mercredi 12 septembre 2012

Chronique de la RAT : Un espace partagé

par Sylvain Bérubé

Sylvain Bérubé, cofondateur de la Réforme acadienne traditionnelle (RAT) et bachelier en science politique à l’Université de Moncton, termine présentement sa maîtrise en science politique à l’Université d’Ottawa à Ottawa. Se sentant tel un Acadien naufragé en terre inconnue, bien loin maintenant de sa terre natale, c’est en louant les bonnes vieilles valeurs de l’Acadie pré-1755 qu’il nous fait part chaque semaine de ses réflexions.

Chère disciple, vous avez sûrement remarqué, si vous n’habitez plus chez vos parents, que pour payer son logement, la cohabitation devient presque obligatoire. Dans les lignes qui suivent, je vais vous relater mon expérience avec ce phénomène de l’ère moderne.

Mon colocataire n’est pas Acadien. Ainsi, il n’apprécie pas ma routine qui commence vers 5 h du matin (je ne veux tout de même pas perdre mes habitudes de vie). Mais cela n’est pas l’essentiel, ce que nous devons soulever est la dangereuse route qui part de la cohabitation vers la damnation.

Un colocataire qui ne nous est pas lié par la parenté ne peut qu’apporter des idées impures dans nos esprits! Sinon les familles acadiennes n’auraient pas mis autant d’importance sur les maisons et les terres familiales. Par exemple, mon colocataire a tenté de me présenter une nouvelle littérature qu’on ne connaissait pas dans mon petit village! Les mots et les images qu’il me présente ne ressemblent pas à ceux d’Évangéline et Gabriel, mais parlaient plutôt de crime et d’ambiguïté morale dans la ville de « Gotham ». Les colocataires vont chercher à te présenter à de nouvelles choses, mais quelle audace! Considérant que cette histoire est la seule que j’ai pu vous partager sans me faire censurer, force est d'admettre la malignité de leurs vices !

Malgré que je sois déporté et que j’en apprends continuellement sur les dérisions du monde moderne, je ne suis pas encore un expert sur tout ce qui se passe à l’extérieur de l’Acadie. Nous savons que les Acadiens vivent en famille parce qu’ils sont nés dans une famille, c’est-à-dire, que la conception d’un enfant est une affaire familiale. Les parents protègent l’enfant et l’enfant aide les parents et s’occupe d’eux quand ceux-ci ne peuvent plus s’occuper d’eux-mêmes. J’ai entendu des histoires sur le fait que les gens de la ville impliqueraient des pélicans dans l’acte de fondation d’une famille. L’Homme moderne est le plus fou des délinquants sexuels. Vous devez savoir, fidèles, qu’un bas sur la porte est le plus grotesque de tous les symboles de la modernité. C’est le signe que votre colocataire est passé à un acte charnel. Le plus grand secours que vous pouvez lui apporter c’est lui enlever toute forme de protection, parce que c’est une bonne idée semble-t-il. Sachez qu’éventuellement celui ou celle avec qui vous partagez une salle à manger, un salon, une salle de bain, va vouloir parler de « vajazzling » et d’autres choses qui vous feront douter de la réelle propreté de votre habitation et de l’hygiène de votre colocataire.

Non, vivre avec une autre personne qui ne vient pas de la même région (voir même famille) est une solution désastreuse à un problème qui est né de l’organisation moderne de l’espace (les appartements). Il faut vraiment sortir des villes et retourner à la maison familiale pour se retrouver sur la voie de la pureté acadienne, mais en attendant le retour en force du rural, nous avons des solutions intermédiaires à proposer. Évitez de manger toute la nourriture satanique de votre colocataire, évitez de toucher à ses affaires et évitez de leur parler autant que possible. Laissez de la littérature RAT-ienne un peu partout (c’est-à-dire les chroniques que vous trouvez dans le Front) et soyez sûr de promouvoir les valeurs acadiennes.

Sachez que la RAT trouve cette situation de cohabitation immensément problématique. Vous qui êtes maintenant dans la région de Moncton, pourquoi donc tester votre piété en vivant avec des gens qui ne sont pas disciples de la RAT? C’est pourquoi la RAT travaille présentement à convertir les blocs appartement sur la Morton en domicile pour les disciples. De cette manière, on pourra choisir de vivre isolé du reste du campus, on pourra défricher la terre environnante et vivre en commune qui se nourrit de ses semences!

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