mercredi 19 septembre 2012

Les tunnels sous-terrain de l’Université : Un secret bien gardé

par Mathieu Plourde Turcotte

L’hiver, vis-à-vis de ce que nous pouvons déduire comme étant un tunnel sous-terrain, il est facile d’apercevoir un chemin se tracer parmi les bancs de neige ébouriffés par les gels-dégels de cette saison. Le printemps, des pissenlits remplacent le gazon qu’il y a tout au tour et qu’il y aurait normalement à cet endroit. Finalement, l’automne, alors que la fraicheur et les journées sombres reviennent hanter la peau des plus sensibles au froid, une question brancarde l’imagination de bon nombre d’étudiants au travers de cette culture du secret : ne serait-il pas possible de ne pas sortir à l’extérieur et ainsi éviter de faire face à ces blizzards sinistres entre les cours? Tant qu’à circuler dans la noirceur de ces journées qui deviennent trop courtes… aussi bien être dans la noirceur de ces tunnels réchauffés.

Un employé de l’Université, rencontré par hasard dans les environs du centre étudiant, dit qu’à l’époque où il étudiait sur le campus de l’Université, en 1982, personne ne circulait dans ces tunnels souterrains. Par contre, il rajoute que les rumeurs et les légendes voulaient que les tunnels aient déjà été utilisés fréquemment à une autre époque par le commun des étudiants.

Janique Léger, directrice des ressources matérielles de l’Université, affirme, avec hésitation, que le tunnel n’a jamais servi à la circulation piétonnière. « Les tunnels servent à joindre la chaudière aux différents pavillons, explique-t-elle. À la chaudière, il y a une centrale thermique et des fils passent par le tunnel pour fournir les différents édifices du campus en électricité. Ce qui explique qu’il n’y ait pas de poteaux d’électricité sur le campus. En plus de cela, il y a aussi le chauffage à l’eau et l’aération qui se retrouve reliée à ces bâtiments grâce aux tunnels. Les tunnels ont été construits au fur et à mesure que les bâtiments se construisaient sur le campus. Seuls l’Aréna, le pavillon J.-Raymond-Frenette, le pavillon des sciences et de l’environnement, le studio-théâtre la Grange, les résidences Médard-Collette et la maison Massey ne sont pas reliés par ses tunnels. »

Les employés qui se déplacent à cet endroit doivent suivre un protocole très strict : un employé n’y va pas seul. L’espace est restreint et il y a quand même des câbles de 12 000 volts qui y passent.

Voyant lesdits dangers de ce qui se passe sous les pieds des étudiants, Le Front, en bon samaritain et en Don Quichotte, a donc décidé d’envoyer un cobaye pour voir à quoi ressemblent vraiment ces tunnels. L’équivalent des catacombes de Paris s’ouvre pour ce cobaye avec comme avertissement : « Passage interdit sans l’autorisation de la direction des ressources matérielles; avertissement de risque élevé ». C’est sombre; des bruits sortent de nulle part comme si les tunnels étaient hantés; c’est chaud! C’est chaud! C’est chaud!, aurait certainement dit Normand Brathwaite. De temps à autre, un soupçon d’air frais provenant de la ventilation passe devant le cobaye. Après un trajet parsemé de petits faux plats montant ou descendant, et presque rien à voir de palpitant, à part des tuyaux à perte de vue et du câblage électrique qui longe le plafond, le cobaye aperçoit finalement le bout de son périple. Pour conclure, l’air libre a été bien accueilli par le brave bénévole pas du tout malheureux de retrouver le sol pour remplacer le sous-sol. Tout droit sorti de l’enfer – du moins, en température –, il a bel et bien survécu.

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