jeudi 9 août 2012

Gabriel Nadeau-Dubois : la personne

par Mathieu Plourde Turcotte

Généreux de son temps pour les médias sans véritablement aimer le culte (négatif ou positif) de la personnalité que certains peuvent lui accorder, Gabriel Nadeau Dubois est devenu dans les derniers mois un intervenant autant adulé que détesté dans ce Québec qui s’entredéchire verbalement, d’abord, sur la question des frais de scolarité, ensuite, sur une panoplie d’autres questions. Bref, en termes d’ébullition des idées, le printemps 2012 aura été une période faste au Québec et une partie de cette ébullition lui est certes attribuable. Comme si ça allait de soi, il n’a pas été très difficile de le convaincre de faire l’entrevue. Voici ce qui en a été.

Nadeau Dubois est passionné de politique bien évidement, aussi de poésie, surtout de Miron, admettant bien candidement ne pas connaître la poésie acadienne, demande à ce qu’on le tutoie dans l’intimité de l’entrevue journalistique, mais aussi aux gens de la foule voulant lui poser des questions suite à sa conférence, ce qui amena une gêne pour le tutoiement chez certains, mais surtout chez certaines – allez savoir pourquoi – qui, dû à un trop grand respect criant et palpable pour l’invité, ajoutait des bégaiements à leur question. Nadeau-Dubois, cette journée-là, c’était aussi un regard un peu fuyant, un costard noir, une chemise blanche décontractée qui contrastait malgré tout avec l’allure encore plus décontractée de son équipe et de la foule en général; profitant, elle, des parcelles d’ombrages qui leur évitaient de cuire sous le soleil plombant de cette magnifique journée de festival.

Durant l’entrevue précédant sa conférence, Nadeau-Dubois, cache mal une légère nervosité en laissant ses mains bougées avec intermittence dans toutes les directions, dit être content de l’accueil chaleureux reçu jusque-là des régions, garde définitivement le focus sur sa conférence et, probablement dû au fait qu’il répétait ses paroles pour une énième fois, arrive à converser avec cohérence sans même paraître concentré sur ce qu’il dit. Lors de la conférence, la preuve de ce constat se matérialisa en habilité assez particulière de pouvoir tenir un discours fluide tout en récupérant des feuilles qui ne cessaient de vouloir s’envoler. Bref, dans ce décor champêtre, ça sent les vacances… sauf pour lui. Jusqu’au moment où, après avoir répondu aux questions de la foule, Raoul Duguay vint lui lire un poème devant cette foule littéralement captive. Là les vacances étaient commencées… même pour lui.

NB : Au moment de la publication, le journaliste ne savait pas que M. Nadeau-Dubois allait démissioner.

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