mercredi 5 décembre 2012

Mistero Buffo : Un drame satirique qui ose

par Karine Martel

Les étudiants finissants du baccalauréat en art dramatique présentent jusqu’au jeudi 6 décembre la pièce « Mistero Buffo » de l’Italien Dario Fo. La pièce a lieu tous les soirs à 20 h au Studio-théâtre La Grange de l’Université de Moncton au coût de 5 $ pour les étudiants et de 10 $ pour les autres.

Pendant près de 3 heures, les dix étudiants présentent un retour satirique sur les mystères religieux dans le Moyen-âge. Un regard parfois dramatique, parfois humoristique des relations hiérarchiques entre l’État, la religion et le peuple. En plus de revoir l’histoire de Jésus, le spectateur assiste à un rejet du Pape et donc de l’institution religieuse par le Christ lui-même.

« J’étais vraiment contente du choix de la pièce. C’est rare qu’on peut faire de quoi qui est si tabou, qui parle de des affaires comme ça. Mettre de l’humour dans la religion c’est difficile », explique la comédienne Carole Belliveau. « Mais c’est sûr que c’est une grosse pièce jouer du Dario Fo. C’est un auteur qui pousse les limites en Italie. C’est un honneur d’avoir pu jouer ça pendant mon Bac », rajoute-t-elle.

Les étudiants ont incorporé de grands noms de l’histoire de la religion. Entre autres, Marylin Bouchard a interprété le rôle de la Vierge Marie et Xavier Lord Giroux n’était nul autre que son fils, Jésus le Christ. Il nous parle de son expérience. « J’ai un peu laissé tomber la pratique de la religion catholique, mais j’ai réalisé avec cette pièce-là que tout ce que Jésus a fait, c’était pas fou. Il y a des vraiment belles valeurs avec Jésus, et je me suis un peu réconcilié avec lui. Puis avant les représentations je priais, et disais “bon, Jésus, tu peux venir habiter mon corps pour la pièce, ça va me faire plaisir de t’accueillir.” C’était vraiment un personnage le fun. »

Le texte de Fo a été écrit en tant que monologue; un très long monologue. Il a donc été divisé entre les 10 étudiants qui eux aussi relèvent le défi de jouer plusieurs personnages à la fois, en plus de ces nombreux monologues.

« Dans n’importe quelle pièce, mais encore plus dans celle-là, la concentration et l’énergie sont vraiment importantes. Les monologues c’est sûr que c’est difficile, t’es la seule personne en scène. T’es tout seul avec toi-même. Il faut que tu te fasses confiance et que tu travailles encore plus fort parce que tu peux pas te retenir avec les autres. Tu peux pas prendre ton énergie ailleurs. C’est un défi apeurant, mais c’est un beau défi », explique Sébastien Leclerc.

L’ensemble des accessoires, des costumes et des décors sont évoquent et de qualité. La disposition de la salle et la mise en scène rajoutent une perspective inclusive à la pièce.

« Vraiment bon. Quel travail! » de dire la grande dame du théâtre acadien, Viola Léger après la première de la pièce dimanche soir.

Les étudiants de troisième année du département d’art dramatique se joindront aux finissants du même programme pour présenter l’adaptation d’Herménégilde Chiasson de la pièce « Le songe d’une nuit d’été » de William Shakespeare à la fin de la session d’hiver.

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