par Justin Frenette
Dans le monde de la musique, il est
très rare mais il arrive tout de même parfois que certains groupes ou artistes
se démarquent considérablement des autres groupes ou artistes de la même époque
en terme d’innovation et d’originalité. Ce fut le cas avec les Beatles lors de
leur phase psychédélique et en créant Sgt. Peppers, considéré par plusieurs
comme étant le premier album concept. Ce fut également le cas avec King
Crimson, Pink Floyd, Yes et bien d’autres groupes progressifs des années 70 qui
ont amené la musique dans des territoires inconnus à l’époque, repoussant les
limites imposées par la structure traditionnelle de la chanson et incluant des
instruments auparavant jamais utilisés dans le rock. Et aujourd’hui, c’est sans
aucun doute le cas pour Steven Wilson.
Si vous êtes moindrement un adepte
de musique progressive, vous reconnaissez surement déjà ce nom. Auteur,
compositeur, interprète, multi-instrumentaliste et producteur musical, le
moindre que l’on puisse dire c’est que cet homme n’a pas peur de travailller.
Mais dans son cas, la quantité ne néglige nullement la qualité. Bien qu’il soit
plus particulièrement reconnu comme étant chanteur et guitariste du groupe Porcupine Tree, Wilson s’adonne
également à plusieurs collaborations et, depuis 2009, à une carrière solo.
C’est en février 2013 qu’il sort son troisième album solo intitulé The Raven That Refused To Sing (and other
stories) mixé par le célèbre Alan Parsons, notamment responsable du mixage
de Dark Side of the Moon.
Avec son troisième opus solo, Wilson
démontre une maturité musicale époustouflante. Rien n’est excessif, rien ne
semble incohérent malgré les nombreuses directions que prennent certaines
chansons, le tout semble calculé à la quasi-perfection. Bien que le jeune homme
prenne de l’inspiration en partie de ses influences (Pink Floyd, King Crimson,
ELP, etc.), il semble avoir trouvé un son qui lui est plus propre que jamais
avec cet album. Chacune des 6 chansons de ce dernier se distingue considérablement
l’une de l’autre mais l’album entier maintient une atmosphère mélancolique, unique
en son genre et donne l’impression d’une entité plutôt que d’un ramassis de
chansons.
Ma chanson coup de cœur de cet album
est sans aucun doute The Holy Drinker.
La chanson commence avec une mélodie quelque peu sinistre mais accrochante et
monte en intensité de manière fulgurante avec des passages déchaînés de
guitare, de clavier et de saxophone avant de nous laisser entendre les
premières paroles : « The holy drinker and his curse, in constant
serfage to unquenchable thirst…». En partant, Wilson décrit un homme religieux
ayant un problème de consommation. Plus tard dans la chanson, on apprend qu’un
jour l’homme se rend dans un bar et affronte un étranger en duel pour
déterminer lequel pouvait consommer le plus. Ce que l’homme ne sait alors pas,
c’est qu’il vient de lancer un duel au diable, et bien évidemment il perd son
duel et devient prisonnier de l’enfer. D’après l’auteur, ces paroles ont été
écrites de façon humoristique mais sur un fond musical très lourd, ce qui crée
un contraste assez intéressant. Ce sont les dernières minutes de la chanson qui
m’ont le plus agréablement surpris, celles-ci, débutant par 4 notes sombres et
puissantes, jouées sur un orgue hautement distortionné. La séquence est ensuite
accompagnée d’une mélodie que l’on croirait tout droit sortie des entrailles de
l’enfer et supportée par des rythmes fracassants à la batterie. Un passage qui,
en bon français, « pogne par les tripes » !
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