mercredi 3 avril 2013

Nouvel examen d’immatriculation infirmière en 2015

par Emily Briand
eeb1084@umoncton.ca


Depuis l’année dernière, les professeurs et étudiants de l’École de science infirmière de l’Université de Moncton parlent et entendent parler du nouveau examen d’immatriculation qui sera crée par le National Council of State Boards of Nursing (NCSBN), une entreprise des États-Unis qui produit le National Council Licensure Examination for Registered Nurses (NCLEX-RN), l’examen d’immatriculation infirmière aux États-Unis qui se fait à l’ordinateur au lieu du format régulier papier-crayon. Qu’est-ce que ça signifie « examen d’immatriculation» ? À la fin du baccalauréat en Science infirmière, les étudiants diplômés doivent passer un examen réglementé qui s’assure que les infirmières débutantes ont les connaissances et compétences minimales afin de ne pas être dangereuses pour le public. Ce n’est pas un examen qui test toutes les connaissances apprises lors des quatre années d’étude.

L’Association des infirmières et infirmiers du Nouveau-Brunswick (AIINB) a comme responsabilité de réglementer la pratique infirmière au Nouveau-Brunswick et de protéger le public. Cet organisme avait pris la décision collectivement avec les autres organismes régulateurs de la pratique infirmière des provinces et des territoires du Canada de changer le format actuel de l’examen canadien et d’embaucher la NCSBN, à l’exception du Québec, qui a son propre examen. Roxanne Tarjan, la directrice générale de l’AIINB explique : « Même si l'entreprise NCSBN est américaine, le Canada ne sera pas en train de faire l’examen des États-Unis [traduction par l’auteur] ». En 2015, il s’agira d’un examen nord-américain qui est obligé, à travers le contrat avec l'entreprise, de satisfaire aux exigences canadiennes. De plus, il y a des infirmières canadiennes qui participent déjà dans l’élaboration des questions.

Étant donné que l’examen mesure les compétences, est-ce que les compétences infirmiers du Canada et des États-Unis sont assez similaires pour permettre un examen nord-américain? Selon Mme Tarjan, lorsque la demande que l'entreprise satisfasse aux exigences canadiennes avait été faite, une étude élaborée en Ontario et en Colombie-Britannique avait des résultats positifs qui ont indiqué que les compétences infirmières des deux pays étaient très congruentes et que le Canada pouvait utiliser cet examen.

Elle offre ce message aux étudiants : « Nous croyons que ceci est un vrai avantage pour les étudiants. Il y aura plus de flexibilité (l’ancien examen s’offrait seulement trois fois par année), vous aurez vos résultats plus rapidement et vous pourrez prendre le rôle d’infirmière immatriculée plus rapidement. Il y a beaucoup d'accent sur le fait que c’est une entreprise américaine, mais qu’ils satisfassent aux besoins canadiens est une exigence du contrat. En tant que nouveaux diplômés, vous pourriez penser au jour que vous aussi pouvez affecter cet examen [traduction de l’auteur] ».

Par contre, Pierre Godbout, directeur de l’École de science infirmière à l’Université de Moncton campus de Moncton a toujours quelques réserves et en a parlé au Téléjournal Acadie le 19 février. « Je n’étais pas contre l’examen, explique Mr Godbout. J’étais surtout appréhensif du manque de ressources en français pour aider nos étudiants, et je m’explique : lors d’une réunion du conseil de l’ACESI [Association canadienne des écoles de sciences infirmières], il y avait eu un atelier sur la transition vers le NCLEX où beaucoup de mes collègues enseignants à travers le pays, incluant le Canada anglais, étaient très inquiets de cet transition et surtout du manque d’information sur la structure de cet examen. Pour les anglophones, c’était l’américanisation de l’examen, et l’ACESI avait une inquiétude parce qu’elle n’avait pas été consultée. Elle avait été tenue hors des discussions parce qu’ils ont dit que ça n’a rien à faire avec les programmes de formation; ça a à faire avec les réglementations. Nous autres on sait très bien que cela n’a pas de bon sens, pour passer l’examen, les programmes de formation sont très impliqués ».

Il explique que ses inquiétudes, spécifiquement pour les francophones, découlent du fait que lorsqu’on enlève le Québec, la population des francophones est très petite, donc il se demande si les francophones vont recevoir des ressources équivalentes aux anglophones. « Maintenant on sait qu’on ne retourne pas en arrière, l’attitude maintenant c’est de s’assurer des ressources francophones », dit-il. « De l’expérience pour le côté francophone, c’est un gros obstacle. Même à l’heure actuelle, on avait gagné une certaine parité à l’intérieur de l’examen régulier. […] Mais il y a eu des temps qu’on était obligé d’intervenir sur la qualité des traductions des questions, et c’est toujours un bataille chez les francophones. […] On va dans un nouveau système dominé par les anglophones, et il faut tailler notre place parce que le Québec n’est pas là ».

Mme Tarjan de l’AIINB visitera les écoles de science infirmière de la province au courant du mois d’avril pour répondre à des questions et partager de l’information au sujet du nouvel examen.

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