par Claudie Landry
Pour
la première fois à Moncton, la pièce de théâtre Paul et la mer a été présentée à l’amphithéâtre du pavillon
Jeanne-de-Valois, vendredi dernier.
Il
s’agit d’un texte original du jeune auteur montréalais Mathieu Héroux. La pièce
était présentée par le théâtre La Cigogne, fondé en 2012 par quatre finissants
en art dramatique de l’Université de Moncton.
Il
n’est donc pas surprenant que plusieurs étudiants, anciens étudiants et
professeurs de ce programme d’étude étaient au rendez-vous. Les places se sont
remplies rapidement. Les
spectateurs étaient assis sur la scène, ce qui rendait l’atmosphère plus
intime. Le décor sur scène était minimaliste et coloré; trois gros blocs jaunes
et un rideau de fond rouge-orangé.
Trois
comédiens se sont donné en spectacle : Ludger Beaulieu incarnait Paul, le
personnage principal en quête de bonheur. Ses deux sœurs, interprétées par
Bianca Richard et Isabelle Bartkowiak, s’impatientent à ce qu’il se trouve une
épouse, la seule condition pour empocher l’héritage de leur père.
Paul
s’empresse donc de partir à la recherche d’une femme qu’il pourrait aimer et
épouser, afin de plaire à ses sœurs. Toutefois, le destin en a décidé autrement
et les péripéties de Paul se succèdent, l’éloignant de plus en plus de sa
cible.
Les
deux comédiennes font preuves de polyvalence en jouant plusieurs rôles,
certains très farfelus, comme Javier, un Espagnol moustachu, grand amateur de
corrida.
Ludger
Beaulieu, quant à lui, rend le personnage de Paul attachant, tout en jouant
avec justesse un personnage hésitant et confus face à sa quête et à ce que le
destin lui réserve. Bien que le thème abordé dans la pièce n’était pas des plus
légers – le destin – le genre était la comédie. Les rires dans la foule étaient
nombreux. Le décor était limité, mais ingénieux; Les comédiens se servaient des
trois blocs jaunes pour transformer l’espace, permettant aux spectateurs de
s’imaginer une arène de corrida, un coin de rue, une maison ou un quai.
Les débuts d’écriture théâtrale de
l’auteur se révèlent prometteurs. Le texte mélange avec succès humour, ironie
et poésie. Toutefois, bien que l’écriture de celui-ci comporte une pointe
d’ironie dont seul un public d’une quinzaine d’années et plus pourrait
comprendre les nuances, l’interprétation des comédiens tend vers un jeu
d’acteurs qui plairait davantage à une audience plus jeune.
Il
est évident que la salle comble lors de la soirée a montré un accueil
chaleureux de la part de la communauté artistique et culturelle de Moncton
envers la jeune troupe de théâtre. La salle ne s’est pas rapidement vidée suite
à la fin de la pièce; les gens ont préféré profiter de l’occasion pour faire
des nouvelles rencontres, du réseautage et des retrouvailles. Pour ceux qui
n’ont pas pu y assister, Paul et la mer poursuit
sa tournée au Nouveau-Brunswick. La pièce sera présentée à Dieppe, Bouctouche,
Shédiac, Caraquet, Campbelton, Saint-Jean et Fredericton.
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