mercredi 20 février 2013

Chronique étude : La motivation (Partie 2 de 2)

par Emily Briand

La semaine dernière, nous avons parlé de la procrastination et des interventions que nous pouvons faire pour essayer d’éviter la démotivation. Nous avons également abordé l’importance de ne pas oublier notre raison d’être à l’université, notre but au fil de 4 ans (ou plus). Par contre, qu’est-ce qui arrive si nous ne sommes pas ici parce que nous voulons l’être ou si nous ne sommes pas dans le programme de notre choix?

« On identifie 3 besoins psychologiques [dans la théorie d’auto-actualisation] qui sont innés à la personne, des besoins psychologiques fondamentaux. C’est aussi important de satisfaire ces besoins, pour la motivation, comme pour l’énergie physique de notre corps c’est important de bien manger et de boire. Ce sont des besoins physiologiques du corps. Les 3 besoins sont l'autonomie, la compétence et l'appartenance. L’étudiant qui éprouve une difficulté à se motiver pourrait se poser des questions liées à ces 3 besoins. Si on prend le besoin de l’autonomie, la question que l’étudiant pourrait se poser c’est : Pour quelle raison suis-je à l'université? » explique Gaëtan Losier, professeur spécialisé en motivation humaine à l’École de psychologie.

C’est bien possible que nous soyons dans un programme pour des raisons autres que notre choix personnel. Les idées de salaire et de sécurité d’emploi peuvent être tentantes dans un marché incertain. Notre entourage peut également influencer le choix de programme, surtout les parents.

Et qu’en est-il des autres besoins psychologiques? « Le prochain besoin, la compétence. Peut-être une raison qu’un étudiant n’aime pas un cours en particulier, c’est que l’étudiant se sent incompétent dans cette matière. Alors, si c’est le cas, là à ce moment-là, l’étudiant peut avoir recours à des services qu’on offre à l’université, par exemple, au tutorat. L’étudiant peut toujours se dire “À l’extérieur de ces 2-3 cours obligatoires, j’ai quand même plusieurs occasions de faire des choix, de prendre des décisions qui m’appartiennent” », ajoute-t-il.

Il peut arriver que nous n’ayons pas réellement de choix dans nos cours « aux choix » et que nous soyons forcés de prendre des cours qui ne nous intéressent pas, ou comme l’explique M. Losier, dans lesquels nous ne nous sentons pas compétents. Au moins en savant d’où vient notre angoisse, nous pouvons mieux tolérer la source.

« Et le troisième besoin qui peut affecter la motivation, c’est l’appartenance. Alors si l’étudiant, par exemple, se sent isolé ou ne se sent pas comme s'il fait partie de sa cohorte, son sentiment d’appartenance est insatisfait, sa motivation aussi va être affectée. C’est pour ça qu’il y a des activités qu’on a à chaque année, à l’accueil. C’est important pour rencontrer des gens, se faire des amis ».

Aux étudiants qui ont de la difficulté à satisfaire les 3 besoins : « Je dirais d’abord une prise de conscience par rapport à chacun de ces 3 besoins. Puis, les étudiants qui éprouvent de la difficulté de motivation devraient s’interroger par rapport à : est-ce que je suis dans un programme qui m’aide à combler mes besoins d’appartenance, de compétence et d’autonomie? Si oui, tant mieux, sinon il s’agirait de voir lequel. Qu’est-ce qui peut être fait? En parler à d’autres serait certainement un point de départ » conclue M. Losier.

Il ne faut pas oublier l’aspect psychologique de notre étude. Ce n’est pas vrai que si notre chambre est propre, si nous sommes bien reposés et si nous venons de manger, nous allons être motivés pour nous assoir et étudier.

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