mercredi 19 septembre 2012

LNH : Pensées (qui n’auront aucune influence) d’un partisan frustré

par Normand d’Entremont

Alors que le lock-out de l’Association des joueurs de la Ligue nationale de hockey par la Ligue nationale de hockey est maintenant en effet depuis le 15 septembre, la frustration et la peur de ses conséquences ne cesse de monter. Auprès des propriétaires? On ne le croirait pas. Auprès des joueurs? Certainement. Auprès des partisans? Surtout. Malheureusement, ce ne sont les seuls qui n’ont rien à dire.

La ligue a eu ce qu’elle voulait en 2004 lors du dernier lock-out et maintenant, elle en veut plus. En 2004, c’était l’instauration d’un plafond salarial et la réduction du contrat des joueurs de 24 %. Maintenant on veut diminuer la part du revenu des joueurs de 57 % à 47 % (pour la dernière année de la convention offerte). Le sens général de l’Association, de leur côté, est qu’elle cherche deux choses principalement : faire payer ses joueurs au plein montant du contrat qu’on leur avait promis, et aider à financer les équipes qui ont un déficit considérable.

De manière générale, on dirait que le public se met derrière les joueurs plutôt que les propriétaires. C’est mon avis de toute façon. C’est sûr que c’est difficile de prendre parti entre des millionnaires et des milliardaires qui font tellement d’argent qu’ils ne savent pas bien la diviser. Cela étant dit, je dois me placer derrière le syndicat des joueurs. Les propriétaires veulent prendre et prendre, et en même temps, payer moins. Ils payent des contrats de malades - des centaines de millions pendant des dizaines d’années - et ensuite ils dénoncent que les contrats sont élevés. À qui la faute?

 Le problème, et c’est sur quoi j’insiste, c’est qu’il n’y a pas de limite prévisible à cette tactique de lock-out. Dans 6 ans, lorsque viendra temps de négocier une nouvelle convention collective, est-ce qu’on va tout recommencer? Est-ce que les propriétaires vont demander 59 % du revenu au lieu de 53 %? Et 6 ans plus tard, est-ce que ça va monter à 65 %? Et chaque fois, est-ce que ça va venir aux dépens d’une saison complète?

Non seulement n’y a-t-il pas de réponse à ces questions pour l’instant, c’est un questionnement en soi qui semble être inutile. Le partisan ne peut qu’attendre que cela se résolve. Et une fois le conflit résolu, les amateurs vont revenir aux arènes en troupeaux, sans questions, justifiant finalement le lock-out. Ce n’est quand même pas la faute du partisan; il est passionné du sport et c’est lui qui fait du hockey une industrie. C’est juste malheureux que les propriétaires et les joueurs en profitent autant.

Tout cela étant dit, je ne crois pas que le lock-out va durer longtemps. On va perdre des matchs hors-concours, peut-être quelques matchs de saison ordinaire, mais rendu en novembre, les équipes auront recommencé à jouer, selon moi. Il n’est pas question de refaire l’horreur de 2004.
Toutefois, que ce soit un match perdu ou 82, nous, consommateurs et seuls grands perdants, n’aurons aucune influence sur la nouvelle convention collective, à moins que les deux côtés acceptent que nous sommes le fondement de l’industrie au complet.

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