. Théberge devrait profiter de cette occasion pour reprendre la confiance de la population étudiante en prenant des dispositions concrètes.

Lors de l’assemblée générale annuelle de samedi dernier, le recteur a affirmé qu’une étude penchée sur la question d’un ombudsman à l’Université de Moncton lui avait été remise. Selon ses propos, le rapport sera consulté et cette question sera discutée lors du prochain Sénat.

Ce qu'il nous faut, c’est que M. Théberge et M. Lanteigne décident de faire équipe et de montrer qu’à l’Université de Moncton, on n’a pas de secrets à cacher.

mercredi 11 septembre 2013

Un vol de 15K qui passe incognito


par Jessica Savoie

Les étudiants qui ont suivi le minimum des nouvelles de l’année dernière sauront de quoi je parle lorsque j’évoque le cas de Louis-Philippe Rousselle.

L’étudiant de 30 ans, qui était alors le président de l’Association étudiante des arts du Centre universitaire de Moncton, l’AÉACUM, était ciblé de polémiques alors qu’il était accusé par son propre conseil d’être l’auteur d’un vol dépassant les 9K.

Le conseil étudiant de l’époque a découvert plus de 30 chèques falsifiés au nom de M. Rousselle, pour une somme totalisant aujourd’hui plus de 15 mille dollars.

Affaire assez gênante pour l’AÉACUM me direz-vous.

Déjà que l’équipe n’avait pas remarqué une fraude capitale, elle venait de perdre toute crédibilité envers ses membres. Louis-Philippe Rousselle, par perte de toute la confiance qui lui était accordée, a été forcé de démissionner le 18 janvier.

Un comité présidé par la doyenne des Arts a alors été mis en place, en ayant comme but de s’occuper du cas Rousselle.  En fin d’année universitaire, on pensait alors porter plainte aux Services de sécurité du campus, voir à la GRC.

C’est lors de la rentrée universitaire que les étudiants de la Faculté des Arts ont eu une belle surprise : au lieu de recevoir un rapport du comité en question, les étudiants de traduction ont perdu leur souffle en voyant assis dans leur cours nul autre que Louis-Philippe Rousselle.

On apprend ensuite, lors de la réunion du Conseil d’administration de l’AÉACUM du 6 septembre dernier, que la doyenne n’a jamais réuni le conseil comme prévu et que le fraudeur aurait tout simplement remboursé la totalité du montant.

Cette tournure inattendue ne fait pas l’unanimité. Une rencontre était prévue lundi entre les membres actuels de l’AÉACUM, les représentants de la FÉÉCUM, la vice-présidente par intérim du conseil de Traduction, Marie-Julie Bourque et la doyenne de la Faculté des Arts, Lisa Roy, afin de mettre au clair cette fâcheuse situation.

Suite à cet entretien, les choses ne sont pas plus avancées qu’elles l’étaient. Malgré les frustrations, la doyenne ne peut rien faire pour aider les plaignants parce qu’elle n’a pas le pouvoir de refuser l’admission d’un étudiant dans un cas comme celui-ci.

Donc, à qui la responsabilité?

Chose certaine, des procédures doivent être mises en place. Premièrement pour calmer la frustration et l’indignation que pose le retour du président déchu et d’une autre part afin de punir ce geste qui est totalement inacceptable.

Le dossier académique de Louis-Philippe Rousselle  n’a aucunement été affecté par le tords qu’il a causé à ses collègues étudiants. Aux dires de la doyenne de la Faculté des Arts, son dossier serait blanc comme neige.

Si l’administration de l’Université de Moncton ferme les yeux dans une situation pareil, qu’en est-il des problèmes qui ne sont pas rendus publics et qui se déroule au sein de l’institution?

Le message véhiculé par cette décision laisse beaucoup d’étudiants et de professeurs mécontents. Le président actuel de l’AÉACUM, Mathieu Vienneau, a raison en disant que ça laisse sous-entendre que n’importe quel étudiant peut voler de l’argent à l’Université de Moncton et tout rembourser quelques mois plus tard sans avoir de conséquences.

Cette situation, résolue derrière les portes closes, appuie la position de la FÉÉCUM et de l’ABPPUM quant au besoin criant d’un ombudsman à l’Université de Moncton.

Le Front restera attentif au dénouement de cette histoire. Nous ne pouvons qu’espérer que l’université enverra le message clair aux étudiants que la fraude ne peut pas être ignoré.

mercredi 4 septembre 2013

Éditorial : Une FÉÉCUM qui parle fort

par Jessica Savoie, Rédactrice en chef

La nouvelle équipe de la Fédération des étudiantes et étudiants du Centre universitaire de Moncton a fait couler beaucoup d’encre depuis le début de son mandat, en avril dernier.

Non seulement les membres ont catégoriquement refusé de se soustraire à la légendaire cravate politique, mais ils ont tenu tête à leurs adversaires depuis le tout début de leur combat.

Kevin Arseneau, le président, est à lui seul un personnage qui fait parler bien au-delà des limites de l’Université de Moncton. Le conteur acadien, âgé de 28 ans, utilise une approche très différente de ce à quoi les étudiants s’étaient habitués au campus universitaire de Moncton.

Premièrement, le président a montré à tout le monde que l’habit ne fait pas le moine : il arbore fièrement son éternelle tuque orange, ou sa casquette délavée, et sa grosse barbe peu importe l’endroit. Il fait équipe avec une dure à cuire, un politicien en devenir et un « hipster ».

À première vue, il est possible de mettre en doute leur crédibilité. Pourtant, il n’y a pas de FÉÉCUM qui ait, depuis bien longtemps du moins, mis autant d’efforts, de travail et d’espoir envers l’éducation au Nouveau-Brunswick.

L’équipe est partie d’un mandat directeur et en quelques semaines a réussi à mousser des débats politiques et collectifs partout dans la province.

Cet été par exemple, M. Arseneau a pris les voiles en compagnie de son vice-président social, Simon Ouellette. Ils ont tous les deux traversé la province afin de mener à bien une tournée de consultation provinciale ayant pour thème l’éducation comme un projet de société.

Pour ce qui est de la semaine dernière, ils ont brisé une ancienne tradition de la FÉÉCUM et ont décidé qu’il n’y aurait pas de retraite fermée pour les membres du Conseil d’administration et eux, mais bien un camp de leadership ouvert à tous les élus du campus.

Outre les activités qu’ils ont menées à terme, les membres de la nouvelle FÉÉCUM donnent la frousse à plusieurs avec leur transparence et leur relation avec les médias.

Kevin Arseneau, en début de mandat, a fait le tour des manchettes à cause d’une histoire d’intimidation entre Marie-Linda Lord, la vice-rectrice aux affaires étrangères, et lui. Il ne s’est pas gêné pour contacter la presse francophone des environs afin de faire savoir à qui veut bien l’entendre qu’à l’Université de Moncton, « il s’y passe des choses douteuses ».

En plus de leur infaillible transparence, les membres de la fédération diffusent des « gazouillis » et dénoncent des situations rattachées de près ou de loin à la cause étudiante.

«Robert Goguen à la Rentrée d’U. Moncton. Oublié d’arrêter voir les étudiants, mais prit beaucoup de photos à la porte d’entrée, sa priorité?», peut-on lire via le compte Twitter de Kevin Arseneau.

Leur position de se tenir à distance de la bureaucratie peut avoir ses avantages, dans le sens où ils auront l’occasion de penser, d’agir et de défendre librement leurs idées.

Cependant, il ne faut pas oublier que c’est malheureusement cette même bureaucratie qui prend les positions touchant la communauté. 

La FÉÉCUM marche sur un fil fragile. Si elle perd son équilibre, elle risquerait de se mettre à dos des figures importantes qui pourraient très certainement avoir un impact quelconque sur le combat pour lequel ils se battent.

Il est vrai que l’Université de Moncton avait besoin d’un vent nouveau et avec la FÉÉCUM actuelle, elle en a pour son argent. Cependant, la fédération se doit d’être prudente. Elle aimerait changer beaucoup de choses, mais elle doit se rendre à l’évidence : avec un mandat d’un an, ce n’est pas possible d’instaurer d’aussi grands virements au niveau de l’institution.

Présentement, la fédération donne un relent d’espoir à sa communauté étudiante de par sa volonté et sa détermination. Les étudiants se relèvent et désirent emboîter le pas et prendre position.

Seulement, tout n’est pas une histoire de belles paroles. La FÉÉCUM à des comptes à rendre et elle a sur ces épaules une portée beaucoup plus importante que ces prédécesseurs.

En début d’année universitaire, les étudiants attendent d’elle des actions concrètes et des résultats. 

L’incertitude règne et tout le monde se demande si cette équipe sera celle qui fera réellement bouger les choses. Les membres ont eu l’été pour préparer leur attaque, il ne reste plus qu’à attendre pour voir si cette fois-ci, les choses seront différentes.

mercredi 10 avril 2013

Le combat est relancé

par Danielle Bilodeau, Rédactrice en chef


En cette période de l’année où les étudiants pensent surtout à la fin des études qui approche tranquillement et au repos qui les attend après, l’exécutif de la FÉÉCUM a bien d’autres choses en tête. La réunion d’urgence qu’il y a eu au Coude ce lundi était un exploit impressionnant pour cette nouvelle équipe. 100 personnes se sont réunies pour entendre l’appel à la manifestation de nos élus.

Serez-vous de la partie samedi à 13 h? Je l’espère. Si vous n’êtes pas inquiets pour vos frais de scolarité à vous (après tout, on est habitués aux augmentations non?), alors allez-y pour vos collègues internationaux qui seront bien plus impactés que vous.
Si les données recueillies par Le Front cette semaine s’avèrent exactes (page 3), ils verront leurs frais de scolarité augmenter de 1000 $. Je me permets de parler pour les étudiants canadiens en disant que si nos frais augmentaient de ce montant, nous ne resterions certainement pas assis chez nous pendant que la décision était votée. Alors, levez-vous et venez manifester samedi. Profitez-en pour célébrer la fin de vos cours en amenant tous les amis que vous pouvez.

Lève-toi et manifeste

Nous avons l’opportunité cette semaine de donner le ton pour l’attitude des étudiants pour l’année 2013-2014. Resterons-nous simplement des étudiants qui se disent intéressés, mais qui préfèrent rester à l’abri chez soi? Ou tenterons-nous cette chance pour manifester et défendre les intérêts de tous les étudiants? Je vous laisse choisir.

Vous serez surpris de ce qu’on peut accomplir lorsqu’on se réunit et qu’on revendique la même chose. Exigez que les étudiants soient consultés de façon véritable au sujet du budget de l’Université. Empêchez cette hausse des frais de scolarité pour les étudiants canadiens, et surtout pour les étudiants internationaux. Montrez à l’administration que nous ne sommes pas une masse étudiante lâche et nonchalante.

Nous avons devant nous des leaders qui sont motivés, passionnés et prêts à nous guider. Ils nous font confiance pour nous joindre à eux et montrer exactement de quoi on est capable lorsqu’on se réunit pour une cause commune.

L’union fait la force

Le budget dont nous avons obtenu une copie est bien inquiétant pour tous les étudiants et surtout pour les internationaux. La manifestation de samedi n’est pas seulement pour manifester cette hausse des frais de scolarité, mais aussi pour montrer notre solidarité en tant qu’étudiants. Nous allons manifester pour tous, sans distinction.

Il arrive parfois que nous excluions, sans le faire exprès, les étudiants internationaux de notre université. Le simple fait d’avoir une association étudiante séparée permet de les réunir, certes, mais accentue encore plus la division entre les groupes d’étudiants.

Des étudiants de toutes les nationalités et de toutes les facultés étaient présents au Coude lundi. En espérant qu’il en sera de même ce samedi. On se voit là.

mercredi 3 avril 2013

Place à la relève


Danielle Bilodeau, Rédactrice en chef
edb6325@umoncton.ca

Cette semaine marque une nouvelle étape importante pour la FÉÉCUM : c’est ce lundi qu’a débuté le mandat de notre nouvelle fédération étudiante. Les cinq membres du comité exécutif devront faire leurs preuves pendant la prochaine année et nous démontrer de quoi ils sont capables.

Avant de leur céder la parole toutefois, il est important de dire adieu et merci aux membres de l’exécutif qui nous quittent. Nous ne pouvons pas toujours voir de façon directe les actions qu’ils font pour nous, mais ceux qui étaient présents à l’AGA de la semaine dernière savent très bien que Joëlle, Alexandre, Éric, Rémi et Karina ont travaillé d’arrache-pied pour nous durant leur mandat.

Toutes ces longues listes de réalisations sont d’autant plus impressionnantes lorsque nous pensons au fait que ce sont tous des étudiants comme nous avec leurs travaux, leurs examens, leurs vies sociales et tout le reste qui occupe une vie de jeune universitaire. Je tiens donc à féliciter personnellement tout le merveilleux travail des gens de la FÉÉCUM.

Remarque sur l’AGA
Pour que l’assemblée générale annuelle de la FÉÉCUM soit considérée comme légitime, un certain quorum doit être atteint, soit de 25 personnes. À la rencontre publique de la semaine dernière, il a tout fallu pour trouver ces 25 personnes. Pourquoi si peut d’intérêt? Les étudiants ne se demandent-ils pas ce qui se passe derrière les portes de la FÉÉCUM? Ne veulent-ils pas avoir la chance de poser des questions et faire des commentaires?

L’AGA est le seul endroit où les étudiants qui ne sont pas membres d’un conseil de faculté peuvent avoir le droit de parole. Présentement, seuls les étudiants élus ont le droit d’intervenir lors des réunions du CA de la FÉÉCUM. Ce droit de parole à l’AGA est important et il faut s’en servir. Je me croise les doigts pour que la participation de l’année prochaine soit plus respectable.

Gala de mérite para-académique
Mercredi dernier, les étudiants les plus impliqués du campus ont été soulignés de façon importante avec des prix de mérite, des bourses, et des applaudissements de tous les bords. Le Gala para-académique est une excellente occasion de souligner l’exceptionnel travail des gens impliqués à l’université. Toutefois, avec toute remise de prix, il y a des « perdants », et dans les prochaines phrases, j’aimerais m'adresser à tous ceux qui n’ont pas été sélectionnés pour un prix ou qui n’ont pas remporté celui qu’ils désiraient.

La plaque que vous auriez reçue est belle, c’est certain, mais la vraie récompense pour votre travail est entièrement personnelle. C’est vous et vous seuls qui savez combien de travail vous avez mis dans vos activités académiques et para-académiques, et c’est à vous seuls que vous êtes redevables de ce travail.

Soyez fiers de vos accomplissements. Si vous n’êtes pas satisfaits de votre travail et que vous savez pouvoir en faire plus, alors faites plus. Surtout, ne vous comparez pas aux autres; vous êtes votre propre compétition et l’objectif est de se dépasser soi-même.

jeudi 28 mars 2013

Éditorial : Ensemble pour la diversité

par Danielle Bilodeau, rédactrice en chef

La semaine dernière, la population étudiante et professorale de l’Université de Moncton a eu l’opportunité de participer à une semaine de sensibilisation de la diversité sexuelle organisée par l’Association 1 sur 10. Les détails concernant le déroulement des activités sont tous à la page suivante, dans l’article à Simon Delattre. Ici, vous y trouverez mes impressions personnelles.

Tout d’abord, j’aimerais féliciter très sincèrement le comité organisateur de cette semaine de sensibilisation. Comme on dit en anglais, « variety is the spice of life ». La diversité se doit d’être célébrée, mais surtout respectée, d’où le besoin pour une telle semaine. Malheureusement, il existe encore beaucoup de gens qui refusent d’accepter certaines « différences » chez les autres. Il est encore plus dommage de remarquer que certaines des personnes les plus homophobes sont des dirigeants importants, tel que le nouveau pape.

Il faudrait que nous arrêtions de tenter de placer des étiquettes sur tout le monde : bi, gai, lesbienne, trans, et le pire de tous, « normal ». C’est quoi une personne normale? Qui sommes-nous pour le définir? J’étais heureuse d’apprendre cette semaine qu’il existe un mot pour les gens qui ont une perception d’eux-mêmes et de leur genre qui est en accord avec leur sexe; on les nomme cisgenre. Quoique ce soit encore une étiquette de plus, ça sauve de définir ces gens comme « normaux » tandis que ceux qui n’ont pas cette concordance doivent être définis comme « différents ».

L’idéal, bien sûr, ce serait de ne pas avoir besoin de se définir selon ces petites boites ou catégories où on place tout le monde. Dans un tel cas, on pourrait simplement être nous mêmes comme nous nous sentons à l’aise et personne n’aurait à juger.

Remarque sur la marche
J’ai eu la chance cette année de participer à la marche pour la diversité sexuelle sur le campus. Malgré le froid, c’était une expérience que je suis heureuse d’avoir. J’étais tout de même un peu déçue du nombre de participants. La marche n’a pas duré 30 minutes et c’était une excellente façon de montrer son appui pour la communauté LGBT du campus.

On est une toute petite communauté d’étudiants à l’Université et c’est important que chacun d’entre nous puisse savoir qu’on est accepté, peu importe nos « différences ». Je me permets d’espérer que la présence du drapeau LGBT au CEPS la semaine dernière en aura réveiller quelques-uns et fera comprendre à tous que l’homophobie n’a pas sa place à l’Université de Moncton, ni ailleurs.

mercredi 20 mars 2013

Éditorial


par Danielle Bilodeau, Rédactrice en chef

Semaine provinciale de la fierté française
 Dès lundi et jusqu’à vendredi, les écoles de partout en province célèbrent leur fierté d’être francophone et de parler le français. En même temps, les Rendez-vous de la Francophonie se poursuivent jusqu’au 24 mars. Autant que je sois heureuse de voir que les gens sont toujours aussi fiers de leur langue ici au Nouveau-Brunswick, je trouve curieux d’observer qu’il n’y a pas, à ma connaissance, de semaine de fierté anglophone.

Vous me direz certainement que c’est parce qu’ils ne sont pas en danger d’assimilation, qu’ils n’ont pas besoin de s’identifier parce que leur langue n’est pas menacée. Mais les Anglais ne sont-ils pas eux aussi attachés à leur langue? Pourquoi est-ce que les Français ont le droit de manifester plus fortement leur fierté que les anglophones?

Dans un cours de linguistique la semaine dernière, un de mes camarades de classe expliquait comment il ne comprend pas cet « attachement » que les gens ont pour une langue. Il fait la remarque que les gens semblent seulement avoir une fierté importante pour une langue lorsque celle-ci est minoritaire ou menacée. C’est bien vrai! On veut défendre nos droits linguistiques et notre façon de parler. Mais est-ce que « défendre » est bien le bon mot ici? Est-ce que nous sommes vraiment en conflit avec une langue?

Qu’est-ce qu’une langue finalement? C’est un ensemble de symboles et une grammaire pour les mettre ensemble, tout simplement. Mais bien sûr, c’est beaucoup plus. On s’attache à notre langue parce que c’est une partie essentielle de notre culture. Il faut la protéger, certes, mais il ne faut pas par la même nous fermer aux autres langues.

L’anglais n’est pas l’ennemi
Il faut garder notre français. Sur ce point, je suis 100 % d’accord. Mais il ne faut pas non plus voir l’anglais comme une force négative. Ce n’est pas de la faute des anglophones qu’ils sont plus nombreux que nous. Comme ce n’est pas la faute des francophones du Québec qu’ils sont plus nombreux que les anglophones. La présence à la fois de l’anglais et du français dans notre entourage immédiat est un atout inestimable. Avoir l’opportunité de parler français et anglais nous ouvre des portes partout et nous avantage plus qu’on ne le pense.

Une affiche circulante sur Facebook cette semaine vous dit « Pourquoi parler français ». Une des raisons : « Le français facilite l’accès aux carrières de l’enseignement de la diplomatie, de la recherche et du voyage ». D’accord, mais l’anglais aussi permet tout ça sans doute. Autant que le mandarin ou le japonais ou l’espagnol. Quant à moi, le fait de parler à la fois l’anglais et le français seraient encore plus avantageux pour avoir accès à ces emplois.

Il n’y a pas de morale à cet éditorial. Plutôt, j’invite seulement à la réflexion par rapport à cette semaine de la fierté. Est-ce qu’il y aurait place dans le futur pour une semaine de fierté du bilinguisme? À suivre…