mercredi 26 septembre 2012

Est-ce que l’attitude face au financement des études postsecondaires peut encore rester passive?

par Mathieu Plourde Turcotte

Forum citoyen pour l’éducation au Nouveau-Brunswick : à la sortie des conférences, unanimement et en cœur, plusieurs chantaient les louanges d’une éducation qui se devait d’être traitée collectivement. Mais aux questions : est-ce que de nouvelles idées sont sorties et qu’est-ce qui pourrait se faire collectivement pour faire avancer le dossier? Il n’y a pas vraiment eu de réponses claires ni tranchées de données, ni rien de véritablement nouveau. Roger Ouellette, professeur de sciences politiques à l’Université de Moncton, réagit à l’affirmation au fait que les conférences étaient une répétition d’idées déjà largement véhiculées, en disant que l’éducation est une perpétuelle remise en question et qu’il faut souvent répéter les mêmes discours encore et encore pour que germent des résultats concrets. Joëlle Martin, présidente de la Fédération des étudiantes et étudiants du Centre universitaire de Moncton, admettait qu’il n’était plus juste minuit moins une en ce qui a trait à l’arrêt de ces augmentations répétées des droits de scolarité. « Ça fait longtemps qu’il est trop tard et qu’il faudrait peut-être faire comme au Québec, mais si nous voulons des changements, il faut que l’éducation devienne un enjeu de société », résume-t-elle.

Lorsque questionnée sur une possible inspiration de l’exemple de Terre-Neuve-et-Labrador qui est l’endroit le moins dispendieux où étudier, elle rejette du revers de la main toutes possibilités d’utiliser cet exemple, puisque, dit-elle, la réalité n’est pas la même. Eux, ils n’ont pas à s’enticher, pour arriver à leur fin, d’une dualité linguistique, ni d’un plus grand nombre d’universités et de campus répartis dans divers coins de leur province. À ce sujet, Roger Ouellette constate que cette province est l’endroit où le pourcentage des investissements faits par l’état est le plus élevé au Canada. « C’est donc intéressant d’observer que Terre-Neuve a choisi de faire de l’éducation une priorité », témoigne-t-il.

Mathieu Lang, conférencier du Forum citoyen pour l’éducation au Nouveau-Brunswick, a soulevé des lacunes du système d’apprentissage en éducation. Louise Imbeault, elle aussi conférencière, a ressassé les victoires militantes des années 60 tout en rappelant avec conviction que la gratuité était possible et que les luttes récentes pour faire avancer les frais de scolarité n’étaient pas vaines. Alors, « À quand des états généraux sur l’éducation? », a d’abord soulevé madame Imbeault; idée reprise par la suite par différents intervenants qui ont pris le micro pour poser des questions et faire valoir leur point de vue durant l’événement. Les sœurs Zawadzki-Turcotte, qui représentaient la CLASSE, ont fait une rétrospective des moments forts du mouvement de grève qui ont eu lieu ce printemps au Québec. À la sortie de la conférence, les personnes interrogées réagissaient en se félicitant d’avoir fait une bonne réflexion.

Kevin Arsenault concluait l’après-midi de conférence en admettant qu’au départ, quand l’idée avait été lancée, les organisateurs s’attendaient de recevoir maximum 25 personnes. Le chiffre, lié à leur espérance, a ensuite augmenté pour finalement approcher, dans leurs espérances les plus folles, les 400 personnes. Finalement, sans que ce soit dit officiellement, il y aura eu un peu plus de la moitié des 400 places de l’amphithéâtre du pavillon Jeanne de Valois d’occupées.

Quelques interventions ou non-interventions intéressantesLes sœurs Zawadzki-Turcotte de la CLASSE ont tenu à préciser que tous ceux et celles présents dans la salle, y compris elles-mêmes, doivent, pour la majorité, se compter chanceux d’avoir eu les moyens d’avoir une éducation aussi poussée. « Il faut toujours se rappeler que la raison pour laquelle nous pouvons faire cette critique est que nous sommes des privilégiés de la société », ont-elles expliqué.

« C’est pour ça que nous critiquons, nous voudrions qu’un plus grand nombre de gens puisse avoir accès à quoi nous avons eu accès : l’éducation », démontraient-elles avec conviction.

Du côté de l’administration de l’Université, les commentaires d’après-conférence se sont faits rares. Richard Saillant, vice-recteur à l'administration et aux ressources humaines, a indiqué qu’il ne pouvait pas s’avancer sur le sujet et qu’il fallait parler au recteur qui lui était absent de l’évènement. Un peu plus tard, un courriel du vice-recteur à l’administration et aux ressources humaines fut envoyé aux journalistes et il était possible d’y lire : « L’Université de Moncton se doit d’équilibrer son budget, raison pour laquelle elle a dû se prévaloir de la hausse de 175 $ des droits permise par le gouvernement du Nouveau-Brunswick cette année. »

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