par Anthony Doiron
L’Université de Moncton a besoin d’un acteur neutre afin d’assurer la
transparence et l’imputabilité au sein de l’établissement, estiment les
professeurs et étudiants.
L’Université de Moncton a beaucoup fait parler d’elle ces derniers mois,
mais ce n’est pas son 50e anniversaire qui a le plus retenu l’attention.
Après la publication du livre controversé de Serge Rousselle, Pris en
flagrant délit, qui avance de nombreux conflits éthiques advenant de
l’administration de Taillon, la demande pour un ombudsman en milieu
universitaire est de plus en plus grande.
L’affaire a par ailleurs été sujet d’une discussion entre la FÉÉCUM et
l’ABPPUM, mardi dernier.
Une promesse, selon le recteur
Le recteur, Raymond Théberge, a pour la première fois brisé le silence
face aux allégations publiées dans le livre de Serge Rousselle lors des
célébrations de l’anniversaire de l’Université, le 19 juin dernier.
« On va mettre sur pied une structure quelconque, que ce soit un
comité, un groupe de travail où je vais inviter la FÉÉCUM, l’ABPPUM, et les
joueurs clefs pour premièrement essayer de cerner qu'est-ce qu’on veut dire par
transparence, imputabilité »a-t-il dit, devant les médias.
Le Front a voulu savoir si le recteur entendait donner suite à cette
promesse, mais il s’est refusé tout commentaire sur cette affaire, invitant Le
Front à poser ses questions après la prochaine rencontre du conseil des
gouverneurs, le 14 septembre prochain.
Une évidence, selon l’ABPPUM
L’instauration d’un poste d’ombudsman à l’Université est une évidence,
selon la présidente de l’ABPPUM, Marie-Noëlle Ryan.
« À l’heure actuelle, de la manière dont les plaintes sont
traitées, on trouve qu’il y a beaucoup d’arbitraires. Dépendamment de la porte
à laquelle on va cogner, on va avoir une réponse différente »,
souligne-t-elle.
Il s’agit d’uniformiser le traitement des plaintes afin que le processus
soit équitable, selon elle.
Toujours selon Mme Ryan, la présence d’un ombudsman permettrait aussi
d’accélérer le processus de règlement des plaintes.
« Certaines situations perdurent depuis année. De telles situations
empoisonnent l’environnement et les relations de travail, ce qui fait en sorte
que des gens finissent par tomber malades. Ces gens-là prennent ensuite des
congés de maladie, des congés qui peuvent durer longtemps. Tout ça résulte donc
en un coût économique et humain à l’Université », rapporte-t-elle.
Mme Ryan souligne que l’instauration d’un tel poste permettrait d’éviter
que certains griefs ne se rendent à l’arbitrage, dont le coût de traitement
peut s’élever de 7000$ jusqu’à 50 000$ pour les deux partis en cause, selon la
complexité du cas.
Une nécessité, selon la FÉÉCUM
La FÉÉCUM offre pour l’instant un service de plainte confidentielle,
mais dit ne pas être en mesure de traiter adéquatement les plaintes déposées.
Le nombre et la gravité de celles-ci seraient trop importants pour les
ressources qu’elle possède.
« Nous autres on veut un ombudsman. L’Université d’Ottawa a un
ombudsman, l’Université de Laval a un ombudsman, y’a aucune raison pour laquelle
l’Université de Moncton ne peut pas avoir d’ombudsman », dit Kevin
Arseneau, président de la FÉÉCUM.
Kevin Arseneau dit faire confiance au recteur de l’Université dans cette
affaire.
« Si y’a quelqu’un qui peut changer les choses, ça va être ce recteur-là.
Pourquoi? Parce qu’il n’a pas d’attachement dans la province. Il ne connait
personne, ne doit rien à personne », ajoute M. Arseneau.
La FÉÉCUM entend tout de même faire pression sur l’administration en
faveur de la création d’un poste ombudsman à l’Université de Moncton.
Il faudra donc attendre la prochaine réunion du conseil des gouverneurs
avant de connaître leur opinion sur le sujet.
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