mercredi 19 octobre 2011

Occupons Moncton : un rassemblement unifiant plusieurs réalités

par Mathieu Plourde Turcotte

Samedi 15 octobre, l’événement Occupons Moncton inspiré de "Occupy Wall Street " s’est pointé le bout du nez à Moncton et se voulait une manière de rassembler les mécontents qui, incidemment, désir du changement en réaction aux dérives du capitalisme. Ce mouvement a été répété dans 951 villes de 82 pays.

La météo qui avait annoncé de la pluie a été remplacée par un vent à écorner les bœufs ou à décaper la peinture couleur argent recouvrant la statue de chevreuil installé à côté de la fontaine de l’hôtel-ville de Moncton. Installé toute la journée à cet endroit agencé à la rue principale (main street), les manifestants d’occupons Moncton – de très peu au début à jusqu’à 250 ou 300 sur l’heure du diner et à un peu moins, plus l’après-midi avançait – ont dû faire face à des vents violents, mais aussi à un beau soleil qui a engendré l’entrain soutenu tout du long. Malgré quelques moments de détente et un début lent, il n’y a pas eu d’arrêt total du vacarme manifestif jusqu’en soirée dans ce qui ressemblait à une festivité de la désobéissance civilisée. Évidemment, pour les étudiants qui auraient voulu faire acte de présence tout en étudiant pour se préparer à cette semaine sans doute chargée en examen, en raison du vent, difficile de prédire où se seraient retrouvés les notes de cours. Donc, un peu moins d’étudiants que prévu sur la page facebook. Mais pour le reste de la population : des conditions presque idéales, lançaient certaines personnes présentes. Ce qui a paru dans leur représentativité.

Pour maintenir l’entrain, il fallait des gens énergiques : presque des manifestants professionnels, mais aussi ceux qui sont moins souvent sous les projecteurs dans les manifestations. Ceux-ci allaient de : Greg, venu avec sa femme et ces deux jeunes enfants, qui disaient être présent un peu par curiosité, mais aussi par souci pour des enjeux tels la justice sociale, l’environnement et bien d’autre; en passant par une jeune dame qui, ne voulant pas se faire photographier sans sa pancarte devant son visage – en raison de son emploi gouvernemental – qui ne lui permettait d’être vu dans la manifestation, et qui finit par dire : « Mais bon, on est dans une démocratie, si ça arrive… ça arrivera… » Il y avait aussi un gars de la GRC, présent pour garder un œil sur les possibles échauffourées qui aurait pu se produire, qui semblait bien heureux de voir qu’il ne se passait rien de fracassant.

Autrement, certains avaient des pancartes rebutant les gaz de schistes, d’autres, des pancartes de syndicats, il y avait même un gars en complet-cravate qui, visiblement de retour du travail, est venu scander son mépris pour plusieurs injustices dont celle organiser par Harper qui, dit-il : « devrait aller en prison puisqu’en son nom les gens vont tuer et se faire tuer en Afghanistan. » Et puis suivant les slogans rivalisant d’originalité, la majorité en anglais, comme : « Ils sont grands que parce que nous sommes à genou » ou « I blame Jersey Shore », « Who need sex? The gouvernment screw us everyday », « feudalism is so 12th century » arriva un orchestre de percussion pour égayé la foule. S’en suivit, un peu plus tard, un énorme caucus formé à partir d’un encerclement serré ressemblant à un "hug" généralisé, un peu pour signifier la solidarité de groupe. Aussi, comment passer à côté des traditionnels slogans tels : « We are the ninety nine pourcent » scandé en cœur, souvent klaxonné par les voitures passantes : un appui réanimant littéralement l’énergie de la foule. Bref, un tintamarre pour donner signe de vie au mécontentement de Moncton alors que, nous confiait Rémi Frenette lorsque submergé par les préparatifs de la manifestation : « il n’y a pas beaucoup d’activisme normalement dans les environs »

En soirée, les gens étaient retournés chez eux et plus personne n’occupait l’Hôtel de Ville. Le lendemain 10h 45, toujours personne à cette même place, et ce, malgré la rumeur qui avait circulé comme quoi certains voulaient reprendre l’occupation dimanche. La reprise c’est fait plus tard. Ils étaient une vingtaine à avoir poursuivi.

Lundi, 16h30, il y avait une marche pour appuyer la journée internationale de l’élimination de la pauvreté. Chaque jour de cette semaine, il devrait y avoir des gens devant la mairie, mais rien d’aussi formel que la manifestation organisée tous les Samedi jusqu’à l’écœurement ou la révolution.

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