mercredi 4 avril 2012

Nos premiers pas sur le continent africain

par Mickael Arseneau et Roxanne Pelletier

Après avoir sillonné le continent européen, le désir de découvrir l’au-delà de ces frontières ne faisait que prendre de l’ampleur depuis un certain temps. N’étant pas loin de l’Europe, le continent africain nous semblait une façon parfaite d’assouvir ce désir d’explorer un nouveau continent et ainsi de faire la découverte d’une culture distincte à la notre, qualifiée d’occidentale. C’est donc pour cette raison que nous sommes partis de l’Europe, par la voie des airs, pour atterrir au Maroc le 16 mars dernier. Comme vous pourrez le constater à la suite, je cèderai une partie de cet article à une très chère amie qui m’a accompagné lors de ce voyage. Cette chronique en tandem vous fournira une perspective provenant de deux sources, une méthode inédite qui saura, du moins je l’espère, vous satisfaire!

Arrivés dans ce pays du désert, plus précisément à Marrakech, sous un soleil de plomb, quelques minutes seulement nous ont suffit pour réaliser que nous nous retrouvions désormais face à une culture totalement différente de la nôtre. C’est en marchandant avec un conducteur de taxi que nous avons été confrontés à une nouvelle façon de faire des affaires, car au Maroc, le premier prix demandé par le vendeur est toujours matière à négociation. Conséquemment, c’est suite à une négociation non concluante de ma part, je dois l’avouer, que nous avons été transportés, à bord d’une vieille Mercedes jaune, à l’auberge que nous avions préalablement réservée. Situé sur une petite ruelle, notre gîte n’était discernable que par une seule et unique entrée qui consistait d’une petite porte rouge où nous avons été aussitôt accueillis par un jeune marocain. Cet accueil, s’étant matérialisé par le service d’un petit déjeuner qui comprenait leurs légendaires thés à la menthe, a été chaleureusement apprécié par nous qui nous attendions à recevoir une simple clé de chambre. Après avoir profité d’un petit moment de détente, nous sommes partis à la découverte de Marrakech. Notre expédition a débuté par une visite du marché mythique composé de milliers de foulards, d’épices, de noix, de bijoux et bien plus encore. Après avoir laissé les filles magasiner et après avoir moi-même succombé à la tentation de ces nombreuses aubaines vivement promues par ces nombreux marchants, nous nous sommes ensuite laissés emporter à l’improviste par un marocain à l’intérieur de l’une de ses tanneries. Guidé par le soi-disant gardien de l’endroit, nous avons marché jusqu’à l’intérieur d’un quartier où se trouvait un étalage à plusieurs compartiments remplis d’excréments de pigeons qui permettaient au cuir de devenir brillant et soyeux. Grâce aux feuilles de menthe ingénieusement insérées dans chacune de nos narines, nous avons résisté à ces odeurs nauséabondes, pour nous permettre de découvrir un art artisanal qui était, il faut bien l’admettre, un travail de « merde ». Dans le sillage de cette péripétie, nous sommes partis à nouveau à la découverte de cette ville pour finalement arriver à la place Jemaa el-Fnaa, qui est en quelque sorte la grande place de la ville de Marrakech. Contemplant les différentes mosquées, kiosques et animaux exotiques, nous ne pouvions que rester époustouflés par la beauté du paysage qui se trouvait devant nous.

Ainsi, cette première journée nous a permis de sillonner, pour la première fois de notre existence, un continent des plus imprévisibles et charmeurs, autant du côté touristique qu’existentiel. Dès lors, cette première nous avait déjà transmis l’envie de retourner au Maroc pour contempler à nous ce pays du désert, symboliquement transformé en une rose du désert à l’intérieur de nos souvenirs.

Quand on ne s’attend à rien, c’est là où l’on est toujours le plus satisfait; et c’est dans cette optique que nous avons débuté notre 2e journée marocaine avec une visite de la vallée d’Ourika par nos deux guides marocains. Nous voilà partis en Jeep avec des airs africains en trame de fond et le sourire au visage parce que seulement le fait d’être là, dans le monde du Maroc, nous rend dans un état second… Étant une grande amatrice de thé, j’ai beaucoup apprécié le rituel du thé sucré à la menthe servi avec du pain cuit au feu par une famille berbère. S’ensuivit notre voyage à travers les «Atlas Mountains », qui ne serait pas complet sans un tour de dromadaire. L’excitation était palpable parmi certains membres de notre groupe. Comme on dirait par chez nous, étonnamment, «la ride était pretty smooth, c’est super chill un dromadaire». Puis une petite marche en montagne, où l’on savoure un jus d’orange fraîchement pressé au sommet près des chutes en compagnie de nos guides. Ensuite, nous sommes retournés au village où nous avons dégusté un repas cuit dans un tajine, un type de chaudron en terre cuite qui rend je-ne-sais-comment les aliments à l’intérieur une centaine de fois plus savoureux. Je vous le jure. Au retour, les guides ont syntonisé une station de radio qui jouait des « oldies » et nous les avons surpris à danser et à chanter avec nous au rythme de la musique, en conduisant face au coucher du soleil vers la médina de Marrakech, la ville orange, la fourmilière, avec ses sons, ses odeurs envoutantes et sa richesse culturelle… Un monde à part.

Bref, être en voyage peut transformer des moments banals en «feelings» inoubliables. Se lever le matin plus tôt que prévu pour aller s’assoir dehors avec le lever du soleil et discuter de la vie en bonne compagnie. Apprécier le goût du thé. Écouter les sons qui nous entourent, mais pour de vrai. Chanter et danser trop fort dans l’auto en « roadtrip » pendant le coucher de soleil. Se laisser aller. Bref, des petits détails auxquels on ne porte pas attention dans la vie de tous les jours, mais parce qu’on est en voyage, on les apprécie doublement. Alors, pourquoi ne vit-on pas à chaque jour comme si on était « en voyage »? À réfléchir…

PS : J’ai essayé très fort de faire des métaphores poussées et de très longues phrases pour continuer dans le style de Mickael; étant une étudiante en sciences, c’est parfois difficile pour moi d’employer des adjectifs qualificatifs dans un texte et d’être aussi poétique et charmeuse qu’un étudiant en sciences politiques.

P.S. 2 : Finalement, j’aimerais remercier Roxane, Le Front et vous, chers lecteurs, pour m’avoir encouragé dans cette aventure qui est maintenant terminée, car cette chronique est la dernière, dans le cadre de mes chroniques à l’international. Ainsi je vous dis à la prochaine, tout en sachant que je vous retrouverai à Moncton en octobre prochain.

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