par Normand d’Entremont
Nous avons maintenant complété plus de deux semaines de cette saison de hockey raccourcie et la frustration du lockout s’oublie peu à peu. Les arrêts acrobatiques, les buts sensationnels et les plaquages vicieux sont de retour aux bulletins des sports chaque matin.
Une des intrigues intéressantes de la saison jusqu’alors a été le jeu fort de la classe de recrues. Non seulement voit-on des recrues être figurantes sur les équipes, on les voit être des joueurs de premier plan. Vous pensez peut-être que c’est juste un hasard que la classe de recrues soit forte suite au lockout, mais l’historique nous démontre le contraire.
À l’instant où j’écris cette chronique, trois recrues ont une moyenne d’au moins un point par match, soit Cory Conacher du Lightning de Tampa Bay (1,50 p/m) Vladimir Tarasenko des Blues de Saint-Louis (1,25 p/m) et Alex Galchenyuk du Canadien de Montréal (1,00 p/m). 7 recrues de plus (ayant joué au moins 5 matchs) ont au moins 0,5 point par match. Des joueurs comme Nail Yakupov et Justin Schultz des Oilers d’Edmonton, Jonathan Huberdeau des Panthers de la Floride et Dougie Hamilton des Bruins de Boston font tous parti de ce groupe et créent un avenir très promettant pour la LNH.
Qu'elle a été la dernière fois où 2 recrues ont récolté au moins 1 point par match dans la même saison? En 2005-2006, lorsque Alex Ovechkin et Sidney Crosby ont disputé leurs premières campagnes. Le seul autre à avoir au moins un point par match dans les derniers 15 ans est un certain Evgeni Malkin (qui a été repêché avant le lockout de 2004, mais qui a seulement fait son début en 2006).
Qu'elle a été la dernière fois où 12 recrues (ayant joué au moins la moitié des parties) ont marqué au moins 0,5 point par match dans la même saison? En 2005-2006.
Au cas où vous l’auriez oublié, la saison 2005-2006 était celle qui avait suivi le dernier lockout.
Vous comprendrez où je m’en vais. Les lockouts sont peut-être tannants pour les partisans, mais ils semblent bénéficier les recrues.
Pourquoi? Bien d’abord, pour les lockouts qui font toute la saison, cela fait en sorte que la classe de recrues est deux fois plus grande, donc il y a plus de bons joueurs qui vont faire leur début avec leurs équipes respectives. Mais cela ne s’applique pas cette fois; il doit donc avoir d’autres explications. Voici les miennes.
Premièrement, les lockouts font en sorte que les recrues ont l’occasion de progresser un peu plus en tant que hockeyeurs professionnels avant de faire leurs débuts dans la ligue nationale. Ces jeunes ont la chance d’évoluer en une saison (ou une moitié de saison) de plus dans la ligue américaine, dans les juniors ou encore dans les ligues d’Europe. Les recrues sont donc plus prêtes lorsqu’ils enfilent un gilet de la ligue nationale pour la première fois.
Non seulement les matchs supplémentaires dans les ligues mineures permettent aux recrues de mieux se préparer, cela constitue également un avantage pour les jeunes alors que les vétérans ne trouvent pas nécessairement d’autre travail lors des lockouts. Certains vont joindre les équipes américaines ou européennes, mais plusieurs décident plutôt de s’entrainer eux-mêmes et de se ramasser des temps de glace quand ils peuvent. C’est ainsi que les recrues sont souvent plus en forme (physique et mental) pour jouer, et le résultat donne ce qu’on constate présentement.
Maintenant, je ne dis pas que Conacher, Tarasenko et Galchenyuk seront des Crosby ou des Ovechkin ou des Malkin, parce que je le doute. Ils seront sûrement des joueurs de premier plan, mais il ne faut pas nécessairement s’attendre à ce qu’ils soient les meilleurs joueurs de la ligue. Peut-être, mais pas nécessairement. On verra. Mais pour l’instant, oublions les comparaisons et essayons juste d’apprécier ce groupe de recrues talentueux et excitant.
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