mercredi 23 novembre 2011

Contestations dans le monde arabe : la Syrie et le Yémen résistent

par Martin Savoie

Alors que plusieurs pays ont vu leurs dictateurs tomber après les vagues de manifestations qui se sont étendues à travers les pays arabes, deux pays retiennent l’attention depuis peu par la résistance de leurs chefs à la pression exercée non seulement par le peuple, mais par les instances internationales : la Syrie et le Yémen.

La Syrie : la résistance par la force
Alors que les manifestations font rage dans le pays depuis février, l’actuel président de l’État, Bachar Al-Assad, résiste toujours à la demande du peuple syrien et ne démissionne pas de son poste.

Les mesures d’Al-Assad face aux manifestations sont toutefois contestées par la communauté internationale. En effet, c’est par des interventions militaires que le gouvernement actuel tente d’atténuer le soulèvement populaire. Jusqu’à présent, on estime le nombre de morts dû à ces interventions à plus de 3 000 et ce, sans compter les arrestations massives de manifestants.

Face à de telles interventions de force, la Ligue Arabe, organisation regroupant la plupart des pays arabes d’Afrique et du Moyen-Orient, a dénoncé la pratique d’Al-Assad afin de faire taire le peuple syrien. Plus récemment, elle a lancé un ultimatum à la Syrie, menaçant de sanctions économiques si les dirigeants du pays continuaient la répression des insurgés et s’il ne retirait pas ses troupes militaires des régions hostiles, demandes auxquelles Al-Assad n’a pas acquiescé.

Lorsqu’il a succédé à son père, Hafez Al-Assad, en 2000, Bachar Al-Assad avait opté dans un premier temps pour des politiques plus permissives, ayant notamment libéré des centaines de prisonniers politiques et permis la publication de journaux indépendants. Le « printemps de Damas », toutefois, n’a été que de courte durée alors que les répressions et la censure se sont vite remises de la partie. Au total, on dénombre 800 prisonniers politiques en Syrie.

Le Yémen
Au Yémen, le président actuel, Ali Abdallah Saleh, s’accroche au pouvoir tant bien que mal.

Face aux manifestations populaires, Saleh avait annoncé qu’il ne se présenterait pas pour un autre mandat. Cette annonce n’a pas calmé les ardeurs de la population qui réclamait sa démission immédiate en plus d’une meilleure démocratie.

Fait important à souligner, malgré l’annonce qu’il ne se présenterait pas à nouveau, un amendement à la constitution pourrait voir Saleh se hisser au pouvoir pour beaucoup plus longtemps. L’amendement à la constitution, toujours au stade de discussion dans le parlement, ouvrirait la voie à la présidence à vie pour le chef d’État.

De plus, face au soulèvement, Saleh a déclaré l’état d’urgence dans le pays, ce qui interdit désormais à tout citoyen de porter une arme. Malgré ce décret, le bilan de victimes ne fait que s’allourdir.

L’Organisation des Nations Unies (l’ONU) a aussi effectué des pressions auprès du chef actuel afin qu’il démissionne. Malgré les pressions venant ainsi de parts et d’autres, Saleh refuse toujours de signer un plan de sortie de crise, proposé par les monarchies du Golfe.

Ali Abdallah Saleh a acquis le pouvoir en 1978 en étant élu président du Yémen nord peu de temps après l’assassinat de son prédécesseur, Ahmad al-Ghashmi. Lors de l’unification des Yémen, il devient le président de la nouvelle république et écrase toute tentative d’insurrection dans le pays depuis.

Aucun commentaire: