mercredi 12 septembre 2012

Chronique « Terre-Neuve surnaturelle » : Karma

par Emily Briand

Les histoires d’évènements surnaturels peuvent être très divertissantes. Il n’est pas nécessaire de croire aux esprits maléfiques pour apprécier le petit frisson qui saisit la base de votre nuque lorsqu’une panne de courant vous surprend en pleine nuit. Chaque semaine, Emily Briand, étudiante à la 3e année d’un baccalauréat en science infirmière à l’Université de Moncton, tentera de nous faire vivre l’inexplicable en nous partageant des légendes de l’ile de Terre-Neuve qui lui furent racontées par des voisins, des amis et des membres de sa famille.

Longtemps passé, il y avait une femme autochtone qui allait de porte en porte vendre des paniers en paille faits à la main. Même s'ils n'étaient pas intéressés aux paniers, les gens de la communauté les achetaient quand même, car ils croyaient que la madame était une sorcière avec des pouvoirs magiques qui pouvait leur jeter un mauvais sort. Il y avait même une rumeur qui circulait et qui disait qu'une fois, en vendant ses paniers, une personne avait critiqué sa main d'œuvre. En réponse, elle avait menacé de revenir la hanter après sa mort.

Avec le temps, elle est morte à un vieil âge et comme était la coutume de l'époque, son corps était étalé sur des planches en bois dans sa maison pour que sa famille et ses amis puissent la voir et faire leurs prières. C’était aussi une précaution dans le temps afin de ne pas enterrer une personne vivante qui serait tombée inconsciente. Ce n’était pas tout le monde qui était capable de bien prendre un pouls.

Pendant ses funérailles, sa maison était organisée un peu comme une église : il y avait des chaises pour que les gens s’assoient et qu’ils puissent discuter, mais contrairement à l’église, le corps n’était pas présent dans la même salle. Les parents avaient peur que leurs enfants soient dérangés par la mort, donc elle était dans la chambre à côté.

Il y avait deux hommes saouls, Thomas et Samuel, qui avaient décidé de rendre visite à la dame morte. Par contre, ce n'était pas par respect... Ils détestaient cette femme et ils avaient décidé de se venger. Lorsqu’ils ont trouvé le corps, Thomas le retint en place par les épaules et Samuel lui donna un coup de poing dans le visage en s’exclamant :

« Maintenant t'es morte! »

Ceux qui étaient présents dans la maison pendant cet incident étaient horrifiés. Ils étaient certains que la madame allait revenir les hanter.

Thomas et Samuel étaient des chasseurs de phoques, et ils allaient pendant un certain temps de l’année dans un grand bateau qui faisait le tour du nord de la province. Lorsque vint le temps d'aller travailler, ils avaient complètement oublié la défunte autochtone.

La chasse allait comme d’habitude, lorsque le fusil de Thomas avait mal fonctionné et son visage était brulé par la fumée, le laissant défiguré pendant le reste de sa vie. Samuel était encore moins chanceux... Il était tombé du bateau et s’était noyé dans l'eau glaciale. Lorsque ses collègues avaient enfin réussi à sortir son corps de l’eau, il était décapité et il avait un bras d'arraché. Ils n'ont jamais retrouvé sa tête.

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