mercredi 28 mars 2012

Bilan final : première partie

par Madeleine Arseneau

Bon, il ne me reste que deux chroniques. J’ai donc décidé de les consacrer à un bilan de mon séjour ici, même si moi, il me reste encore environ un mois de cours et que mon dernier examen est le 5 ou le 6 juin. Dans ces quelques lignes, je vous donnerai (du moins, je vais tenter) un aperçu global de mon année ici, à Lille.

Il y a trois grandes étapes que j’ai vécues ici depuis mon arrivée. Je les baptiserai: ... un, deux et trois. (désolé! pas de créativité un dimanche matin!)

1. C’est l’arrivée. C’est le changement, le bouleversement émotif, physique ... et tous les autres bouleversements possibles. Tu ne comprends pas pourquoi tu es ailleurs que chez toi, tu te demandes qu’est-ce que tu viens foutre dans un autre pays. Tout te dégoûtes, plusieurs choses te déplaisent, les gens te font zire. Et en même temps de tout ça, tu tombes en amour avec plusieurs choses inexistantes à Moncton: un système de transport en commun qui fonctionne comme il faut, des gens qui s’engueulent dans les rues, de l’architecture française, européenne et flamande dans ta face. Ce moment-ci, c’est l’inconnu quoi! L’inconnu que tu découvres...

2. Là, c’est l’étape du milieu, l’entre deux que tu ne sais pas comment gérer. Les montagnes russes émotionnelles sont passées, mais reviennent de temps à autre. Tu commences à réaliser des choses que tu ne réalisais pas avant: des touristes dans ta ville adoptive, une bouteille de vin que tu qualifies de « chère » (et pourtant ce n’est rien comparé à chez nous), tu croises des gens que tu connais, tu es capables de brûler des feux rouges en marchant ou à vélo. Ces instants là sont des habitudes que tu commences à prendre, une routine que tu créés.

3. Ce sont mes moments actuels. Des moments plaisants. Tu as déjà apprivoisé l’ennui et la distance avec tes proches qui habitent au Canada. Tu as déjà dealé avec l’Administration française. Tu as déjà survécu à des professeurs qui sont ... étranges et affreusement subjectifs. Tu sais comment faire ce que tu as à faire, tu vis avec des amis qui te comprennent. Les voyages, la bouffe, le temps, tout ça, tu connais. Et tout ce que tu fais, c’est que tu te laisses bercer. Oui, il y a toujours des hauts et des bas comme avant, mais tu sais maintenant comment les gérer. Et malheureusement, ou heureusement, tu commences à être français. Tu affirmes que le pain est frais ou non, tu ajoutes des « euh » après chaque mot et tu inities la bise même à des français (eh oui!). Je réalise que pleins de choses qui m’agaçaient au début, dans l’étape 1, je les apprécie un peu plus. Comme tous les termes d’une journée. Dire bonjour, bonsoir, bon après-midi, bonne soirée, bon week-end (oui, je sais, ils disent week-end), bonnes vacances, bonne matinée, bon appétit, etc. Même moi je m’énerve en pensant que maintenant, ça me plait, ces rituels.

Si je pouvais résumer tout ça en quelques mots... ça va être très quétaine, et tout le monde va vous le dire, mais mon expérience ici, jusqu’à présent, je peux vraiment la résumer comme l’un des plus grands moments d’apprentissage de toute ma vie. Vous allez penser que c’est cliché, mais c’est vrai. Et je ne sais pas comment vous l’exprimer, mais je suis pas mal fière d’avoir vécu ça, d’avoir passé à travers de plein de choses et d’avoir conscience qu’il y aura encore plein d’autres moments comme ça. Chiants, certes, mais qui en vaudront la peine.

Donc, si vous hésitez à partir là-bas, que ce soit pour une semaine ou un an, ne le faites plus. Partez, c’est tout.

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