jeudi 19 janvier 2012

Le rectorat dans l’histoire

par Mathieu Plourde Turcotte

La genèse
Le musée acadien situé sur le campus porte le nom du tout premier recteur de l’Université de Moncton: Père Clément Cormier. Il est celui qui a donné le nom à l’université pour l’associer à la ville dans laquelle elle était située. L’université est née de l’union des trois collèges de l’époque : le collège Sacré-Cœur de Bathurst, le collège Saint-Louis d’Edmundston et le collège Saint Joseph de Memramcook. Ce dernier avait, un peu avant la fondation de l’Université de Moncton en 1963, déménagé une partie des ses effectifs à Moncton, sur la rue Church. Encore aujourd’hui, les campus d’Edmundston et de Shippagan ont une certaine indépendance. En 1967, Adélard Savoie est devenu le premier recteur laïc. Il est resté en poste durant deux mandats.

Les années 70-80
Puis, pour un mandat, il y a eu Jean Cadieux, premier recteur à ne pas être né en Acadie. Cependant, comme l’ajoute Maurice Basque, directeur de l’Institut de recherche Acadienne et historien de formation, « de par son entourage, c’était tout comme s’il était acadien. Son mandat marque la venue d’une faculté de droit à l’Université de Moncton, dont Fredericton n’était pas spécialement friand, surtout à titre francophone. » Monsieur Basque dit être arrivé à l’université lors de son règne et d’en avoir gardé un très bon souvenir. « S’il y a souvent dans les films un gentil et un méchant flic, Cadieux aurait été le gentil. Ça allait un peu avec l’époque – Cadieux étant sélectionné en 1974 –, il était assez libéral au sens moins inhibiteur et moins strict que son successeur. » Ce nouveau recteur, c’est Gibert Finn en 1980.

Provenant du milieu financier en étant PDG de l’assomption – aujourd’hui, Assomption Vie – il est décrit par Monsieur Basque comme quelqu’un qui a utilisé une stratégie financière plus musclée et rigoureuse. Une des raisons de la santé financière de l’université sous son règne est expliquée par le fait que le millionnaire gaspésien Jean Louis Lévesque était dans son réseau de contacts et de ce fait, effectuait des dons de montants faramineux à l’université. Le réseau de contact bien établi s’avère un point qui semble faire l’unanimité chez les intervenants comme une compétence indispensable pour un recteur. S’en suit Louis-Philipe Blanchard, de 1985 à 1990. Ancien professeur à la faculté des sciences de l’Université Laval, il a laissé son empreinte sur la fonction de recteur en s’appliquant sur l’incitation à la recherche, en créant entre autres neuf nouveaux centres de recherche.

Ouverture sur le monde qui s’amplifie
Les dix années de rectorat qui ont précédé la venue d’Yvon Fontaine sont celles de Jean Bernard Robichaud. Décrit comme un humaniste, de par le développement de missions humanitaires, ses années à titre de travailleur social l’auront grandement influencé dans ses décisions. Il finit son mandat sur une grève des professeurs en 2000.

Maurice Basque affirme qu’il y a certains dossiers qui reviennent périodiquement sur la table et qui ne feront certes pas exception dans les mandats du prochain recteur. Le premier : l’ajout de cours d’anglais pour remplir les coffres de l’université. Le second, avec lequel Jean Bernard Robichaud avait eu un peu de difficulté, le nom de l’université que certains voudraient nommer Université de l’Acadie et qui est associé encore parfois au général Robert Monckton – un des responsables de la déportation des Acadiens. Ce nom est utilisé encore aujourd’hui pour des raisons de séduction à l’international – Université de l’Acadie donnant une perspective très régionale. De plus, certains croient que le changement du nom de l’université devrait venir avec le changement du nom de la ville. Si c’est une question de nom de ville, pourquoi pas : Université de Dieppe ? Monsieur Basque répond : « Ce ne serait pas une mauvaise idée, mais bon, il y a déjà Dieppe en France … ça serait à étudier. » Et pour le reste, la difficulté vient du bouillonnement des structures, donc du nombre d’intervenants avec qui le recteur doit s’entendre : les différents syndicats et corps professoraux, ainsi que les différents campus et différentes facultés, etc.

Le mandat de Monsieur Fontaine en aura été un, selon Monsieur Basque, de maturité à l’international.

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