mercredi 28 septembre 2011

Rousselle et Dandurand abandonnent la poursuite

Au moment de mettre sous presse, Le Front a appris que Serge Rousselle et Yvon Dandurand, les deux candidats défaits au poste du vice-rectorat aux affaires étudiantes, ont abandonné leur poursuite face à l’Université de Moncton. Lundi en après-midi, Rousselle a envoyé une lettre aux médias expliquant les raisons qui l’ont mené à sa décision. Le Front publie donc l’intégralité de cette lettre et une couverture plus complète de l’affaire sera publiée dans l’édition de la semaine prochaine.

Il arrive un moment dans la vie où il faut savoir lâcher prise et ce moment est venu pour Yvon Dandurand et moi. Comme vous le savez, nous avons entrepris le 15 juillet dernier une poursuite judiciaire contre l’Université de Moncton visant à obtenir l’annulation de la nomination de la nouvelle vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales en raison des nombreuses irrégularités qui ont mené, selon nous, à cette nomination.

Les documents relatifs à cette poursuite ont été rendus publics il y a une dizaine de jours et, en toute franchise, je croyais naïvement qu’à la lumière des informations qu’ils contiennent, les membres de la direction de l’Université et du Conseil des gouverneurs se rendraient rapidement compte qu’ils ont fait fausse route en matière d’équité procédurale et voudraient sans tarder rectifier le tir pour le plus grand bien de l’institution et de sa réputation.

Or, il n’en est rien. Après avoir refusé au point de départ d’éclaircir les événements que l’on sait et d’aller au fond des choses par l’entremise d’une commission d’enquête indépendante et ainsi éviter une poursuite judiciaire, ils ont décidé la semaine dernière de continuer dans la même direction. Selon leur vocabulaire, ils vont répondre à notre poursuite avec « vigueur », « détermination » et « sévérité ».

À mes yeux, cela signifie qu’ils vont utiliser tous les moyens juridiques à leur disposition pour arriver à leurs fins et c’est leur droit le plus légitime, j’en conviens. Toutefois, quand un individu affronte une institution, le juriste en moi qui, sa vie durant, a toujours été préoccupé par l’accès à la justice, connaît fort bien les conséquences possibles d’une telle approche. Avant d’arriver au fond de l’histoire, outre les risques d’appel et les moyens financiers et humains disproportionnés, de motion en motion, la procédure pourrait occuper beaucoup d’espace et de temps. En de telles circonstances, c’est souvent David contre Goliath, soit une personne qui se représente seule et qui doit continuer à gagner sa vie autrement (et qui, dans ce cas-ci, représente bénévolement un collègue), contre une équipe d’avocats payés par l’institution.

Dans cette logique, dès la semaine dernière, outre l’avocat de l’Université officiellement commis au dossier, soit Maître Philippe Eddie, plaideur reconnu et apprécié, j’apprenais sans problème que d’autres avocats s’activaient en fournissant des services de recherche dans cette affaire. De plus, dès vendredi, je recevais un document qui me confirmait que la procédure risquait d’occuper beaucoup d’espace et de temps, bien avant d’arriver au fond de l’affaire et possiblement bien après que plusieurs des principaux responsables de cette histoire ne soient plus aux alentours depuis belle lurette pour y répondre, le cas échéant, de leurs agissements.

Dans un tel contexte, dans l’espoir d’obtenir des réponses dès maintenant et au lieu d’être embourbé dans cette saga au point d’y sacrifier tout mon temps pendant d’innombrables mois, voire des années, j’ai décidé, d’un commun accord avec Monsieur Yvon Dandurand, de lâcher prise, et ce, sans avoir à y laisser ma santé physique et financière, d’autant que ni l’un ni l’autre ne voulons désormais de ce poste dans les circonstances.

Or, non seulement ce geste de lâcher prise me permet-il de pouvoir reprendre pleinement ma liberté de parole et d’épargner aux membres du corps étudiant et à leur famille une aventure judiciaire dont ils auraient pu faire encore plus les frais, mais il signifie également que l’Université devrait pouvoir librement nous éclairer quant aux informations qui ont transpiré au cours des derniers mois. Dans cet esprit, il revient aux journalistes de poursuivre l’excellent travail qu’ils ont entrepris dans toute cette histoire.

Par ailleurs, à tous ceux et toutes celles qui m’ont appuyé depuis le début de cette quête pour découvrir la vérité, je vous dis merci. En guise d’excuses à peine voilées à tous ces gens fantastiques qui ont préféré ne pas se réfugier derrière une confidentialité qui peut être mal utilisée et qui n’ont pas hésité à me donner de la précieuse information – parfois au péril de leur carrière–, je vous dis simplement que je n’ai ménagé aucun effort pour tenter de mettre en lumière des faits pour lesquels il faut continuer à tenter d’obtenir des réponses.

Je voudrais également exprimer un merci spécial à l’étudiant Ghislain LeBlanc qui, le premier, a osé soulever publiquement le sujet et au professeur Michel Cardin dont l’intégrité fait honneur à tous les membres de son syndicat, ainsi qu’aux quatre autres personnes qui ont accepté de signer des affidavits pour appuyer notre requête devant les tribunaux. De même, je m’en voudrais de ne pas saluer publiquement l’homme extraordinaire qu’est Yvon Dandurand, une personne qui, comme l’avait si bien compris le comité de sélection, méritait amplement le poste en question et qui, sans l’ombre d’un doute, aurait grandement contribué au développement de l’Université et de l’Acadie. C’est notre perte et non la sienne.

Enfin, pour ma part, alors que je songe à quitter mon Acadie en voguant vers d’autres cieux et reprendre ainsi le cours de ma vie, je peux simplement vous assurer que j’entends utiliser ma liberté de parole retrouvée pour continuer à défendre les principes de démocratie, de transparence et de collégialité qui doivent être le propre de toute institution universitaire digne de ce nom.

Trop de questions resteront sans réponse

par Marc-André LaPlante, rédacteur-en-chef

Quelle nouvelle décevante. Il arrive, dans le monde des médias, qu’une nouvelle vienne tout chambouler ce qui était prévu, et c’est ce qui est arrivé avec la bombe qui est tombée lundi, alors qu’on apprenait que les deux candidats défaits au poste de Vice-recteur aux affaires étudiantes et internationales, Yvon Dandurand et Serge Rousselle, laissaient tomber leur poursuite.

Le processus s’annonçait très long, et le fardeau financier s’annonçait très grand, d’un côté, pour Serge Rousselle, et de l’autre, pour l’Université. Du même coup, ce sont les étudiants de l’Université qui auraient fait les frais de cette poursuite, alors que l’Université de Moncton était visiblement prête à mettre toute la gomme pour ne pas perdre devant les tribunaux.

Ce que cela veut dire, c’est que les étudiants n’auront sans doute jamais les réponses aux questions qui ont été amenée à la table suite à la nomination de Marie-Linda Lord. Ces questions ne viennent pas seulement des étudiants, mais de toute la communauté universitaire et de la communauté acadienne.

Il faut dire que Rousselle et Dandurand ont sûrement pris la decision qui s’imposait pour eux. Elle est plus que comprehensible. Lorsque la nouvelle est tombée, plusieurs se sont dit qu’au moins, l’Université pourrait cesser de se cacher derrière le prétexte de la poursuite et répondre au vraies questions. À en juger par le communiqué de presse envoyé par l’Université, on peut en douter.

Le recteur Yvon Fontaine affirme n’être aucunement surpris par la tournure des évènements. On le comprend. Il est facile de se défendre lorsque l’on a l’appui d’une institution et qu’on dispose de ses moyens. Les propos d’Yvon Fontaine sont teintés d’arrogance, et démontrent parfaitement l’état actuel des choses. L’Université de Moncton, qui est d’une importance vitale au peuple acadien, est complètement déconnectée, à la fois de ses étudiants et de la communauté acadienne.

Le recteur a d’ailleurs eu l’audace de critiquer la couverture médiatique de la controverse, en accusant les médias locaux de vouloir “nuire à la reputation de l’Université” avec des “propos teintés de partialité”. Il est certain que le point de vue de l’Université aurait peut-être été un peu plus présent dans les manchettes si le recteur avait bien voulu répondre aux questions des journalistes et faire face à la situation. Si quelqu’un, à travers toute cette affaire, a causé du tort à la réputation de l’Université, c’est bien le recteur.

Aujourd’hui, le prétexte de la poursuite n’existe plus. Il n’y a aucune raison qui devrait retenir le recteur de s’exprimer sur le sujet. On affirme qu’il y a eu de la discrimination envers l'âge dans le dossier. On a affirmé que le processus d’embauche n’avait pas été suivi, et était teinté d’irrégularités. La communauté étudiante, tout comme la communauté acadienne, a droit à des réponses. Les étudiants continuent de payer des frais de scolarité exorbitants, et de s’endetter jusqu’au cou pour pouvoir étudier à l’Université de Moncton. Ces étudiants, qui financent une partie considérable du salaire des cadres de l’Université méritent des réelles explications.

Cependant, il semble que le deuxième étage de Taillon soit devenu une véritable tour d’ivoire. Le mépris qui est exprimé envers les étudiants est tout simplement deplorable. Malheureusement, il n’y aura vraisemblablement aucune vraie réponse qui viendra de la part de l’administration. Cette fois-ci, Goliath a gagné, et ce sont les étudiants qui vont subir.

Les réseaux sociaux à l’U de M

par Jessica Savoie

On ne se le cachera pas : s’il y a bien une chose qui est présente chez les jeunes, se sont les réseaux sociaux. Que ce soit pour garder contact avec ses amis, se tenir informé des derniers potins, ou simplement pour suivre l’actualité quotidienne, les réseaux sociaux tels que Facebook et Twitter sont des outils par excellence dont disposent la majorité des gens.

Mais qu’en est-il de l’impact de ces réseaux sociaux à l’Université de Moncton ?

Cette semaine, l’équipe du Front s’est concentrée sur la FÉÉCUM, où nous avons rencontré Tiffany Raymond, vice-présidente interne : « Cette année, on essaie de mettre une plus grande emphase sur les réseaux sociaux puisque les jeunes s’en servent de plus en plus comme référence première. On publie donc sur le blog et le Twitter de la FÉÉCUM lorsqu’on a des dossiers chauds qui ont besoin d’être partagés avec la population étudiante. On utilise aussi notre page Facebook pour partager les activités de la semaine. »

Un moyen très efficace, selon Tiffany, car la grande majorité des étudiants se retrouvent sur Facebook et Twitter. C’est un bon moyen, selon elle, de leur transmettre de l’information « live » et de créer des évènements qu’ils pourront consulter à leur guise. C’est aussi un bon moyen de leur transmettre des messages sans remplir leur boîte de courriels !

La FÉÉCUM a aussi remarqué que les étudiants étaient davantage au courant maintenant qu’elle affichait de l’information sur les réseaux sociaux. Pour ce qui est de la participation de la population étudiante dans les différentes activités, il est encore trop tôt pour remarquer un effet positif mais la FÉÉCUM garde espoir.

Le plus important, selon eux, c’est l’interaction qu’ils créent avec les jeunes. Si on prend l’exemple des blogs, on remarque que les étudiants sont plus actifs dans la communauté étudiante en partageant des commentaires ou des suggestions concernant les activités, action qui n’était pas possible lors de la réception de courriels. Pour ce qui est de la page Facebook, elle peut même servir de tremplin entre une organisation étudiante et d’autres jeunes, car n’importe qui peut publier ses propres événements.

On remarque aussi, chez les étudiants, que les réseaux sociaux sortent de plus en plus de l’encadrement de leur ordinateur pour s’afficher sur leurs téléphones portables, où ils peuvent yjeter un coup d’œil en tout temps. Positif ? Oui, dans le contexte actuel, car les jeunes peuvent suivre les activités et actualités entourant leur université. Cependant, les réseaux sociaux ne doivent pas devenir un problème ; naviguer sur Facebook durant votre cours de biologie ne vous apportera probablement aucun point boni lors de votre examen.

Bref, les réseaux sociaux peuvent être un outil de travail très efficace si on s’en sert de façon responsable, et c’est quelque chose que l’Université de Moncton a compris. Comme l’a dit Tiffany Raymond, il est important pour la FÉÉCUM d’évoluer, puisque les moyens de communications évoluent constamment. Ils doivent pouvoir rejoindre la population étudiante au cœur de ses habitudes.

Pourriels étudiants : des changements à l’horizon

par Rémi Frenette

Selon le Petit Robert 2011, « pourriel », un régionalisme canadien, fait référence à du « courrier électronique importun, envoyé à un grand nombre d’internautes », tandis que « spam », un anglicisme, signifie l’« envoi d’un même message électronique, souvent de nature publicitaire, à un grand nombre d’internautes sans leur consentement ».

Serait-il raisonnable, à la lumière de ces éclaircissements, d’affirmer que les étudiants de Moncton sont victimes d’un problème de pourriels, voir même de spam ?

Quoiqu’il en soit, la communauté étudiante pourrait bientôt ne plus avoir à trier ses courriels sur une base quotidienne. La Fédération des étudiantes et étudiants du centre universitaire de Moncton (FEECUM) travaille présentement avec les Services aux étudiantes et étudiants (SAEE) afin d’aboutir à des mesures qui règlementeront l’envoi de masse des messages électroniques.

L’essence du problème est résumée dans un billet récent publié par la FEECUM sur son blog, intitulé « La crise du courriel étudiant » :

« Simple mise à jour sur le problème du courriel étudiant, en particulier le fait que les étudiant.e.s en reçoivent trop qui sont mal ciblés (genre : formation outil de recherche pour étudiant.e.s en sciences infirmières, mais envoyé à tout le monde), redondants (des rappels) ou multiples sans raison (3 courriels sur des ateliers semblables envoyés un à la suite de l’autre au lieu de consolider l’information en un seul courriel). » (<http://feecum.blogspot.com/2011/09/la-crise-du-courriel-etudiant.html>)

Plus loin, on apprend que certaines personnes et certains services de l’Université ont accès à une adresse générique ciblant tous les étudiants, peu importe leur statut particulier, leur faculté, leur domaine et leur cycle d’étude.

La FEECUM a donc développé deux axes de démarches afin de résoudre ce problème qui, faut-il le souligner, concerne toute la population étudiante du campus.

À court terme d’abord, des pourparlers récents entre la FEECUM et la SAEE visent l’élaboration d’une politique générale que devront respecter tous les détenteurs de l’adresse courriel étudiante universelle.

Selon Michel Albert, agent de communications de la FÉÉCUM, cette nouvelle politique pourrait ressembler à celle que doivent déjà respecter les messages envoyés par la FEECUM. Il s’agit de la section 2.14 de la Constitution de cette dernière, «Politique d’envoi de courriels de masse à la population étudiante » (<http://etudiants.umoncton.ca/umcm-feecum/politiques.html>).

Cette politique exige par exemple de n’envoyer qu’un seul courriel hebdomadaire regroupant toutes les activités de tous les groupes et associations ayant demandé à être diffusés. L’objectif consiste à éviter les rappels, les redondances et la multiplication des messages d’une même source.

D’autre part, sur le long terme, la FEECUM a l’intention d’entretenir des discussions avec la Direction générale des technologies (DGT) dans le but d’actualiser le filtrage et le ciblage des messages électroniques. Présentement, c’est un volet manquant aux courriels universitaires, comme l’explique la FEECUM dans son billet du 20 septembre :
« La base de données telle qu’elle existe est à la DGT et automatisée. On est soit étudiant ou on ne l’est pas. Il n’y a pas de catégories « étudiants intéressés ou non aux activités sociales » par exemple. »

La solution envisagée jusqu’à présent comprendrait un système de listes d’envois spécifiques auxquelles les étudiantes et étudiants pourraient s’abonner et se désinscrire. Il leur serait alors possible de recevoir uniquement les courriels qui les concernent et les intéressent.

Interrogée sur l’avènement de ces modifications, la DGT affirmait vendredi dernier qu’elle n’avait pas encore rencontré la FEECUM mais qu’elle demeurait ouverte aux discussions :
« On est prêts à regarder ça. On a les outils technologiques à la disposition de la population étudiante. S’il y a la volonté de la part des étudiants et de la FEECUM pour mieux gérer le contenu des courriels, nous sommes là pour ça », explique André Lee, directeur général de la DGT.

Aux dires de l’agent de communications de la FEECUM, les rencontres débuteraient idéalement dès cette semaine. Il rappelle toutefois que le réaménagement du fonctionnement des courriels étudiant est un processus technique s’étendant sur le long terme, une durée qui sera à déterminer suite aux pourparlers.

La « crise des courriels » a pris de l’ampleur l’année dernière. Ghislain LeBlanc et Tiffany Raymond, président et vice-présidente interne de la FEECUM, en parlaient d’ailleurs tous les deux dans leur plateforme électorale. Les deux élus promettaient d’apporter des modifications aux courriels étudiants afin d’en diminuer la redondance.

En considérant les pourparlers à venir entre la FEECUM, la SAEE et la DGT, les étudiants et étudiantes de Moncton peuvent dire que jusqu’à présent, les promesses faites sur ce dossier sont respectées.

Un camp de réfugiés en plein cœur de Moncton

par Rémi Frenette

En l’espace de 40 ans, soit de 1970 à aujourd’hui, la population mondiale de réfugiés et de personnes déplacées a augmenté d’un taux supérieur à 2 000% en passant de 2 millions à plus de 43 millions. La grandeur du problème est indéniable, tout comme l’urgent besoin de sensibilisation qui en découle.

C’est pour répondre à ce besoin que l’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) était de passage du 22 au 25 septembre. L’organisme présentait l’exposition Un camp de réfugiés au cœur de la ville au parc Riverain, à Moncton, dans le cadre d’une tournée des provinces atlantiques. Après Halifax, Saint-Jean et Moncton, la campagne se termine à Québec du 29 septembre au 3 octobre.

Le Front s’est entretenu avec Claudia Blume, attachée de presse de MSF sur place lors de l’exposition :
« Commencée en 1995 en France, l’exposition est allée en Europe, en Asie, au Moyen-Orient, aux États-Unis et au Canada. Au Canada, ça fait quatre ou cinq fois qu’on la donne. L’année dernière, on était à Toronto et à Montréal. Avant, nous sommes aussi allés à Vancouver, Winnipeg et Edmonton. »

Comme l’explique Mme Blume, cette exposition est une reconstruction en plein air d’un véritable camp de réfugiés, l’objectif étant surtout de sensibiliser les communautés au sort que vivent des millions de personnes dans des pays éloignés, déchirés par les conflits armés et les catastrophes naturelles.

« Il y a plus de 43 millions de gens réfugiés ou déplacés dans le monde. Au Canada, il y a 34 millions de personnes. Il y a donc plus de gens déplacés ailleurs qu’il y a de citoyens dans tout le pays ici », de dire Claudia Blume.

Un camp de réfugiés au cœur de la ville offrait la chance de suivre une visite guidée de douze stations illustrant de façon concrète les principales facettes de la dure réalité des camps de réfugiés. Parmi celles-ci, on comptait notamment l’hébergement, la santé mentale, le choléra, l’eau et la malnutrition. C’est pour répondre à de tels besoins fondamentaux pour la survie que MSF exporte son expertise médicale aux quatre coins du globe.

D’ailleurs, les visites étaient données par des personnes ayant travaillé pour MSF, soit des gens qui sont allés directement au sein des communautés dévastées par les guerres, les épidémies et les fléaux naturels. L’expérience, tout comme la passion de ces personnes, contribuait grandement à la qualité et au réalisme de l’exposition.

À propos de Médecins Sans Frontières
MSF a été fondé en 1971 par des médecins français profondément touchés par une mission humanitaire au Biafra. Son champ d’action s’est accru au même rythme que sa réputation et son efficacité. En 1999, après 28 ans d’action humanitaire indépendante, le MSF s’est finalement vu attribuer le prestigieux Lauréat du Prix Nobel de la Paix.

Regroupant 5 centres opérationnels en Europe et 14 sections nationales, MSF se présente comme l’une des plus grandes organisations privées de secours médical d’urgence au monde. Ses employés (logisticiens, ingénieurs, médecins, chirurgiens, infirmiers, etc.) œuvrent dans plus de 60 pays.

Claudia Blume souligne qu’à peu près 24 000 personnes travaillent pour MSF :
« 90% de ces employés sont des gens provenant des pays touchés, et seulement 10% sont des étrangers, comme des gens d’ici qui travaillent pour cette exposition. À peu près 250 Canadiens travaillent pour MSF, donc ils partent à chaque année pour l’aide humanitaire. »

MSF se rend directement et rapidement sur place afin d’aider les populations en crise, désemparées ou déstabilisées, notamment pour des guerres et des conflits armés, des réfugiés, des personnes déplacées et des victimes de catastrophes d’origine naturelle (famines, inondations, épidémies, etc.) ou humaine.

Claudia Blume précise que les guerres constituent leur souci principal et qu’elles sont à l’origine de la fulgurante augmentation de 2 000% du nombre de personnes déplacées et réfugiées.

Aux dires de l’attachée de presse, les dossiers les plus urgents en ce moment pour MSF concernent principalement les pays d’Afrique, notamment le Kongo, la Somalie, le Kenya, la Côte d’Ivoire et la République Centrafricaine. L’organisation était aussi très présente en Haïti l’année dernière.

Les personnes intéressées à la cause sont invitées à consulter Dépêches, revue officielle de MSF, au <http://www.msf.ca/fr/au-sujet-de-msf/publications/>, ainsi que celle de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), Réfugiés, au <http://www.unhcr.fr/cgi-bin/texis/vtx/home>. Les deux revues sont disponibles en français.

Un début très énergétique pour la LICUM

par Danielle Bilodeau

Lundi dernier, le 19 septembre, la Ligue d’improvisation du Centre universitaire de Moncton (LICUM) a débuté sa saison 2011-2012 avec une foule de près de 50 personnes qui sont arrivées prêtes et pleines d’énergie.

Dorénavant, les gens de Moncton pourront regarder les matchs de la LICUM tous les lundis à partir de 19h à la salle multi du Centre étudiant.

Les règlements du jeu sont les mêmes que les années précédentes, mais il y a tout de même eu des changements importants au niveau de la composition des équipes. Beaucoup des membres de la LICUM de l’année dernière ont gradué en 2011 et il y a donc plusieurs nouveaux joueurs.

La coordinatrice de la ligue, Nathalie Goguen, se dit très impressionnée par le calibre élevé des gens qui sont venus aux auditions plus tôt dans le mois. C’est sa première année en tant que coordinatrice mais elle s’implique depuis 2 ans comme DJ et, depuis sont début de séjour à Moncton, comme bénévole.

Les quatre équipes de la ligue (Bleus, Rouges, Verts et Jaunes) sont chacune composées de quatre joueurs principaux et un ou une substitut. Tous ont donné des excellentes performances lors de leur premier match de l’année et la foule présente en a bien témoigné.

La première ronde a été un affrontement très équilibré entre l’équipe des Rouges et l’équipe des Bleus. Les deux groupes se sont échangé des points et, finalement, ce sont les Rouges qui l’ont emporté. Les trois étoiles du match ont été Simon Chiasson St-Cœur (Bleus), David St-Pierre (Rouges) et Samuel Rioux (Bleus).

L’équipe des Jaunes et celle des Verts ont su bien suivre la cadence mise en place par le match précédent. Les répliques se sont suivies à une vitesse impressionnante et la foule a bien démontré son appréciation avec des rires en abondance. La marque finale a donné victoire aux Jaunes et les trois étoiles étaient Daniel Pinet (Verts), Ludger Beaulieu (Jaunes) et Martin Léger (Verts).

À la fin de ce premier match, Nathalie Goguen s’est dite très contente du déroulement de la soirée : « Il y avait beaucoup d’énergie, je sens qu’on va passer une belle saison ! »

Le prix d’entrée aux soirées d’improvisation est de 2$ et des cartes VIP pour la saison 2011-2012 au complet sont disponibles pour seulement 15$.

De plus, il y aura aussi d’autres évènements spéciaux au courant de l’année, notamment l’« Improvisathon » au mois de novembre et le « Improv Night In Canada » plus tard en hiver.

Les étudiants du campus pourront aussi pratiquer leurs talents de comédiens lors des Mercredis d’humour qui débutent ce soir à partir de 19h au Tonneau.

Du punk rock à saveur d’espoir

par Samuel Gagnon

Après avoir sorti leur premier album studio et remporté deux East Coast Music Awards l’année dernière, le groupe punk rock The Motorleague s’embarque dans un nouveau projet : la charité.

« Nous avons joué à plusieurs spectacles pour des causes diverses, mais l'équipe de Cystic Fibrosis Canada était tellement énergique et enthousiaste que travailler avec eux était contagieux », atteste le chanteur et guitariste du groupe, Don Levandier. Le quatuor de Moncton espère amasser 5 000 dollars pour la cause qui leur est devenue très personnelle. La fibrose kystique est la maladie génétique mortelle la plus répandue chez les jeunes enfants et les jeunes adultes canadiens. Aucun moyen n’a encore été découvert pour la guérir.

Un nouveau CD simple a été mis en vente par le groupe pour la somme modique de 3 dollars. Le disque, intitulé Good Men, contient 2 nouvelles chansons inédites en plus d’une reprise acoustique de leur succès Hymn For The Newly Departed qui a été publié en 2009 sur l’album Black Noise.

Le vidéoclip de la pièce éponyme du CD, qui a été tourné au (maintenant défunt) Paramount Lounge à Moncton, est actuellement en nomination pour le Video of the Year (vidéoclip de l’année) aux 2011 Music New Brunswick Awards. « C’est fantastique, puisqu’il y a beaucoup de gens qui travaillent très dur sur nos vidéos, de les voir être sélectionnés pour un prix parle plus à l'équipage en arrière-plan qu'il ne le fait pour le groupe, et c'est vraiment réconfortant que tout ce travail se fasse reconnaître dans l'industrie », affirme Don Levandier.

Les admirateurs du groupe peuvent visionner le vidéoclip de la pièce Good Men et voter pour celui-ci au www.themotorleague.ca, en plus d’acheter le nouveau CD simple dont les profits iront à l’organisme Cystic Fibrosis Canada.

Audrey Blanchard : du diplôme aux planches professionnelles

par Véronique Wade Gallien

Le Front s’est entretenu avec Audrey Blanchard, nouvellement diplômée au baccalauréat en Art dramatique de l’Université de Moncton. Audrey fait partie de la distribution de la pièce La persistance du sable, une coproduction du Théâtre populaire d’Acadie et du Théâtre Tandem. Elle aura la chance pour la première fois de jouer sur les planches du théâtre l’Escaouette de Moncton le 4 octobre prochain à 20 h. Après s’être produite sur scène plus d’une trentaine de fois à l’extérieur du Nouveau-Brunswick, Audrey se réjouit de pouvoir jouer ici : « C’est vraiment le fun de jouer au Nouveau-Brunswick, je me sens de plus en plus confiante. » Pour Audrey, c’est sa première expérience sur la scène professionnelle : « Au début je me sentais comme si j’étais en début de « bacc », j’étais maladroite et je n’étais pas au dessus de mes affaires … C’est comme si je recommençais à neuf. C’est après une quinzaine de représentations que j’ai commencé à débloquer. » Il faut dire qu’Audrey a la chance de travailler avec le metteur en scène Philippe Lambert qu’elle qualifie de génial. Après lui avoir demandé ce qu’elle retient en un mot de son expérience jusqu’ici elle répond : « Harmonie », elle poursuit en espérant « jouer dans d’autres pièces comme ça, où tout se passe bien ».

Aux étudiants et étudiantes en art dramatique
Selon Audrey, la persévérance est la clé du succès « N’abandonnes pas, même si ce n’est pas facile. Si tu y crois, si tu crois que c’est ta passion, tu te dois de continuer, tu n’as pas le droit de lâcher. » Audrey a eu la chance de se faire remarquer lors de la dernière production en fin d’année d’études. Elle rappelle aux étudiants et étudiantes que c’est une des meilleures façons de se faire recruter. « Ils (les directions de théâtres et metteurs en scènes) aiment voir les comédiens et comédiennes émergents, alors donne ton 100% en tout temps. »

Chapeau au théâtre l’Escaouette !

par Véronique Wade Gallien

Le théâtre l’Escaouette célèbre ses 35 ans de création
Pour célébrer sa 35e saison, l’équipe du théâtre l’Escaouette, qui a toujours eu pour but de faire le bonheur de son public, a préparé une programmation théâtrale festive et variée. Leur slogan de cette année : Trente-cinq ans d’agrément . En effet, ils vont continuer d’agrémenter la scène théâtrale avec six spectacles mettant en vedette de grands textes et de grands interprètes. « Lorsque le rideau se lève sur une nouvelle saison théâtrale, c’est pour notre équipe un bonheur renouvelé », affirme la directrice artistique de l’Escaouette, Marcia Babineau. « Cette 35e saison marque un jalon important pour nous et elle confirme que le théâtre acadien a acquis, au fil des ans, ses lettres de noblesse et qu’il rayonne non seulement ici, mais au-delà de nos frontières. »

Des œuvres originales de dramaturges d’ici
La persistance du sable de Marcel-Romain Thériault ; Les trois exils de Christian E. de Christian Essiambre et Philippe Soldevila ; Bouffe de Mathieu Chouinard et Marc-André Charron ; La vieille femme près de la voie ferrée, 27e texte pour la scène d’Herménégilde Chiasson, mais aussi des pièces d’artistes et de compagnies avec lesquels l’Escaouette aime s’associer : Cabaret Gainsbourg, un cabaret-théâtre de la compagnie Pupulus Mordicus de Québec et La liste, un texte de Jennifer Tremblay (prix du Gouverneur général 2008), une production du Théâtre d’Aujourd’hui. Le public sera aussi ravi de retrouver sur scène de merveilleux interprètes tels que Sylvie Drapeau, Béatrice Picard, Myriam De Verger, Audrey Blanchard (fraîchement diplômée de l’Université de Moncton), Richard Thériault, Christian Essiambre, pour ne nommer que ceux-ci.

Que la fête continue !
Afin de maintenir le rythme festif de la saison 2011-2012, le théâtre l’Escaouette prépare plusieurs activités pour souligner son 35e anniversaire, notamment le lancement d’un livre sur son histoire et une exposition d’affiches de pièces qui ont marqué l’évolution de cette institution acadienne.

Un peu d’histoire
C’est au printemps 1978 que le théâtre l’Escaouette vit le jour à Moncton : un petit groupe de passionnés du théâtre ont créé la première compagnie de théâtre professionnelle visant uniquement la création jeunesse. Depuis ce temps, l’Escaouette a ouvert ses portes à la création de pièces pour adultes et pour adolescents, et continue de se tailler une forte place dans la communauté francophone du Canada. L’Escaouette encourage depuis plus de 18 ans le développement dramaturgique afin d’éveiller de nouveaux talents d’auteurs. De plus, l’Escaouette coproduit ses créations avec d’autres compagnies afin d’augmenter leur diffusion. Ce n’est qu’en 2004 que la compagnie est devenue propriétaire et gestionnaire de son propre lieu de présentation et de création.

Des billets sont disponibles au guichet du théâtre l’Escaouette situé au 170, rue Botsford ou en composant le (506) 855-0001, poste 207. Ils sont aussi disponibles dans le Réseau de billetterie du Grand Moncton.

« BackPacking » pour les nuls

par Mickaël Arseneau

Après avoir voyagé en France, en Belgique et en Grèce à l’aide de mon sac à dos, j’aimerais vous partager quelques astuces apprises à contrecœur lors de ces expéditions, car ces expéditions m’ont appris plusieurs choses qui me semble maintenant indispensables à effectuer ou à empoter avant de partir vers l’inexploré.

Cependant avant de vous partager ces connaissances, il est important de mentionner que mes quelques voyages ont été préparés et budgétés dans une optique d’étudiant universitaire. Par conséquent, il est certain que certaines péripéties auraient pu être évitées si des fonds supplémentaires avaient été investis, mais il n’a pas été le cas. Pour la simple et bonne raison que nous avons décidée de vivre aux stricts minimums toujours dans un but précis, qui était d’économiser le plus l’argent que possible! Comme aurait dit Thomas Hobbes, c’était un mal nécessaire pour un bien voulu.

Première suggestion, réserver les chambres aux auberges jeunesses, même si que la saison de laquelle vous voyagez est considérée comme la saison morte, dans une optique touristique bien sûr, je peux vous assurez qu’il n’aura pas toujours de chambres de disponibles. Cette précaution pourrait vous éviter de nombreuses heures de recherche dans le but de trouver un endroit sécuritaire à dormir. Je vous l’assure, cette action pourrait vous éviter de dormir dans un des endroits qui seront même déconseillés par les clochards de l’endroit en question.

Deuxième suggestion, apporter une serviette lorsque vous planifiez de dormir à plusieurs auberges jeunesses. Croyez-moi, bien que l’idée d’amener une serviette pour l’ensemble du groupe semble innovatrice, car cette action vous permettrait de gagner de l’espace qui est primordial lorsque vous voyagez en sacs au dos, le jeu n’en vaut pas la chandelle. Pour la simple et bonne raison qu’au delà de quelque jours cette serviette qui était si douce et si propre à la première utilisation va vous paraitra moins accueillante autant au niveau du toucher qu’à l’odeur à la dixième journée de votre voyage, même si que vous planifier de faire la lessive durant ce périple.

Troisième suggestion, si vous avez la merveilleuse idée de faire du camping, lors de votre aventure à l’étranger, assurez-vous d’une chose, que la tente que vous apporterez puisse contenir confortablement le nombre de personnes voyageant en semble. Je peux vous assurer que dormir à la belle étoile est amusant pour la première journée, mais après cette soirée vous verrez que cette idée vous plaira de moins en moins. Petite anecdote, arrivée à Santorin, en Grèce, le plan était de dormir dans un camping à l’intérieur d’une tente amener par un de mes camarades. Arrivés au camping, nous avons commencé à construire la tente pour nous apercevoir que cette tente ne pouvait pas contenir plus d’une personne confortablement. Alors le seul choix qui nous est venu à l’esprit était de dormir sur la tente, car nous savions que dormir à trois à l’intérieur de celle-ci aurait été impossible. Donc, nous avons du dormir sur cette tente, mais se qui nous pas venue à l’idée a ce moment c’est quand Grèce il a aussi des petits moustiques communément appeler chez-nous « maringouin ». Alors je peux vous dire que les nuits au camping n’ont pas été les plus reposantes du voyage. La morale de cette histoire est si vous amenez une tente trop petite pour le nombre que vous êtes à voyager, amener au moins du chasse-moustique avec vous.

La quatrième et dernière suggestion est de ne pas avoir peur de parler aux gens de l’endroit, car ceux-ci seront la meilleure référence géographique que vous pourrez trouver et cela vous éviterait, du moins je le souhaite, de tourner en rond pendant plusieurs heures. Vous vous dites surement que c’est assez évident, que si vous êtes perdu que vous allez-vous adresser à une personne pour vous retrouver. Cependant, je peux vous assurer que lorsque la barrière de la langue s’interpose, comme en Grèce par exemple, il sera énormément moins évident d’adresser la parole aux gens de peur de les troubler par votre français ou de votre anglais, car bien que nous disons de la langue anglo-saxonne est une langue universelle se n’est réellement pas toujours le cas.

La Palestine, prochain État membre de l’ONU ?

par Martin Savoie

La requête est déposée : la Palestine demande à rejoindre les rangs des États membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU).

C’est le Président de l’Autorité palestinien, M. Mahmoud Abbas, qui en a fait la demande officielle le 23 septembre dernier, devant les 193 représentants des États membres. Dans sa requête, M. Abbas désignait comme frontières celles établies en 1967 et a désigné Jérusalem-Est comme étant la capitale.

« Le moment est venu de mettre un terme aux souffrances de millions de Palestiniens. Le moment est venu pour établir un État palestinien indépendant » a-t-il déclaré devant les chefs d’États réunis à New York pour la 66e session de l’assemblée générale de l’ONU. Il a aussi profité de l’occasion pour souligner que la demande n’était pas une tentative de délégitimation d’Israël, pays avec lequel la Palestine est en conflit depuis plusieurs décennies.

Peu de temps après la demande, le Président israélien, M. Benjamin Netanyahu, a déclaré que son pays « veut la paix avec un État palestinien, mais les Palestiniens veulent un État sans la paix », selon les rapports d’assemblée publiés par l’ONU par la voie de communiqués de presse.

Au Canada, le Premier ministre, M. Stephen Harper, a déclaré auparavant qu’il voterait contre l’adhésion de la Palestine. Toutefois, peu de temps avant la demande officielle, le Président français, M. Nicolas Sarkozy, proposait que l’État siège à l’ONU au même titre que le Vatican, soit en tant qu’État observateur.

Si la requête est acceptée, la Palestine deviendrait le 194e État à siéger à l’assemblée générale de l’ONU. La dernière adhésion d’un État s’est faite en juillet 2011 alors que le Soudan du Sud s’est vu attribuer un siège 5 jours après sa déclaration d’indépendance, soit le 14 juillet.

Le dernier chapitre de l’affaire Troy Davis

par Martin Savoie

La semaine dernière, les États-Unis tiraient un trait sur l’un de leurs cas juridiques les plus médiatisés à l’échelle de la planète. Mercredi dernier, Troy Davis, reconnu coupable du meurtre d’un policier, a été exécuté après un processus fortement contesté par la population.

L’affaire Troy Davis ne date pas d’hier. En effet, le crime remonte à la nuit du 19 août 1989, dans la communauté de Savannah, en Géorgie. Davis aurait tenté, avec un complice, de voler les effets personnels d’un homme qui marchait dans la rue. Lorsqu’un policier, Mark McPhail, est intervenu, les deux hommes ont pris la fuite et celui-ci a pourchassé Davis. Lorsque le policier s’est rapproché de Davis dans sa poursuite, Davis a pointé son arme à feu sur lui et a tiré. Davis a ensuite pris la fuite pour la ville d’Atlanta où il s’est rendu à la police le 23 août.

C’est au terme d’un procès de près de deux ans qu’en août 1991, Troy Davis a été reconnu coupable du meurtre de Mark McPhail, une décision que Davis a contesté à plusieurs reprises durant les années qui ont suivi.

Au fil des requêtes d’appels, les témoins ayant signé des affidavits inculpant Troy Davis se sont peu à peu rétractés. En effet, sur les neuf témoins ayant présenté des affidavits à la cour, seulement deux n’ont pas demandé à retirer leur propos ou demandé à changer leur témoignage. De ces sept témoins, certains d’entre eux déclarent avoir répondu sous les pressions des enquêteurs. L’un d’entre eux aurait même signé un affidavit écrit par un policier malgré qu’il fût illettré.

L’affaire a vite fait le tour du monde alors que plusieurs mouvements de justice sociale, dont Amnistie Internationale, appuyés par plusieurs personnalités connues, dont l’ex-président américain et ancien gouverneur de la Géorgie Jimmy Carter, ont démontré leur mécontentement face à la décision de la cour de l’état de ne pas donner clémence à Troy Davis malgré que les avocats de ce dernier emmenaient des témoignages ainsi que des preuves qu’ils présentaient comme étant suffisantes afin de le disculper.

Au cours de ces démarches, l’exécution de Davis s’est vue repoussée trois fois. C’est toutefois le 21 septembre, à 23h08, que Troy Davis est déclaré mort par injection létale.

Bref, il aura fallu vingt ans de médiatisation, de revendications et d’appels en vain avant que la sentence ne soit exécutée. Sentence exécutée sur un homme ayant clamé son innocence jusqu’à son dernier souffle.

Photo de la semaine

Hockey: Les Aigles brisent la glace

par Josée Gallant

L’équipe de hockey masculine des Aigles Bleus a démarré leur calendrier préparatoire en force, en vainquant coup sur coup les Tigers de la Dalhousie University et les Axemens de l’Université Acadia.

Vendredi soir, les Aigles se sont déplacés à Wolfville, où ils ont blanchit les Axemens. Christopher Rodrigue a marqué le seul but de la rencontre dès les premiers instants. Une défense solide a permis de repousser les adversaires et d’aider les gardiens Pierre-Alexandre Marion et André Guay à maintenir la marque à zéro. L’équipe a ensuite poursuivit sa route à Halifax samedi pour ajouter une deuxième victoire consécutive à leur fiche en vainquant facilement les Tigers de Dalhousie University 5 à 2. Après une première période sans but c’est Éric Faille qui marque enfin pour le Bleu et Or en deuxième période, et a continué d’impressionner en terminant la partie avec le but final en désavantage numérique. Les autres compteurs de ce match sont Marc-André Côté et Guillaume Parenteau en deuxième période, puis Françis Rochon en troisième.

«Nous avons joué une très belle partie et tous ont contribué. Les gardiens ont été solides, nos défenseurs ont bien protégé leur zone et nous avons trouvé un moyen de marquer des buts. Nous avons pris 70 lancers en deux parties et seulement alloués deux buts en deux rencontres.», a dit l’entraîneur Serge Bourgeois.

Les résultats n’ont pas été aussi positifs pour l’équipe féminine. Elles ont encaissé une défaite de 5 à 1 face aux Stingers de la Concordia University vendredi soir à Edmundston. Lors de ce match pré-saison, le seul but compté par les Aigles est celui de Marie-Michelle Poirier en troisième période. Chez les adversaires, c’est cinq joueuses différentes qui ont réussi à trouver le fond du filet. 34 tirs furent lancés vers les gardiennes Kathy Desjardins et Sabrina Rancourt contre seulement 15 de la part des aigles. «Nous n'avions pas les jambes sur la glace, a dit l'entraîneur Denis Ross. Les filles étaient trop nerveuses et nous avions plusieurs recrues dans l'alignement. Notre voyage n'a pas aidé parce que nous sommes seulement arrivés pour le match. Nous avons manqué de cohésion et d'expérience sur la glace. La situation sera différente samedi soir.» En effet elles affrontaient la même équipe dès le lendemain à Grand-Sault et elles ont réussi tout un revers. La marque finale de 7 à 1 en est la preuve. Marie-Michelle Poirier n’a pas cessé d’impressionner, elle a réussi un tour du chapeau. Johannie Thibeault a ajouté deux buts au pointage alors que Janick Robichaud et Christine Plourde ont compté un chacune. Une fin de semaine bien remplit s’annonce pour cette équipe qui sera l’hôte du tournois pré-saison cette fin de semaine à l’aréna J.-Louis-Lévesque. Elles feront face à cinq autres équipes universitaires.

Le nouvel autobus des Aigles fait bonne impression

par Normand d’Entremont

L’Université de Moncton a dévoilé un nouvel autobus pour ses équipes sportives mercredi dernier lors d’une conférence de presse tenue au stade Vance Toner du CEPS Louis-J.-Robichaud.

Pour la première fois, les athlètes des équipes des Aigles Bleues et Aigles Bleus se rendront à leurs compétitions dans un véhicule rayonnant le Bleu et l’Or de l’Université de Moncton et mettant en vedette les étudiants mêmes sous forme d’effigies.

Malgré le fait que ses couleurs sont clairement reflétées sur l’autobus, l’Université n’est pas propriétaire de ce dernier, ayant plutôt opté pour un contrat de location de trois ans avec la compagnie Acadien.

Néanmoins, les équipes sportives sont fières que leurs couleurs seront désormais vues partout dans les Maritimes et bénéficieront d’un confort additionnel pour mieux performer lors de leurs épreuves.
« L’autobus qu’on a dévoilé va être très bénéfique pour les athlètes », affirme Brent Savoie, membre de l’équipe de l’athlétisme. « Les équipes qui doivent voyager souvent, comme les équipes de hockey et de soccer, vont arriver à leurs matchs mieux reposées et, ainsi, avec beaucoup plus d’énergie pour performer ».

Une collaboration de trois secteurs de l’Université de Moncton, soit de l’Éducation permanente, des sports universitaires et du service de recrutement, l’autobus est, entre autres, équipé avec une connexion sans-fil qui permettra aux étudiants-athlètes d’étudier plus convenablement.

« C’est aussi un gros support pour les étudiants parce que nous sommes, d’abord et avant tout, des étudiants », ajoute Savoie. « La connexion sans fil nous donne la chance de mieux étudier pendant nos voyages ».

D’ailleurs, ce ne seront pas seulement les équipes sportives qui profiteront de l’autobus, selon Marie-Linda Lord. La nouvelle vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales juge que ce véhicule sera bénéfique pour l’Université en ce qui concerne sa visibilité.

« C’est vraiment un nouvel outil de rayonnement et de recrutement pour l’Université », souligne-t-elle. « Étant donné que l’autobus traversera des milliers de kilomètres partout dans les Maritimes, l’existence de l’Université et sa recherche de l’excellence tant au niveau académique que sportif, sera davantage reflétée ».

La vice-rectrice dit aussi que la réalisation du projet était une autre façon d’affirmer et de promouvoir le sentiment d’appartenance pour l’Université.

« Nous voyions les autres équipes qui voyageaient dans leurs autobus avec les couleurs de leurs universités et nous ne voulions pas être en reste », dit Lord. « Cela va permettre de faire ressortir une fierté plus grande envers l’Université de Moncton.

Thigpen, Cobourne et Glenn amènent la victoire aux Tiger-Cats

par Normand d’Entremont

Si la première version de Touché Atlantique fut une bataille défensive qui n’avait aucune incidence significative pour le classement, le contraire était indéniablement le cas pour le match de cette année.

Le deuxième match de saison régulière de la Ligue canadienne de football (LCF) jamais joué en Atlantique fut une explosion offensive emportée par l’équipe « hôtesse », les Tiger-Cats de Hamilton, par une marque 55-36 sur les Stampeders de Calgary, dimanche dernier, devant 20 153 spectateurs au Stade Moncton 2010 Stadium.

Menés par trois touchés du quart-arrière Kevin Glenn et trois du receveur Marcus Thigpen (dont deux de Glenn), ainsi que deux touchés de course d’Avon Cobourne, les Ti-Cats ont su marquer le plus de points comme équipe pour un seul match de saison ordinaire depuis 12 ans, soit en 1999, qui est l’année où Hamilton a remporté sa dernière Coupe Grey.

« C’est vraiment la LCF à son meilleur », affirme le commissaire de la ligue, Mark Cohon. « La foule a eu droit à d’excellents jeux et je pense qu’ils l’ont vraiment apprécié ».

Ce sont les Stampeders qui ont marqué les premiers points du match, démontrant que leur jeu offensif n’avait pas été affecté par le long voyage à l’Est du Canada, traversant 95 verges de terrain en 3 :50 de jeu pour marquer un touché de 9 verges sur une passe de Henry Burris au receveur Romby Bryant.

Les Tiger Cats ont répondu vers la fin du 1er quart avec leur premier touché du match sur une course d’Avon Cobourne.

Calgary a amorcé le deuxième quart de semblable au premier. Durant une séquence efficace de 3 :50, les Stampeders ont fait 76 verges et ont eu autre touché du duo Burris-Bryant, cette fois sur une passe de 35 verges. Pourtant, encore une fois, Hamilton a répondu avec un touché de course, cette fois du quart-arrière Quinton Porter d’une verge, après une séquence de 83 verges qui a inclus un jeu renversé de Kevin Glenn à Marcus Thigpen pour 68 verges.

Hamilton a pris sa première avance après avoir récupéré un échappé de Henry Burris, en y profitant pour compléter en botté de placement. Et, avec moins que 8 secondes à faire dans la première moitié, les Ti-Cats ont profité d’un autre échappé pour marquer un touché sur une passe de Kevin Glenn à Marcus Thigpen, leur donnant une avance de 24-14 à mi-temps.

En deuxième moitié, Hamilton a vraiment prix le match en mains. Après un placement de Hamilton et un touché de Calgary de la main de Lamarcus Coker pour commencer la deuxième demie, Marcus Thigpen a trouvé la zone de touché deux fois de plus en moins de 7 minutes, la première fois d’une passe de Kevin Glenn, la deuxième sur un retour de 118 verges après un placement raté des Stampeders.

Avon Cobourne a ensuite affirmé la victoire pour les Tiger Cats au début du 4e quart avec son deuxième touché de course de la partie, amenant la marque à 48-21 pour l’équipe hôtesse. Romby Bryant a ensuite attrapé sa troisième passe pour un touché, mais ce fut trop peu et trop tard. Un dernier touché de Terry Grant pour Hamilton et un de Ken-Yon Rambo pour les Stampeders donna la marque finale de 55-36.

L’entraineur en chef des Stampeders, John Huffnagel, était très insatisfait du jeu de son équipe.

« Je connais les forces et les faiblesses de notre équipe, mais ce n’est pas la raison que nous avons perdu », souligne Huffnagel. « Nous avons perdu en raison d’un manque de protection du ballon et d’un effort médiocre de notre défensive. Ce sont des fautes mentales qu’il faut adresser ».

Avec la victoire, Hamilton améliore sa fiche à 6-6 et, avec 12 points pour la saison, n’est que 2 points des Alouettes de Montréal pour le 2e rang au classement de l’Est. De l’autre côté, les Stampeders tombent à 7-5 avec la défaite, en égalité avec les Eskimos d’Edmonton pour le 1e rang dans l’Ouest.

Touché Atlantique II encore un grand succès

par Normand d’Entremont

Pour la deuxième année consécutive, le campus de l’Université de Moncton a accueilli la Ligue canadienne de football (LCF) cette fin de semaine pour l’évènement Touché Atlantique. Devant une foule dynamique, les Tiger Cats de Hamilton et les Stampeders de Calgary ont donné droit à un spectacle offensif qui était loin du jeu débraillé de l’année dernière.

Malgré le fait que la partie ne se soit pas vendue à complet, le commissaire de la LCF, Mark Cohon, s’est affirmé encouragé par la deuxième édition de Touché Atlantique.

« Je pense qu’il y a deux facteurs qui ont joué là-dedans », fait voir Cohon. « D’abord, le logiciel de vente en ligne est tombé en panne lors de la première journée de vente, ce qui a donné l’impression aux gens qu’il ne restait plus de billets. De plus, les sièges restants, étant derrière les zones de touchés, ne satisfaisaient pas à certains spectateurs.

Étant encore un grand succès, l’évènement a fait soulever la discussion portant sur la possibilité de Moncton comme ville hôte pour une équipe de la LCF. Même si Cohon était encouragé de l’évènement, il ne se commettait pas à donner une réponse ferme sur les chances à Moncton d’accueillir une équipe.

« C’est sur que ça représente une sorte d’épreuve pour Moncton à savoir si la ville peut supporter une équipe », ajoute-t-il. « Mais, comme qu’a été le cas jusqu’à présent pendant mon mandat, nous voulons nous assuré que tout est fait de façon méthodique avant de poursuivre à des décisions concrètes ».

D’ailleurs, le commissaire a dévoilé son intention de créer un « conseil du commissaire » pour regrouper les chefs d’entreprises de partout en Atlantique, une autre étape qui rentre dans l’idée de processus calculé.

« L’importance, c’est de créer de bonnes relations d’affaires avec les entreprises ici », souligne Cohon. « J’ai eu la chance à parler avec Scott McCain et Andrew Oland, par exemple, pour solidifier notre stratégie. Éventuellement, si nous devons faire des affaires ici, nous devrons avoirs des conseillers pour procéder ».

Un nom évidemment absent à cette liste était celui de Robert Irving, mais le commissaire a déclaré qu’il avait l’intention de parler à tous ceux qui seraient de grands joueurs en questions d’affaires.

En ce qui concerne la possibilité d’un troisième Touché Atlantique l’année prochaine, le commissaire n’a pas voulu s’affirmer d’un côté ou de l’autre.

« Il faudra encore une fois évaluer l’évènement afin de décider si nous retournerons l’année prochaine. Le plus gros obstacle sera le fait que ce sera le 100e anniversaire de la Coupe Grey, et nous serons ainsi très occupés. Nous allons surement faire quelque chose ici en Atlantique, mais ce ne sera peut-être pas un match ».

D’ailleurs, si Cohon n’a pas été complètement encourageant en ce qui concerne le football en Atlantique l’année prochaine, il a laissé une grande porte ouverte pour l’année 2013, la saison durant laquelle les Tiger-Cats chercheront des lieux à jouer durant la rénovation de leur stade actuelle. Et, si c’est pour reproduire une performance semblable à celle de dimanche dernier, l’équipe sera surement bien accueillie à Moncton.

mercredi 21 septembre 2011

Tout est en marche pour la 7e Coupe FÉÉCUM

par Danielle Bilodeau

Vendredi prochain, le 30 septembre, la Coupe FÉÉCUM débutera pour les étudiants de l’Université de Moncton, campus de Moncton. Ce concours se déroulera durant l’année 2011-2012 et permettra aux différentes équipes du campus de s’affronter afin de remporter le titre convoité de champions de la Coupe.

Les règlements par rapport aux équipes sont très flexibles et facilitent la participation de tous les étudiants du campus de Moncton. N’importe qui peut participer en créant un groupe ou en se joignant à un groupe existant. Les équipes doivent être composées d’étudiants qui sont membres de la même faculté, association étudiante, équipe, résidence, comité, etc. Enfin, n’importe quel groupe étudiant reconnu peut mettre une équipe sur pied et participer.

Les membres d’une équipe quelconque peuvent aussi changer à chaque activité et tous les points accumulés iront vers le même groupe. Les équipes ne sont pas non plus obligées de participer à chaque évènement, mais c’est fortement recommandé s’ils veulent remporter la Coupe.

Depuis l’année dernière, quelques changements ont été réalisés afin d’encourager une participation maximale au niveau des étudiants. Notamment, les organisateurs ont décidé d’offrir un prix à l’équipe gagnante de chaque activité. Ceux-ci varient d’un jeu de parterre pour le décathlon à un voyage à New York pour l’ « Amazing Race ». De plus, les défis auront tous des aspects nouveaux et il y a même des épreuves complètement neuves telles que le décathlon « for dummies » et l’olympiade de jeux de société.

Olivier Doiron, le vice-président aux activités sociales de la Fédération des étudiants et étudiantes du Centre universitaire de Moncton, espère que tous les changements et les prix additionnels vont encourager les étudiants à participer en très grand nombre. Il aimerait voir un nombre d’équipes supérieur à celui de l’année dernière, soit 13, et est confiant que différents groupes étudiants vont commencer à s’impliquer.

Les points sont accordés à chaque équipe selon leur classement lors des différents évènements et à la fin du tournoi, l’équipe avec le plus haut pointage remporte la Coupe. De plus, des points de participation sont alloués aux équipes qui ont un habillement qui permet de les distinguer et de reconnaître qu’ils sont tous dans le même groupe.

Les gagnants du concours seront annoncés lors du gala para-académique à la fin de l’année scolaire.

Jusqu’à présent, toutes les coupes ont été remportées par une équipe représentant une faculté. Les 4 premières années, c’est la faculté de génie qui a remporté le tournoi et par la suite, c’est la faculté de médecine qui est sortie gagnante du concours. En 2011, la faculté d’administration a remporté la Coupe avec un total de 490 points, soit seulement 30 de plus que l’ALEQA qui est arrivé en 2e position.

Les diverses activités de la coupe FÉÉCUM ont été réparties sur l’année scolaire 2011-2012 au complet et se dérouleront comme suit :
- 30 septembre 2011 : Décathlon « for dummies »
- 21 octobre 2011 : « Amazing Race »
- 16 novembre 2011 : « Game show » musical
- 20 janvier 2012 : Olympiade de jeux de société
- 17 février 2012 : Tournoi de water polo en tube
- 21 mars 2012 : Super-Rallye

Surdose fatale d’alcool : la fête tourne au drame à Acadia

par Rémi Frenette

Le 5 septembre dernier, un jeune albertain âgé de 19 ans célébrait sa première rentrée à l’Université Acadia, en Nouvelle-Écosse. Personne ne se doutait que ce serait sa dernière.

L’adolescent a été retrouvé inconscient le lendemain matin dans un sous-sol du campus de Wolfville après une nuit de consommation excessive d’alcool. Il fut aussitôt transporté au Queen Elizabeth II Health Sciences Centre d’Halifax dans un état critique.

Sa mort fut annoncée plus tard dans la journée.

Peu après, les employés de l’université organisaient une réunion pour informer le reste des étudiants de la perte de leur nouveau confrère. Inutile de s’étendre sur l’atmosphère qui régnait dans la réunion.

Pour Marie-Linda Lord, vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales à l’Université de Moncton, il s’agit d’une nouvelle des plus désolantes : « C’est un terrible incident qui nous rappelle, comme on dit, que la modération a bien meilleur goût. Il est possible d’avoir du plaisir avec modération et ce jeune homme l’a payé avec sa vie. » Elle rajoute que « cela fait une famille blessée à vie et une communauté étudiante profondément perturbée en début d’année. »

Marie-Linda Lord ne pourrait pas dire mieux. Tel que rapporté par la chaîne CBC le 8 septembre dernier, le président de l’Université Acadia, Ray Ivany, ainsi que le président de leur fédération étudiante, Ben Jessome, laissent tous deux entendre que ce décès a eu un impact désastreux au sein de la population étudiante, des employés de l’université et de la famille du défunt.

Au-delà de cela, c’est tout le pays qui se trouve présentement plongé dans le deuil. La nouvelle s’est rapidement propagée partout au Canada suite à l’impressionnante couverture médiatique entourant la tragédie.

Voulant savoir dans quelle mesure les logements étudiants de l’Université de Moncton étaient affectés par la nouvelle, Le Front s’est entretenu avec Vicki Thériault, gestionnaire des Services de logement au campus de Moncton : « Suite à ce qui est arrivé à Acadia, des courriels ont été envoyés aux gérants et assistants-gérants des résidences et appartements pour qu’on soit plus vigilants. On l’est déjà assez, mais des accidents comme ça nous font renforcer les règles afin de sensibiliser. Nous avons aussi le service de sécurité qui surveille les résidences les soirs et durant la nuit. »

Vicki Thériault précise au sujet des mortalités causées par l’alcool : « Depuis sept ans que j’occupe mon poste ici, à l’université, et cela n’est jamais arrivé. »

Les étudiants de Moncton peuvent donc se considérer chanceux, responsables ou bien encadrés. Peut-être un peu des trois.

Vicki Thériault souligne que la sécurité du campus veille à ce qu’il n’y ait pas de présence d’alcool dans les corridors des résidences. Elle soutient aussi que les locataires n’ont pas de couvre-feu mais qu’ils doivent cesser le bruit excessif à partir de 11h. De cette façon, dit-elle, « les soirées sociales sont tolérées, mais pas les partys ».

D’un autre côté, il faut comprendre que des mesures de contrôle et de prévention plus contraignantes sont généralement appliquées dans les campus où surviennent des accidents graves. Comme le rapportait encore Ray Ivany : « Si nous voulons minimiser les dommages, nous devons étudier de façon fondamentale les enjeux découlant des prix et des taxes entourant l’alcool, son accessibilité et ses moyens de publicisation. »

Autrement dit, la surveillance et les règlements régissant les activités étudiantes tendront à se resserrer pour éviter que se reproduise la tragédie à Acadia. Au final, c’est le reste de la population étudiante qui paye pour les mésaventures des autres, non seulement d’une perspective morale et psychologique, mais aussi sociale et récréative. Le renouvellement des politiques pour prévenir la consommation, tant au niveau provincial qu’universitaire, est une mesure possible qui viendrait pénaliser même les consommateurs responsables et avertis.

Poursuite sur le vice-rectorat aux affaires étudiantes et internationales — Ghislain LeBlanc appuie officiellement Serge Rousselle et Yvon Dandurand

par Marc-André LeBlanc

Le 20 octobre prochain, la saga au niveau du poste de vice-rectorat aux affaires étudiantes et internationales (VRAÉI) sera portée devant la justice. Parmi les personnes supportant les requérants se trouve Ghislain LeBlanc, président de la Fédération des étudiants et étudiantes de l’Université de Moncton (FÉÉCUM).

Celui-ci a signé un affidavit, soit un document sous serment faisant foi de sa version des faits en ce qui concerne le procès mettant aux prises Serge Rousselle et Yvon Dandurand face à l’Université de Moncton.

Comme présenté la semaine dernière dans plusieurs médias, Serge Rousselle et Yvon Dandurand, les deux candidats non sélectionnés au poste du VRAÉI, ont allié leurs forces dans cette poursuite qui les oppose à l’Université de Moncton.

Serge Rousselle avait annoncé ses intentions de porter la cause en justice au cours de l’été. Par contre, celui-ci a été joint par l’autre candidat défait, Yvon Dandurand. D’après ce qu’a fait paraître l’hebdomadaire L’Étoile sur son site web, de nouvelles révélations auraient poussé Dandurand à joindre ses forces à celles de Rousselle dans la poursuite qui sera adressée le mois prochain.

En tout, six personnes, incluant LeBlanc, ont signé des affidavits pour appuyer la cause de Rousselle et Dandurand. Parmi celles-ci, on retrouve Marie Brunelle, la première coordonnatrice d’équité en matière d’emploi, Michel Cardin et Michèle Caron, l’actuel et l’ancienne présidente de l’Association des bibliothécaires, professeures et professeurs de l’Université de Moncton (ABPPUM), Dianne E. Landry, membre du comité d’équité, et Lise Caron, candidate défaite à un poste de rectorat en 2002. De la même manière, les deux plaignants ont également déposé des affidavits rapportant leur version des faits.

Au cours du grand débat médiatique, c’est surtout la procédure entourant la nomination de Marie-Linda Lord qui a grandement été remise en question. Avec les affidavits déposés en justice la semaine dernière, de nouveaux arguments ont par le fait même fait surface.

Par exemple, dans les documents de Ghislain LeBlanc et de Michel Cardin, il est mentionné qu’une discrimination envers l’âge aurait agi en faveur de Marie-Linda Lord.

De plus, un retour sur d’autres nominations à des postes de vice-recteurs à l’Université de Moncton est présenté, notamment dans la déclaration de Marie Brunelle qui démontre que le comité d’équité n’a jamais eu autant de pouvoir dans la nomination d’un poste du vice-rectorat.

Pour leur part, les propos de Dianne E. Landry viennent confirmer le fait que la candidature de Serge Rousselle n’a jamais été présentée devant le comité d’équité, sous prétexte que ce dernier s’était désisté.

Il semble aussi que Marie-Linda Lord ait pu mettre à jour son curriculum vitae au cours du processus, opportunité qui n’aurait pas été offerte aux deux autres candidats.

Serge Rousselle et l’Université de Moncton n’ont pas voulu commenter la question du procès. Malgré tout, Thérèse Thériault, directrice des communications pour l’Université, a affirmé que lors de sa rencontre de samedi, le Conseil des gouverneurs a réitéré sa confiance, non seulement envers Marie-Linda Lord, mais également envers le recteur Yvon Fontaine. Elle a de plus soutenu qu’après une session en comité plénière, le Conseil a mandaté le comité exécutif « de poursuivre la requête et jouer le rôle qu’il a à jouer là dedans, de le faire avec professionnalisme et de le faire avec sévérité. » La poursuite sera entendue le 20 octobre au Palais de justice de Moncton.

Le président de la FÉÉCUM défend sa position

En ce qui concerne Ghislain LeBlanc, son affidavit met au clair ce qu’il définissait auparavant comme une forte majorité d’appuis envers Yvon Dandurand lors du vote final du comité de sélection.

« Ils (le comité de sélection, dont LeBlanc était membre) ont clairement retenu le candidat Yvon Dandurand comme premier choix, celui-ci obtenant 5 votes, Marie-Linda Lord 1 vote et Serge Rousselle 1 vote. Par la suite, lors d’un deuxième tour en vue de les départager et de procéder à un second choix, Serge Rousselle a obtenu 6 votes et Marie-Linda Lord 1 vote ; le recteur Yvon Fontaine ayant expliqué, en ma présence lors du Conseil des gouverneurs de l’Université de Moncton du 16 avril 2011, avoir été l’intérêt minoritaire sur le Comité de sélection ».

À en croire les propos de LeBlanc, le recteur de l’Université de Moncton aurait été un grand partisan de Marie-Linda Lord et ce dernier aurait, à plusieurs reprises au cours du processus, redoré sa candidature.

Interrogé par Le Front sur les raisons qui l’ont poussé à déposer son affidavit, Ghislain LeBlanc soutient que cette action était nécessaire.

« À maintes reprises, on a démontré nos inquiétudes par rapport à la sélection de la vice-rectrice et on pense que la manière dont les choses ont été faites est très questionnable, » soutient LeBlanc. « La FÉÉCUM n’allait pas poursuivre l’Université, mais quelqu’un d’autre le faisait. On voulait juste donner notre version des faits et, comme le tout va devant la cour, on pourra savoir si on a vraiment suivi la procédure ou non. »

Il est à noter que l’affidavit de Ghislain LeBlanc est signé en son nom personnel et que c’est en établissant la preuve que celui-ci se présente comme président de la FÉÉCUM

« La FÉÉCUM comme fédération ne va pas intervenir dans le procès », rapporte LeBlanc en faisant référence à l’ABPPUM qui, pour sa part, a déposé une requête pour se faire entendre lors de l’affaire.

Questionné sur l’effet que cet affidavit pourrait avoir sur les relations avec l’actuelle vice-rectrice Marie-Linda Lord, le président ne craint rien.

« On a toujours maintenu une communication ouverte avec madame Lord et on a voulu s’assurer qu’elle sache que c’est le processus qu’on oppose et non elle » dit LeBlanc. « Si on lit mon affidavit, il n’y a rien qui critique Marie-Linda Lord. Elle était candidate dans le processus, et ce n’est pas elle qui a pris les décisions questionnables, mais bien d’autres personnes. »

L’engagement étudiant : pas de miracle en vue

par Marc-André LaPlante, Rédacteur-en-chef

Il semble que la question de l’engagement des étudiants sur le campus de l’Université de Moncton est présente pour y rester. Depuis belle lurette, tous clament haut et fort que l’Université n’est plus ce qu’elle était dans le temps du mythique Kacho.

D’entrée de jeu, il faut faire attention lorsqu’on joue au jeu des comparaisons. Dans le temps du Kacho, le centre-ville de Moncton n’était pas ce qu’il est aujourd’hui, et n’était certainement pas très accueillant pour la clientèle francophone. L’Université de Moncton était donc le phare de la jeunesse francophone, et de ses revendications.

Il est vrai qu’en 2011, nous sommes bien loin de ces images que l’on peut voir dans L’Acadie, l’Acadie?!?, avec une foule d’étudiants rassemblés à Rémi-Rossignol. Les luttes ont change, les défis des étudiants francophones ne sont pas les mêmes.

Cela n’excuse cependant pas les manques que l’on peut toujours constater sur notre campus. Il semble y avoir un effet de montagnes russes depuis quelques années. La fermeture de l’Osmose demeure le symbole de ce laisser aller et de cette indifférence chez la masse étudiante. L’Université de Moncton devenait alors une des rares universités à ne pas avoir son propre bar. Difficile de descendre plus bas.

Il reste néanmoins que depuis, plusieurs semblent annoncer de belles choses. Au printemps dernier, les rumeurs annoncaient la fin du Café Osmose, les étudiants se sont mobilises, et en grand nombre. L’administration de l’Université de Moncton à entendu haut et fort que les étudiants voulaient garder leur café intact, et c’est ce que nous retrouvons cette année, avec en prime l’ouverture du Tonneau deux soirs par semaine.

La rentrée 2011 semble avoir été couronnée de succès. Que de bons commentaires sur la rentrée. Le spectacle de Louis-José Houde présenté dimanche soir affichait complet depuis un bon moment. On retrouve également un grand nombre d’étudiants aux matchs de soccer des formations masculines et feminines des Aigles Bleus. Il est impressionnant de voir les gens rassemblés dans un esprit festif, et dans notre superbe stade.

Si la population étudiante de l’Université de Moncton a traversé un creux de vague après la fermeture de l’Osmose, il semble que les choses aillent pour le mieux. Il est certain, cependant, que ceux qui attendent un miracle et à un retour des grandes manifestations resteront sur leur appétit. Les étudiants semblent être sur une bonne lancée, reste maintenant à poursuivre dans cette bonne direction.

Organisation d’activités sociales : le processus qui rend fou

par Rémi Frenette

Qui se souvient de la maison qui rend fou du film Les douze travaux d’Astérix ?

« Oh ! Il ne s’agit que d’une simple formalité administrative ! », s’exclame Astérix devant le premier commis. « C’est ça, une formalité administrative », de répondre celui-ci. « Vous devez demander le laisser-passer A-38 ».

Les dix minutes suivantes nous font voir Astérix et Obélix perdre progressivement la raison en essayant d’arriver à bout de cette montagne bureaucratique, formelle et procédurale qu’est la maison qui rend fou.

Les lecteurs du Front seront peut-être étonnés de constater la relation existant entre cet extrait d’un film d’Astérix et le processus administratif régissant l’organisation d’activités sociales à l’Université de Moncton.

Le problème ne date pas d’hier. Le 29 septembre dernier, Le Front publiait un article intitulé Plaisir interdit à l’Université de Moncton ? et dénonçait l’ensemble des procédures qui régissent l’organisation d’activités sur le campus : bannissement des initiations traditionnelles, monopolisation des services alimentaires par Sodexo, obligation pour les conseils et associations étudiantes de se munir d’une politique d’assurance, sans oublier la fin du fameux Pubcrawl de la rentrée, il y a deux ans.

Afin de mieux comprendre l’enjeu dans son ensemble, il faut se référer à la page Internet « Services aux étudiantes et étudiants » du campus de Moncton (http://www.umoncton.ca/umcm-saee/) où l’on énonce et justifie les règlements entourant les activités sociales sur le campus.

Pour les « activités d’intégration » (puisque le terme « initiation » est interdit), on découvre un code de conduite (http://www.umoncton.ca/umcm-saee/node/188) ayant pour but de « faciliter l’intégration à la vie universitaire, de développer une attitude positive envers les études universitaires et un sens d’appartenance à un milieu sain, confortable et propice à l’apprentissage ». Les règlements visent à ne pas ridiculiser, humilier, effrayer et intimider les participants. Aussi, le plan d’activité d’intégration doit être présenté aux concernés avant le début de l’activité ; « aucune activité additionnelle et spontanée ne pouvant être ajoutée en cours de route ».

On apprend ensuite que les personnes dissidentes pourront « être poursuivies devant les comités disciplinaires de l’Université ».

Plus globalement, par rapport aux activités sociales, il est écrit brun foncé sur beige-gris (http://www.umoncton.ca/umcm-saee/node/190) que l’ensemble des procédures vise à « faciliter l’organisation d’activités et d’en augmenter les chances de réussites ». On apprend ensuite que toute activité doit être approuvée, que ce soit pour « une soirée sociale, une soirée d’amateurs, une loterie, une vente de pâtisserie, un lave-auto, etc., et ce, au moins 7 jours avant une activité mineure et 30 jours avant une activité majeure ».

Normalement, un nombre fixe de deux activités mineures et une majeure par association étudiante peuvent être soumises dans un semestre.

Bien entendu, seuls les groupes officiellement reconnus par l’Université ont le droit de faire la demande d’approbation d’activité. Cette requête doit se faire par le biais du « Formulaire de demande pour projet étudiant » (http://www.umoncton.ca/umcm-saee/files/saee/wf/wf/pdf/formddpe.pdf).

Dans la même veine, pour être reconnus par l’Université, chaque regroupement étudiant doit soumettre une demande de reconnaissance officielle http://www.umoncton.ca/umcm-saee/node/191), suite à laquelle une myriade de formalités régissent les critères d’acceptabilité, le processus de renouvellement et de changement du groupe, la présentation d’une charte ou d’une constitution officielle, etc.

Après tout cela, il ne s’agit que du bout de l’iceberg ; un iceberg monumental qui nécessiterait une investigation beaucoup plus approfondie pour tirer la question au clair : ces procédures contribuent-elles réellement à faciliter l’organisation d’événements rassembleurs sur le campus ?

Divers conseils et associations étudiantes ont dû faire face à ce processus bureaucratique tout comme au monopole alimentaire de certaines compagnies affiliées à l’Université.

Selon Richard Petitpas, président du conseil des sciences sociales, c’est quelque chose qui pose facilement problème : « C’est plus un obstacle qu’une aide. L’Université a des ententes et des contraintes qui ont des répercussions sur les étudiants, comme Coke ou Sodexo, par exemple, qui ont des contrats avec l’Université. »

Richard Petitpas explique qu’il a dû récemment signer un formulaire promettant qu’il était responsable du BBQ et qu’il ne le laisserait pas sans surveillance durant l’activité : « Oui, la bombonne est dangereuse. Mais tu sais, on fait plus que seulement manger du Kraft Dinner dans le four micro-onde. Sur certains côtés, dans la façon qu’ils s’adressent à nous, on se sent comme si on ne se fait pas traiter comme des adultes. »

D’autre part, le Front de septembre 2010 mentionnait l’émergence d’une contre-culture récréative, d’un « marché-noir d’activités sociales » visant à redonner le souffle au sentiment collectif du campus.

La meilleure illustration de ce mouvement est certainement l’Association libre des étudiants québécois et amis (ALEQA). Dans le Front du 6 avril 2011, l’ALEQA explique sa philosophie dans une lettre d’opinion intitulée « Cessez de demander des permissions ! » : « Le message que l’on a ardemment tenté de faire passer peut se résumer de façon quelque peu vulgaire comme ceci : GAGNE DE PISSOUS DE DEMANDEUX DE PERMISSIONS ! Arrêtez d’avoir la maudite tendance maladive à attendre que les choses se passent. Si vous avez une bonne idée en tant qu’individu seul, de groupe, de conseil ou de fédération étudiante, ben faites-la !!! »

L’ALEQA a notamment organisé deux buv-o-thons durant l’année dernière. Au deuxième, elle s’était arrangée avec le Café afin que soient servies des bières importées et de la poutine, une première et un franc succès pour le Café. Les étudiants ont dégusté leurs boissons dans une atmosphère des plus sociales en visionnant « La guerre des tuques » et « Dédé à travers les brumes » sur écran-projecteur dans l’Osmose.

Malgré cela et bien d’autres activités, l’ALEQA ne se qualifie pas dans les critères de reconnaissance officielle des associations.

Le Front a donc demandé à Alexandre Ouellet si cela leur avait posé problème : « Dans mon souvenir, aucun. (…) On faisait des activités sans enfreindre aucun règlement, à part chanter au Café et boire de la bière en étant majeurs. (…) Nous aurions pu avoir des ennuis, mais on a manqué de temps pour en profiter. Le presque club nudiste en est un bon exemple. »

Ce « presque-club » avait amassé plus de 80 signatures en une heure et demie, avec 50% d’intérêt dans les deux sexes. Alexandre Ouellet rajoute que « si nous aurions eu des réprimandes, hé bien nous aurions probablement été à Taillon nus pour manifester nos droits d'avoir un club nudiste. Pourquoi se gêner ? »

Au final, plusieurs estiment que la formalité des procédures réglant les activités sur le campus nuit à la cohésion et au sentiment collectif de l’Université, tandis que l’administration rappelle la nécessité des règlements pour assurer un déroulement organisé et sécuritaire de ces événements.

De toute évidence, c’est un dossier conflictuel méritant l’attention des étudiants, des divers conseils et associations ainsi que de l’administration de l’Université. Les positions se rangent d’un côté et de l’autre du débat. Il semble y avoir besoin urgent de trouver un juste milieu pour le bénéfice de tous.

L’Université de Moncton refuse d’accroitre sa conscience environnementale

par Marc-André LeBlanc

Une proposition ayant pour but d’inclure une notion verte à la Politique des achats de biens et de services de l’Université de Moncton a été rejetée lors de la rencontre du Conseil des gouverneurs qui se déroulait à Edmundston samedi dernier.

En juin dernier, la Fédération des étudiants et étudiantes de l’Université de Moncton (FÉÉCUM) proposait au Comité de vérification « l’ajout d’une considération environnementale ». Cette proposition a été rejetée par le Comité de vérification, celui-ci ayant plutôt recommandé au Conseil des gouverneurs de garder la politique d’achat telle quelle.

Le président de la FÉÉCUM, Ghislain LeBlanc, se dit déçu de la décision du Conseil des gouverneurs. « La FÉÉCUM a toujours eu à cœur les enjeux environnementaux, et ce que nous avons proposé était une manière concrète de faire une différence sur le campus ».

Quant à l’Université, celle-ci soutient que les notions environnementales ont déjà leur place dans la politique d’achat, et c’est pourquoi ils n’ont pas vu bon d’apporter des modifications à celle-ci.

« Le libellé, comme il existe en ce moment dans la politique, n’exclut pas la considération environnementale dans l’achat de biens et services pour l’Université », explique Thérèse Thériault, directrice des communications à l’Université.

Ghislain LeBlanc trouve que les arguments du Conseil sont faibles : « Présentement, le règlement dit que les requérants sont encouragés et non obligés de soumettre des initiatives vertes et ceux-ci ne seront considérés que s’ils n’augmentent pas les prix », affirme le président de la FÉÉCUM.

L’Université, par la voix de Thérèse Thériault, rétorque que sa politique a été créée « en consultation avec d’autres universités de l’Atlantique, pour voir comment on faisait les choses et c’est basé là dessus qu’on a décidé de laisser la politique comme telle pour l’instant. »

Le Conseil a également profité de la rencontre de samedi pour approuver les états financiers vérifiés de l’institution.

En outre, les membres se sont retirés en comité plénier sans la présence de Ghislain LeBlanc ou de Michel Cardin (président de l’Association des bibliothécaires, professeures et professeurs de l’Université de Moncton) pour discuter de la poursuite qui vient d’être entamée face à l’établissement par Serge Rousselle et Yvon Dandurand.

Thérèse Thériault parle de ce comité plénier ainsi : « Le président a expliqué la nature de la requête et a également offert la chance aux membres du Conseil de poser des questions au sujet de ce qu’on peut s’attendre et comment cette requête va se dérouler. »

Vente de livres usagés

par Jessica Savoie

Avez-vous déjà entendu un autre étudiant dire qu’il adorait dépenser plusieurs tranches de 100 dollars en livres qu’il n’utilisera peut-être que pour un seul semestre ? Même les premières années ont vu des gens s’affoler devant les coûts exorbitants des manuels de cours.

Si on prend l’exemple d’un étudiant en sciences infirmières qui doit acheter non seulement ses livres, mais aussi ses habits et outils de travail, les factures montent vite et peuvent atteindre un total d’environ 1 000 $. Le plus affolant dans cette situation, c’est que même si les frais universitaires sont en hausse et que les manuels sont hors de prix, les prêts étudiants diminuent.

Voilà pourquoi la FÉÉCUM, avec l’aide de sa vice-présidente interne, Tiffany Raymond, a organisé cette année la vente de livres usagés, qui donne non seulement un coup de pouce énorme aux élèves, mais qui génère aussi un profit de 15 % dans des œuvres environnementales.

Lors de l’entrevue, Tiffany a bien souligné l’importance du programme : « C’est un service essentiel pour les étudiants et c’est une activité qui n’est pas près de s’arrêter ».

Réunissant les efforts de plus de 10 bénévoles par jour, l’équipe a contribué à l’aide financière de centaines d’étudiants provenant des différents baccalauréats offerts à l’Université de Moncton. Le plus intéressant dans cette activité, c’est que les étudiants peuvent vendre pratiquement tous les livres qu’ils retrouvent chez eux ! S’ils ont des romans, des autobiographies ou même des magazines qu’ils n’utilisent plus, ils sont en droit d’aller les apporter à la vente de livre afin de les mettre sur le marché.

Comment ça fonctionne ? C’est très simple. Vous n’avez qu’à apporter, au kiosque qui sera désigné, les livres que vous voulez vendre. Le seul rôle que vous avez à jouer, c’est d’inscrire à l’intérieur de votre livre le montant pour lequel vous le vendez, ainsi que votre NI, et l’équipe se chargera de la vente. Si vos livres sont vendus, vous pourrez aller chercher votre argent à la FÉÉCUM, et s’ils ne le sont pas, vous n’aurez qu’à aller les récupérer dans les jours suivant l’activité.

Même si la semaine s’est déroulée pratiquement de la même façon que les années précédentes, nous devons souligner certains changements. Premièrement, le fait que ce ne soit pas Symbiose mais bien la FÉÉCUM qui s’en est occupé cette année. La raison est simple : le comité n’était pas encore mis sur pied en ce début d’année scolaire.

Deuxièmement, ils ont utilisé un système informatisé pour la première fois, ce qui aide grandement le travail des organisateurs de l’activité : « Nous utilisons pour la première fois un système informatisé, ce qui nous aide grandement dans notre travail comparativement aux autres années. En plus, nous contribuons à sauver du papier et exécutons un autre geste vert ! » a souligné Michel Albert, agent de communications à la FÉÉCUM.

Même si cette activité demande énormément de temps et d’organisation, l’équipe est fière de leur résultat. Les fonds qui auront été récoltés seront déposés dans un comité environnemental.

On peut dire que même si c’est la faculté d’administration qui gagne le prix du meilleur vendeur, cette activité est profitable pour tous les jeunes faisant partie de la communauté étudiante de notre belle U de M.

L’autre nouvelle recrue — Le nouveau vice-recteur à l’administration et aux ressources humaines s’entretient avec Le Front

par Marc-André LeBlanc

Avec la controverse entourant le poste du vice-rectorat aux affaires étudiantes, très peu de gens semblent avoir remarqué que Marie-Linda Lord n’était pas la seule nouvelle venue au 2e étage de Taillon.

Originaire de Val-Comeau, Richard Saillant a remplacé Nassir El-Jabi au poste de vice-recteur à l’administration et aux ressources humaines le 1er juillet dernier, une entrée en fonction qui selon lui s’est bien déroulée : « J’étais déjà au courant de l’ampleur des tâches qui m’attendaient et j’ai passé l’été à me familiariser avec l’ensemble des dossiers, » soutient Saillant. « Mon prédécesseur s’est mis à ma disposition pour m’offrir tout le briefing nécessaire et la transition a été assez douce. J’ai quand même été surpris par la diversité et l’ampleur des dossiers. »

Diplômé avec une double majeure en science politique et en économie de l’Université de Moncton, Saillant a œuvré pour la quasi-totalité de sa carrière au sein de la fonction publique fédérale. Lors de son passage, il a notamment travaillé au sein du conseil privé, assuré le poste directeur de la politique ferroviaire au pays et a terminé comme directeur général de l’examen des investissements, où il a notamment examiné le dossier de BHP et de Potash Corp, et abordé dans ses dernières semaines la fusion entre les bourses de Toronto et de Londres.

Après plus de 20 ans dans la fonction publique, Saillant a opté pour rouler sa bosse ailleurs : « Il y avait certainement la volonté du retour en Acadie mais, surtout, une occasion de contribuer à bâtir ce que je considère comme l'institution phare la plus importante en Acadie. »

Même si son entrée en fonction n’a pas fait la une, ce ne sont pas les dossiers d’actualité qui manquent à son bureau. Parmi ceux-ci, Saillant avoue qu’on l’avait averti que le dossier des services alimentaires serait l’un des premiers qu’il devrait adresser.

Saillant n’hésite pas à caractériser ceux-ci de service dont « la qualité pourrait être rehaussée ». C’est pourquoi il veut saisir la situation.

« C’est d’abord et avant tout un exercice de concertation avec la communauté universitaire pour s’assurer d’un service de qualité, qui va être soutenable et qui assure un bon service à la clientèle, » soutient Saillant. « C’est une occasion significative d'améliorer le climat et la qualité des services à l’université. Ce n’est pas seulement un défi, mais bien une occasion. »

Saillant parle des services alimentaires comme partie prenante de la qualité de vie universitaire, mais un service qui offre tout de même ses défis. Malgré deux études effectuées dans le passé, le projet en est toujours à une étape de consultation et de concertation de manière à répondre aux besoins et aux défis du campus, aux dires de Saillant.

Parmi les autres dossiers, Saillant est présentement en train de se pencher sur le financement de l’institution en marge des discussions avec le gouvernement Alward pour établir les budgets pour les quatre prochaines années. Alors que c’est le recteur qui va représenter l’institution auprès du ministère, Saillant travaille en collaboration avec ses collègues des autres institutions universitaires de la province pour établir une position commune.

Le nouveau vice-recteur à l’administration et aux ressources humaines se dit donc prêt à attaquer les dossiers et les défis devant lui :« J’ai quitté le campus il y a presque 20 ans et, quand j’arrive ici, je suis fier de voir ce qui a été accompli et j’espère pouvoir mettre l’épaule à la roue pour continuer de bâtir l’institution. »