Par Marie-pier Cyr
Mardi dernier, le nouveau budget provincial a été révélé au grand public.Quelques vieilles promesses ont été tenues, telle la taxe sur les riches ainsi qu’une injection de plusieurs millions dans l’infrastructure des routes (ce qui, apparemment, crée de l’emploi. On verra bien), et quelques mauvaises surprises ont été annoncées; des coupures dans les postes d’éducation, mais surtout, ce fameux gel sur les fonds donnés aux universités par la province. Qu’est-ce que tout cela veut dire? Ça veut dire que ça va barder, samedi prochain, lors de la réunion annuelle du Conseil des gouverneurs
de l’Université de Moncton.
Chaque année, le Conseil des gouverneurs de l’Université de Moncton se réunit à Taillon afin de faire l’état de la situation de l’université et de proposer un nouveau budget pour la prochaine saison d’automne. Et puis cette année, il y a le gel, ce qui signifie qu’un montant significatif de fonds provenant de la province ne fera pas partie du budget. Cela nous indique, comme d’habitude, qu’il y a des coupures à faire, de l’argent à aller chercher, et des étudiants à vexer. Comme les frais de scolarité chez les étudiants d’origine néobrunswickoise ne peuvent augmenter en raison du gel, il faut aller chercher cet argent quelque part. Mais où? Il y a toujours les frais de stationnement à augmenter, parce que 150$ pour un stationnement pratiquement toujours mal-déblayé en hiver, ce n’est pas assez. Par contre, ce que plusieurs craignent, c’est l’augmentation des frais de scolarité pour les étudiants internationaux, ce qui constituerait une deuxième hausse en deux ans. On s’en rappelle, l’an dernier, les frais de scolarité des étudiants internationaux ont subi une hausse de près de 1000$
suite à l’annonce du budget (999$ pour être plus précis. Il faut quand même donner un rabais de 1$, pour le moral), ce qui a causé beaucoup de mécontentement ainsi qu’une brève manifestation. On ne parle pas d’un soulèvement du calibre de Québec, mais c’était tout de même un solide effort pour des étudiants qui n’ont guère l’habitude de contester quoi que ce soit.
Il y a-t-il d’autres alternatives? Est-il possible de se serrer la ceinture du côté administratif, plutôt que de trouver d’autre façon toutes aussi créative l’une que l’autre de puiser l’argent nécessaire de la poche des étudiants? Il est fort probable que oui, bien que cela puisse ruiner les rêves de retraite en Floride pour certains. Chez les étudiants canadiens, il est possible de se demander : en quoi tout cela me concerne? Mes frais de scolarité n’augmentent pas, autant s’en réjouir et s’en contenter pour l’instant. Ça pourrait être pire.
Le problème, c’est le principe de la chose. Le problème, c’est le fait que ce sont bien trop souvent les étudiants qui en payent le prix, alors que nos chers administrateurs de Taillon restent confortables dans leur tour inaccessible en rêvant aux plages de Tampa Bay. Combien fautil d’employés à l’administration pour diriger une université? Est-ce que ce nombre devrait surpasser le nombre de professeurs? Si 40% des employés de l’université contribuent au savoir et à l’apprentissage des étudiants, alors que 60% des employés occupent des fonctions administratives, est-ce véritablement pour le bienêtre de ses étudiants? Il y a fort à parier que non.
Il est temps de reprendre contrôle de notre université, et rappeler à tous que sans nous, étudiants et étudiantes d’ici et d’ailleurs, l’université de Moncton cesse d’exister. On n’a peut-être pas de carrés rouges, mais nous aussi, on a une voix.
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