mercredi 18 avril 2012

Un étudiant reçoit des menaces de la compagnie qui remorque les voitures du campus

par Mathieu Plourde Turcotte

Ces menaces ont été conférées par une compagnie – Dynamic Towing – engagée par le service de sécurité de l’université, en plus d’être facilité par cette dernière (probablement sans mauvaise intention pour cette dernière mais tout de même). Ces menaces avaient pour but d’intimider un étudiant qui répliquait à ce qu’il croyait être une fourberie de remorqueur. Comment l’étudiant en est-il arrivé à cette situation? L’histoire commence ici. Étudiants en droit à vos calepins, l’histoire qui suit a donné très peu de réponses tranchées, voire beaucoup d’hésitations, à bien des gens et même à une de vos professeures.

Mercredi matin, 10h, Michael Debled stationne sa voiture dans l’aire – adjacent au pavillon Taillon – désignée à cet effet pour deux heures d’accès gratuit. Petit empêchement oblige, il revient un peu après le délai de deux heures. Ne voyant pas sa voiture, il croit d’abord à un vol, cherche la voiture pendant une bonne demi-heure, avant de se rendre au service de sécurité. Alors, il se rend à l’évidence que sa voiture a été remorquée. Un remorquage sans préavis.

La common law : des règles faites pour le plus fort
Ayant entendu dire, entre les branches peut-être trop québécoises ou françaises, que les infractions données par le service de sécurité n’avaient aucune valeur juridique, Michael rejoint la police locale pour faire part de son inquiétude. La personne à l’autre bout de la ligne lui répond que la police ne se mêle pas de ce genre de litige. Ce sont les règles du propriétaire, donc de l’université, qui priment. Michael doit régler l’affaire avec soit le service de sécurité de l’université, soit la compagnie de remorquage. Le service de sécurité ne veut rien entendre. Finalement, il réussit à trouver un moyen de se rendre à la cour de la compagnie de remorquage. L’adresse de la compagnie indique qu’elle est située sur la rue Halifax, mais en fin de compte elle est accessible seulement par la rue voisine : la rue Beaverbrook. Michael arrive devant les employés de la compagnie et, sans même qu’il ait haussé le ton, tentant simplement de comprendre la situation, les employés de la compagnie – sur la défensive – pour éviter les conséquences d’une possible frustration, disent comprendre sa colère – uniquement en anglais évidement – et que malgré leurs propres aveux vis-à-vis l’injustice de ce genre d’infraction, les ordres sont les ordres. Résultat : 110 dollars de frais pour le remorquage et 25 dollars pour l’entreposage; des frais qui auraient augmenté de 25 dollars par jour additionnel d’entreposage. Avec les taxes, la facture totalise 152 dollars et 55 cents. Alors que dans les autres compagnies de remorquage rejointes; pour la même distance, disent-elles, les frais de remorquage se situent aux alentours de 45-50 dollars plus taxe. Cet endroit – un garage accompagné d’une cour dʼentreposage – se détachait surtout de la normale par la présence des nombreuses caméras de sécurité qui surveillaient la toute petite cour. Voyant que la facture devait être payée et que les employés de la compagnie de remorquage ne comptaient pas lâcher le morceau, il décide de revenir à sa résidence.

Parce que normalement les étudiants n’ont pas le temps et l’argent pour avoir de l’audace et du cran, certains en profitent
Depuis son arrivée à Moncton, Michael a eu affaire à des gens particuliers. Exemple : l’une des propriétaires d’appartement qui ne voulait pas lui redonner son dépôt de 400$ pour des raisons injustifiées, mais ses enfants étant avocats, les affronter aux petites créances eut été irraisonné. Ensuite, il y a le cas de son ancien colocataire qui le volait et qui est maintenant suivit dans une enquête policière pour avoir supposément pataugé dans une affaire de pornographie juvénile. Et là, il n’est pas question des petites magouilles insignifiantes des gens de Moncton, la liste sʼallongerait beaucoup trop. Alors, l’énervement face à une quelconque nouvelle affaire louche se comprend aisément sans toutefois tout justifier… légalement.

Donc, le lendemain, Michael a besoin de sa voiture, la décision est prise, « c’est ma voiture, mon bien », le bien doit être repris, et ce, même s’il faut ne pas avertir la compagnie de remorquage. La voiture de l’accompagnateur se stationne à proximité de la cour du garage. Petit rappel : c’était toujours lui qui avait les clés. Après tout, la voiture est toujours sa propriété. Étonnamment, la voiture de Michael est bien située pour se faire reprendre. Il se dit que si le fait de reprendre sa voiture est un crime, la compagnie appellera la police ou fera une poursuite aux petites créances et il n’aura pas d’embardée à faire. S’il se fait pincer, ils ne le battront pas mort tout de même! Il embarque donc dans la voiture, embraye le reculons, d’abord, sans aller trop vite, puis, voyant que l’un des gars de cours avait découvert le pot aux roses et qu’il partait pour fermer la clôture d’entrée, pèse sur l’accélérateur avec vigueur. Tout en essayant d’obstruer la voiture, le gars de la compagnie tente, au passage, de donner un coup d’un engin non identifié – peut-être un coup de sa propre personne – sur la voiture. Michael redirige la voiture vers l’avant; le gars profite du moment de redirection ralenti par l’embrayage pour donner un coup de pied dans le derrière de la voiture, et, en faisant son transfert de poids, tombe à la renverse. Est-ce qu’il est dit dans le texte qu’ils ne l’auraient certainement pas battu à mort? Finalement, cette phrase porte à confusion puisqu’ils ont réagi avec leurs poings à une situation qui normalement se serait réglée aux petites créances…

Des menaces révélant leur culpabilité
En bref, de vrais malades, dira Michael, plus tard, tout en ajoutant qu’ils ont mis leur vies en danger pour 150$. La voiture s’en sort avec une poque et un rétroviseur arraché. Jusqu’au lendemain après-midi, plus aucune nouvelle de personne sur le sujet. En cette fin d’après-midi du vendredi 13 avril, une lettre mettant maladroitement en évidence le nom de compagnie Dynamic Towing est apparue sur son pare-brise disant : « You should come pay your Bill, before we pick your car up again! The police are looking for you! Your better call us or it will be very expensive!!! »

Au moment de la lecture des menaces, si on se fit au message de la lettre, la police le recherche, mais ne l’a pas encore appelé. En se fiant toujours à la lettre de menace, les remorqueurs ont trouvé l’emplacement de sa voiture avant la police… ??? Le message qui semble se dégager, c’est que la compagnie croit les étudiants dupes de tout et qu’ils vont payer, peu importe la manière à laquelle ils sont traités.

Étrangement, c’est seulement en allant consulter le registraire de l’université qu’ils ont pu trouver aussi rapidement l’adresse où était stationnée la voiture de monsieur Debled. Puisque même si la compagnie a noté le numéro de la plaque d’immatriculation, la voiture est enregistrée au Québec avec comme indicatif pour retrouver la personne une adresse québécoise. Seuls le registraire et la police connaissaient l’adresse de monsieur Debled. De toute évidence, la police ne peut se mêler de ce genre de dossier, puisque comme elle l’avait dit au téléphone à monsieur Debled, il faut qu’il s’arrange avec l’université ou la compagnie de remorquage. Et dans le cas de lʼuniversité, l’article 5.1 de la politique de confidentialité de l’Université de Moncton stipule que « l’Université de Moncton utilisera, communiquera et conservera des renseignements personnels uniquement pour des fins légitimes précisées à la personne concernée et pour lesquelles un consentement a été obtenu. » Évidemment, des menaces c’est très légitime.

Ensuite, qu’est-ce que veut dire « expensive »? Est-ce que ça veut dire qu’ils veulent lui casser la gueule ou lui détruire sa voiture? Y faudrait préciser.

Une poursuite au moins ça dit tout avec clarté. Évidemment, aucune poursuite pour l’instant, c’eut été aussi dommageable pour la compagnie puisqu’elle est visiblement en tort sur quelque chose. Et c’est avec cette compagnie que le service de sécurité de l’université fait affaire tous les jours. Vos vies sont définitivement entre de très bonnes mains.

Depuis les menaces, il y a maintenant cinq jours, qui disaient que la police était à ses trousses, il n’a pas reçu de poursuite et la police ne l’a pas encore rejoint… Le dossier semble interrompu, voire définitivement clos, mais la malhonnêteté, elle, ne semble jamais s’arrêter autour dʼétudiants sans véritables moyens de défense.

7 commentaires:

Siskoid a dit...

Petite précision en parlant de "branches p-e trop québécoises...", l'article fait souvent référence aux petites créances, mais ces dernières n'existent plus au Nouveau-Brunswick depuis 2008.

Mathieu Plourde Turcotte a dit...

c'est tout à fait vrai, la question indirectement posée est est-ce que le nb n'en n'aurait pas besoin d'une?
Merci de votre commentaire, ce serait apprécié que la personne se nomme la prochaine fois

Siskoid a dit...

Je pense que c'est ce qui ce dégage, effectivement, et il y a apparement discussion de ramener le service.

En ce qui est de signer, "Siskoid" n'est pas un commentaire anonyme, c'est un pseudonyme que j'utilise sur Internet et qui est plus connu que mon vrai nom dans ces parages virtuels. Yinque besoin de faire un tour dans la section LeFrontWeb pour deviner rapidement qui je suis en personne. ;-)

Mathieu Plourde Turcotte a dit...

Effectivement, j'ai une idée de qui ça peut être et les gens de Moncton aussi, mais comme cette article sera lu en dehors de Moncton en raison du fait que je suis québécois et que le principal concerné monsieur Debled vient aussi de l'extérieur du nouveau-brunswick, siskoid ça voudra rien dire pour eux. Je suis sûr qu'ils voudraient avoir un nom pour savoir qui fait des commentaires. ;)

Siskoid a dit...

En réalité, Siskoid est plus connu en dehors du NB que mon prénom et patronyme génériques.

Mais revenons à ce qui compte - l'article. Michel Doucet disait qqchose d'intéressant sur la question sur Twitter. Je le cite ici:

"L'Université devrait également s'assurer que les entreprises qui agissent sur le campus respectent sa politique linguistique. Il arrive régulièrement que ces entreprises ne respectent pas le caractère francophone de l'Université sans conséquence."

Je ne sais pas si on peut prouver que l'UdeM a donné des informations personnelles (ou si oui, quel service l'aurait fait), mais il est définitif que la politique liguistique n'a pas été respectée, comme le dit si bien M. Doucet.

Anonyme a dit...

L'université de Moncton fait affolé bien trop de monde avec ses parkings! On s'entend que les étudiants sont en dettes! L'université non seulement augmente les frais de scolarité a tous les ans mais maintenant ils sont de plus en plus aggressif au niveau des parking! Je suis allé 6ans à l'université, je n'ai jamais payé de parking et je n'ai jamais eu de contraventions. Cependant depuis Janvier j'en ai recu 2 deja... Je sais c'est a cause de gens comme moi que l'université durcit ses controle de Parking.... Mais pour etre honnete, si je me faisait remorqier je n'irais pas chercher mon auto de nouveau parceque je penses qu'elle ne vaut pas plus de 200$... Je n'aurais pas de raisons d'aller payer 150$ pour la récuperer (surtout que j'ai pas besoin d'augmenter mon crédit étudiant d'un extra 150$...)

Maintenant... je n'ai pas un PHD en gestion de services de sécurité mais... les agents de sécurité du Campus sont payés par nous, les étudiants... Au final j'en vois un seul se promener pour mettre des Ticket pis les autres sont caché ou se promenent en char ( qui n'a jamais vu la voiture de sécurité au Drive true du Mc-Do sur la Morton ou même au Tim Horton de la rue Elmwood????) Et oui c'est nous autres aussi qui payons l'essence avec les frais de scolarité! (à moins que la sécurité du campus ne soit financer différement. Au quel cas je retire mes propos)
Ma Proposition? Well, comme je le disais je ne suis pas spécialiste mais pourquoi en ne remplirais pas cette voiture de sécurité ici de ''sabbots''. Ainsi au lieu de remorquer les voitures a l'autre bout de la ville par une compagnie qui s'en (!@#$?) des francophones, on ne ferais que rajouter un peut plus de travail à notre service de sécurité deja présent. Au final, celui qui se fait poser un sabbot as juste quelque pas a faire jusqu'au service de sécurité. 10minutes après tu es pret a partir avec ton char une foi avoir payer les ''frais de service''... L'argent reste sur le campus pour payer les agents de sécurité...

Mais sinon pour en revenir au deuxieme sujet que soulève cet articles... Les differentes compagnies abusent des étudiants. Je suis moi même un étudiant international et malheureusement que ce soit au niveau de l'emploi ou de préstation de service j'ai toujours été traité comme un idiot et j'ai subbit des abus de confiances de compagnies de logements aidé par le SNB avec des retenues non justifiées sur mes dépots de garanties. À chaque foi: je suis étudiant et je ne viens pas d'ici... Je ne connais pas comment les choses se passent au Canada et les organismes le savent et surtout en profitent! Après 6 ans passé ici j'ai eu le temps d'apprendre et de faire mes recherches juridique sur tout les sujets... Le fait est que je passe en court pour 2 affaires différentes ce mois ci en tant que plaignant. Et je ne lacherais pas avant d'avoir gagner ma cause et récuperer mon argent (à ce jour 2600$ + jusqu'a hauteur de 600$ pour les frais de justice!)

Finalement pour ceux qui se demandent, comme énoncé précedement, oui il existe un moyen de recuperer votre agrent: La court des petites créances. situé au palais de justice de Moncton en arriere du Oxygen Complex. Ils vont donner tous les formulaires de recouvrements et les démarches a suivre! Bonne chance!

J'ai choisit de garder mon anonymat parceque je suis plustot connu dans la communauté universitaire et dans la ville en générale.

Finalement je m'excuse pour l'orthographe j'ai écrit ca vite entre deux meetings!

Thomas a dit...

Je trouve cela assez bizarre et malheureux que la propriétaire ne lui ait pas donné son dépôt de 400$ car c'est le médiateur des loyer qui doit lui donner le dépot. Ceci indique déja que cette propriétaire agit de façon illégal. (Voir la parti du dépôt de garantie)

http://www.snb.ca/f/1000/1000-2/f/1000-2_003_f.asp#2