mercredi 11 septembre 2013

Un vol de 15K qui passe incognito


par Jessica Savoie

Les étudiants qui ont suivi le minimum des nouvelles de l’année dernière sauront de quoi je parle lorsque j’évoque le cas de Louis-Philippe Rousselle.

L’étudiant de 30 ans, qui était alors le président de l’Association étudiante des arts du Centre universitaire de Moncton, l’AÉACUM, était ciblé de polémiques alors qu’il était accusé par son propre conseil d’être l’auteur d’un vol dépassant les 9K.

Le conseil étudiant de l’époque a découvert plus de 30 chèques falsifiés au nom de M. Rousselle, pour une somme totalisant aujourd’hui plus de 15 mille dollars.

Affaire assez gênante pour l’AÉACUM me direz-vous.

Déjà que l’équipe n’avait pas remarqué une fraude capitale, elle venait de perdre toute crédibilité envers ses membres. Louis-Philippe Rousselle, par perte de toute la confiance qui lui était accordée, a été forcé de démissionner le 18 janvier.

Un comité présidé par la doyenne des Arts a alors été mis en place, en ayant comme but de s’occuper du cas Rousselle.  En fin d’année universitaire, on pensait alors porter plainte aux Services de sécurité du campus, voir à la GRC.

C’est lors de la rentrée universitaire que les étudiants de la Faculté des Arts ont eu une belle surprise : au lieu de recevoir un rapport du comité en question, les étudiants de traduction ont perdu leur souffle en voyant assis dans leur cours nul autre que Louis-Philippe Rousselle.

On apprend ensuite, lors de la réunion du Conseil d’administration de l’AÉACUM du 6 septembre dernier, que la doyenne n’a jamais réuni le conseil comme prévu et que le fraudeur aurait tout simplement remboursé la totalité du montant.

Cette tournure inattendue ne fait pas l’unanimité. Une rencontre était prévue lundi entre les membres actuels de l’AÉACUM, les représentants de la FÉÉCUM, la vice-présidente par intérim du conseil de Traduction, Marie-Julie Bourque et la doyenne de la Faculté des Arts, Lisa Roy, afin de mettre au clair cette fâcheuse situation.

Suite à cet entretien, les choses ne sont pas plus avancées qu’elles l’étaient. Malgré les frustrations, la doyenne ne peut rien faire pour aider les plaignants parce qu’elle n’a pas le pouvoir de refuser l’admission d’un étudiant dans un cas comme celui-ci.

Donc, à qui la responsabilité?

Chose certaine, des procédures doivent être mises en place. Premièrement pour calmer la frustration et l’indignation que pose le retour du président déchu et d’une autre part afin de punir ce geste qui est totalement inacceptable.

Le dossier académique de Louis-Philippe Rousselle  n’a aucunement été affecté par le tords qu’il a causé à ses collègues étudiants. Aux dires de la doyenne de la Faculté des Arts, son dossier serait blanc comme neige.

Si l’administration de l’Université de Moncton ferme les yeux dans une situation pareil, qu’en est-il des problèmes qui ne sont pas rendus publics et qui se déroule au sein de l’institution?

Le message véhiculé par cette décision laisse beaucoup d’étudiants et de professeurs mécontents. Le président actuel de l’AÉACUM, Mathieu Vienneau, a raison en disant que ça laisse sous-entendre que n’importe quel étudiant peut voler de l’argent à l’Université de Moncton et tout rembourser quelques mois plus tard sans avoir de conséquences.

Cette situation, résolue derrière les portes closes, appuie la position de la FÉÉCUM et de l’ABPPUM quant au besoin criant d’un ombudsman à l’Université de Moncton.

Le Front restera attentif au dénouement de cette histoire. Nous ne pouvons qu’espérer que l’université enverra le message clair aux étudiants que la fraude ne peut pas être ignoré.

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