mercredi 28 mars 2012

Université of Moncton?

par Marc-André LeBlanc

« Il y a certainement chez certains gouverneurs une incompréhension de ce qu’est la mission l’Université et son rôle particulier en milieu minoritaire, et ça c’est inquiétant. » Voilà ce qu’affirmait la semaine dernière Michel Doucet en entrevue au Front au sujet du fait que des discussions ont eu lieu lors d’une rencontre du Conseil des gouverneurs dans le but d’avoir plus de programmes bilingues à l’Université de Moncton et ainsi contrer le déclin démographique.

Ces propos du professeur à la faculté de droit et directeur de l'Observatoire international des droits linguistiques font écho à une lettre envoyée aux médias par ce dernier et son collègue le professeur Serge Rousselle la semaine dernière.

Ceux-ci dénoncent le fait que selon le procès-verbal de la rencontre du Conseil des gouverneurs du 17 septembre 2011 il est inscrit qu’« un gouverneur demande si l’Université de Moncton considère le développement de programmes bilingues pour assurer sa pérennité ». Par la suite, l’Université d’Ottawa et l’Université McGill sont citées comme exemple d’institution qui offre des alternatives du genre.

Par contre, la Charte de l’Université et la Charte des droits et libertés canadienne ne permettent pas à Moncton de changer sa vocation linguistique. « Ce qui nous avait frappés, c’est que personne au Conseil des gouverneurs n’avait préciser que c’est quelque chose qu’on ne pouvait pas faire, en tant que gouverneur, en tant qu’université, en tant qu’institution, » continue Michel Doucet.

Pour ce qui en est de l’Université, l’administration explique que le procès-verbal de la rencontre est tout simplement un résumé incomplet des propos tenus lors de la rencontre.

« Ce qui n’apparait pas au procès verbal, c’est qu’il y a eu une intervention assez catégorique de la part du recteur qui a rappelé la mission et le mandat de l’Université », affirme la vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales, Marie-Linda Lord, au sujet des discussions lors de la rencontre du Conseil des gouverneurs. Celle-ci renchérit également en affirmant que le président du Conseil, André Richard, aurait abordé le point dans le même sens.

Par contre, aucune mention de ces commentaires n’est faite dans le procès-verbal qui a été adopté par le Conseil à sa dernière rencontre. « On aurait eu l’occasion de corriger cette erreur-là à la dernière rencontre du conseil des gouverneurs », explique Michel Doucet en précisant que les procès-verbaux sont les archives de la gouvernance de l’Université. « Les gens qui vont regarder les documents dans 10, 15 ans d’ici, ce qu’ils vont voir, c’est ce qui est écrit, et non ce qui a été dit lors de la réunion. Pour moi, c’est important qu’on ne sème pas la confusion et qu’on soit clairs en ce qui a trait à la mission de l’Université. »

Selon Marie-Linda Lord, l’enjeu sera soulevé pendant la prochaine rencontre du conseil des gouverneurs et des correctifs pourraient toujours être apportés au procès-verbal de la réunion de septembre.

À la suite de cette discussion controversée en septembre, le Conseil des gouverneurs a voté pour former un comité qui « jette un regard sur des pistes de solution que l’Université de Moncton pourrait envisager pour faire face au déclin démographique. » Malgré ce qui aurait pu être compris des propos de Thérèse Thériault, la directrice des communications de l’Université, au Téléjournal Acadie du 22 mars, le comité n'étudiera pas la question d’avoir des programmes en anglais ou encore bilingues. « Ce n’est pas sur la table en ce moment, ça je peux vous le dire. Absolument pas », affirme Marie-Linda Lord.

Celle-ci laisse par contre entendre que le comité pourrait notamment proposer de se tourner vers l’immersion pour augmenter le nombre d’étudiants. En ce moment, l’Université accueille seulement des étudiants qui ont déjà une formation en immersion et donc n’offre pas de programmes pour des étudiants qui voudraient commencer leur immersion au niveau universitaire comme le font d’autres instituions universitaires francophones au pays. Au dire de la vice-rectrice, l’ouverture vers « le segment de marché de l'immersion » devrait être une des approches présentées dans le rapport du comité, ce au côté de stratégies sur le recrutement en province, à travers la francophonie canadienne et à l’international.

La prochaine rencontre du Conseil des gouverneurs est prévue pour le 14 avril. C’est pendant cette même rencontre que le Conseil devrait nommer le remplaçant d’Yvon Fontaine au poste de recteur.

Éditorial : Une institution francophone qui doit le rester

par Marc André LaPlante, rédacteur en chef

Selon le procès-verbal d’une réunion du conseil des gouverneurs de l’Université de Moncton, un gouverneur aurait soulevé l’idée d’instaurer des programmes bilingues dans le but de rehausser le recrutement étudiant. Le recteur de l’établissement, Yvon Fontaine, s’est empressé de démentir le tout lorsque Michel Doucet et Serge Rousselle ont soulevé la question

L’idée d’avoir une Université de Moncton qui serait totalement bilingue est absolument ridicule. Il semble que tout les gens qui sont impliqués dans le dossier sont d’accord là-dessus. Yvon Fontaine le sait, tout comme Michel Doucet et Serge Rousselle. Il est complètement incompréhensible qu’un gouverneur le propose, et il est encore plus inquiétant de constater que personne ne soit objecté à cette idée

Ce qui est le plus rassurant, c’est que bien trop de gens s’opposent à l’idée d’une université bilingue pour que cette idée soit considérée sérieusement. Il est cependant très inquiétant de voir la façon dont se comporte le recteur dans les médias.

Pourquoi n’aurait-il pas pu simplement dire que l’idée a été avancée, mais qu’elle n’a pas été considérée car elle est mauvaise. Ce n’est franchement pas compliqué, et ça aurait épargné beaucoup de commentaires inutiles dans les médias.

Il est clair que Fontaine en veut personnellement à Serge Rousselle pour toute l’affaire entourant le vice-rectorat, et que ses attaques envers lui et Michel Doucet proviennent de ce conflit. Faisons preuve d’un peu de sérieux, et réglons ces petits conflits qui ne mènent à absolument rien.

On doit cependant abonder dans le même sens que Michel Doucet et Serge Rousselle. Il est extrêmement inquiétant de voir qu’un gouverneur de l’Université de Moncton puisse avoir une telle réflexion. Une personne nommée au conseil des gouverneurs doit absolument avoir une meilleure connaissance de l’histoire, et du rôle de l’Université de Moncton pour proposer une telle absurdité.

L’Université de Moncton, en tant qu’institution francophone et acadienne, a un rôle primordial à jouer pour toute l’Acadie. On sait que lorsque l’on ouvre la porte au bilinguisme dans des institutions, c’est souvent la langue de la majorité qui fini par prendre toute la place. Dans le contexte de la Ville de Moncton, il est évident que le rôle de l’Université de Moncton en tant qu’institution francophone disparaitrait.

Il est important de ne pas s’aventurer dans cette direction. N’ouvrons pas la porte à cette question. L’Université de Moncton est, et doit rester, une institution unilingue francophone.-

La nouvelle présidente bel et bien éveillée

par Mathieu Plourde Turcotte

Élue présidente de la Fédération des étudiants et étudiantes du centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM) le 28 février dernier, Joëlle Martin reçoit des responsabilités pour lesquelles elle s’exerce indirectement depuis un bon moment. Le Front a donc décidé de brosser le portrait de cette forte personnalité qui aura, ne serait-ce qu’indirectement, un léger impact dans vos vies étudiantes de l’année qui vient. Un adage dit que si les gens ne s’intéressent pas à la politique, la politique, elle, s’intéressera aux gens. Et donc, c’est le même phénomène pour la relation qui se crée entre quiconque préside la FÉÉCUM et les étudiants de l’université. Toutefois, sans appui concret des étudiants, dans le silence manifeste, il est impossible de revendiquer de manière crédible. C’est pourquoi le 27 mars, date du dépôt du budget provincial, une vidéo promotionnelle produite pour le compte de la FÉÉCUM, profitant de l’événement, incitait les gens à porter un gilet avec l’inscription « Réveille » pour dénoncer le fait que les frais de scolarité sont trop élevés au Nouveau-Brunswick. Hé oui!... À la fin du vidéo, c’est bien elle qu’il est possible d’entendre rire suite au cri d’un « réveille! », d’abord tonitruant, se transformant ensuite en rire accompagné de son éclat de rire, placée derrière la caméra, et donc sans qu’il soit possible de voir son visage1. Il est donc plausible de parler d’un début de mandat sous le signe de la revendication.

Joëlle Martin révèle avoir toujours été curieuse de nature et que c’est de cette caractéristique personnelle, s’accentuant plus elle s’enfonçait dans les responsabilités, que découle son implication. Elle a d’abord fait partie du comité de son programme – baccalauréat en information-communication – pour ensuite devenir vice-présidente externe de la faculté des arts, poste qui lui permit de siéger sur le CA de la FÉÉCUM et d’apprendre beaucoup sur l’organisation, les structures et les politiques étudiantes. Le fait de ne pas avoir eu la langue dans sa poche lors des CA a ainsi attiré l’attention d’autres étudiants très impliqués qui lui ont suggéré de se présenter au poste de Vice-présidente externe de la FÉÉCUM. Ce poste occupé dans la dernière année aura été une autre étape dans son ascension vers la présidence. Étape qui aura aussi commencé une aire de distanciation de la FÉÉCUM avec l’AÉNB.

Pas totalement déçue de ne jamais avoir eu d’opposition lors de ces élections, puisqu’elle n’est pas une adepte du déchirement créé par la compétition – compétition qu’elle préfère se créer pour elle-même –, Joëlle Martin trouve toutefois triste le manque d’opposition en raison du manque d’échange d’idées que cela a pu causer. Elle affirme avec sagesse ne pas avoir de véritable ambition à long terme visant des postes de plus ample envergure; elle tient plutôt à se concentrer sur les préoccupations actuelles.

Présentement à la fin de sa première année à la maitrise en administration publique, formation qu’elle décrit elle-même comme un diplôme pour devenir fonctionnaire, Joëlle Martin n’a rien d’une fonctionnaire typique, elle qui se passionne pour la photographie dans ses temps libres – matière qui deviendrait, dit-elle, sa profession à vie si ce n’était de la volonté de ne pas avoir de soucis financiers dans l’avenir. Sans doute déjà une bonne raison de rester éveillé… N’est-ce pas?

Les professeurs et l’université : des fous du volant de la négociation qui s’en sortent sans contraventions… (ou sans mauvaise entente, c’est selon)

par Mathieu Plourde Turcotte

Jusqu’à tout récemment, ces négociations n’allaient nulle part. Les professeurs rencontrés, avec en tête de liste le président de l’Association des bibliothécaires, professeures et professeurs de l'Université de Moncton (ABPPUM) Michel Cardin, disent qu’à la même date l’an passé, avant qu’un vote n’émette la possibilité de pouvoir… peut-être… voter une grève en cas de besoin, ainsi qu’avant le 2 novembre dernier, date où le gouvernement a nommé une conciliatrice au sein des négociations, l’université ne semblait pas trop se soucier des négociations.

Pourtant, à la sortie de l’assemblée générale spéciale du vendredi 23 mars, la réaction des professeurs interrogés sur leur appréciation de l’entente de principe se situait de content sans plus (peut-être un peu gêné) à totalement enchanté – ces derniers étaient majoritaires au sein de la vingtaine de commentaires recueillis. Un murmure soufflait dans l’amphithéâtre du pavillon Jacqueline Bouchard, félicitant l’université, et au passage « l’excellente conciliatrice » d’avoir mis à ce point la main à la pâte, sur cette si courte période de coordination de la convention collective, pour en arriver à ce résultat satisfaisant.

Certains professeurs n’hésitaient pas à dire que, compte tenu de la situation financière de la province, les petits gains de la convention étaient forts appréciables. Preuve encore plus officielle de l’appréciation des professeurs pour l’entente de principe conclue le lundi 19 mars : leur appui à 95,5% de l’entente (111 votes pour, 5 votes contre) ainsi qu’un renouvèlement du mandat d’une durée d’un an de chacun des membres du personnel du bureau de la direction du syndicat. Le syndicat représente l’ensemble du campus qui compte un nombre d’enseignants difficiles à fixer, compte tenu de la quantité de professeurs à temps partiel, mais qui se situe dans les alentours de 500 professeurs, dont 300 enseignants à temps plein.

Le gouvernement peut-être responsable sans le savoir de la vitesse sur les routes… de la négociation.
La venue du budget a peut-être précipité une entente. Les deux parties – pas seulement les enseignants – avaient intérêt à s’entendre avant le budget qui a été déposé le mardi 27 mars, suppose Paul Deguire, professeur de mathématiques à l’université. Après ce vote du 23 mars, monsieur Deguire émettait cette hypothèse: « Tout le monde sait que ce sera un budget parsemé de coupures, alors l’université n’avait pas avantage à se voir forcée, de par la prise en compte des paramètres du budget, d’affronter certaines revendications des professeurs et d’augmenter les chances de se les mettre à dos. » Visiblement content de l’entente, tout en se gardant une petite gène, au cas où il y aurait un revirement de situation, Paul Deguire commentait: « Même si nous ne l’espérons surtout pas, et eux non plus probablement, l’université peut encore revenir sur sa décision. C’est pour ça qu’il y a un souhait de voir le Conseil des gouverneurs se réunir le plus tôt possible afin qu’il réagisse au vote des professeurs. » Un communiqué de l’université avance: « L’administration de l’Université devrait pouvoir soumettre l’entente à l’approbation du Conseil des gouverneurs lors de sa prochaine réunion en avril. »

Pour montrer un peu l’intérêt d’éviter les conflits, Michel Cardin explique que le rapport de force a changé radicalement depuis la grève des professeurs de 2000, alors qu’à la grande surprise des dirigeants de l’université, les professeurs s’étaient tenus solidement ensemble. Avant cela, rajoute-t-il, les revendications n’étaient pas prises au sérieux et, de ce fait, les professeurs étaient grandement en retard sur les conditions de travail de la moyenne des universités canadiennes. C’est un peu regrettable que par la suite se soit installée une méfiance… une attitude défensive dans l’accueil des réclamations, comme si les réclamations étaient des attaques. Par contre, la confiance entre les deux parties revient tranquillement pas vite, admet Michel Cardin.

À noter, l’aide de l’association canadienne des professeures et professeurs d’université (ACPPU) qui, de son bureau à Ottawa, semble-t-il, aide grandement le syndicat à se faire valoir dans les négociations. « Avant l’association avec l’ACPPU, nous étions un peu isolés. Maintenant, nous avons un fond de grève commun pour toutes les universités membres de l’ACPPU. Donc si une université tombe en grève, tout le monde envoie sa contribution. Nous avons aussi, en plus de conseillers qui restent en contact avec nous pour la période de négociation, une forme de réseau qui permet de communiquer entre professeurs, sans que quiconque d’autre puisse en quelque sorte s’ingérer dans les discussions. »

La convention collective
Ces améliorations ont été divisées en quinze points résumant, par exemple, une amélioration de la transparence et de la collégialité des décisions de l’université vis-à-vis les employés, des changements dans la charge de travail, des améliorations dans l’administration des congés parentaux et bien plus. Les points qui ont requis des discussions un peu plus poussées sont : les changements dans la charge de travail et les salaires pour les préoccupations enseignantes, ainsi que l’amélioration de la transparence des décisions de l’université vis-à-vis les employés – bref, un peu plus de consultation –qui aurait causé des réticences de la part de l’université.

Il s’agit donc ici d’une entente bonne pour trois ans gradés en 81 étapes : 81 différents types de contrat de travail offrant des salaires modelés selon l’expérience, les responsabilités, le fait d’avoir un doctorat ou pas, le nombre d’heures de cours données, etc. Paul Deguire commente: « Les salaires passent de minime en début de carrière – compte tenu du doctorat – à un très bon salaire en fin de carrière. Et là, évidemment, tout est relatif. »

Au bout du compte, rien d’extraordinaire, surtout des bonifications de conditions de travail générales. C’est très satisfaisant comme ça, commente Michel Cardin.

Entrevue avec Ghislain LeBlanc: retour sur ses deux mandats consécutifs à la présidence de la FÉÉCUM

par Rémi Frenette

Le premier avril 2012 constitue non seulement la date d’entrée en fonction du nouvel exécutif de la Fédération des étudiantes et étudiants du centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM), c’est également le terme officiel du deuxième mandat de Ghislain LeBlanc à la présidence de la Fédération. Le Front s’est donc entretenu avec LeBlanc dans le but de recueillir l’essence de son expérience et de ses souvenirs en tant que président.

Le Front : Quel a été ton plus grand défi à travers tes deux ans à la présidence ?

Ghislain LeBlanc : Je pense que le plus grand défi, c’est qu’on cherche à apporter des modifications, que ce soit au niveau de l’Université ou que ce soit à partir des programmes de financement du gouvernement, on cherche à faire des changements au niveau de l’éducation postsecondaire au Nouveau-Brunswick. Puis on s’aperçoit que pour effectuer un changement, ça ne prend pas juste un ou deux mois, ça prend des années. C’est un grand défi car ça prend du temps. C’est aussi une frustration parce qu’évidemment, j’ai fait un mandat de deux ans et c’est sûr qu’on a fait avancer les causes, mais parfois les changements peuvent tarder à arriver.

LF : Quel fut ton moment le plus mémorable ?

GL : Il y a une série de choses que je pourrais dire. Mais une des choses qui se place certainement dans le top 5, c’est le mariage étudiant qui avait été organisé par la FÉÉCUM cette année. Faire le prêtre, premièrement … [rires] Mais autre le fait que c’était amusant, voir tant d’étudiants participer à un événement de sensibilisation, puis le fait qu’on a eu une couverture nationale suite à l’événement, c’était probablement un des meilleurs moments de mes deux mandats.

LF : Quel a été le moment le plus pénible ?

GL : Quand Éric Larocque [directeur-général de la FÉÉCUM] a démissionné. J’étais à mon premier mandat, je commençais à la présidence, c’était ma première année à la FÉÉCUM puis j’ai perdu mon agent de projet, mon directeur général et j’ai eu la démission d’un v.-p. Éric Larocque étant le dernier à quitter, ça a vraiment rendu cela le moment le plus pénible.

LF : À travers ces derniers deux ans, selon toi, quel a été le plus grand succès de la FÉÉCUM ?

GL : Au niveau de l’interne, je pense qu’on a vraiment augmenté la coordination entre les associations étudiantes. Maintenant, on voit vraiment une meilleure coordination et une meilleure communication, puis ça se transmet dans une meilleure participation aux activités étudiantes. Par rapport à l’externe, au début de mon premier mandat, on a eu un nouveau gouvernement [provincial]. Et je peux fièrement dire que la FÉÉCUM est définitivement une des associations étudiantes les plus respectées et les plus crédibles dans la province.

LF : Pourrais-tu cerner ce qui a été le plus grand échec de la FÉÉCUM ?

GL : Il n’y a pas eu d’échecs. [rires] Un des plus grands échecs au niveau de la FÉÉCUM dans les derniers deux ans… Bien qu’on ait pu améliorer la coordination entre les activités organisées par les différentes associations sur le campus, les activités organisées par la FÉÉCUM, ou plutôt le volet «activités sociales» de la FÉÉCUM, a été problématique pendant les deux ans. Ça se reflète avec les changements constitutionnels [l’élimination du poste v.-p. social dès l’année 2013-2014] à la fin de mon deuxième mandat.

LF : Résume en une phrase ton épopée présidentielle.

GL : Ça a été de loin la meilleure expérience que j’aurais pu souhaiter pendant mon séjour à l’Université de Moncton parce que ça m’a permis de rencontrer de nombreux étudiants puis de voir que bien qu’on soit une petite université dans une petite province, on a parmi les plus grands étudiants au Canada.

LF : Maintenant, résume ton expérience en un mot.

GL : [Après de longues secondes de réflexion] Mouvementée.

Le Gala para-académique : une soirée de reconnaissance après une année d’engagement

par Rémi Frenette

Ce jeudi 29 mars à 19h au Café Osmose aura lieu l’édition 2012 du Gala para-académique du campus de Moncton. Ce Gala reconnaît et récompense des étudiant.e.s qui se sont particulièrement démarqué tout au long de l’année par leur engagement dans la vie étudiante, soit dans des activités, des associations, des groupes ou des projets.

« Il y a des étudiants qui s’impliquent à toutes les semaines depuis le début du semestre, puis il y a juste une journée où on prend le temps de les remercier et de souligner le travail exceptionnel qu’ils font », affirme Justin Guitard, animateur du Gala et v.-p. académique de la Fédération des étudiantes et étudiants du centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM).

En effet, des étudiants des quatre coins du campus contribuent activement au rayonnement de l’expérience universitaire par leur implication au niveau para-académique. Ce travail, souvent bénévole, parfois au détriment du sommeil et des résultats académiques, peut passer inaperçu pour une bonne part de la communauté universitaire. Le Gala constitue finalement l’occasion de reconnaître ces personnes « qui font en sorte qu’on a une université beaucoup plus vivante et beaucoup plus forte », de dire Guitard.

On dénombre au total treize catégories dont onze sont réservées aux étudiant.e.s: recrue de l’année, politicien.ne de l’année, avancement de la cause étudiante (remis à un.e non-étudiant.e), artiste de l’année, professeur.e de l’année, délégation étudiante de l’année, ambassadeur.drice de l’année, événement de l’année, initiative de l’année, étudiant.e international.e de l’année, impliqué.e MAUI de l’année, prix S.A.R. et impliqué.e de l’année. Les gagnants recevront une plaque de la part de la FÉÉCUM.

Ce sera aussi le temps de dévoiler les gagnants de la coupe FÉÉCUM et du concours d’initiative environnementale orchestré par Symbiose. De plus, la soirée comportera un goûter, du divertissement sous forme de spectacles ainsi que des remises de bourses et de certificats de mérites par les Services aux étudiantes et étudiants (SAÉÉ).

Chaque catégorie retient trois nominations officielles jusqu’au couronnement des grands vainqueurs. Les personnes retenues sont affichées sur le blog d’Info-FÉÉCUM (http://feecum.blogspot.ca/) depuis le 21 mars dernier avec une brève description de leurs accomplissements et de la nature des prix pour lesquels ils sont nommés.

La controverse « para-popularité »
Malgré tous les commentaires positifs qu’on pourrait attribuer au Gala para-académique, le processus de nomination et de sélection des gagnants demeure un sujet de controverse, sinon de mécontentement, pour certaines personnes.

Dans un éditorial du Front daté du 23 mars 2011 intitulé « Le gala para-popularité », on affirme que « les prix du Gala para-académique ne valent plus grand-chose », que ce sont « les étudiants les plus populaires, qui ont reçu le plus de votes, qui sont mis en nomination » et que le comité de sélection « ne va pas creuser plus loin. »

D’emblée, il faut dire que ce sont bien les étudiants qui soumettent les candidatures. Ainsi, une personne pourrait très bien encourager une trentaine de ses amis à appuyer sa nomination, tandis qu’une autre n’en ferait pas autant, ce qui vaudrait à cette dernière une visibilité moindre auprès du comité de sélection.

Le processus ne s’arrête toutefois pas là. Contrairement à ce qu’affirme l’éditorialiste du 23 mars 2011, le comité de sélection, qui inclut des membres du C.A. de la FÉÉCUM et des SAÉÉ, doit étudier et débattre les nominations. Il semble ainsi que la popularité puisse être bénéfique pour le sondage public, mais pas pour les étapes subséquentes du processus. C’est ce qu’explique Justin Guitard lorsque confronté à cette question épineuse :

« C’est sûr que c’est un processus sérieux et il y a un comité qui est formé pour étudier les différentes candidatures. Tout le monde a le droit de proposer la candidature de n’importe quel étudiant, ce qui fait en sorte qu’à chaque année, le comité reçoit beaucoup de nominations et il a la lourde tâche de couper à trois personnes. Des fois, il y a peut-être des catégories pour lesquelles c’est plus facile, mais il y en a d’autres pour lesquelles peut-être dix ou vingt étudiants mériteraient de se retrouver en nomination. C’est difficile de plaire à tout le monde. »

On note même un véritable dialogue entre la controverse « para-popularité » et la préparation du Gala de 2012 : « Cessez de favoriser ceux qui sont les plus populaires. Essayez d’aller trouver ceux qui accomplissent pleinement leurs tâches et qui restent dans l’ombre sans jamais être reconnus », peut-on lire dans « Le Gala para-popularité ». Or, cette année, le blog de la FÉÉCUM laisse entendre que « le but n'est pas de récompenser nécessairement les candidatures les mieux connues à travers le campus, mais aussi les personnes qui travaillent plus dans l'ombre ou en coulisses ».

Comme de fait, l’article « Le Gala para-académique : Comment ça marche ? » sur Info-FÉÉCUM désire informer les gens parce qu’« il y avait toutes sortes de rumeurs et de mésinterprétations l'an dernier quant au Gala para-académique, sa raison d'être et son fonctionnement ».

S’agirait-il d’une démonstration du pouvoir des médias comme voix de la masse étudiante ? Serait-ce aussi une preuve que la FÉÉCUM tient à cœur les préoccupations de ceux et celles qu’elle représente ? Les deux interprétations, inséparables peut-être, sont bien encourageantes du point de vue d’une démocratie étudiante.

Lettre au Recteur Yvon Fontaine

Monsieur le recteur Yvon Fontaine,

Nous avons pris connaissance de votre lettre rendue publique le 23 mars 2012, en soirée, en réponse à la nôtre intitulée « Des espaces éducatifs distincts francophones... à défendre... et à préserver » publiée dans le quotidien l’Acadie Nouvelle du 23 mars 2012, et dans l’hebdomadaire L’Étoile du 21 mars 2012. Dans votre lettre, vous nous accusez d' « allégations … non fondées » en égard à une étude ayant trait, entre autres, à la « bilinguisation » de l'Université de Moncton. Puisque vous avez décidé de vous attaquer à notre intégrité professionnelle, nous croyons important de rétablir les faits et de vous demander des excuses pour vos propos plus qu'inappropriés.

À titre de recteur, vous devriez connaître l’importance pour les universitaires de poser des questions et de défendre des principes sans que leur intégrité professionnelle ne soit attaquée (surtout pas par la direction de leur université), à moins d’un réel dérapage.

Compte tenu du procès-verbal du Conseil des gouverneurs du 17 septembre 2011 et des commentaires faits aux médias par la directrice des communications de l'Université, toute personne raisonnable ne peut que déduire que l'étude en cause va, entre autres, étudier une forme ou une autre de « bilinguisation » d'une institution acadienne vitale

D'une part, le procès-verbal nous indique qu'une étude est entreprise pour jeter « un regard sur des pistes de solution que l’Université de Moncton pourrait envisager pour faire face au déclin démographique », et ce, à la suite des commentaires suivants. Tout d'abord, un gouverneur demande si l’institution « considère le développement de programmes bilingues pour assurer sa pérennité ». De plus, on y souligne erronément qu’il « y a 20 ans, l’Université d’Ottawa comptait 6 000 étudiantes et étudiants. Depuis qu’elle est devenue bilingue, on compte 35 000 étudiantes et étudiants. Ceci mérite réflexion. » Dans un autre point du procès-verbal, on ajoute que « l’Université McGill offre un modèle intéressant pour les étudiantes et les étudiants francophones qui souhaitent s’inscrire aux programmes offerts en anglais seulement. Elles et ils sont capables d’écrire leurs travaux et leurs examens en français même si l’Université est anglophone. »

Devant pareils énoncés, comment ne pas comprendre que l'étude en cause va aborder la « bilinguisation » de l'Université de Moncton, d'autant que : 1. personne à la table dirigeante d’un fleuron de la communauté acadienne ne semble s’être objectée à l'idée; 2. ce procès-verbal a été adopté par la suite par les membres du Conseil des gouverneurs qui auraient alors pu rectifier le tir; 3. la directrice des communications de l'institution, qui était présente à la réunion, a confirmé aux médias jeudi dernier que « ça, ce sont des choses qu'il faudra qu'elles soient examinées par les gens qui vont faire l'étude ».

Dans un tel contexte, comment pouvez-vous parler d'allégations non fondées? À moins que vous puissiez démontrer un dérapage dans nos propos, nous n’arrivons pas à comprendre les motifs qui justifient votre attaque personnelle. Nous aurions été heureux d'être simplement rassurés et d'apprendre que nos craintes sont non fondées, mais de là à dire qu’elles sont des allégations non fondées, il y a un monde.

Il aurait été tellement plus facile pour vous de reconnaître qu’il pouvait y avoir source de confusion dans le procès-verbal et les commentaires de la directrice des communications, tout en vous engageant à apporter les modifications qui s’imposent ou à donner les éclaircissements nécessaires. Au lieu, vous avez choisi de ternir la réputation de deux professeurs de votre université, sans aucune raison valable. Votre tentative de détourner le débat confirme encore le bien fondé des craintes que nous avons exprimées dans notre lettre.

En cela, nous vous invitons, M. le Recteur, à relire notre lettre et à nous indiquer quels passages de celle-ci sont sans fondement. Vous constaterez que dans cette lettre, nous ne faisons que citer les propos rapportés dans le procès-verbal de la réunion du Conseil des gouverneurs de septembre 2011. Afin de vous rafraîchir la mémoire, nous joignons l’adresse électronique de ce procès-verbal: (https://cmcourriel.umoncton.ca/owa/redir.aspx?C=a56e1360d4c5439fa48b697dfbef1f9a&URL=http%3a%2f%2fwww.umoncton.ca%2fenbref%2ffiles%2fenbref%2fwf%2fwf%2fpdf%2fcg_proces_verbeaux%2f2011%2fCGV_111017.pdf). Nous n’avons pas à vous rappeler, nous l’espérons, que les procès-verbaux du Conseil des gouverneurs sont des textes d’archives et qu’il est important de les corriger s’ils sont erronés, incomplets ou s’ils ne représentent pas la discussion qui a eu lieu

Nous vous invitons également à écouter le reportage de Radio Canada Acadie sur le sujet diffusé le 22 mars 2012 et de porter une attention particulière aux propos de votre directrice des communications qui confirme clairement que la « bilinguisation » est à l'étude

Monsieur le Recteur, sachez que la qualité première d’un bon leader, c’est de reconnaître ses erreurs. Nous vous demandons donc de retirer publiquement vos propos à notre endroit et, à l’avenir, d’éviter d’attaquer les personnes et de maintenir le débat au niveau des idées.

Michel Doucet
Serge Rousselle
Professeurs titulaires, Université de Moncton

Opinion : Un virevoltant bilingue sur nos campus

Saviez-vous que la semaine de la francophonie vient de se terminer le 26 mars, que la journée internationale de la francophonie était le 20 mars, et que l’Université propose des programmes bilingues dans notre institution de langue française? Ces journées dédiées à la francophonie, comme ces propositions, sont passées comme un virevoltant dans la prairie déserte: on le voit passer et on s’en fout.

Deux jours après la journée internationale de la francophonie, Radio-Canada a rapporté sur la situation qui se développe au sein de l’université, et particulièrement au conseil des gouverneurs. Celui-ci jauge avec l’idée d’offrir des programmes bilingues à l’université, et ce sans opposition.

Dans le procès-verbal de la réunion du conseil des gouverneurs du 17 septembre 2011, on peut lire « un gouverneur demande si l'Université de Moncton considère le développement de programmes bilingues pour assurer sa pérennité ». La question n'a pas soulevé d'objections.

Tiré de l’article de Radio-Canada datant du 23 mars 2012

http://www.radio-canada.ca/regions/atlantique/2012/03/23/002-debat-cours-bilingues-universite-moncton.shtml

Ces programmes pourraient s’ajouter aux cours déjà offerts en anglais à la faculté d’administration et possiblement dans d’autres facultés.

Le conseil des gouverneurs se penche sur cette question pour tenter de trouver des solutions au problème de déclin démographique, comme toutes les universités canadiennes. Mais si l’université veut tenter de répondre à ce problème, pourquoi ne devient-elle pas un leader dans la francophonie canadienne? L’Université offre une vaste gamme de programmes qui ne sont pas disponibles à bien des communautés francophones en situation minoritaire tels que le génie, la médecine et le droit pour en nommer que quelques-uns. L’université, en plus, est bien positionnée pour recruter plus d’étudiants en situation minoritaire puisqu’elle vit cette même situation de minorité!

« …je suis très effronté que les étudiants ici laissent voler leur drapeau sans défendre ce qu’il représente! »

J’écris cette lettre au journal étudiant LeFront pour savoir pourquoi il n'y a personne autre que Me Doucet, professeur à la Faculté de droit, qui s’abjecte à ces événements. Comme étudiant franco-albertain, je suis venu en Acadie parce que j’ai entendu siffler la fierté du drapeau acadien par un recruteur de l’Université et je suis très effronté que les étudiants ici laissent voler leur drapeau sans défendre ce qu’il représente! En Nouvelle-Écosse, il y a des étudiants qui ne se laissent pas manger la laine sur le dos; ils se sont levés pour dire non, et ils défendent leurs circonscriptions acadiennes. En Alberta, des milliers de personnes ont célébré le lever du drapeau franco-albertain dans les municipalités partout en province, et pour l’occasion même le maire de Calgary avait prononcé un beau discours EN FRANÇAIS (et ce dans le cadre des festivités de la francophonie.) Qu’est-ce qu’on fait à l’Université de Moncton pour célébrer la francophonie? On propose du bilinguisme dans une des plus importantes institutions de langue française au pays! Je ne suis pas venu à l’Université de Moncton pour étudier en anglais, et je suis persuadé que les étudiants de ce campus, ainsi que ceux d’Edmundston et de Shippagan, ont fait pareil.

L’anglais a déjà assez de facilité à pénétrer notre campus, nos couloirs et nos salles de classe sans des programmes bilingues qui sont historiquement des échecs systématiques! J’espère que l’année prochaine, les célébrations de la francophonie ne se passeront pas dans le silence.

Patrick Giguère

Guerre et paix au temps de Genghis Khan … surtout guerre en fait

par Vivien Herbreteau

Cher lecteur, cette semaine nous allons nous tourner vers les vastes et vertes contrées d’Asie. Ce ne sont pas les personnalités historiques qui manquent sur ce continent; j’ai donc visé grand, très grand. J’ai visé le plus grand empire adjacent du monde bâti par l’ambition et le génie militaire d’un seul homme: Genghis Khan.

Le grand chef mongol est possiblement né en 1162, dans une tribu de l’est de la Mongolie, sous le nom de Temüdjin. En l'absence de sources écrites, nous avons peu d’information sur son enfance avant qu’il ne devienne célèbre. Nous savons, par contre, qu’à neuf ans il était déjà promis à la fille d’une tribu alliée: Börte. Quelques années plus tard, son père, chef du clan, est empoisonné par les Tartares (ethnies venant de Russie du Sud) qui prennent contrôle de cette tribu et Temüdjin est exilé. Il est difficile de survivre dans la toundra; pourtant le jeune mongol y arrivera en voyageant beaucoup et en se faisant des amis. En 1181, il épouse Börte et avec l’appui de sa belle-famille, il devient un guerrier accompli. Par la suite, il commence un processus d’unification de toutes les tribus de sa région, grâce à des jeux d’alliances et de batailles, se faisant à la fois des alliés et des rivaux. En 1197, il est reconnu comme Khan (dirigeant en mongol) et entreprend de conquérir et unifier toute la Mongolie actuelle, but qu’il atteindra en 1206 en ne montrant aucune pitié pour ses rivaux. C’est un exploit tellement grand de rassembler toutes ses petites tribus sous une bannière, qu’il est proclamé, la même année, Genghis Khan, le dirigeant universel. Sans attendre, il se lance contre la Chine de l’Ouest qui lui résistera jusqu’en 1209. Deux ans plus tard, il charge sur la Chine du Nord qui lui pose un problème nommé: la Grande Muraille. La patience est une grande vertu, et grâce à elle (et de nombreux pillages), en 1215, Yanjing (l’actuelle Beijing ou Pékin) est prise par l’envahisseur mongol. En 1217, Genghis Khan s’en va faire un tour vers le Népal et le Kazakhstan pour aller conquérir encore plus de territoire. Dans sa lancée, il continue vers l’ouest et bat les peuples d’Asie centrale (Afghans, Iraniens, Pakistanais, etc.) entre 1218 et 1220, pour s’arrêter au sud de la Russie actuelle. À ce moment, il y a des problèmes d’insubordination en Chine que Genghis Khan compte… « régler ». Au passage, il s’empare du nord de l’Inde. En 1226, de retour en Chine, il s’aperçoit que sont les Tangoutes, peuple du sud de ce pays, qui lui causent des soucis politiques. Il trouve une solution en 1227: plus de Tangoutes, plus de problèmes! Ce sera sa dernière victoire militaire, car il mourut durant l’été 1227, à l’âge de 65, d’une chute accidentelle à cheval.

Ses héritiers continueront à agrandir l’empire mongol, mais sans le génie militaire du grand empereur mongol. Dire que les Mongols se montraient sans pitié avec leurs ennemis serait faire de la poésie: on estime à 40 millions de nombre de morts dans les campagnes militaires de Genghis Khan. Notons cependant qu’il est quand même respecté dans de nombreux pays, dont la Mongolie actuelle qui le considère comme le père de la nation.

Chronique gaming : Pour se préparer mentalement à l’été

par Gérard Connolly

Dernièrement, on entend souvent parler de soccer (ou football européen). Il est facile de discuter de ce sport aussi dans les jeux vidéo.

Il faut savoir que le monde vidéo ludique regroupe également une quantité impressionnante de jeux de sport. Le hockey, la pêche, le soccer, le basketball ainsi que le football font partie des sports les plus populaires dans l’industrie du jeu vidéo.

Les jeux de soccer ont vu le jour avec NASL Soccer en 1979 en Amérique du Nord. Il a paru sur la console Intellivision (1980-1983) et a été développé par Mattel. Il a été relancé sur le marché à quelques reprises. Le 30 septembre 1999, Sony l’a utilisé pour sa compilation intitulée : « A Collection of Classic Games from the Intellivision ». Microsoft s’est emparé du même titre et l’a lancé le 13 mai 2010 sur PC ainsi que sur le Xbox Live Marketplace.

De grandes séries lancent un titre à chaque année. Par exemple, Pro Evolution Soccer ainsi que FIFA sont encore présentes sur le marché. Le jeu se déroule un peu de la même façon, peu importe avec quelle collection on joue. On doit contrôler le joueur de notre équipe qui est en possession du ballon ou le dernier à l’avoir touché (si l’équipe adverse s’en est emparé). Il est également possible de choisir quel joueur nous voulons contrôler. Ce jeu est parfait si l’on est partisan d’une équipe, mais que nous ne sommes pas d’accord avec les résultats d’une partie, ou même d’une saison. C’est un peu comme un prix de consolation.

Il existe des versions plus enfantines des jeux de soccer, mais le principe demeure le même, à l’exception près du réalisme, et parfois de l’identité des joueurs. Il est facile de croire que c’est pour préparer une nouvelle génération à acheter des jeux de la sorte.

On peut se demander pourquoi les compagnies lancent un nouveau titre malgré que le but du jeu reste le même. Eh bien la réponse est que les joueurs changent, et il y a une amélioration évidente au niveau du graphisme qui accentue le réalisme. L’intelligence artificielle a également un rôle à jouer et elle se rapproche de façon presqu’inquiétante de l’intelligence humaine.

Voici quelques prochaines sorties prévues pour le soccer :

· FIFA 3DS
· FIFA 12 (PS3) (octobre 2012)
· FIFA 13 (Xbox360, 3DS) (octobre 2012)
· Pro Evolution Soccer 2013 (Xbox360) (octobre 2012)
· Inazuma Eleven Go Dark (3DS) (2013)
· Inazuma Eleven Go Shark (3DS) (2013)

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Chronique environnement

par Carmen LeBlanc

Le système de déchets et de recyclage n’est jamais pareil quand on déménage. Mais qu’est-ce qui nous empêche de nous informer et de comprendre véritablement le système en question? « C’est trop compliqué. » « Je n’ai pas le temps. » Ça veut dire quoi, au juste? Que si l’on se fait assez d’excuses pour ne pas s’éduquer, notre empreinte écologique n’aura pas d’effet sur notre environnement?

Soyons réalistes : chacun et chacune d’entre nous a un impact environnemental, que nous en soyons conscients ou non. Donc, que faire pour créer un changement et sensibiliser les gens, notamment la population étudiante? Comme pour tous les problèmes sociaux, il n’y a pas de solution magique pour améliorer l’état de notre environnement. Pour créer un changement, il faut travailler dur et persévérer; travailler ensemble afin de s’unir en tant que communauté et surtout faire sa part comme individu et habitant de notre chère planète.

Notre groupe d'étudiants et d'étudiantes du campus de l'Université de Moncton, qui s'est rassemblé dans le cadre du concours environnemental de Symbiose, vise à éduquer la communauté universitaire et à améliorer la situation actuelle du système de recyclage.

Nos premiers pas ont été d’organiser une activité sur le campus (Chuck It) pour promouvoir le système/l’expliquer davantage, et aussi de faire des recherches pour trouver de l’information à distribuer pour sensibiliser les gens. Notre voyage au Westmorland-Albert Solid Waste Corporation nous a surpris étant donné qu’on s’était mis en tête que le système était pourri (pardonnez le calembour). La visite a commencé dans la section bleue du bâtiment. Cette section comprend 6 compartiments dans lesquels tous les sacs bleus sont déchirés pour ensuite être triés selon le type de matériau (papier, plastique, etc.). La chose la plus importante à retenir par rapport à la section bleue est la suivante : presque tous les « déchets » que l’on jette devraient se retrouver dans le sac bleu. Le sac vert devrait seulement comporter du compost et des objets sur lesquels se retrouvent des liquides corporels (par exemple des mouchoirs sales). L’aspect le plus important à retenir au sujet du sac vert est le suivant : aucun matériel de vitre devrait se trouver à l’intérieur d’un sac vert. Aussitôt que la vitre se retrouve dans le compost, il ne peut plus être utilisé puisqu’il est dangereux. Les sacs verts sont tout de même déchirés dans leur propre section et traités à la machine. Les contenus sont broyés, déchiquetés et ensuite passent à travers le processus de composte, qui prend approximativement un mois. Ensuite, ce composte est utilisé pour aider à la décomposition des déchets dans le centre d’enfouissement.

En parlant du centre d’enfouissement, entrons dans les détails. La structure cellulaire de l’enfouissement sanitaire comprend 12 couches de matériaux, en commençant avec de l’argile, une géo membrane (couche de plastique), un géo net, une autre géo membrane, une géo grille de drainage, une géo textile, du gravier drainant, du sable, des déchets, de l’argile à nouveau, une couche protectrice, puis finalement une couche de terre végétale. À l’intérieur de ces couches, il y a des composantes importantes : le système de collecte du lixiviat et le système de détection de fuites. Le lixiviat (ou percolat) est le liquide résiduel qui provient de la percolation de l'eau à travers un matériau, ou en d’autres mots, du « jus de déchets. » Ce liquide est très dangereux et doit être traité soigneusement. À la facilité de Westmorland-Albert, le lixiviat est drainé hors de la terre et s’écoule pour ensuite être disposé dans une facilité spécialisée qui se trouve à Riverview.

Le système Sec/Humide de la ville du Grand Moncton n’est que le début à la Corporation Westmorland-Albert. Pour plus d’information, veuillez contacter le centre de déchets solides au 877-1040 ou en consultant leur site web : http://www.westmorlandalbert.com/.

Le papier recyclé

Collaboration de Diane Gnonlonfin, membre du groupe Jeunes en Action pour un Monde Meilleur, groupe jeunesse de Développement et Paix du Grand Moncton

Connaissez-vous le papier recyclé? Oui, non, pas vraiment, oui mais pas très bien? Voici de l’information pour vous!

Le papier recyclé est fabriqué avec des fibres de papier usagé, ce qui permet de diminuer l’utilisation de la pâte à papier à base de bois. Il existe différents degrés de recyclage. Le papier recyclé à 100% est le plus écologique, mais à partir de 50% de matière réutilisée (post-consommation), le papier peut être considéré comme recyclé.

Pourquoi utiliser du papier recyclé?

1. Papier recyclé = sauvegarde de l’environnement

En effet, le papier recyclé permet d’économiser les ressources forestières. Saviez-vous que chaque tonne de papier recyclé peut sauver 17 arbres! Et 17 arbres absorbent un total de 250 kg de dioxyde de carbone de l’air chaque année, nous permettant de respirer de l’air pur. Les arbres permettent également de lutter contre le réchauffement climatique. Par ailleurs, les vieux papiers représentent à peu près le tiers des décharges et poubelles1. La récupération sélective de ces papiers favorise non seulement le désencombrement des déchets, mais aussi, et surtout, permet une double rentabilité économique et écologique. De plus, le processus de fabrication du papier recyclé est beaucoup moins polluant que celui du papier classique.

2. Papier recyclé = économie d’eau et d’énergie

Le papier recyclé est beaucoup moins exigent en consommation d’eau et d’énergie que le papier ordinaire. L’eau potable n’est pas une ressource aussi disponible que nous le pensons. En effet, 97,5% de l’eau présente sur terre est constituée d’eau salée. Seulement 0,3% de l’eau terrestre est utilisable par l’homme. 1,6 milliards d’hommes n’ont pas accès à une eau saine et 2,6 milliards n’ont pas accès à un assainissement basique2. Il est important de ne pas la gaspiller. Économisons et préservons cette ressource indispensable à la survie! D’autre part, l’énergie est quasiment indispensable dans le monde actuel. Son obtention nécessite des transformations qui produisent beaucoup de gaz à effet de serre, changent petit à petit notre climat, et modifient la qualité de l’air et de l’eau. La quantité de bois et de papier que nous jetons chaque année est suffisante pour chauffer 50 000 000 maisons pendant 20 ans. Chaque tonne de papier recyclé permet de sauver 4 000 kilowatts d’énergie et 7 000 litres d’eau, ce qui représente une économie d’énergie de 64% et une économie d’eau de 58%.

3. Papier recyclé = respect des droits de la Terre

Eh bien oui! La Terre a des droits et le tout premier est le droit à la vie! Selon l’article 7 de la déclaration universelle des droits de la Terre : « La Terre et tous les êtres qui la composent possèdent le droit de vivre et d’exister, le droit à la régénération de leurs capacités biologiques et à la bonne continuité de leurs cycles et processus vitaux. Tous les êtres ont le droit à l’eau comme source de vie, à la pureté de l’air, à la pleine santé, à être libres de contamination, de pollution et de déchets toxiques ou radioactifs ». L’article 12 de cette même déclaration stipule que : « Les êtres humains ont la responsabilité de respecter, de protéger, de préserver et, là où ce sera nécessaire, de restaurer l’intégrité des cycles et équilibres vitaux de la Terre, de mettre en place des mesures de précaution et de restriction pour éviter que les activités humaines ne conduisent à l’extinction d’espèces, à la destruction d’écosystèmes ou à la modification des cycles écologiques. » Le recyclage s’inscrit justement dans un concept de maintien et de sauvegarde de la Terre.

Il est possible de trouver du papier contenant différents pourcentages de fibres recyclées dans certains magasins de fournitures de bureau de Moncton, notamment chez Staples. Informez-vous auprès des commis.

Opter pour le papier recyclé, c’est agir dans le sens du développement durable et du bien-être général! Un choix original qui pourrait s’avérer profitable pour toute notre planète!

Pensons-y et vive l’écologie!

Après avoir fait 7 victimes, le tueur de Toulouse n’est plus

par Martin Savoie

L’un des épisodes les plus sombres de Toulouse a connu son dénouement jeudi dernier. Après avoir assassiné 7 personnes, dont 3 militaires et 3 enfants, le meurtrier a été abattu par les forces policières lors d’une opération visant à l’arrêter.

Mohamed Merah, français d’origine algérienne âgé de 23 ans, était l’homme derrière les atrocités. Il se revendiquait comme faisant parti du groupe terroriste Al-Qaïda.

Les tueries ont commencé le 11 mars alors que Merah avait abattu de sang froid un militaire. Il a ensuite répété ses actes sur deux autres membres de l’armée française le 15 mars. Sa dernière tuerie s’est déroulée dans une école juive où il a ouvert le feu sur un rabbin et trois enfants. Ces épisodes auraient aussi fait deux blessés, un civil et un militaire. Merah avait même filmé toutes les tueries, comme le démontre la caméra retrouvée chez lui.

À travers les enquêtes, la police française a identifié plus d’un suspect : Mohamed Merah, pour les meurtres commis, et Abdelkader Merah qui serait complice des atrocités commises par son frère. Toutefois, seul Abdelkader s’est vu passer les menottes puisque Mohamed a succombé aux balles des policiers qui tentaient de l’arrêter, jeudi dernier.

C’est lors d’une altercation qui aura duré 32 heures que les policiers ont réussi à entrer chez Merah, mais l’opération, visant à l’arrêter, a mal tournée alors que ce dernier s’est vu criblé de balles après avoir refusé de coopérer ainsi que d’avoir tenté de s’en prendre, armé, aux forces de l’ordre.

Merah n’en était pas à ses premiers actes violents. Selon la presse française, Merah aurait reçu plusieurs plaintes contre lui, dont deux en 2010. Selon les rapports, il aurait agressé une famille, forçant leur fils à regarder des vidéos dites « insoutenables » du groupe Al-Qaïda. Peu de temps avant, il aurait été aperçu avec un sabre dans les rues de Toulouse.

Merah se serait également rendu à de multiples reprises dans des lieux reliés au mouvement terroriste dont il s’était revendiqué. De plus, dû à son statut d’apprenti djihad au sein de l’organisation, il se devait d’être constamment surveillé par les forces de l’ordre afin d’éviter des actes comme ceux qu’il a commis.

Bilan final : première partie

par Madeleine Arseneau

Bon, il ne me reste que deux chroniques. J’ai donc décidé de les consacrer à un bilan de mon séjour ici, même si moi, il me reste encore environ un mois de cours et que mon dernier examen est le 5 ou le 6 juin. Dans ces quelques lignes, je vous donnerai (du moins, je vais tenter) un aperçu global de mon année ici, à Lille.

Il y a trois grandes étapes que j’ai vécues ici depuis mon arrivée. Je les baptiserai: ... un, deux et trois. (désolé! pas de créativité un dimanche matin!)

1. C’est l’arrivée. C’est le changement, le bouleversement émotif, physique ... et tous les autres bouleversements possibles. Tu ne comprends pas pourquoi tu es ailleurs que chez toi, tu te demandes qu’est-ce que tu viens foutre dans un autre pays. Tout te dégoûtes, plusieurs choses te déplaisent, les gens te font zire. Et en même temps de tout ça, tu tombes en amour avec plusieurs choses inexistantes à Moncton: un système de transport en commun qui fonctionne comme il faut, des gens qui s’engueulent dans les rues, de l’architecture française, européenne et flamande dans ta face. Ce moment-ci, c’est l’inconnu quoi! L’inconnu que tu découvres...

2. Là, c’est l’étape du milieu, l’entre deux que tu ne sais pas comment gérer. Les montagnes russes émotionnelles sont passées, mais reviennent de temps à autre. Tu commences à réaliser des choses que tu ne réalisais pas avant: des touristes dans ta ville adoptive, une bouteille de vin que tu qualifies de « chère » (et pourtant ce n’est rien comparé à chez nous), tu croises des gens que tu connais, tu es capables de brûler des feux rouges en marchant ou à vélo. Ces instants là sont des habitudes que tu commences à prendre, une routine que tu créés.

3. Ce sont mes moments actuels. Des moments plaisants. Tu as déjà apprivoisé l’ennui et la distance avec tes proches qui habitent au Canada. Tu as déjà dealé avec l’Administration française. Tu as déjà survécu à des professeurs qui sont ... étranges et affreusement subjectifs. Tu sais comment faire ce que tu as à faire, tu vis avec des amis qui te comprennent. Les voyages, la bouffe, le temps, tout ça, tu connais. Et tout ce que tu fais, c’est que tu te laisses bercer. Oui, il y a toujours des hauts et des bas comme avant, mais tu sais maintenant comment les gérer. Et malheureusement, ou heureusement, tu commences à être français. Tu affirmes que le pain est frais ou non, tu ajoutes des « euh » après chaque mot et tu inities la bise même à des français (eh oui!). Je réalise que pleins de choses qui m’agaçaient au début, dans l’étape 1, je les apprécie un peu plus. Comme tous les termes d’une journée. Dire bonjour, bonsoir, bon après-midi, bonne soirée, bon week-end (oui, je sais, ils disent week-end), bonnes vacances, bonne matinée, bon appétit, etc. Même moi je m’énerve en pensant que maintenant, ça me plait, ces rituels.

Si je pouvais résumer tout ça en quelques mots... ça va être très quétaine, et tout le monde va vous le dire, mais mon expérience ici, jusqu’à présent, je peux vraiment la résumer comme l’un des plus grands moments d’apprentissage de toute ma vie. Vous allez penser que c’est cliché, mais c’est vrai. Et je ne sais pas comment vous l’exprimer, mais je suis pas mal fière d’avoir vécu ça, d’avoir passé à travers de plein de choses et d’avoir conscience qu’il y aura encore plein d’autres moments comme ça. Chiants, certes, mais qui en vaudront la peine.

Donc, si vous hésitez à partir là-bas, que ce soit pour une semaine ou un an, ne le faites plus. Partez, c’est tout.

La musique à l’honneur

par Véronique Wade-Gallien

Avril a une signification particulière. Non seulement c’est le printemps, mais c’est aussi le temps où tous semblent sortir de leur torpeur hivernale. Pour certains étudiants, c’est le temps de clore leur chapitre universitaire. On se prépare pour la graduation, on fignole projets, séminaires et expositions. Pour les étudiants du département de musique, c’est le temps de présenter au public leur récital de fin d’année.

Tracey Richard et Jonathan Roy sont en quatrième année en musique et se préparent à livrer leur récital cette semaine. Ils expliquent que c’est un projet sur lequel ils ont travaillé individuellement pendant toute l’année. « Ce n’est pas des pièces qu’on a montées à la dernière minute, c’est le résultat d’un travail méticuleux et quotidien, » a précisé Tracey Richard. Elle poursuit en soulignant que c’est une habitude qui se développe: « Ça prend une certaine motivation pour travailler tous les jours sur nos pièces. C’est aussi très demandant physiquement et psychologiquement, si t’es pas concentré sur ce que tu fais pendant les pratiques ça ne sert à rien de jouer. » L’artiste rajoute qu’être musicien, c’est un mode de vie. Elle affirme que ça peut être un risque de faire de sa vie la musique. Elle apprécie le fait qu’à l’université, les gens qu’elle côtoie ont choisi de prendre ce pari; elle se sent comprise. Tracey est une de celles qui ont été touchées par le programme de musique à l’école. En effet, c’est en 7e année qu’elle a su que la flûte deviendrait son instrument de prédilection: « J’empruntais la flute pendant l’été pour pratiquer et me perfectionner. » Elle dit qu’elle a toujours eu de la facilité à apprendre et cette passion l’a poussée à vouloir s’améliorer de jour en jour. Selon elle, il n’y a pas que le talent qui fait la différence, mais l’intérêt en général y joue un rôle important. De son côté, Jonathan Roy étudie en composition et joue de la guitare classique. Il en joue depuis l’âge de 12, 13 ans et a seulement fait 4 mois de cours privés avant son entrée à l’université, question de s’améliorer un peu… On pourra découvrir la composition de Jonathan et de huit autres compositeurs, le 2 avril prochain. Les récitals auront lieu à la salle Neil-Michaud du 29 mars au 15 avril prochain. Pour plus d’information: www.umoncton.ca/umcm-fass-musique . L’invitation est donc lancée à la population étudiante pour venir découvrir les talents musicaux des étudiants et des étudiantes du département de musique de l’Université de Moncton.

Caroline Savoie : Le papillon qui sort de sa chrysalide en spectacle ce soir

par Véronique Wade-Gallien

Elle à une voix qui sort du lot, un style pop blues, Caroline Savoie est jeune et bourrée de talent. Elle n’a que 17 ans et se taille déjà une place dans l’industrie musicale avec comme alliée sa guitare.

En fait, Caroline a déjà à sa disposition toute une équipe qui travaille avec elle et son père est un pilier majeur dans l’équation. De plus, elle a rejoint depuis quelques mois les productions l’Entrepôt qui assurera sa représentation artistique. Caroline a seulement commencé à performer l’année dernière en public. Lauréate, auteur-compositeur-interprète à la 7e édition du Sommet de la chanson de Kedgwick, elle a aussi remporté plusieurs prix dans le cadre de ce concours. Elle est présentement finaliste pour le concours Accrocs de la chanson, un concours qui permet de faire découvrir les talents musicaux des jeunes de la communauté acadiennes. La finale aura lieu en mai prochain. Elle vient de lancer son tout premier EP intitulé : Just Sayin’. Il contient cinq chansons originales anglophones. On décrit son style comme étant une fusion entre le blues, le jazz et le pop contemporains. Elle sera en spectacle ce soir à l’Igloo au 300 Elmwood Drive,dans le cadre des Soirées Cabaret franco avec Philippe Desjardins, dès 21 h. Elle a quelques spectacles de programmés dont celui de ce soir qui sera complètement francophone. Caroline prévoit travailler sur son prochain disque à partir de cet été. La chanteuse a déjà plus d’une soixantaine de compositions à son actif « Je m’inspire de n’importe quoi, j’aime bien faire des liens avec des éléments de mon quotidien et du monde qui m’entoure, ça vient tout seul, les mélodies aussi, il faut juste après que je trouve les accords qui vont avec mes chansons ». Caroline suit des cours de chants depuis plusieurs années, mais a préféré continuer d’apprendre la guitare d’elle-même.

Elle aimerait bien percer dans l’industrie musicale et d’en faire une carrière « Vivre de ma passion c’est mon rêve. Je suis consciente que ce n’est pas tout le monde qui a cette chance, mais je vais tenter le coup », elle ajoute que même si la vie la transportait sur une autre voie, jamais elle ne cesserait de jouer de la musique. C’est sa passion et c’est ce qui l’anime. Cette artiste émergente va certainement gagner en popularité, car elle a tout pour réussir. Il est possible d’en connaître un peu plus sur l’artiste sur son site Internet www.carolinesavoie.com.

Les Wildcats complètement dominés

par Sébastien Beauregard

Plusieurs experts de la LHJMQ s'accordaient à dire que la série entre les Mooseheads d'Halifax et les Wildcats de Moncton possèderaient son intérêt. Par contre, après les trois premiers matchs, les Mooseheads étaient présents et dominants. La formation d'Halifax dominaient au chapitre des buts, 17 à 4 et 101 à 72, au chapitre des lancers. Bien sûr, la série était mené 3 à 0 par Halifax.

Vendredi, la série a débuté à Halifax entre les deux équipes. La formation de Dominic Ducharme l'a emporté, 5 à 1. Moncton avait pourtant pris les devants, à 3:40 de la 1re période, grâce à un but du défenseur James Melindy, en avantage numérique. La jeune sensation du circuit Courteau, Nathan MacKinnon avait égalisé la marque, en supériorité d'un homme, pour Halifax. Par la suite, Halifax a dominé la rencontre 31 à 13, au chapitre des tirs et marqué quatre filets. Les marqueurs ont été Jonathan Drouin, Nathan MacKinnon et Martin Frk à deux occasions. À noter, l'excellente performance de MacKinnon et Frk qui ont récolté trois points dans cette partie.

Samedi, le deuxième match de la série se déroulait encore à Halifax. Les Mooseheads l'ont encore emporté, 4 à 1. Très tôt, au premier engagement, en moins de six secondes, Martin Frk et Alexandre Grenier ont donné les devants 2 à 0, à la troupe de Dominic Ducharme. En 2e période, Cameron Critchelow a augmenté l'avance des siens avec son premier filet des séries. Enfin, au dernier engagement de la rencontre, Nathan MacKinnon a encore démontré son grand talent déjouant Roman Will sur un tir de pénalité. Vers la fin de la rencontre, le défenseur James Melindy a empêché Zachary Fucale de récolté un blanchissage en le déjouant en supériorité numérique.

Lundi, la troisième rencontre était présentée au Colisée de Moncton. Encore une fois, Halifax l'a emporté 8 à 2. La formation de la Nouvelle-Écosse a encore connu une bonne première période en comptant quatre filets soient ceux de Nathan MacKinnon, Steve Gillard, Jonathan Drouin et Brad Cuzner. Au deuxième vingt, Halifax a continué son travail de démolition avec trois filets. Les marqueurs étant Cameron Critchelow, à deux occasions et Nathan MacKinnon. Par contre, Moncton a réussi à s'inscrire au pointage, grâce au filet d'Allain Saulnier. Lors de la dernière période de jeu, Jonathan Drouin a redonné un avance de sept filets aux Mooseheads. Enfin, Devon MacAusland a compté son premier des séries pour faire, 8 à 2. Plusieurs joueurs ont garni leur feuille de pointage en récoltant trois points soient Cameron Critchelow, Nathan MacKinnon et Alexandre Grenier.

L'entraîneur en chef des Wildcats de Moncton, Danny Flynn, était vraiment très déçu de la performance de sa troupe : « On n'a pas joué le hockey qu'on devait jouer devant nos partisans. C'est sûr aussi qu'est ce qui est décevant, c'est qu'on n'a pas protégé notre filet et on a payé le prix. Plusieurs filets ont été marqués proche du filet. ».

Au moment d'écrire ses lignes, la quatrième rencontre de la série entre les Wildcats et les Mooseheads allaient avoir lieu la journée suivante. Par contre, avec le déroulement de ce 4 de 7, la quatrième partie de mardi semblait être possiblement la dernière de la saison 2011-2012 des Wildcats.

SIC : Une expérience inoubliable

par Normand d’Entremont

Pour la 15e fois dans son histoire, l’équipe de hockey masculin de l’Université de Moncton a participé aux championnats du Sport interuniversitaire canadien (SIC) disputés cette année à Fredericton.

Avec une défaite et une victoire dans le tournoi, les Aigles avaient une chance d’avancer à la finale si le bris d’égalité tombait en leur faveur, mais leur marge de buts pour et contre n’était ultimement pas suffisante, ce qui a permis à McGill d’être l’équipe finaliste et, ultimement, de remporter le championnat.

Même s’ils n’ont pas réussi à avancer à la finale, les Aigles Bleus savent qu’ils ont eu l’occasion et l’honneur rare de participer aux championnats nationaux.

« C’est une très belle expérience et cela se passe très rapidement, » confie le capitaine des Aigles Bleus, Dean Ouellet. « On est satisfaits de ce qu’on a accompli, surtout la manière que nous avons joué lors du deuxième match. Le fait que je termine mes études cette année et que c’est probablement ma dernière saison avec le Bleu et Or le fait encore plus spécial ».

Ouellet n’était pas le seul à avoir probablement disputé son dernier match pour l’Université de Moncton. Même si Charles Bergeron est le seul à avoir officiellement terminé sa carrière d’Aigle Bleu puisqu’il a disputé ses cinq années d’éligibilité, le gardien Pierre-Alexandre Marion, le défenseur Mathieu Labrie et les attaquants Christian Gaudet et Pier-Alexandre Poulin sont tous des joueurs de quatrième année qui seront diplômés à la fin de cette année universitaire. Bien que Gaudet et Marion puissent possiblement retourner l’année prochaine, les autres n’ont pas l’intention de le faire.

Après avoir perdu 6 à 3 contre McGill, les Aigles s’en sont remis pour jouer un de leurs meilleurs matchs de la saison dans ce qui allait devenir la dernière rencontre de l’année avec une victoire de 5 à 1 contre Saskatchewan.

« C’est approprié que ces joueurs finissent leurs carrières avec une victoire aux championnats nationaux parce que ce sont tous des joueurs qui ont réussi à ramener l’attitude gagnante au Bleu et Or, » souligne l’entraineur en chef Serge Bourgeois. « Je suis fier pour eux qu’ils ont eu une belle victoire pour finir leur carrière. C’est quelque chose qu’ils pourront se rappeler pour longtemps ».

De son côté, Charles Bergeron affirme que son passage en Acadie va se prolonger grâce à ses bonnes expériences.

« Représenter les Acadiens en tant que Québécois m’a ramené une double fierté et je m’attends à rester ici à Moncton justement à cause de la bonne expérience que j’ai vécue. On a été traités comme des rois. (Le directeur général) Léo Godin m’avait promis lorsqu’il m’a recruté que je n’allais rien manquer et il avait raison ».

Ayant disputé trois années avec le Bleu et Or, le défenseur Mathieu Bolduc dit que les liens créés avec ses coéquipiers perdureront.

« Ce sont tous des gars incroyables et je sais que je vais garder contact avec eux. Nous étions vraiment comme une petite famille. Même avant d’être d’excellents joueurs de hockey, ce sont des personnes extraordinaires. C’est ce qui fait la beauté du sport ».

SIC : Les Aigles éliminés en bris d’égalité, McGill remporte son premier titre

par Normand d’Entremont

Les Redmen de McGill University ont remporté la 50e Coupe Université du Sport interuniversitaire canadien (SIC) disputée la fin de semaine dernière à Fredericton.

Le capitaine Evan Vossen a joué les héros alors que les Redmen ont battu les Mustangs de University of Western Ontario 4 à 3 en prolongation.

De leur côté, les Aigles Bleus ne pouvaient que regarder de la foule alors que leurs espoirs d’un championnat national ont disparu devant leurs yeux.

L’équipe de hockey masculin a été éliminée du championnat après ses deux matchs de pétition en raison de la marge de buts pour et contre.

Après avoir ouvert le tournoi avec une défaite de 6 à 3 face à McGill University jeudi, les Aigles se sont repris pour signer un gain de 5-1 contre les Huskies de University of Saskatchewan vendredi, ce qui leur donnait toujours une chance d’accéder à la finale. Toutefois, même si les Huskies ont battu les Redmen 4 à 3, McGill s’est avancé avec une différence de +2, les Aigles deuxièmes à +1. Selon les règles, si Saskatchewan avait marqué un but de plus, Moncton aurait avancé en finale. Un véritable cas de « si proche, mais si loin ».

L’équipe ne baisse pourtant pas la tête.

« Je félicite les gars pour leurs efforts, même si cela n’a pas fini en notre faveur », affirme Serge Bourgeois, entraineur en chef des Aigles Bleus. « Ils ont fait preuve de caractère toute la saison et encore une fois lors de ce tournoi. Je suis fier de toute l’équipe pour avoir terminé la saison, et pour certains leurs carrières, avec une belle victoire ».

Le tournoi ne s’est pas bien entamé pour les Aigles.

Après que Christohper Guay et Charles Bergeron eurent chacun écopé d’une punition au début du match, les Redmen ont marqué deux buts en avantage numérique et avaient une avance de 2 à 0 avec moins de 6 minutes de disputées. Les Aigles ont ensuite diminué la marge sur un but de Christian Gaudet avec environ 5 minutes à faire dans la première, mais McGill a répondu 1:26 plus tard.

Les Redmen ont augmenté l’avance en deuxième avec deux buts en 19 secondes et menaient 5 à 1 après 40 minutes. Après que Marc-André Côté eut marqué le deuxième but des Aigles, Nicolas Biniek a solidifié la victoire pour McGill. Dean Ouellet a toutefois réduit l’avance à 6-3 vers la fin du match, ce qui était quand même important.

L’indiscipline au début du match a ultimement couté cher.

« C’est sûr que cela n’a pas commencé comme on le voulait », souligne le capitaine Dean Ouellet. « Prendre des punitions comme cela, ça ne nous aide pas. On s’est tiré dans le pied un peu, mais je ne pense pas que cela a décidé le match à ce moment ».

Francis Verrault-Paul a été le joueur du match pour les Redmen avec 2 buts et une passe tandis qu’Éric Faille a pris l’honneur pour les Aigles Bleus avec une mention d’aide.

« Au hockey, ce sont les petits rebonds qui peuvent changer tout, et aujourd’hui la rondelle n’est pas tombée de notre façon », ajoute Faille. « (Les Redmen) ont eu leurs rebonds et ont réussi à trouver le fond du filet ».

Si la chance n’était pas du côté des Aigles jeudi, l’inverse était sûrement vrai le lendemain. Après avoir alloué un but en avantage, encore une fois au début du match, les Aigles ont d’abord répondu en désavantage lorsque Éric Faille a envoyé un tir précis dans le haut du filet sur un 2 contre 1. Samuel Groulx a ajouté un deuxième but pour Moncton avant la fin de la période et Francis Rochon a poursuivi l’effort en deuxième avec le troisième but des Aigles.

Sachant qu’il fallait gagner du terrain dans le cas d’une égalité, Simon Lacroix et Éric Faille ont tous les deux marqué en troisième pour donner une victoire de 5 à 1 aux Aigles et leur permettent de conserver de l’espoir pour avancer à la finale.

« Je ne peux pas dire plus de mes joueurs pour leur effort cet après-midi », soutient Bourgeois. « C’était excellent partout, nous avons fait fierté aux Acadiens. Après la défaite d’hier, nous aurions pu arriver aujourd’hui moins motivés, mais nous avons fait preuve de caractère ».

Grand changement en Europe ?

par Lamrani Ahmed

L'année prochaine risque bien d'être celle d'un grand changement en ce qui concerne les compétitions européennes, et notamment l'Europa League. Cette dernière, mise en place pour redonner du prestige à la coupe de l'UEFA, n'a pas su séduire les foules. Un constat d'échec qui pousse les dirigeants de l'UEFA à réfléchir au sujet du futur de la coupe Europa, et qui pourrait bien être remplacée par une sorte de super ligue des champions.

Michel Platini a du mal à valoriser l'Europa League et d'après lui, cela ne peut durer plus longtemps. C'est pour cela que l'année prochaine, on pourrait voir une nouvelle coupe, une sorte de « Super Champions League », et si tel est son nom, le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle le porte bien. Imaginez le topo: 80 équipes, regroupées en 20 groupes de 4. Chaque championnat aurait le droit de faire qualifier les 6 premières équipes; les 4 premières passent directement, les 2 autres devront passer par les tours préliminaires. Pour faire simple, une sorte de Super Bowl du soccer en Europe. Déjà, la Champions League actuelle est juste magnifique, et cela sur tous les plans, pour nous spectateurs et amoureux du soccer, mais aussi pour les finances de tant de gens. Il ne faut pas oublier que le domaine du soccer fait vivre tellement de personnes qui, grâce à lui, ont réussi à trouver du travail.

Mais cela ne risque pas d'être tâche facile coté organisation, du fait des différents contrats signés avec les chaînes de télévision. Je parle des droits d'auteurs, qu'il va falloir renégocier. Mais aussi en termes de programme, c'est un gros changement qui aura surement un impact sur l'ensemble du monde du soccer. Je fais allusion aux transferts, décisions des coachs, etc.

En tout, si jamais cela arrive à devenir réalité, on n'en serait que ravis. Qui dirait non à toute une semaine de Champions League ou à plus de matchs par soir ?

mercredi 21 mars 2012

Un sur Dix lance sa troisième Semaine de Sensibilisation

par Rémi Frenette et Danielle Bilodeau

Pour la troisième année consécutive, la Semaine de Sensibilisation de la Diversité Sexuelle a lieu sur le campus de l’Université de Moncton. Plusieurs activités sont organisées du 19 au 23 mars afin de conscientiser la population étudiante sur les défis que doivent surmonter les gens LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres) qui sont souvent victimes d’intimidation et de discrimination.

Un des grands moments de cette semaine s’est déroulé le lundi 19 mars avec la levée du drapeau LGBT au CEPS, une première pour l’Université de Moncton. « Ce geste-là, explique Jean-Roch, président de l’association Un sur Dix, montre une ouverture, une inclusion et un respect envers les minorités sexuelles du campus, et ça, c’est très important. »

Pour le président de Un sur Dix, cette levée du drapeau est un souvenir de tous ceux qui sont décédés et de tous ceux qui continuent d’être intimidés. C’est aussi pour célébrer les droits acquis et garder en tête le travail qu’il reste à faire. « Il y a des choses qu’on doit continuer à accomplir. Quand on pense que dans 72 pays dans le monde, c’est la prison lorsque tu es LGBT, on est chanceux au Canada que ce n’est pas le cas. »

La visibilité des LGBT a aussi été démontrée ce mardi 20 mars lors d’une marche pacifique sur le campus qui mettait en évidence la banderole et des drapeaux LGBT. Beaucoup de personnes alliées, qui ne sont pas nécessairement de minorité sexuelle, marchent avec l’association pour les soutenir. « La marche donne le symbole que l’on existe et qu’il y a du soutien », explique Jean-Roch.

Les personnes alliées sont d’ailleurs une partie intégrante de Un sur Dix et une journée spéciale leur est consacrée pendant de la Semaine de Sensibilisation. La directrice de l’École de travail social, Hélène Albert, ainsi qu’une étudiante alliée, livreront des témoignages ce mercredi 21 mars à partir de 11h30 à la salle multi du Centre étudiant.

Finalement, la Semaine de Sensibilisation se terminera avec le visionnement du film « Prayers for Bobby », ce jeudi 22 mars à 18h30 dans le local 206 de l’édifice des Arts. Une combinaison des thèmes de l’homosexualité, du suicide et de la religion, ce film présente un message d’espoir à travers un récit tragique basé sur une histoire vraie.

Un sur Dix : au service et à la défense des minorités sexuelles
L’association Un sur Dix existe depuis 2004 et assure le soutien et la défense des minorités sexuelles sur le campus. Le président de l’association donne l’exemple des transgenres dont la protection des droits n’est pas encore enchâssée dans les politiques de l’Université, ni dans celles de la province. C’est donc un terrain où il reste bien du travail à accomplir avant d’atteindre l’égalité juridique et sociale.

À travers sa présidence à la tête de Un sur Dix, Jean-Roch offre du soutient personnel et de groupe afin d’aider les gens LGBT qui se sentent seuls et qui ne savent pas où se tourner. Des interventions personnelles et des groupes de discussion font partie des activités qu’il organise. Le président se réjouit aussi de la création d’alliances gays-hétéros dans les écoles l’Odyssée de Moncton et Mathieu-Martin de Dieppe. Un sur Dix a participé activement à la mise sur pied de ces associations de soutien, de défense et de représentation.

L’association fait aussi face à plusieurs défis tels que la destruction de leurs affiches sur le campus. À presque une affiche déchirée par jour dans certaines Facultés, c’est devenu un problème sérieux.

Malgré cela, l’Université de Moncton doit jouer un rôle de modèle pour les autres écoles de la province où l’on commence tranquillement à reconnaître les défis des gens LGBT, explique Jean-Roch. Cet été, justement, Un sur Dix donnera une conférence au Congrès des enseignantes et enseignants du Nouveau-Brunswick dans un effort d’information et de sensibilisation des intervenants en milieu scolaire quant à la question des minorités sexuelles.

Le scandale des « robocalls » : un coup dur pour la démocratie canadienne

par Rémi Frenette

La crise des « robocalls » fait rage depuis quelques semaines au sein de la presse nationale. Depuis les élections fédérales du 2 mai 2011, Élections Canada aurait reçu plus de 30,000 plaintes de citoyens disant avoir été contactés – soit par téléphone, par courriel ou par la poste – au sujet de leur choix de vote. Parmi ces plaintes, 700 dénoncent des appels préenregistrés informant les électeurs d’un changement d’adresse erroné de leur lieu de scrutin.

« Je dirais que c’est une première dans l’histoire politique du pays », affirme Roger Ouellette, professeur de politique canadienne au département des sciences politiques de l’Université de Moncton. « Pour les « robocalls », c’est sans précédent. Ce sont des nouvelles technologies. De plus en plus, on a des appels automatisés et cela demande beaucoup de logistique. Donc pour l’instant, on pointe vers le parti conservateur, mais il faudra voir la fin de l’enquête. »

En effet, la Chambre des Communes bourdonne d’accusations en provenance des partis d’opposition. Le Nouveau parti démocratique (NPD) demande une enquête indépendante tandis que les libéraux exigent une commission royale d’enquête. Le premier ministre Stephen Harper refuse toutefois de céder, disant qu’Élections Canada s’occupe déjà de tirer l’affaire au clair. Les conservateurs nient aussi toute participation au stratagème des appels trompeurs.

Il demeure difficile d’estimer le temps que prendra le processus d’enquête. D’après le journal Maclean’s, Jean-Pierre Kingsley, officier électoral en chef d’Élections Canada pendant 17 ans avant de se retirer en 2006, affirme que cela ne durera que quelques mois. Roger Ouellette estime quant à lui que la résolution complète du dossier, qui implique non seulement une vaste enquête mais aussi des possibilités de poursuites judiciaires et de sanctions, pourrait s’étendre sur des années :

« Il y a eu dans certaines circonscriptions des luttes très serrées où le candidat a gagné avec 18 votes. Il se pourrait que des élections soient invalidées par les tribunaux. Il se pourrait qu’on ait des élections partielles. Tout cela va prendre du temps : cela ne va pas se régler dans un mois, ni dans deux mois, ni dans six mois. Et comme nous sommes dans un système de démocratie et d’État de droit, […] entre le moment où quelqu’un est accusé en première instance et qu’il peut aller jusqu’à la cour suprême pour se défendre, ça peut prendre des années. »

Au terme du processus, continue-t-il, « s’il y a des individus qui, eux, sont trouvés coupables, la loi prévoit des sanctions, prévoit des peines de prison, prévoit des amendes; ça, c’est au niveau pénal. Mais il y a aussi le tribunal populaire, le tribunal de la population ». Autrement dit, ce sera ultimement à la population canadienne d’imposer son verdict lors des élections de 2015, toujours dans la mesure où des coupables sont identifiés.

À savoir si le scandale sera vite oublié, Ouellette affirme qu’« il se peut très bien que c’est quelque chose qui va être traîné comme un boulet d’ici les prochaines années jusqu’aux prochaines élections. » Le politologue donne l’exemple du scandale des commandites, « qui a été un élément déterminant dans la chute du parti libéral du Canada. »

Pour le moment, la crise semble assez sérieuse. L’ancien chef du cabinet de Harper, Ian Brody, laissait échapper des propos alarmants dans un courriel qu’il ne prévoyait pas rendre public : « Something seems to have gone on, on a scale I’ve never seen before », avant d’ajouter que cette affaire devra faire l’objet d’une « f–king huge investigation ». Ce ton de panique contraste des certains arguments des conservateurs selon lesquels le scandale ne serait qu’une manigance de l’opposition incapable d’accepter sa défaite aux dernières élections.

Quoi qu’il en soit, la population canadienne peut compter sur les services d’Élections Canada pour tirer l’affaire au clair. À ce sujet, le professeur de sciences politiques rappelle quelques points importants :

« Élections Canada est un organisme indépendant qui relève du Parlement canadien et non pas du gouvernement, c’est important de souligner cela. C’est un organisme qui existe depuis 1920, qui a une longue histoire, qui a une équipe et des budgets très, très importants. Il y a une loi aussi qui permet à Élections Canada de faire des enquêtes. Ils peuvent demander l’aide de la GRC, de la CRTC. »

Les enquêteurs sont actuellement sur la piste d’un certain Pierre Poutine dont les appels téléphoniques, principalement dans la région de Delph, en Ontario, auraient voulu altérer le vote de plus de 5,000 électeurs. L’enquête s’intéresse aussi au centre d’appel albertain RackNine puisque les appels du mystérieux Poutine semblent s’y rattacher. Selon Ouellette, il est plus probable que les appels robotisés relèvent d’une ruse impliquant des membres de partis politiques :

« Pour la ou les personne(s) qui ont mis en place le système de « robocalls », premièrement, il fallait avoir accès à la liste des électeurs des partis en question. Deuxièmement, il faut avoir des moyens aussi, des ressources financières et technologiques pour faire cela. Donc, l’enquête va le démontrer, mais semble-t-il que ce n’est pas une personne isolée ou un jeune dans un sous-sol qui aurait organisé cela. Ça semble être quelque chose qui a été pensé, organisé, structuré, planifié. »

Pour le politologue, il s’agit en outre d’un incident qui tache la démocratie traditionnellement exemplaire du Canada :

« Cela signifie que ce n’est pas un jour de gloire pour la démocratie canadienne. C’est assez ironique parce que le Canada a une réputation enviable dans le monde au niveau d’une démocratie qui est ferme, qui est saine, qui est solide. Élections Canada, c’est un modèle également dans le monde d’un organisme indépendant qui supervise les élections. »

Le Sénat académique croit en Raymond Théberge

par Marc-André LeBlanc

Les membres du Sénat académique ont recommandé la candidature de Raymond Théberge au poste de recteur à l’Université de Moncton par un vote de 22 à 6.

Cet appui à la candidature de Raymond Théberge s’ajoute donc à celle de la Fédération des étudiants et étudiantes du centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM) et celle de l’Association des bibliothécaires, professeures et professeurs de l'Université de Moncton (ABPPUM). Par contre, l’appui du Sénat est plutôt de caractère symbolique, alors que celui-ci n’a pas de pouvoir sur la décision finale que va prendre le conseil des gouverneurs.

Ces trois appuis, soit du Sénat, de la FÉÉCUM et de l’ABPPUM, en plus du reste des commentaires qui ont été envoyés par la communauté universitaire durant le processus, ont d’ailleurs été étudiés dimanche dernier par le comité consultatif de sélection. La réunion de dimanche avait également pour but de faire la recommandation du candidat choisi par le comité. Cette recommandation est celle qui va être envoyée au comité d’équité qui va se rencontrer à la fin mars.

Rappelons que c’est un poste ciblé envers les femmes et les handicapés. À compétence égale, ce serait donc la candidate Marie-Josée Berger qui serait choisie face à Raymond Théberge. Advenant que le comité consultatif de sélection recommande Raymond Théberge, il est en son devoir de prouver que celui-ci est clairement plus qualifié que Marie-Josée Berger, car le comité d’équité se base uniquement sur le rapport du comité de sélection et le profil des candidats pour rendre sa décision.

Les deux comités, soit de sélection et d’équité, feront parvenir leur rapport par écrit au Conseil des gouverneurs à la réunion du 14 avril.

Lors de la réunion du Conseil d’administration de la FÉÉCUM, le président et membre du Conseil des gouverneurs, Ghislain LeBlanc, a rappelé aux membres autour de la table que le nouveau recteur devait recevoir deux tiers des appuis pour être nommé.

Il a également réitéré le fait que les deux comités présenteront des rapports écrits au Conseil des gouverneurs, conformément au règlement, ce qui devrait éviter des situations comme lors de la nomination au vice-rectorat aux affaires étudiantes et internationales.

De plus, Ghislain LeBlanc a voulu faire part d’une dynamique importante au membre du Conseil d’administration : « Il ne faut pas oublier que c’est les membres du Conseil des gouverneurs qui ont le mot final et que rien ne les oblige à appuyer les recommandations du comité de sélection ou d’équité. » Le président de la FÉÉCUM a de plus mentionné que certains gouverneurs avaient été impliqués de près dans le processus de sélection en assistant par exemple aux consultations publiques et que certains auraient bien aimé que la candidature de Bernard Richard ait été retenue lors du processus.

À noter que les gouverneurs ne votent pas obligatoirement pour l’un ou l’autre des candidats, mais bien pour une proposition qui nomme un candidat au poste de recteur. Cette proposition doit être adoptée par deux tiers des membres. Cette particularité fait qu’autant Marie-Josée Berger que Raymond Théberge pourraient possiblement ne pas recevoir suffisamment d’appui pour être élu, et donc que ni l’un ni l’autre ne serait choisi. Le conseil des gouverneurs rendra sa décision le 14 avril.

Georges Laraque à Moncton : Mission Humanitaire Haiti 2012 reçoit un appui de taille

par Martin Savoie

Depuis le séisme qui a frappé Haïti en janvier 2010, des groupes d’étudiants de l’Université de Moncton, campus de Moncton, se rendent sur place afin d’aider de façon active à la reconstruction du pays. Cette année, Mission Humanitaire Haïti peut compter sur un tout nouveau supporteur en l’ancien joueur de la Ligue Nationale de Hockey (LNH) et activiste social, Georges Laraque.

Lui-même d’origine haïtienne, l’ancien joueur de la LNH était de passage à Moncton dans le cadre d’une réception bénéfice afin d’y donner une conférence, le 16 mars dernier. Il a profité de l’occasion pour souligner les efforts des étudiants ainsi que partager son expérience avec eux.

« Ça faisait un bon bout que les gens de Moncton me contactaient pour venir supporter cet organisme, mais je ne trouvais jamais le temps. Et ça me fait plaisir de supporter leur cause puisque Haïti est mon pays d’origine et c’est le fun de voir des gens s’y rendre pour aider les autres, » confie-t-il.

M. Laraque n’a pu cacher son admiration devant les initiatives étudiantes afin de se rendre là-bas aider le peuple haïtien puisque, selon lui, « dire que l’on supporte une cause, signer un papier, donner de l’argent, c’est une chose. Mais donner de son temps pour aider la population et poser de gestes concrets sur le terrain, c’en est une autre. »

S’étant lui-même rendu dans le pays de ses parents à quatre reprises depuis le séisme, M. Laraque a profité de l’occasion pour partager ses expériences avec les étudiants qui prendront part au voyage ainsi que tous ceux qui planifieraient faire parti d’un éventuel voyage humanitaire.

Malgré ses quatre voyages, Georges Laraque fait le constat d’une progression lente dans les travaux de reconstruction.

« La première fois que je suis allé, les travaux de nettoyage ne faisaient que commencer. On dégageait les rues et on décontaminait. Depuis, plusieurs groupes se sont rendus sur place pendant quelques mois, mais sont ensuite repartis. Au rythme que vont les choses, il faudra au moins un autre 10 ans avant que le pays soit reconstruit. »

M. Laraque a aussi souhaité aux gens qui participeront au voyage de profiter au maximum d’une expérience qui, et il en est convaincu, changera leurs perceptions de leurs vies.

« Les gens qui vont se rendre là-bas, ça va changer leur vie une fois revenus. On ne réalise pas toujours qu’ici, on peut accomplir nos rêves. Nos parents rêvent parfois de nous voir devenir médecins ou avocats, mais ce qu’un parent haïtien souhaite le plus pour son enfant, c’est qu’il vive. »

Édtorial : On s’implique, mais pour quoi ?

par Marc André LaPlante, rédacteur en chef

La semaine prochaine aura lieu le Gala para-académique 2012, et il s’agit d’une excellente occasion de réfléchir à la façon dont la communauté universitaire valorise l’implication au niveau universitaire.

D’entrée de jeu, le gala est une excellente occasion de remercier, de féliciter et de reconnaître les gens qui s’impliquent sur le campus pour rendre la vie universitaire plus agréable pour tous. Cependant, il en faudrait bien plus.

Le travail que mettent les étudiants qui s’impliquent dans certains comités est fortement sous-évalué. Pour certains, il y a une petite bourse au bout du compte, mais qui est disproportionnée lorsque l’on regarde le travail demandé. La réalité, présentement, est qu’un étudiant impliqué sur le campus se voit pénalisé dans ses études étant donné le nombre d’heures qu’il doit mettre en raison de son implication.

On sait déjà que dans plusieurs programmes, les étudiants se doivent de suivre des cours options franchement inutiles dans lesquels ils n’apprendront absolument rien qui leur servira un jour. Pourquoi ne pas offrir la chance aux étudiants de s’éviter l’un de ces cours, et être crédités pour leur implication ? Les membres des conseils étudiants devraient être crédités pour le travail qu’ils font. Ils s’en trouveraient alors moins désavantagés, étant donné que cela leur permettrait d’alléger un peu leur charge de cours.

Cela permettrait aussi à un plus grand nombre d’étudiants de s’engager réellement, et permettrait une vie étudiante plus riche et plus vivante.

Chapeau à Un sur dix
C’est cette semaine que le comité Un sur dix de l’Université de Moncton organise la Semaine de sensibilisation à la diversité sexuelle, et les choses sont faites en grand, avec le drapeau de la fierté LBGT qui flotte sur le campus de Moncton pour la toute première fois.

Quelle belle décision de l’administration de l’Université d’aller de l’avant avec cette nouvelle initiative et d’encourager et d’endosser les activités de la Semaine de sensibilisation à la diversité sexuelle.

Le mercredi 21 mars est d’ailleurs la journée des alliés. Cette journée est extrêmement importante, car elle permet la reconnaissance du travail de tous dans la lutte pour les droits des minorités sexuelles. L’été dernier, on remarquait une assez bonne présence hétérosexuelle lors de la parade de la fierté à Moncton. C’est une tendance qui doit se poursuivre. Mais surtout, pour leur travail au courant de la semaine, chapeau à Un sur dix.