mercredi 23 novembre 2011

Espagne : des élections sous fond de crise

par Martin Savoie

350 députés et 205 sénateurs. Voici ce que les 36 millions d’électeurs espagnols ont été appelés à élire le 20 novembre dernier. C’est en temps de crise profonde que les élections du pays se sont déroulées.

En Espagne, la récession frappe durement la population. Le taux de chômage y est de 22%, le plus élevé de l’Union Européenne. À cela s’ajoute un nombre croissant de familles à la rue. Au total, on dénombre 200 familles expulsées de leur logis à chaque jour. De plus, la Banque d’Espagne fait état d’une croissance nulle lors du trimestre actuel et l’année 2012 ne semble pas plus prometteuse avec des mesures budgétaires plus strictes.

Avant les élections, les sondages donnaient raison au parti de droite du pays, le Parti populaire (PP) ainsi qu’à son chef, Mariano Rajoy, afin de devenir le prochain Premier ministre de l’État. Le PP siège comme opposition officielle à l’assemblée législative du pays depuis 2004. Avec la majorité accordée au PP dans les sondages, le candidat sortant, Alfredo Pérez Rubalcaba, du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), ne peut que se concentrer à empêcher son opposant à gagner une majorité absolue, soit en chambre et au sénat.

Les élections générales semblent donc être tracées dans la même voie que les élections municipales de mai dernier ayant eu lieu dans tout le pays. C’est avec 10 points d’écart dans les scrutins que le « tsunami », tel qu’était appelé cette victoire du PP dans les médias espagnols, a frappé l’Espagne et balayé, 6 mois avant les élections fédérales, le PSOE de plusieurs gouvernances locales. Le PSOE a même perdus certaines villes considérées comme des bastions socialistes, comme par exemple Barcelone et Séville, aux mains du PP.

Ces élections se sont toutefois déroulées dans un climat d’hostilité alors que quelques jours auparavant, le mouvement des indignés (ayant été la source d’inspiration du mouvement mondial « Occupy ») avait manifesté à la Playa Del Sol, quartier commercial de la capitale espagnole, Madrid.

Le prochain gouvernement espagnol formera la dixième législature du pays depuis l’adoption de la constitution, en 1978. Si le PP remporte les élections, il s’agirait du troisième mandat de son histoire au congrès, les deux autres ayant été en 2000 et 2004. Son chef, quant à lui, deviendrait le 6e Premier ministre du pays.

Aucun commentaire: