mercredi 21 septembre 2011

Poursuite sur le vice-rectorat aux affaires étudiantes et internationales — Ghislain LeBlanc appuie officiellement Serge Rousselle et Yvon Dandurand

par Marc-André LeBlanc

Le 20 octobre prochain, la saga au niveau du poste de vice-rectorat aux affaires étudiantes et internationales (VRAÉI) sera portée devant la justice. Parmi les personnes supportant les requérants se trouve Ghislain LeBlanc, président de la Fédération des étudiants et étudiantes de l’Université de Moncton (FÉÉCUM).

Celui-ci a signé un affidavit, soit un document sous serment faisant foi de sa version des faits en ce qui concerne le procès mettant aux prises Serge Rousselle et Yvon Dandurand face à l’Université de Moncton.

Comme présenté la semaine dernière dans plusieurs médias, Serge Rousselle et Yvon Dandurand, les deux candidats non sélectionnés au poste du VRAÉI, ont allié leurs forces dans cette poursuite qui les oppose à l’Université de Moncton.

Serge Rousselle avait annoncé ses intentions de porter la cause en justice au cours de l’été. Par contre, celui-ci a été joint par l’autre candidat défait, Yvon Dandurand. D’après ce qu’a fait paraître l’hebdomadaire L’Étoile sur son site web, de nouvelles révélations auraient poussé Dandurand à joindre ses forces à celles de Rousselle dans la poursuite qui sera adressée le mois prochain.

En tout, six personnes, incluant LeBlanc, ont signé des affidavits pour appuyer la cause de Rousselle et Dandurand. Parmi celles-ci, on retrouve Marie Brunelle, la première coordonnatrice d’équité en matière d’emploi, Michel Cardin et Michèle Caron, l’actuel et l’ancienne présidente de l’Association des bibliothécaires, professeures et professeurs de l’Université de Moncton (ABPPUM), Dianne E. Landry, membre du comité d’équité, et Lise Caron, candidate défaite à un poste de rectorat en 2002. De la même manière, les deux plaignants ont également déposé des affidavits rapportant leur version des faits.

Au cours du grand débat médiatique, c’est surtout la procédure entourant la nomination de Marie-Linda Lord qui a grandement été remise en question. Avec les affidavits déposés en justice la semaine dernière, de nouveaux arguments ont par le fait même fait surface.

Par exemple, dans les documents de Ghislain LeBlanc et de Michel Cardin, il est mentionné qu’une discrimination envers l’âge aurait agi en faveur de Marie-Linda Lord.

De plus, un retour sur d’autres nominations à des postes de vice-recteurs à l’Université de Moncton est présenté, notamment dans la déclaration de Marie Brunelle qui démontre que le comité d’équité n’a jamais eu autant de pouvoir dans la nomination d’un poste du vice-rectorat.

Pour leur part, les propos de Dianne E. Landry viennent confirmer le fait que la candidature de Serge Rousselle n’a jamais été présentée devant le comité d’équité, sous prétexte que ce dernier s’était désisté.

Il semble aussi que Marie-Linda Lord ait pu mettre à jour son curriculum vitae au cours du processus, opportunité qui n’aurait pas été offerte aux deux autres candidats.

Serge Rousselle et l’Université de Moncton n’ont pas voulu commenter la question du procès. Malgré tout, Thérèse Thériault, directrice des communications pour l’Université, a affirmé que lors de sa rencontre de samedi, le Conseil des gouverneurs a réitéré sa confiance, non seulement envers Marie-Linda Lord, mais également envers le recteur Yvon Fontaine. Elle a de plus soutenu qu’après une session en comité plénière, le Conseil a mandaté le comité exécutif « de poursuivre la requête et jouer le rôle qu’il a à jouer là dedans, de le faire avec professionnalisme et de le faire avec sévérité. » La poursuite sera entendue le 20 octobre au Palais de justice de Moncton.

Le président de la FÉÉCUM défend sa position

En ce qui concerne Ghislain LeBlanc, son affidavit met au clair ce qu’il définissait auparavant comme une forte majorité d’appuis envers Yvon Dandurand lors du vote final du comité de sélection.

« Ils (le comité de sélection, dont LeBlanc était membre) ont clairement retenu le candidat Yvon Dandurand comme premier choix, celui-ci obtenant 5 votes, Marie-Linda Lord 1 vote et Serge Rousselle 1 vote. Par la suite, lors d’un deuxième tour en vue de les départager et de procéder à un second choix, Serge Rousselle a obtenu 6 votes et Marie-Linda Lord 1 vote ; le recteur Yvon Fontaine ayant expliqué, en ma présence lors du Conseil des gouverneurs de l’Université de Moncton du 16 avril 2011, avoir été l’intérêt minoritaire sur le Comité de sélection ».

À en croire les propos de LeBlanc, le recteur de l’Université de Moncton aurait été un grand partisan de Marie-Linda Lord et ce dernier aurait, à plusieurs reprises au cours du processus, redoré sa candidature.

Interrogé par Le Front sur les raisons qui l’ont poussé à déposer son affidavit, Ghislain LeBlanc soutient que cette action était nécessaire.

« À maintes reprises, on a démontré nos inquiétudes par rapport à la sélection de la vice-rectrice et on pense que la manière dont les choses ont été faites est très questionnable, » soutient LeBlanc. « La FÉÉCUM n’allait pas poursuivre l’Université, mais quelqu’un d’autre le faisait. On voulait juste donner notre version des faits et, comme le tout va devant la cour, on pourra savoir si on a vraiment suivi la procédure ou non. »

Il est à noter que l’affidavit de Ghislain LeBlanc est signé en son nom personnel et que c’est en établissant la preuve que celui-ci se présente comme président de la FÉÉCUM

« La FÉÉCUM comme fédération ne va pas intervenir dans le procès », rapporte LeBlanc en faisant référence à l’ABPPUM qui, pour sa part, a déposé une requête pour se faire entendre lors de l’affaire.

Questionné sur l’effet que cet affidavit pourrait avoir sur les relations avec l’actuelle vice-rectrice Marie-Linda Lord, le président ne craint rien.

« On a toujours maintenu une communication ouverte avec madame Lord et on a voulu s’assurer qu’elle sache que c’est le processus qu’on oppose et non elle » dit LeBlanc. « Si on lit mon affidavit, il n’y a rien qui critique Marie-Linda Lord. Elle était candidate dans le processus, et ce n’est pas elle qui a pris les décisions questionnables, mais bien d’autres personnes. »

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