lundi 10 décembre 2012

Une grande gronde étudiante contre une des six grandes recommandations de la FÉÉCUM aux partis du N.-B. 2012-2013

par Anthony Doiron

« Nous sommes prêts à retirer la ligne, » dit la présidente de la FÉÉCUM

Adoptées à l’unanimité par le conseil d’Administration (CA) de la FÉÉCUM lors d’une de ses réunions, le 27 août dernier, les recommandations 2012-2013 ne font pas l’unanimité au sein de la population étudiante.

Celle inscrite dans le cadre d’une entendre pluriannuelle sur le financement des universités fut l’objet de protestations. Une progressive gronde populaire s’est fait sentir tout au long de la semaine du 3 décembre au travers de médias sociaux.

Sentant le besoin d’expliquer les recommandations et d’écouter ce que les étudiants avaient à dire à leurs sujets, le vice-président externe de la FÉÉCUM (Fédération des étudiants et étudiantes du centre universitaire de Moncton), Alexandre Levasseur, convoqua tous les étudiants à une réunion au café-bar le Coude le vendredi suivant, soit le 7 décembre. Une trentaine d’étudiants, dont quelques membres de conseils étudiants, répondirent à l’appel. La réunion dura près de 4 heures.

La recommandation et ce qui lui est reproché
« La FÉÉCUM recommande : La signature d’une entente sur le financement qui permettra aux universités de fonctionner adéquatement et d’offrir une éducation de qualité, mais aussi aux étudiant(e)s d’avoir accès à l’éducation postsecondaire grâce à des droits de scolarité abordables, c'est-à-dire des droits de scolarité qui n’augmentent pas plus qu’au rythme du taux d’inflation, » peut-on lire à la page 9 du document contenant les recommandations de la FÉÉCUM 2012-2013.

Or, c’est le dernier bout de phrase qui a suscité beaucoup d’inquiétude chez plusieurs. Aux dires de Simon Ouellette, un étudiant s’opposant à la recommandation, elle est un non-sens.

« Le problème, c’est que la FÉÉCUM dit explicitement tolérer une augmentation. Une cent de plus : je ne suis pas content. J’aimerais que l’on suive nos principes directeurs et que l’on trace une ligne et que l’on ne puisse jamais la dépasser, dit-il. Lorsqu’on accepte une hausse des droits de scolarité, est-ce qu’on vient réellement de rendre l’éducation plus accessible pour tout le monde? », dit-il.

Lors d’échanges échauffés entre M. Ouellette et la présidente de la FÉÉCUM, Joëlle Martin, cette dernière concéda et se dit prête à modifier ladite recommandation.

« Nous sommes prêts à retirer la ligne », dit-elle.

Elle souligna toutefois que l’intention fondamentale de la FÉÉCUM n’a jamais été de dire oui à une hausse des droits de scolarité.

Avant que tout changement puisse être effectué, une proposition de modification devra d’abord être apportée en tant que point d’information à la prochaine réunion du CA de la FÉÉCUM. Les élus étudiants pourront donc rapporter l’information aux membres de leurs Facultés respectives pour en discuter avec eux, prendre position, et voter sur le sujet lors de la réunion subséquente.

La prochaine réunion du CA de la FÉÉCUM est prévue pour le 11 janvier 2013.

Un débat productif
Mme Martin se dit agréablement surprise du déroulement de la réunion. Elle reconnait qu’il est nécessaire pour tout membre d’un conseil étudiant d’être à l’écoute de la masse étudiante qui l’a élu.

« Se remettre en question est une chose qu’on a tous besoin de faire. Tous les exécutifs passent par là. Cette année on l’a vécu différemment à cause des médias sociaux. C’est ça la démocratie : écouter la voix du peuple. Je crois que c’était sain ce qu’on a eu droit à aujourd’hui », dit-elle.

Contestation d’étudiants face aux six recommandations de la FÉÉCUM

par Anthony Doiron

Une histoire de « salissage » et de harcèlement

Les récentes contestations aux six grandes recommandations de la FÉÉCUM 2012-2013 aux partis du N.-B. ont donné lieu à des échanges échauffés sur le média social Facebook. Des élus de la Fédération étudiante ont lancé des accusations envers Simon Ouellette, un étudiant de l’Université de Moncton qui s’afficha contre une des recommandations.

Louis-Philippe Rousselle, le président du conseil étudiant de la Faculté des Arts, ne mâcha pas ses mots avant de les écrire, accusant M. Ouellette de n’être qu’à la recherche de ses « 10 minutes de gloire » et de mener une campagne de « salissage » auprès des membres de la FÉÉCUM. Multiples étudiants et internautes ont signifié leur mécontentement face à ces accusations, les qualifiant d’attaques gratuites et injustifiées à l’endroit de M. Ouellette.

Le Front a contacté M. Rousselle afin d’obtenir des explications face aux accusations qu’il a portées envers M. Ouellette, mais il a préféré ne pas commenter.

Une opinion qui ne fait pas l’unanimité au sein du conseil
Patrick-Olivier Meunier, vice-président externe du conseil étudiant de la Faculté des Arts, précise que l’opinion de M. Rousselle ne reflète pas présentement celle des membres du conseil.

« […] en tant que membre du conseil, je pense que Louis-Philippe a fait quelque chose de personnel sans consulter les membres avant. […]. Faudrait avoir une discussion à savoir si oui ou non on appuie [ces propos-là] en tant que conseil », dit-il.

La présidente de la FÉÉCUM clarifie ses propos
La présidente de la FÉÉCUM, Joëlle Martin, a quant à elle qualifié de « Campagne de salissage » le mécontentement qui se partageait entre internautes sur les médias sociaux. Questionnée par le Front à cet égard, elle a voulu clarifier les propos qu’elle avait émis.

« Veut, veut pas, ce qui s’est passé cette semaine sur les médias sociaux, ça a sali l’image de la Fédération, donc selon moi, ça a quand même été une campagne de salissage. Je ne veux pas dire que ça a été mené par Simon, je n’accuse pas personne de l’avoir menée, je dis juste que l’information, la manière dont elle a été présentée, ça a sali l’image de la Fédération et mon image aussi », dit-elle.

Toujours au travers du média social Facebook, elle accusa publiquement Simon Ouellette de harcèlement. Lorsque demandé de préciser quelles actions M. Ouellette avait commises pour justifier une telle accusation, Mme Martin déclara que l’entrevue était terminée et qu’elle préférait ne pas commenter.

Ad hominem
Simon Ouellette qualifie comme contradictoire et contre-productif que des élus étudiants, qui revendiquent la participation des étudiants aux enjeux politiques, réagissent de la sorte lorsque des étudiants s’y intéressent finalement.

« Les réactions Facebook ont manqué de tact et de retenue. Les petits commentaires diffamants de la part de certains ne me dérangent pas, car mes questions étaient légitimes », dit-il.

M. Ouellette souligne que la liberté d’expression est importante, mais que les attaques contre la personne n’enrichissent pas les débats.

« […] il faut respecter ceux qui prennent le temps de s’exprimer sur les médias sociaux que la Fédération elle-même utilise pour transmettre ses messages. Chaque commentaire publié est en effet public et non anonyme. Nous sommes en 2012 : les médias sociaux ne devraient pas faire peur à nos jeunes élus. »

mercredi 5 décembre 2012

Mistero Buffo : Un drame satirique qui ose

par Karine Martel

Les étudiants finissants du baccalauréat en art dramatique présentent jusqu’au jeudi 6 décembre la pièce « Mistero Buffo » de l’Italien Dario Fo. La pièce a lieu tous les soirs à 20 h au Studio-théâtre La Grange de l’Université de Moncton au coût de 5 $ pour les étudiants et de 10 $ pour les autres.

Pendant près de 3 heures, les dix étudiants présentent un retour satirique sur les mystères religieux dans le Moyen-âge. Un regard parfois dramatique, parfois humoristique des relations hiérarchiques entre l’État, la religion et le peuple. En plus de revoir l’histoire de Jésus, le spectateur assiste à un rejet du Pape et donc de l’institution religieuse par le Christ lui-même.

« J’étais vraiment contente du choix de la pièce. C’est rare qu’on peut faire de quoi qui est si tabou, qui parle de des affaires comme ça. Mettre de l’humour dans la religion c’est difficile », explique la comédienne Carole Belliveau. « Mais c’est sûr que c’est une grosse pièce jouer du Dario Fo. C’est un auteur qui pousse les limites en Italie. C’est un honneur d’avoir pu jouer ça pendant mon Bac », rajoute-t-elle.

Les étudiants ont incorporé de grands noms de l’histoire de la religion. Entre autres, Marylin Bouchard a interprété le rôle de la Vierge Marie et Xavier Lord Giroux n’était nul autre que son fils, Jésus le Christ. Il nous parle de son expérience. « J’ai un peu laissé tomber la pratique de la religion catholique, mais j’ai réalisé avec cette pièce-là que tout ce que Jésus a fait, c’était pas fou. Il y a des vraiment belles valeurs avec Jésus, et je me suis un peu réconcilié avec lui. Puis avant les représentations je priais, et disais “bon, Jésus, tu peux venir habiter mon corps pour la pièce, ça va me faire plaisir de t’accueillir.” C’était vraiment un personnage le fun. »

Le texte de Fo a été écrit en tant que monologue; un très long monologue. Il a donc été divisé entre les 10 étudiants qui eux aussi relèvent le défi de jouer plusieurs personnages à la fois, en plus de ces nombreux monologues.

« Dans n’importe quelle pièce, mais encore plus dans celle-là, la concentration et l’énergie sont vraiment importantes. Les monologues c’est sûr que c’est difficile, t’es la seule personne en scène. T’es tout seul avec toi-même. Il faut que tu te fasses confiance et que tu travailles encore plus fort parce que tu peux pas te retenir avec les autres. Tu peux pas prendre ton énergie ailleurs. C’est un défi apeurant, mais c’est un beau défi », explique Sébastien Leclerc.

L’ensemble des accessoires, des costumes et des décors sont évoquent et de qualité. La disposition de la salle et la mise en scène rajoutent une perspective inclusive à la pièce.

« Vraiment bon. Quel travail! » de dire la grande dame du théâtre acadien, Viola Léger après la première de la pièce dimanche soir.

Les étudiants de troisième année du département d’art dramatique se joindront aux finissants du même programme pour présenter l’adaptation d’Herménégilde Chiasson de la pièce « Le songe d’une nuit d’été » de William Shakespeare à la fin de la session d’hiver.

Éditorial : La fin du monde

par Danielle Bilodeau, rédactrice en chef

Il ne faut pas oublier qu’il ne resterait qu’un peu plus de 2 semaines avant la fin du monde prévue pour le 21 décembre. Au départ, c’est les Mayas qui nous ont prédit cette catastrophe. Maintenant, il semblerait que c’est Psy qui va causer notre destruction.

Selon le Français Guillaume Leroy, une des prédictions de Nostradamus fait clairement référence à la chanson « Gangam Style » comme force derrière la fin du monde. La phrase en question : « Du matin calme la fin viendra une fois le nombre de cercles alignés à 9 sera, du cheval qui dansera. »

Selon ce jeune intellectuel, le matin calme représente la Corée du Sud et les 9 cercles alignés sont les 9 zéros du milliard; un chiffre que la vidéo de Psy approche rapidement sur YouTube, il en est maintenant à plus de 878 millions. Il ne faut pas chercher très loin pour comprendre ce à quoi le cheval qui dansera fait allusion.

Si ce n’était pas déjà assez, M. Leroy estime que la vidéo pourrait atteindre un milliard de visionnements (donc 1, suivi de 9 zéros) le 21 décembre précisément. Il suggère aussi que le chanteur retire sa vidéo de YouTube « par mesure de sécurité ».

On s’entend que c’est assez sérieux. Devant toutes ces évidences, il semble bien que je dois vous souhaiter bonne chance dans la vie qui vous attend après la mort. Je vous remercie aussi d’avoir été un fidèle lecteur ou une fidèle lectrice du Front pendant ses 35 années d’existence. Ce fut un plaisir de vous connaitre.

Juste au cas où…
Certes, les signes que la fin du monde approche sont nombreux. Par contre, on ne peut être sur de rien donc je tiens tout de même à vous souhaiter joyeux Noël, juste au cas où nous serions encore tous vivants le 25 décembre.

Peu importe votre façon de fêter ce congé, profitez bien de votre temps de vacance pour respirer et reprendre les énergies que vous avez perdues à vos études. Vous en aurez besoin lorsque le tout recommencera en janvier. Si toutefois vous terminez votre programme à ce semestre, vous en aurez besoin lorsque vous entamerez votre vie sur le marché du travail.

Si vous avez pris le temps de lire cet éditorial, malgré tous vos travaux et examens, je vous remercie. La période de fin de session est toujours difficile et il semble qu’à chaque fois on se demande comment nous pourrons possiblement passer au travers. Pourtant, on réussit toujours. Pour le mieux ou pour le pire, les choses vont bien finir.

Au risque de répéter les propos de l’éditorial de la semaine passée, je vous rappelle les dangers de la tricherie. Ça peut être très tentant de se faciliter un peu la tâche en cette période de l’année, mais vous serez beaucoup plus fiers de vous si vous y résistez. Planifiez votre récompense et gâtez-vous lorsque vous aurez terminé vos examens. Vous l’aurez certainement méritée.

Passez de joyeuses fêtes, ayez de bonnes vacances et faites votre possible pour survivre à l’apocalypse.

Génie frappe encore une fois : Des étudiants rapiècent une automobile au 2e étage de Jean-Cadieux

par Anthony Doiron

Près d’une trentaine d’étudiants de la Faculté de génie se sont fait pincer aux petites heures du matin, le mardi 27 novembre dernier, en train de rapiécer une Ford Escort 1997 violette au deuxième étage du pavillon Jean-Cadieux.

Vers 4 h, le service de sécurité s’est déplacé sur les lieux pour interpeller les étudiants et leur demander de démonter le véhicule qui était presque complètement assemblé. C’est la deuxième fois que des étudiants de génie se font prendre par le service de sécurité du campus pour quelque chose de similaire cette année. La même niche avait été tentée au début octobre dernier.

Au lendemain de cette escapade, les étudiants du campus ont eu droit à la CIA (Chorale des ingénieurs associés) de la Faculté de génie, cette parade annuelle impromptue où des étudiants de la Faculté défilent dans tous les pavillons du campus en chantant haut et fort tout en dérangeant les cours qui s’y donnent.

« C’est inacceptable »
Le doyen de la Faculté d’administration, Gaston Leblanc, en a assez.

« La parade des étudiants de génie est la goûte qui a fait déborder le vase », dit-il.

M. Leblanc affirme avoir déposé une lettre de plainte formelle au service de sécurité à l’endroit des étudiants responsables. Il explique qu’une vidéo de la parade aurait été filmée. À ses dires, on verrait et entendrait sur celle-ci des étudiants scander des slogans injurieux envers les membres de la Faculté d’administration. M. Leblanc explique que cette vidéo serait maintenant entre les mains du service de sécurité.

« Des gestes de la sorte n’ont pas leur place à l’université. C’est du bullying pur et simple, dit-il. »

M. Leblanc a toutefois refusé de laisser le Front visionner la vidéo.

Les motivations derrière le geste
Des étudiants attendent présentement d’être rencontrés par le comité disciplinaire de l’Université de Moncton. Le Front a tenté de contacter des étudiants concernés, mais aucun n’a voulu commenter. Le Front s’est engagé à ne pas divulguer les noms des principaux intéressés.

Aux dires d’Alexandre Gosselin, un étudiant de la Faculté de génie qui était présent lors de la première fredaine, on reconstruit une voiture au deuxième étage d’un pavillon universitaire pour à peu près les mêmes raisons que l’on escalade une montagne.

« Juste pour le défi de le faire; pour prouver qu’on était capable. Ça a nécessité pas mal de planification et tout. La première fois, on était à peu près 30 ou 40 personnes. On a minuté combien de temps ça nous prenait pour sortir les morceaux de char de la remorque jusqu’à la première porte de la Faculté et combien de temps ça nous prenait pour monter tout ça. Selon nos calculs, ça nous prend 30 minutes pour tout rapiécer. »

Des employés témoignent de politiques discriminatoires menées par leur employeur

par Simon Delattre

Le nom et le sexe des témoins ne seront pas révélés conformément à leur volonté. Il s’agit de les protéger professionnellement, de leur permettre de parler sans risquer de perdre leur emploi. Nous ne dévoilerons pas non plus le nom de l’enseigne à défaut de preuves écrites. Le but est de protéger le journal et le journaliste d’une éventuelle plainte pour diffamation.

Le Front a décidé d’enquêter suite au témoignage d’un/d’un(e) salarié(e) d’un magasin du centre commercial Champlain à Dieppe. Dominique (prénom modifié par l’auteur) explique que « le/la gérant(e) a mis un CV à la poubelle en disant que la chaîne n’emploie pas de personnes noires pour éviter les problèmes. » Notre témoin se dit « totalement outré(e) » par ce comportement : « c'est affreux. J'ai du mal à croire qu'il y a des gens qui puissent encore penser comme cela en 2012, et au Canada en plus... » Il nous sera impossible de déterminer d’où vient précisément la directive : « Je ne sais pas si c’est une consigne établie par la direction pour l’ensemble de la chaîne ou si ça concerne seulement notre magasin », nous dit-il. Par ailleurs, il n’a pas été possible de trouver un document démontrant que ce mot d’ordre est bien réel. Dominique le déplore : « on le sait, mais on ne peut pas le prouver, car il n’y a pas de preuve écrite, ça se fait sous la table ».

Le Front est ensuite allé à la rencontre d’une autre personne, ancienne assistante de la/du gérant(e) qui a changé de lieu de travail. Elle a confirmé l’existence de cette pratique : « Une personne de couleur a été refusée à cause de ça. Mon/ma supérieur(e) a expliqué que sa direction n’en voudrait pas. Est-ce que c’est vrai ou est-ce que c’est sa propre décision, ça je ne sais pas. » Une troisième source, employée du magasin elle aussi, a reconnu les faits, mais a refusé d’être citée.

Un cas isolé?
« La vérité, c'est qu'il y a probablement beaucoup de magasins dans Champlain (je sais avec certitude qu'il y en a deux) qui n'emploient pas les noirs », assure Dominique. Ce qui est certain c’est que tous les responsables de magasin à qui nous avons posé la question ont nié l’existence de cette politique.

Roger Boulay, directeur des services aux étudiants à l’Université de Moncton, estime que « cela existe certainement ailleurs, et aussi pour les offres de logement, car il y a des personnes racistes dans toutes les communautés. »

Une étude publiée en 2012 par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse montre qu’à compétences égales (éducation et expérience canadienne), les chercheurs d'emploi de la région de Montréal ont 60 % plus de chances d'être rappelés pour un entretien d'embauche s'ils ont un nom franco-québécois plutôt qu'Africain, Arabe ou Latino-Américain.

Que dit la loi?
La pratique est d’autant plus cachée qu’elle est socialement inacceptable, mais surtout formellement illégale. En effet, la loi de 1956 sur l'équité en matière d'emploi au Nouveau-Brunswick interdit la discrimination fondée sur la race, la couleur, les croyances, le sexe et l'origine ethnique. Elle s'applique à l'embauche et à l'emploi de toute personne.

Francis Young, agent de la Commission des droits de la personne du Nouveau-Brunswick, nous dit dans quelle mesure la justice peut intervenir : « la plupart des plaintes sont réglées à l’amiable; tout est possible si les deux parties sont d’accord. Mais si la plainte ne peut être réglée, un tribunal est nommé et le tribunal détermine s'il y a eu discrimination. Si c’est le cas, il peut ordonner que des dommages-intérêt soient versés pour perte de salaire et souffrances émotionnelles. Pour mener une enquête, une personne qui se croit victime de discrimination au Nouveau-Brunswick (par exemple, une personne qui a postulé pour une poste et croit qu’elle n’a pas été engagée à cause de sa race) doit communiquer avec notre Commission et porter une plainte par écrit dans un délai d’un an après l’incident. Pour avoir gain de cause, il faut avoir des preuves à l’appui. »

Être « déchétarien », ou se nourrir dans les poubelles pour dénoncer le gaspillage

par Simon Delattre

Les freegans (déchétariens en français) ont opté pour un régime alimentaire assez particulier : ils préparent leur menu avec les produits encore comestibles trouvés dans les déchets abandonnés par les restaurants, les supermarchés ou les particuliers. Ils ont pour la plupart les moyens de faire leurs propres commissions ; leur choix de vie est avant tout un geste politique contre le gaspillage alimentaire et la surconsommation. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, ce sont 1,3 milliard de tonnes de denrées comestibles qui sont gaspillées dans le monde chaque année. En France par exemple, nous jetons en moyenne 21 % des aliments soit 90 kg par an et par habitant.

Né aux États-Unis, le freeganism est lié à divers courants de pensée : écologisme, anarchisme, altermondialisme, anticapitalisme, partisans de la décroissance… Leur démarche s’apparente donc à une critique de la société de consommation. Sur le site « Freegans Station », nous pouvons ainsi lire « l'Argent est une valeur fictive instaurée par la société : cette société, en nous obligeant à payer pour vivre, parvient à conditionner et à contrôler des masses phénoménales d'êtres humains. »

Petit guide du glaneur
Dans leur lutte contre le gâchis, les glaneurs tombent souvent sur des produits encore intacts. Entre ceux à peine ouverts ou qualifiés de « non présentables », la plongée au plus profond de la benne peut parfois sauver des repas complets. Dans les restaurants, il est difficile d'estimer avec précision le nombre de plats servis si bien qu’une partie des restes finit systématiquement à la poubelle. Les sites d’associations freegans donnent de multiples conseils pour identifier la comestibilité des aliments et assurer leur conservation. Par exemple, les emballages « imperméables » ne doivent n’être ni percés, ni gonflés. Il faut évidemment être sélectif, bien laver les fruits et légumes, et cuire le plus possible les denrées. Beaucoup de produits sont suremballés, ce qui les protège dans la poubelle. La plupart d’entre eux peuvent d’ailleurs être consommés après la date de péremption.

Mais la cueillette n’est pas toujours facile, les conteneurs des grandes chaînes de distribution sont plus difficiles d'accès. Plusieurs utilisent des compacteurs afin de diminuer le volume de leurs déchets et leur facture de collecte. Certains établissements n’hésitent pas à installer des cadenas sur leurs poubelles, et d’autres y déversent même des produits toxiques (mort-aux-rats, javel) pour dissuader les glaneurs. Se nourrir à partir des déchets de l’Université de Moncton semble en tout cas être un vrai défi. En nous renseignant auprès du personnel du restaurant du Pavillon Taillon, nous apprenons que les surplus finissent dans une machine qui broie le tout!

La pratique est aussi très mal jugée, et les spéléologues des poubelles subissent bien souvent le regard accusateur des passants. Pourtant, cela n’est pas condamné par la loi. En effet, la Cour Suprême du Canada a déclaré le 9 avril 2009 qu'un citoyen « a renoncé à son droit au respect de sa vie privée quand il a déposé ses ordures en vue de leur ramassage, à un endroit où tout le monde avait accès aux ordures en question. » Les détritus sont donc du domaine public, une personne renonce à tout droit de propriété sur eux lorsqu’elle manifeste une intention de les abandonner.

Réunion du conseil d’administration de la FÉÉCUM : Les faits saillants

par Anthony Doiron

Les membres du conseil d’administration (CA) de la FÉÉCUM (Fédération des étudiants et étudiantes du campus universitaire de Moncton) ont voté l’échéancier FÉÉCUM 2013. Plusieurs dates importantes ont été confirmées.

L’assemblée générale annuelle de la FÉÉCUM aura lieu le 26 mars prochain au Coude à 11 h 20. Les mises en candidature pour les élections à la FÉÉCUM auront lieu du 4 au 15 février, la campagne électorale s’étendra du 15 au 24 février, et les suffrages seront collectés en ligne les deux jours suivants, soit les 25 et 26 février.

Un appui de taille pour les recommandations de la FÉÉCUM
Le vice-président externe de la FÉÉCUM, Alexandre Levasseur, se réjouit de l’adoption des 6 recommandations de la FÉÉCUM par le Forum de concertation des organismes acadiens du Nouveau-Brunswick de la SANB (Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick).

« On pourra dire que ce document-là ne représente pas juste la volonté des étudiants de l’Université de Moncton, mais de tous les membres du Forum de concertation aussi », dit-il.

Le Forum compte 29 organismes parmi ses membres, dont la Fédération des jeunes francophones du N.-B. (FJFNB), la Fédération des conseils d’éducation du Nouveau-Brunswick, l’Association francophone des parents du N.-B. (AFPNB), ainsi que l’Association des enseignants et des enseignantes francophones du N.-B (AEEFNB).

L’affichage francophone sur le campus
Patrick-Olivier Meunier, viceprésident interne des Arts, explique avoir reçu plusieurs plaintes d’étudiants concernant l’utilisation de l’anglais sur certaines affiches placardées sur le campus, telle la bannière de publicité Moosehead sur un des murs du café-bar le Coude, ainsi que le nom de certaines activités de la Coupe FÉÉCUM tel le Gameshow musical, l’Amazing Race et le Décathlon for Dummies. Les membres du conseil exécutif de la FÉÉCUM ont dit qu’ils se pencheraient sur la question.

Des tensions entre nos élus?
Hormis les multiples autres points discutés, celui qui suscita le plus de débats lors de la réunion fut le dixième à l’ordre du jour, soit « Souper de Noël », accaparant plus de 20 minutes du temps total des élus.

Pendant ce point, la viceprésidente interne de la FÉÉCUM, Karina Langis, vu juste d’adresser certains problèmes ayant trait aux relations entre elle et quelques membres du conseil d’administration. S’abstenant de nommer les personnes concernées, elle demanda aux membres s’ils avaient du « linge sale à laver » ou bien des « crottes sur le coeur ». Le tout dura environ une dizaine de minutes. Le Front s’est donc intéressé de savoir ce qui pouvait justifier une telle interpellation en pleine réunion.

Mme Langis explique qu’il existe des tensions entre certains membres du conseil administratif, mais sans préciser.

« [J’ai décidé de faire le point parce que] j’ai peur qu’à cause de quelques personnes du CA, on perdre notre esprit d’équipe. »

Elle confesse que son commentaire n’avait pas sa place en réunion.

« Parce que tout le monde était présent, j’ai cru bon d’en parler, mais c’était un manque de jugement étant donné que j’aurais pu parler à ces gens là à part. »

Lorsque questionnée à savoir si elle pensait que ces tensions affecteraient le travail du CA, Mme Langis préféra ne pas commenter.

Lutte dans une jungle étudiante

par Joey Couturier

Le Coude sera le théâtre d'un grand évènement sur le campus lors du retour en classe ce janvier. Si vous êtes familier avec la série populaire américaine « Survivor », vous serez donc heureux d'apprendre que la FÉÉCUM organisera sa propre version du jeu ici même sur le campus. Dix étudiants seulement seront sélectionnés afin de créer un groupe aux forces et personnalités variées.

Apocalypse ou non, les étudiants choisis tenteront de survivre pendant un total de neuf jours à l'intérieur du Coude avec l'obligation de se rendre à leurs cours sans la possibilité de quitter le pub sous aucun autre prétexte.

Le jeu consiste à diviser le groupe en deux tribus qui s'affronteront tous les jours pour une épreuve. La tribu perdante devra se rendre au conseil tribal et voter pour l'élimination d'un membre de son équipe, réduisant ainsi le nombre de participants. Ultimement, les deux tribus n'en formeront plus qu'une lors des derniers jours jusqu'à ce qu'un étudiant en ressorte vainqueur avec une bourse de 2000 $.

Cette activité n'est toutefois pas une première sur le campus; il y a un peu plus de dix ans, la FÉÉCUM avait organisé avec succès un « Survivor » ici à Moncton. L'activité avait reçu plusieurs éloges ainsi qu'un prix au Gala para-académique. Malheureusement, l'organisation n'a pas su garder son élan et l'année suivante a été un échec, mettant donc fin à la continuité du projet. Heureusement, la FÉÉCUM tentera en 2013 de faire revivre de palpitantes émotions aux étudiants avec cette télé-réalité à la sauce universitaire.

Vous êtes donc invités à assister aux nombreuses activités en lien avec Survivor Le Coude qui se dérouleront du 9 au 17 janvier lors des heures d'ouverture du Coude.

Quand l’Acadie se serre les coudes : 1 459 072 $ pour l’Arbre de l’espoir

par Karine Martel

La campagne de financement annuelle de l’Arbre de l’espoir s’est tenue le vendredi 30 novembre au Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB) de Dieppe. L’objectif de la campagne mise en œuvre par la Fondation de l’Hôpital Dr-Georges-L.-Dumont est de recueillir des dons afin de faire avancer les recherches et le traitement du cancer.

L’objectif financier de cette année était de 1,4 million de dollars, soit 200 000 $ de moins que l’objectif de l’année dernière. Au total, 1 459 072 $ de dons ont été comptabilisés en ce dernier jour de novembre.
Plusieurs campagnes de dons et de financement ont été faites par des étudiants de l’Université de Moncton dont des représentants sont allez porter un chèque d’une valeur de 28 164,93 $ au nom de l’Université. « Il y a eu des grosses levées de fonds comme le Party en vert, les Hommemoiselles, les Jammers de Kiné-récréo, le calendrier de science, des ventes de pâtisseries et d’objets promotionnels » explique Tiffany Raymond, co-coordinatrice de la campagne pour le campus de Moncton. « La somme a été amassée par les 3 campus, et 10 % des fonds amassés sont donnés par le recteur, une initiative qui avait été commencée avec Monsieur Fontaine, et reprise avec Monsieur Théberge », ajoute l’étudiante en psychologie.

SANB réticente
Le président de la Section Pointe-aux-Pères de la Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick (SANB), Roger F. Cormier, réitère avec ses réticences quant à la distribution des fonds amassés.

Monsieur Cormier juge que les dons remis par les résidents du nord de la province devraient retourner à cette même population. De plus, il considère injuste que la Société de Radio-Canada diffuse le Radiothon, contrairement aux autres fondations qui ne bénéficient pas d’une telle couverture médiatique.

Selon le président de la SANB Jean-Marie Nadeau, les différentes sections locales sont autonomes et ont droit à leur position. Il explique tout de même que la SANB provinciale se dissocie de ces propos. « Le dossier de l’Arbre de l’espoir ne fait pas partie de nos dossiers. Tous questionnements peuvent être légitimes, mais parfois c’est le ton avec lequel on se questionne, ajoute M. Nadeau. À la demande de la section Pointe-aux-Pères, on va tenter d’organiser des rencontres avec les dirigeants d’Égalité en santé en français et de l’Arbre de l’espoir,, puisqu’ici en Acadie on ne peut pas se permettre de se chicaner sur des sujets tels que le cancer. »

Division des dons
En terme de division, la majeure partie des dons, soit 55 %, va au Centre d’oncologie Dr-Léon-Richard; 14 % vont à l’Institut atlantique de recherche sur le cancer, un autre 14 % va pour l’administration, 12 % vont à l’Auberge Mgr-Henri-Cormier et le dernier 5 % à la sensibilisation.

Le Centre d’oncologie est spécialisé dans le trainement du cancer et offre des services complets avec de la technologie avancée. Par année, ils traitent 1 700 nouveaux patients atteints de cancer, donnent 26 000 traitements de radiothérapie et 5 000 traitements de chimiothérapie.

L’Auberge Mgr-Henri-Cormier est un centre d’hébergement pour les patients du Centre d’oncologie. L’Auberge sert à loger jusqu’à 65 patients et 20 accompagnateurs du Nouveau-Brunswick nécessitant des traitements contre le cancer.

Selon l’Organisation mondiale de la santé de nombreux cancers sont en partie évitables. Il est possible de prévenir ces maladies en modifiant ses habitudes de vie.

Depuis ses débuts en 1989, la campagne de l’Arbre de l’espoir a recueilli plus de 15 millions de dollars.

Les peuples autochtones à l’honneur

par Yannick Nganhou

La galerie de l’Art de l’Université de Moncton était le lieu qui a abrité la cérémonie de lancement du Volume Les relations autochtones immigrants aujourd’hui dirigé par Sylvia Kasparian, professeure en Sciences du Langage au département des Études françaises. En effet, vendredi dernier des professionnels du domaine artistique, des enseignants de l’institution et quelques étudiants avaient répondu présents pour assister à cette première du genre sur le campus de Moncton.

Comment en est-elle arrivée là ? Sylvia Kasparian affirme dans son discours de présentation : « L’idée a germé dans ma tête à l’époque où on fondait le CAIIMM, Centre d’Accueil et d’Intégration des Immigrants Francophones à Moncton, actuellement CAFI. » Ce livre est donc un projet de longue date et un travail de longue haleine : ce qui explique les gouttes de larme et sa voix tremblante comme pour dire « Enfin ». C’est un ouvrage qui a vu la participation de plusieurs auteurs notamment celle du Chef Robert Joseph, directeur administratif de l’Indian Residential School Survivor’s Society dans l’ouest de Vancouver. Il est question dans ce livre de quelques réflexions et recommandations aux nouveaux immigrants sur et par la communauté amérindienne, première communauté accueillante du Canada.

Il n’était pas seulement question de discours et de livres, mais aussi de culture. Ainsi, les chanceux présents ont pu assister à une démonstration spirituelle et musicale. Donna Augustine, protectrice de la sagesse Mi’kmaq ayant spécialement fait le déplacement depuis Elsipogtog, a pu commencer la soirée par une prière protectrice et a à la fin inviter toutes les personnes présentes à se mettre en cercle pour un chant traditionnel secret d’intercession avec des paroles qu’on leur connait : on pouvait percevoir le sourire sur les lèvres de quelques-uns.

Un fin repas et quelques boissons exotiques étaient offerts aux convives. On a pu observer au buffet, du pain et une préparation culinaire de l’orignal à la façon Mi’kmaq. Dans un décor traditionnel, l’ambiance était bon enfant et les invités ont su apprécier la projection musicale des artistes Samian et Kashtin.

Chronique « Terre-Neuve surnaturelle » : L’accident

par Emily Briand

Les histoires d’événements surnaturels peuvent être très divertissantes. Il n’est pas nécessaire de croire aux esprits maléfiques pour apprécier le petit frisson qui saisit la base de votre nuque lorsqu’une panne de courant vous surprend en pleine nuit. Chaque semaine, Emily Briand, étudiante en 3e année au baccalauréat en science infirmière à l’Université de Moncton, tentera de nous faire vivre l’inexplicable en nous partageant des légendes de l’île de Terre-Neuve qui lui ont été racontées par des voisins, des amis et des membres de sa famille.

Karine aimait suivre sa mère lorsque celle-ci rendait visite à ses amies, surtout lorsque cette visite l’amenait à explorer les maisons et découvrir des petits trésors. Elle avait trouvé une chambre de machines à coudre une soirée, lorsqu’elle n’était plus capable de simplement s’assoir et écouter la discussion des femmes plus âgées. Lorsque sa mère et son amie étaient tellement concentrées sur la conversation qu’elles ne la remarquaient pas, elle se sauva.

Elle explorait la maison au premier étage, et découvrit une chambre avec seulement des vieux modèles de machines à coudre. Karine, qui aimait tout ce qui pouvait être dans la catégorie de l’artisanat, prenait le temps d’admirer ces machines curieuses. Soudainement, elle ressentit les yeux de quelqu’un sur son dos.
« Excuse-moi, j’explorais juste pis j’avais vu ces belles machines et… », s'excusa-t-elle en tournant vers la porte.

Par contre, il n’y avait personne là, malgré qu’elle avait toujours l’impression qu’il y avait quelqu’un de présent. Elle sortit sa tête de la chambre pour voir si quelqu’un s’était évadé, mais il n’y avait personne. Entendant toujours la conversation entre sa mère et son amie, elle était certaine que ce n’était pas eux.

Du coin de son œil, elle remarqua des escaliers montant au deuxième étage. Elle se sentait attirée vers eux, et doucement, Karine s’en approcha. Dès qu’elle mit un pied sur la première marche, la sensation d’être observée s’intensifia. Elle frissonna et une chair de poule se développa sur ses bras. Après quelques minutes de réflexion, pesant le pour et le contre d’un danger possible, elle décida de continuer à monter les marches.
Rendue au deuxième étage, elle se retrouva dans un couloir avec quatre portes. Une à la fois, elle les ouvrait. La porte qui était la plus proche d’elle semblait être la chambre d’une fille. Les murs étaient roses et Karine pouvait voir des poupées sur les étagères. Ensuite, la chambre à côté de celle-là semblait être celle d’un garçon. Les murs étaient bleus, mais contrairement à la chambre de la fille, les jouets d’enfance n’étaient pas ramassés; il y avait des cow-boys et des Indiens en plastique sur le plancher, comme si un enfant venait juste de finir son jeu. La troisième chambre était la chambre de l’amie de sa mère. Finalement, lorsqu’elle ouvrit la quatrième porte, il y avait encore des escaliers, et ceux-ci montaient au grenier. En ouvrant cette porte, elle ressentit un vent froid qui la repoussait légèrement. De plus, la présence qu’elle n’arrêtait pas de ressentir depuis la chambre des machines à coudre s’intensifia. C’était comme si l’air autour d’elle était épais et même collant comme lorsqu’il est humide, mais en même temps, le courant était froid.

Peu importe comment Karine tentait de se motiver pour monter ces dernières marches, elle n’était pas capable. Elle fut gelée là pendant plusieurs minutes, mais le courage lui manquait, et elle ferma la porte pour redescendre avec sa mère.

Lorsqu’elle fut plus âgée, elle apprit de sa mère que son amie avait eu deux enfants, et lorsqu’ils étaient jeunes, ils jouaient aux cow-boys et aux Indiens. Tragiquement, il y avait eu un accident : le garçon avait mis une corde autour de son cou pour prétendre qu’il se faisait pendre, mais la chaise qu’il était dessus avait manqué sous son poids et il s’était pendu pour de vrai par accident.

Le CAF : de la nourriture pour votre cerveau

par Karine Verdon

Si je vous parle du CAF, est-ce que ça vous sonne une cloche? Non, ce n’est pas une abréviation qui désigne une cafétéria quelconque. C’est le Centre d’aide en français! Le CAF existe depuis quelques années déjà, mais cette année, une transformation majeure a eu lieu. Dans l’optique de rassembler tous les services aux étudiants sous le même toit, on a créé le Carrefour de l’apprentissage, qui englobe plein de services offerts aux étudiants, dont le CAF. Le CAF est un service d’aide et de soutien aux étudiants qui éprouvent des difficultés avec leur français écrit. C’est un service offert à tous les étudiants du campus, pas seulement à ceux qui suivent des cours de français. Un jumelage est fait entre un étudiant aidé et un étudiant aidant pendant huit semaines et chaque semaine, une rencontre a lieu d’une durée d’environ 45 minutes. Au cours de ces huit semaines, l’aidé et l’aidant travaillent ensemble pour approfondir leurs connaissances de la langue française écrite.

Le CAF est situé au local 182 de la bibliothèque Champlain et est un endroit très propice aux travaux et à l’apprentissage. Des centaines d’outils de référence sont disponibles pour consultation; quelques ordinateurs avec le logiciel Antidote et la responsable du CAF, Cynthia Létourneau, est également présente pour répondre aux questions qui lui sont posées, de même que plusieurs tuteurs.

Le jumelage entre un étudiant aidé et un aidant est une expérience forte enrichissante autant d’un côté que de l’autre. Des liens d’amitié sont souvent créés entre ces deux personnes et souvent, se poursuivent bien au-delà des séances hebdomadaires. Il est très agréable de constater le progrès que font vos aidés au fil des semaines et voir la lumière dans leurs yeux lorsqu’ils comprennent enfin une notion tant méprisée et c’est l’un des plus beaux cadeaux qui soient. De plus, le sentiment de fierté que vous éprouvez à la fin des huit semaines est indescriptible.

À la session d’hiver, les inscriptions reprennent dès le début des classes. Le processus est bien simple. Il faut écrire un texte d’environ 200 mots qui explique les raisons pour lesquelles on désire s’inscrire au CAF et remplir un petit formulaire d’inscription avec un montant de 5 $. Le jumelage sera fait en fonction de l’horaire de l’aidant et de l’aidé. Pour devenir aidant, il faut suivre le cours FRAN/EDUC 3010 et les séances d’aide se font dans le cadre de ce cours.

Plusieurs nouveautés seront offertes pour l’année 2013. Une page Web sera créée pour donner plus d’informations à son sujet et des ateliers formatifs auront lieu et porteront sur de nombreux sujets tels que : l’aide à la rédaction, comment construire un résumé, des notions grammaticales, l’accord du participe passé, etc.

De nombreux étudiants qui fréquentent l’université ne sont pas au courant de ce service offert pourtant si utile. Le but premier du CAF n’est pas de faire de l’argent, mais d’offrir de l’aide et de l’encadrement aux étudiants qui en éprouvent le besoin. Ce qui est important de préciser, c’est que c’est un service qui est offert à tout le monde et qui apporte une très grande aide. Des tuteurs sont toujours présents pour répondre à vos questions et vous trouverez surement la réponse à vos questions. Si vous êtes à la bibliothèque Champlain et que vous avez un travail écrit à remettre demain, vous pouvez venir voir les tuteurs sans rendez-vous et ils se feront un plaisir de vous aider. C’est un service très utile qui pourra vous servir tout au long de vos études universitaires.

Les notes de 1re moitié

par Normand d’Entremont

Alors que la période d’examen commence sous peu, le dernier effort pour améliorer ou soutenir sa note finale de cours s’amorce. Au sport universitaire, la première moitié est maintenant terminée; certaines équipes ont déjà complété leur saison, alors que d’autres continueront après Noël.

Certaines équipes ont eu de bonnes surprises, d’autres ont plutôt connu la déception. Et comme c’est toujours le cas, la fin du premier semestre offre une bonne occasion à faire un bilan des équipes et de prévoir ce qui s’en vient. Dans l’esprit des examens qui s’approchent, voici des notes pour chaque équipe du Bleu et Or.

Cross-country : B
Le programme de cross-country des Aigles continue à se développer alors que 3 athlètes se sont rendus à championnat national cette année, soit Jérémie Pellerin, Dylan Hébert et Geneviève Dostaler. Les trois athlètes ont tous connu de bonnes performances à Western University. À noter que Pellerin était le 2e plus vite des coureurs du SUA lors de cette compétition.

Hockey masculin : C-
Après 16 matchs, les Aigles Bleus (7-6-3) se retrouvent en 5e position au classement du Sport universitaire de l’Atlantique (SUA), mais ce sont les 5 défaites consécutives pour finir la première moitié, dont les 4 dernières à domicile, qui sont inquiétantes. Après s’être rendue au championnat national l’année dernière, la troupe de Serge Bourgeois a seulement 3 victoires en 9 matchs à domicile. La pause des fêtes est très bien reçue; l’équipe pourra maintenant se redresser et s’apprêter à aller chercher des victoires importantes en 2e moitié.

Hockey féminin : B+
Pour la première fois depuis plusieurs années, Moncton (3e, 7-5-0) ne se trouve pas dans le top 2 du classement après la première moitié. Cela est notamment en raison de la montée des Tommies de St Thomas University comme force dans le circuit, mais également parce que les Aigles ont une formation très jeune. L’équipe essaye encore de trouver une cohésion parmi ces trios, et la deuxième moitié devrait ainsi donner une meilleure indication du progrès des filles.

Soccer masculin : C
On ne se le cachera pas, les Aigles avaient des attentes assez hautes cette saison, mais ont encore une fois été éliminés par les Tigers de Dalhousie University en quart de finale pour la 3e année consécutive. Dans sa première année en tant qu’entraineur en chef des Aigles, Angelo Jean-Baptiste n’a pas pu mener son équipe plus loin que le premier match de séries où Moncton a subi une défaite 1-0. Il sera maintenant intéressant de voir quels joueurs retourneront pour l’année prochaine.

Soccer féminin : B
Les Aigles Bleues ont subi un destin pareil à la formation masculine, subissant une défaite de 2-1 dans le match de quart de finale aux Huskies de Saint Mary’s University. Toutefois, la 4e position au classement a été la meilleure saison pour le Bleu et Or au soccer féminin depuis 2009. L’avenir est promettant pour les filles si elles continuent d’avoir de bonnes performances de Donya Salomon-Ali, la recrue qui a marqué le plus de buts pour tout le circuit.

Volleyball féminin : A-
Après avoir ouvert leur campagne avec 4 victoires consécutives, les Aigles Bleues ont perdu 4 de leurs 5 dernières rencontres, mais 3 de ces défaites étaient contre les équipes du Québec avec lesquels la majorité du SUA ont eu de la difficulté. Moncton demeure en deuxième position au classement, 4 points derrière Dalhousie, ces 2 équipes étant les seules avec des fiches positives. Le Bleu et Or a un bon noyau de vétéranes et tentera de tout mettre ensemble pour emporter le championnat en 2e moitié.

Hockey masculin : Deux autres défaites à domicile pour les Aigles

par Normand d’Entremont

La pause de mi-saison n’aura pas pu arriver assez vite pour le Bleu et Or.

L’équipe de hockey masculin de l’Université de Moncton a subi deux revers en fin de semaine pour terminer sa première moitié sur cinq défaites consécutives.

Les Aigles Bleus ont perdu 4-3 en prolongation vendredi contre les X-Men de St Francis Xavier University et sont ensuite tombés 5-2 samedi contre les Huskies de Saint Mary’s University.

La pause de mi-saison permet justement aux Aigles de prendre un recul et de réorienter leur concentration.
« Ça va faire du bien pour l’équipe à se regarder soi-même, entraineurs inclus, affirme l’entraineur en chef Serge Bourgeois. Nous ne sommes pas en mode panique encore, mais c’est sûr et certain qu’il faudrait jouer mieux que nous l’avons fait ces 2 ou 3 dernières semaines ».

Vendredi, les Aigles se sont trouvés à deux reprises avec une avance d’un but en 3e période, mais n’ont pas pu les maintenir et ont finalement perdu en prolongation lorsque Cory MacIntosh a l’a emporté pour les X-Men.

Kevin Charland, qui a été mis sur le premier trio avec Éric Faille et Guillaume Parenteau, a marqué deux buts pour le Bleu et Or alors que Raphaël Pouliot a également trouvé la cible. Josh Day, Jason Bast et Steven Kuhn ont également contribué pour St. F.-X.

« Nous avons joué trois bonnes périodes et nous avons pris plus de tirs, souligne le gardien perdant Adrien Lemay. Nous avons également eu de bonnes occasions de marquer et c'est dommage que le pointage se soit retourné contre nous ».

Samedi, la partie ne s’est pas bien amorcée pour le Bleu et Or alors que Saint Mary’s a marqué 2 buts dans la première moitié du premier tiers. Les Aigles ont répondu en première et cherchaient à l’égaliser en 2e en avantage numérique, mais ce sont les Huskies qui ont marqué en désavantage pour la deuxième fois dans la rencontre. Les visiteurs ont ajouté deux autres buts et les Aigles ont répondu une dernière fois, mais c’était trop peu et trop tard.

Selon Bourgeois, les Huskies voulaient le match plus que les Aigles.

« Ce n’était pas une question de système, c’était juste que Saint Mary’s voulait la rondelle plus que nous autres, lance l’entraineur en chef. Nous avons été très bons en avantage numérique toute l’année, mais ce soir nous avons accordé 2 buts en supériorité en raison d’un manque d’effort ».

Les Aigles (7-6-3) finissent la première moitié en 5e position avec 17 points, 8 points derrière Acadia University qui occupe le premier rang. Immédiatement au-dessus du Bleu et Or se trouvent les X-Men avec 20 points, alors que Saint Mary’s est 3e avec 23 points et l’Université du Nouveau-Brunswick est 2e avec 24 points.

Si les Aigles cherchent à améliorer leur classement, il faudra utiliser la pause pour mieux se préparer pour la 2e moitié.

« C’est le meilleur temps pour nous, les gars ont eu de grosses sessions et la pause va faire beaucoup de bien à tout le monde, surtout aux vétérans », ajoute Pierre-Antoine Dion qui a marqué son premier but en carrière universitaire. « Je pense que nous sommes une équipe qui se tient et nous allons sortir plus fort après Noël ».