mercredi 12 septembre 2012

L’assurance santé des étudiants pour les nuls

par Mathieu Plourde Turcotte

La date limite du paiement de vos frais de scolarité est le 14 septembre. Si dépassée, la pénalité est un ajout d’un pour cent d’intérêts sur le montant de la facture en fonction de l’importance du retard. Lorsque vous effectuerez ce paiement, un montant apparaîtra sur votre solde de compte sous le nom suave de : « assurance prime santé pour les étudiants canadiens » (306$), ou « assurances étudiantes internationales » (1400$).

Pour les étudiants canadiens qui sont déjà assurés, il est possible d’être exempté de cette assurance et donc d’être remboursé, si la demande d’exemption est faite avant le 28 septembre. Cette exemption est ensuite valide pour le reste du séjour à l’Université de l’étudiant. Tout de même, est-ce que ce ne serait pas moins compliqué de faire payer un montant, à part, uniquement pour les gens qui en ont besoin, plutôt que d’obliger tout le reste des cotisants à se faire rembourser leurs assurances?

À la FÉÉCUM (fédération des étudiants et étudiantes du centre universitaire de Moncton), organisme qui gère les assurances des étudiants, la réponse est que c’est une manière de garantir à l’assureur qu’un grand nombre d’étudiants feront partie de la police d’assurance, ce qui ferait baisser les prix. De plus, ça assure qu’aucun étudiant ne sera sans couverture. Pour les étudiants internationaux, seules quelques rares exceptions peuvent éviter d’adhérer à l’assurance offerte par l’université. Comme, par exemple, les enfants dont les parents travaillent dans une ambassade et dont l’assurance est déjà fixée d’avance. En Bref, la très grande majorité n’a pas d'autre choix que de prendre ce qui est offert par l’université.

L’assurance santé pour les Canadiens est passée de 246,71$ en 2010 à 291,26 en 2011 et à 306,85$ cette année. Une hausse de 60 dollars et 14 cents depuis 2010. Pour les étudiants internationaux, la facture est passée de 1245$ à 1400$. Soit une hausse de 155$ par rapport à l’an passé. Pour les étudiants canadiens, l’assurance couvre presque tout ce qui ne se donne pas dans un hôpital, résume Roger Boulay, directeur des services aux étudiants, avant de les énumérer : chiropratique, massothérapie, médicaments, vaccins, hospitalisation, assurance voyage. Ce qui explique la différence de prix entre les deux clientèles réside dans le volume d’étudiants assurés sous la même police d’assurance, affirme Mr Boulay. Global Excel couvre en simultané les étudiants internationaux de UNB et de Moncton, ce qui augmente le volume et donc aide à faire baisser les prix. Il y aurait, selon Monsieur Boulay, une seconde explication au prix élevé des assurances pour les étudiants internationaux en rapport avec l’historique de l’utilisation de l’assurance. Le second article approfondit la question.

Partie 2
Aller à la clinique de l’université serait-il un moyen pour les étudiants internationaux de faire baisser le coût de leurs assurances santé?

Pour un étudiant international, aller à la clinique de l’université, ou à celles qui sont situées en ville revient moins cher à l’assureur que d’aller aux urgences. Comme ils sont tous assurés et que la consultation est gratuite, sur le coup, les internationaux ne peuvent pas toujours se rendre compte de cette différence dans les coûts. Par contre, lorsque le montant lié aux services couverts par l’assurance coûte plus cher parce qu’ils sont allés aux urgences, les primes d’assurance peuvent augmenter dans l’année qui suivra. Le coût de l’assurance est toujours fixé par la compagnie en fonction de l’historique, c'est à dire de l’utilisation que les clients couverts en ont fait par le passé. Ainsi, explique Roger Boulay, directeur des services aux étudiants, c'est en raison de leur historique que les étudiants internationaux de l’Université du Nouveau-Brunswick (UNB) paient moins cher pour la même assurance.

Environ 50% des dépenses couvertes viennent des consultations aux urgences, estime Roger Boulay. Il constate aussi qu’une visite aux urgences coûterait autour de 530$ à l’assureur, alors qu’une visite à la clinique coûterait 30 à 50$. De plus, explique Mr Boulay, la clinique de l’Université étant en fonction depuis les tout débuts de l’établissement, elle reçoit les étudiants depuis très longtemps. Au fil des années, elle a acquis la particularité de savoir comment s’y prendre pour soigner, dans le respect, les étudiants internationaux.

Un étudiant international actuellement en troisième année de science politique, qui tenait à garder l’anonymat, a expliqué le raisonnement derrière les visites plus nombreuses aux urgences.

« Pour avoir un rendez-vous dans une clinique ça peut prendre une à deux semaines, pour ainsi se faire dire que le rendez-vous sera dans un autre deux semaines supplémentaires. Aux urgences de l’hôpital George L. Dumont, le temps d’attente peut être de huit heures, mais au moins, on est sûr de voir quelqu’un en moins d’une journée. »

Donc, quand ça fait mal tout de suite, la clinique, confirme cet étudiant, n’est pas très favorisante. Comme le besoin d’aller se faire soigner vient souvent d’un malaise immédiat, il ne faut donc pas être surpris que les étudiants aillent aux urgences dans ces cas, compléta –t-il. Roger Boulay ajoute que si l’assurance utilisée pour couvrir les étudiants internationaux se spécialisait dans les cas d’urgence, elle coûterait beaucoup plus cher qu'actuellement.

Ce qui frustre tout particulièrement bon nombre d'assurés, dit ce même étudiant, c’est que les chances d’être obligé d’utiliser le service de santé sont minimes; et donc, de payer aussi cher pour quelque chose, qui ne sera pour la plupart, pas utilisé du tout, s’avère décevant.

« Évidemment, il nous faut une assurance au cas où, puisque sans assurance les petits pépins coûteraient très cher. Nous devons avoir une assurance santé, mais tout de même, il y a quelque chose d’exagéré dans le prix de celle-ci. »

Puisque seules les grandes compagnies d’assurances spécialisées dans le domaine s’occupent du cas des étudiants internationaux, peu de compagnies offrent un service d’assurance pour ceux-ci, admet Roger Boulay. Il ajoute que celle qui le fait présentement, Global Excel, est l’une des seules à demander un prix raisonnable pour une couverture complète.

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