mercredi 11 janvier 2012

L’art presque perdu de laisser tomber la neige

par Mathieu Plourde Turcotte

L’hiver est bien arrivé, même s’il faut chercher longtemps pour le trouver. Normalement, l’hiver à Moncton, c’est le froid, la neige et le soleil qui s’arque très bas dans le ciel. Il y a aussi les journées courtes qui s’allongent malgré tout, puis l’hiver avance – ce sont d’ailleurs les seules preuves de sa présence pour le moment –, en faisant sentir la présence du printemps. Pour ceux et celles qui ont vécu les tempêtes à répétition, le bordel dans ces rues qui devenaient de plus en plus étroites et les bancs de neige à profusion de l’an passé à Moncton, inutile de dire que les attentes n’ont jusqu’à maintenant pas été comblées. L’attitude des clubs de motoneige, qui paient leurs dépenses via les cartes de membres et en utilisant des bénévoles pour accomplir les tâches hivernales, le montre bien : la secrétaire du club Moncton-Saint Antoine de motoneige, secondée par le directeur général de la Fédération des clubs de Motoneige du Nouveau-Brunswick, sans pouvoir confirmer les chiffres puisqu’ils sont comptabilisés à la fin de la saison, émet des réserves sur la possible baisse du nombre de leurs membres que la logique météorologique imposerait. La majorité de leur clientèle, disent-ils, fonctionne par anticipation et ne devient donc pas membre à la dernière minute en fonction des conditions météorologiques.

Pour ce qui est des patinoires extérieures et des sentiers de ski de fond urbains, souvent sous la responsabilité des conseils de quartier, la seule chose qui puisse être dite – compte tenu de l’objectif à but non lucratif – c’est qu’ils dépendent de la météo.

De la neige dans le désert ! Non, mais presque …
Autrement dit, les entreprises qui dépendent de la neige – centres de ski, hébergement, etc. – pour rentabiliser leur commerce ne peuvent qu’espérer, prier, ou enneiger les pistes à l’aide de canons à neige artificielle crachant de l’eau se changeant en neige au contact du froid, comme c’est le cas des centres de ski. C’est de cette façon que Poley Mountain réussit à créer ce qui semble être un mirage de neige au beau milieu de la terre, des cailloux et de la pelouse presqu’encore verte. Cette montagne située à environ 50 minutes de voiture de Moncton (près de Sussex), réussit à offrir plus d’une pente de haut en bas sans petites roches désagréables pour le maintien d’une bonne condition des semelles de ski des clients. Lors de la rencontre avec la directrice du marketing de la montagne, Jennifer Muir, le vendredi 6 janvier, 10 pistes étaient ouvertes sur une possibilité de 30, avec prééminence sur les pistes pour débutant, toutes possédant un fond composé uniquement de 35 centimètres de neige artificielle. L’augmentation du domaine skiable devrait se faire graduellement jour après jour, selon la volonté de dame nature. Ce qu’il faut savoir, c’est que pour fabriquer la neige artificielle, il y a tout de même une température maximale. Preuve que l’hiver n’a pas dit son dernier mot et qu’il y a encore de la place pour de nombreuses précipitations cette année, la station a malgré tout ouvert ses portes deux jours plutôt que l’an passé, soit le 24 cette année et le 26 l’an dernier. Madame Muir a même affirmé que la fabrication de neige se faisait jusqu’en début février peu importe les précipitations de neige, question d’être prêts à toute éventualité et d’avoir une base de neige qui ne fondra pas et qui durera plus longtemps que la neige naturelle à la première pluie venue. La montagne n’est donc pas en terrain inconnu en ce qui concerne la fabrication de neige.

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