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mercredi 25 mars 2015

Projet de loi anticonstitutionnel

Par Marie-pier Cyr


Bon retour d’une autre tempête de neige (*soupir*) et bienvenue auxjoies du printemps typiquement néobrunswickois.Bien que l’hiver ait été dur pour plusieurs, on commence à voir la lueur au bout du tunnel.

Cette semaine, on vous parle de politique; plus précisément, on vous parle de la grande vedette de notre pays, le seul et l’unique, notre cher Premier ministre monsieur Stephen Harper. Si ses faux pas parvenaient à être plus ou moins dissimulés dans les dernières années, les dernières semaines ont largement démontré l’impact de ses multiples erreurs, en commençant tout d’abord par son fameux projet de loi antiterrorisme.

Si on s’en souvient bien, notre cher monsieur Harper a mis de l’avant ses projets de loi antiterroriste suite à l’attentat du mois d’octobre dernier au Parlement à Ottawa. C’est aussi à ce moment précis que le gouvernement Harper s’est lancé dans une guerre pratiquement personnelle contre le terrorisme. Le projet de loi antiterrorisme c-51, l’ultime joyau de sa couronne, se décrit comme étant une réponse fourretout et fort peu médité, cela suite aux attentats d’octobre 2014. Le projet de loi c-51 veut contrer les menaces terroristes sur le sol canadien et assurer la sécurité de ses citoyens, mais reste parfaitement vague dans la description des solutions avancées. On note par ailleurs que le projet
de loi a été largement critiqué par l’Association du Barreau canadien, laquelle recommande vivement au gouvernement de réviser les mesures proposées par le projet. Face aux propos de l’Association du Barreau (qui regroupe, on s’en rappelle bien, quelques-uns des avocats les plus affluents du pays), le gouvernement reste sourd d’oreille. C’est certain qu’on ne veut pas entendre que le projet de loi c-51 pourrait entrer, en principe, contre la Charte de Droit et Liberté canadienne. Autant faire à croire qu’on n’a rien entendu.

Faux pas après faux pas, telle une ballerine maladroite, le premier ministre enchaine avec des propos toujours plus inappropriés, cette fois sur le port du niqab. Selon Harper, le fait de couvrir son visage pour des raisons religieuses entre à l’encontre des principes et vertus canadiennes de la transparence et de l’égalité. Il soutient également que le port du niqab est le produit d’une culture «antifemme» qui est largement imposée sur celles qui le portent. Bien que cette version des faits soit applicable dans certains cas isolés, le groupe visé demeure des citoyennes canadiennes qui portent le niqab par choix afin de vivre pleinement leur propre religion. Si le port du niqab devient interdit aux cérémonies de citoyenneté, comme le souhaite monsieur Harper, il s’agirait d’un énorme pas vers l’arrière pour ce groupe de femmes marginalisées qui ont tout de même intériorisé des valeurs que l’on approprie à l’occident, telle la liberté d’expression, l’anticonformisme et l’indépendance. On ne peut se prononcer au nom de l’égalité que si on connait les deux côtés de la médaille, et l’ignorance de monsieur Harper au sujet des réalités vécues par les membres de son peuple est sans équivoque.

Et puis que dire de la disparition et des meurtres de plus d’un millier de femmes autochtones canadiennes, qui restent toujours sans enquête à l’échelle nationale? Du manque de considération du gouvernement pour la cause environnementale? Et comment oublier cette obsession démesurée pour le pétrole albertain? C’est presque à s’en réjouir que le chef d’État, c’est toujours la Reine.

vendredi 20 septembre 2013

Lettre d'opinion : Les stages non-rémunérés : Les étudiants.e.s en ont assez


par Samuel Leblanc
Vice-président académique

Les étudiants travaillent dans les milieux de stage. Ils se lèvent tôt, font des quarts de travail, ramènent du travail à la maison. La grande majorité des stagiaires ne reçoivent aucun salaire pour ce travail. Pire encore, ils doivent payer des frais de scolarité pour accéder à ce stage. Cette pratique courante est inacceptable. Pourquoi? Parce qu’on demande aux étudiants de payer pour travailler. Tout au mieux, on leur demande de payer pour une formation habituellement offerte – avec un salaire – par les employeurs. Comment palier à cette situation plus que problématique? Les étudiants doivent exiger la rémunération des stages. Au strict minimum, ils doivent exiger un allègement des droits de scolarité pour la période de stage.

La classe étudiante – si on peut la nommer ainsi – se transforme malheureusement en une simple main-d’œuvre bon marché pour les employeurs. C’est ce qu’on appelle en bon français du cheap labour, tout simplement. Certains étudiants doivent d’ailleurs se priver d’un revenu pour effectuer leur stage. Par exemple, les étudiants en sciences de l’éducation effectuent certains stages durant une partie de l’été, ce qui les empêche de gagner un salaire par l’entremise d’un emploi d’été.

Selon les normes d’emploi du Nouveau-Brunswick, les heures de formation sont considérées comme des heures de travail normales et elles doivent être payées lorsque la formation est nécessaire pour le poste et que les heures de formation sont contrôlées par l’employeur. Par conséquent, lorsqu’un employeur embauche un nouvel employé, il est responsable de la formation de ce dernier, et doit payer cet employé lors de cette formation. Pourquoi ce serait différent pour les étudiants qui effectuent un stage en milieu professionnel? On sait pertinemment bien que plusieurs étudiants seront embauchés par les employeurs de ces milieux de stage. On pense bien évidemment au Ministère de l’Éducation et au Ministère de la Santé, entre autres. Puisque ces ministères offrent une formation aux futurs travailleurs, il me semble logique d’exiger de ces mêmes ministères qu’ils paient la note de cette formation, ce que le gouvernement exige déjà des entreprises privées. Par conséquent, le gouvernement provincial devrait – au minimum – offrir une bourse aux étudiants qui effectuent des stages. N’oublions pas que les étudiants sont les futurs travailleurs et qu’ils contribueront financièrement aux coffres de la province et du fédéral. Les frais de scolarité devraient également être allégés pour les stagiaires, considérant les pertes de revenus engendrées et les dépenses supplémentaires qui viennent avec le milieu professionnel, telles que le transport et l’achat d’équipement pour le stage. À défaut d’avoir une ruée vers l’or comme d’autres provinces et territoires, stimulons la création d’emplois étudiants, question d’avoir enfin une solution partielle au grand problème de l’exode vers l’Ouest. Présentement, dans le cadre de leur formation en éducation, tous les étudiants sont obligés de travailler durant 4 mois à temps plein sans rémunération, et en plus, on a le culot de leur imposer le plein paiement des frais de scolarité. C’est complètement aberrant. Les étudiants en sciences infirmières, eux, travaillent un nombre d’heures très élevé durant leur stage, qui est souvent effectué parallèlement avec d’autres cours. Tout cela sans rémunération. Il n’y a aucune aide financière pour diminuer le fardeau des étudiants qui paient leurs repas, leur transport et leur uniforme. Il est plus que temps de mettre fin à ces pratiques abusives.