par Jessica
Savoie, Rédactrice en chef
La nouvelle
équipe de la Fédération des étudiantes et étudiants du Centre universitaire de
Moncton a fait couler beaucoup d’encre depuis le début de son mandat, en avril
dernier.
Non
seulement les membres ont catégoriquement refusé de se soustraire à la
légendaire cravate politique, mais ils ont tenu tête à leurs adversaires depuis
le tout début de leur combat.
Kevin
Arseneau, le président, est à lui seul un personnage qui fait parler bien
au-delà des limites de l’Université de Moncton. Le conteur acadien, âgé de 28
ans, utilise une approche très différente de ce à quoi les étudiants s’étaient
habitués au campus universitaire de Moncton.
Premièrement,
le président a montré à tout le monde que l’habit ne fait pas le moine :
il arbore fièrement son éternelle tuque orange, ou sa casquette délavée, et sa
grosse barbe peu importe l’endroit. Il fait équipe avec une dure à cuire, un
politicien en devenir et un « hipster ».
À
première vue, il est possible de mettre en doute leur crédibilité. Pourtant, il
n’y a pas de FÉÉCUM qui ait, depuis bien longtemps du moins, mis autant
d’efforts, de travail et d’espoir envers l’éducation au Nouveau-Brunswick.
L’équipe
est partie d’un mandat directeur et en quelques semaines a réussi à mousser des
débats politiques et collectifs partout dans la province.
Cet été
par exemple, M. Arseneau a pris les voiles en compagnie de son
vice-président social, Simon Ouellette. Ils ont tous les deux traversé la
province afin de mener à bien une tournée de consultation provinciale ayant
pour thème l’éducation comme un projet de société.
Pour ce
qui est de la semaine dernière, ils ont brisé une ancienne tradition de la
FÉÉCUM et ont décidé qu’il n’y aurait pas de retraite fermée pour les membres
du Conseil d’administration et eux, mais bien un camp de leadership ouvert à
tous les élus du campus.
Outre les
activités qu’ils ont menées à terme, les membres de la nouvelle FÉÉCUM donnent
la frousse à plusieurs avec leur transparence et leur relation avec les médias.
Kevin
Arseneau, en début de mandat, a fait le tour des manchettes à cause d’une
histoire d’intimidation entre Marie-Linda Lord, la vice-rectrice aux affaires
étrangères, et lui. Il ne s’est pas gêné pour contacter la presse francophone
des environs afin de faire savoir à qui veut bien l’entendre qu’à l’Université
de Moncton, « il s’y passe des choses
douteuses ».
En plus
de leur infaillible transparence, les membres de la fédération diffusent des « gazouillis » et dénoncent des situations rattachées de près ou de loin à la
cause étudiante.
«Robert
Goguen à la Rentrée d’U. Moncton. Oublié d’arrêter voir les étudiants, mais
prit beaucoup de photos à la porte d’entrée, sa priorité?», peut-on lire via le
compte Twitter de Kevin Arseneau.
Leur
position de se tenir à distance de la bureaucratie peut avoir ses avantages,
dans le sens où ils auront l’occasion de penser, d’agir et de défendre
librement leurs idées.
Cependant,
il ne faut pas oublier que c’est malheureusement cette même bureaucratie qui
prend les positions touchant la communauté.
La FÉÉCUM
marche sur un fil fragile. Si elle perd son équilibre, elle risquerait de se
mettre à dos des figures importantes qui pourraient très certainement avoir un
impact quelconque sur le combat pour lequel ils se battent.
Il est
vrai que l’Université de Moncton avait besoin d’un vent nouveau et avec la FÉÉCUM
actuelle, elle en a pour son argent. Cependant, la fédération se doit d’être
prudente. Elle aimerait changer beaucoup de choses, mais elle doit se rendre à
l’évidence : avec un mandat d’un an, ce n’est pas possible d’instaurer
d’aussi grands virements au niveau de l’institution.
Présentement,
la fédération donne un relent d’espoir à sa communauté étudiante de par sa
volonté et sa détermination. Les étudiants se relèvent et désirent emboîter le
pas et prendre position.
Seulement,
tout n’est pas une histoire de belles paroles. La FÉÉCUM à des comptes à rendre
et elle a sur ces épaules une portée beaucoup plus importante que ces prédécesseurs.
En début
d’année universitaire, les étudiants attendent d’elle des actions concrètes et
des résultats.
L’incertitude règne et tout le monde se demande si cette équipe
sera celle qui fera réellement bouger les choses. Les membres ont eu l’été pour
préparer leur attaque, il ne reste plus qu’à attendre pour voir si cette
fois-ci, les choses seront différentes.
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