mercredi 26 octobre 2011

«Dé-tabouisé» à l’intérieur du vieux continent

par Mickaël Arsenault

Depuis mon arrivée sur ce continent appelé Europe, il y a deux choses qui m’ont sauté aux yeux. Ce sont deux valeurs vécues dans une multitude de sociétés, mais j’étais loin de me douter que celles-ci pouvaient être aussi différemment perçues à l’intérieur d’une société fondatrice. Il est certain qu’il existe une multitude de différences entre la façon de vivre à l’européenne opposée à la façon de vivre à l’acadienne et je suis conscient d’être loin de n’avoir touché et observé qu’une fraction de celles-ci. Cependant, il me semble que c’est deux valeurs, que je m’apprête à élaborer, sont fondamentales dans notre façon de vivre et d’interagir en Acadie. Donc les voici, la thématique exprimée aujourd’hui sera l’amour et la famille à l’intérieur de l’Acadie, car il est clair que celles-ci sont loin d’être vécues en Europe de la même façon que « chez-nous ».

En Acadie, nous traitons et vivons la famille de façon protectionniste. Une explication est de mise; lorsqu’un enfant est élevé à l’intérieur d’une famille, le premier objectif fixé par son entourage est de protéger celui-ci des choses qui pourraient le brusquer, le déstabilisé ou le heurter. Lorsqu’un jeune enfant est présent à l’intérieur d’une famille acadienne, celle-ci cherche à soustraire cette enfant de la sombre réalité de notre monde. Celle vivant dans les coins sombres des grandes villes, les soirées d’adultes tard le soir, les bars, etc. Par conséquent, la famille acadienne cherche à introduire progressivement des partielles de la réalité quotidienne au fur et à mesure que l’enfant grandit et devient un jour assez vieux pour qu’il puisse faire face à cette réalité jugée risquée.

En Europe, cette conception est totalement différente, les familles se permettent d’apporter leurs enfants dans plusieurs environnements, dont la majorité des familles acadiennes n’y songeraient même pas. Voici quelques exemples dont j’ai été témoin : une mère et un père désirent aller au bar en soirée, chez nous dans une maison acadienne cette situation impliquerait de contacter quelqu’un pour qu’il puisse prendre soin de l’enfant pour que les parents aillent à leur soirée au bar ou ailleurs sans inquiétude. La version européenne de cette situation est de tout simplement apporter l’enfant pour la soirée. Un autre exemple avec une famille qui vient tous juste d’accueillir un nouveau-né. La version acadienne de cette étape de la vie avec un jeune bébé ou « bambin », en France, est de l’isoler le plus que possible de l’environnement extérieur qui pourrait l’affecter. Tandis que la version européenne est presque l’inverse utilisant une poussette pour y mettre le « bambin » et ainsi vaquer à ces occupations journalières sans contraintes et sans isoler l’enfant aux éléments extérieurs. Il est certain que la poussette est également utilisée en Acadie. Cependant, celle-ci n’est pas autant utilisées qu’en Europe, ceci je peux vous l’assurer.

Il est vrai que la réalité concernant le transport un commun n’est pas la même en Europe. Les Européens sont des utilisateurs convaincus de transport en commun, ce qui implique et mène à une « publicisation » de la famille. Toutefois, le concept familial est sans aucun doute beaucoup plus ouvert en Europe qu’en Acadie, car les jeunes familles sont non seulement plus présentes dans les transports publiques, celles-ci sont plus présentes dans l’ensemble des endroits publics. Cela ne veut pas dire que l’enfant est plus à risque, celui-ci fait tout simplement face à la réelle réalité de notre monde, à plus jeune âge que « chez-nous ».

L’amour, encore une fois cette notion est beaucoup plus du domaine du privé en Acadie. Il n’y a pas beaucoup de couples qui expriment leurs amours mutuels en public, ceux-ci vivent cette facette de leur vie dans leurs foyers ou à l’intérieur d’endroits privés, qui leurs permettent de pleinement s’épanouir dans tous les sens du terme. Tandis qu’en Europe, plus particulièrement en France, les gens n’hésitent pas à démontrer et partager leurs amours mutuels à la vue du public. Que ce soit dans un parc, dans un centre commercial, dans une boulangerie où dans le métro, les Européens n’ont aucune gêne à exhiber au grand jour leurs sentiments affectifs. Ce qui est, à mon humble avis, très cliché de la France et de la ville de l’amour nommé Paris, mais qui est également la vérité et une parfaite façon de vivre en harmonie, autant en public que dans la « confortabilitée » de leurs foyers.

Ainsi, que ce soit la valeur familiale ou amoureuse, les Européens non aucun problème à les démontrer et à l’extérioriser dans chaque moment de leurs existences, comparé a la réalité acadienne.

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