mercredi 11 janvier 2012

2011, l’année du peuple !

par Martin Savoie

Premièrement, bonne année à vous, chers lecteurs du Front !

Non mais, en 2011, nous avons eu droit à tout un show, si vous me permettez l’anglicisme. On se serait crus dans de vieilles montagnes russes tellement ça a brassé ! Et pourquoi ça a brassé ? Parce que des gens se sont tenus debout.

Affirmer que le magazine Times était dans le mille avec sa couverture la plus attendue de l’année (celle du « Man of the year », la personnalité ayant marqué l’actualité lors des douze derniers mois) est trop peu dire à ce point. Sur cette couverture, on peut observer un homme, masqué d’un foulard, dont la figure représente les grecs, les espagnols, les indignés, les arabes, et tous ceux qui ont pris part à des soulèvements populaires depuis le début de l’année. Les protestataires, voilà leur personnalité de l’année.

Au tournant de la nouvelle année, on ne peut pas se dire étonnés d’un tel choix. Lorsqu’on y pense, l’année s’est terminée comme elle a commencé, après tout : dans le chaos, le défi de l’autorité, les protestations, bref, dans les remises en question, parfois musclées, des bases des systèmes politiques en place dans le monde.

Revenons en arrière d’un an. À ce moment-ci, en 2011, des manifestations étaient en branle en Tunisie, en Algérie et au Yémen. De tous les présidents en poste dans ces pays, seul le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, demeurera en poste.

Mais pourtant, ce n’était que le début…

Plusieurs autres pays ont très rapidement suivi. Le Liban, l’Égypte, la Syrie, l’Irak, la Libye et le Koweït, entre autres, ont connu leurs séries de manifestations, certaines plus rudes que d’autres. Tel est le cas de la Libye, par exemple, où les armes furent de mise afin de se battre contre le régime de Mouammar Kadhafi. Mais nous en avons déjà tant parlé, vous connaissez le dénouement de cette histoire.

Certains conflits, quant à eux, restent à résoudre. La Syrie en est l’exemple parfait. Alors que les civils se sacrifient afin d’assurer un meilleur avenir à leur pays, l’armée contre-attaque, tentant tant bien que mal de taire les cris d’une population en colère. Le conflit est tel que des intervenants externes, comme par exemple la Ligue Arabe, condamnent les actes du gouvernement.

S’il y a bien une chose qu’il faut retenir de toutes les manifestations qui ont eu lieu cette année, c’est qu’elles avaient toutes un même but : la justice sociale.

Les émeutes qui ont eu lieu en Angleterre peuvent aussi être du nombre des manifestations « pour la justice ». Derrière cet événement aux apparences plutôt extrêmes se cache une histoire de justice trop souvent laissée dans l’ombre devant l’ampleur que le tout a pris. L’élément déclencheur de ces péripéties était la mort de Mark Duggan. Le jeune homme de 29 ans avait été tué par balle dans un taxi lors d’une altercation policière. Un groupe d’amis de Duggan, à travers des manifestations devenues émeutes, réclamaient que justice soit faite pour sa famille en plus de protester contre la brutalité policière.

À cela s’ajoute le mouvement des indignés qui s’était déroulé en Europe, plus particulièrement en Espagne où il est né, et en Grèce où il a été parmi les plus forts. Ce mouvement, ayant pris naissance dans les réseaux sociaux, s’est vu rassembler une classe jeune et pacifique qui réclamait du changement, un renversement de la tendance capitaliste des gouvernements. Ce mouvement a réussi à rassembler les manifestants par milliers dans les deux pays, se chiffrant même à plus de 100 000 personnes en Grèce.

Avec un tel mouvement, il fallait s’attendre à ce que plusieurs autres pays joignent le mouvement. En effet, des centaines de mouvements similaires partout dans le monde ont suivi plusieurs mois plus tard, notamment à New York où le mouvement « Occupy Wall Street », ayant débuté en septembre, attirait plusieurs milliers de personnes chaque jour, lesquelles campaient même sur les lieux des manifestations. Les autres villes du monde ont rapidement suivi et le Nouveau-Brunswick n’a pas été épargné!

Pour 2012, mis à part la fin du monde (sarcasme), je crois que sur la scène internationale, il faut s’attendre à observer un temps de reconstruction après tous les soulèvements qui ont eu lieu lors de la dernière année. Nous avons commencé à en voir une parcelle avec l’Égypte et la Tunisie qui tenaient leurs premières élections depuis la chute de leurs présidents, et une multitude d’autres nations emboîteront le pas. Si 2011 était l’année du peuple, 2012 sera l’année où l’on récoltera les fruits de ce que l’on a semé.

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