par Simon Delattre
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L’information est tombée mardi
dernier à l’annonce du budget provincial : le gouvernement
n’augmentera pas le financement des universités et des collèges communautaires
pour l’année 2013-2014. Kevin Arsenault, Président de
la FÉÉCUM depuis lundi 1er avril,
déplore cette décision : « Nous sommes extrêmement déçus. Cette
non-augmentation correspond en fait à une baisse du financement, puisque les
salaires des professeurs augmentent, et que les prix augmentent eux
aussi ». En effet, les conventions collectives de l’Université prévoient
une hausse annuelle de 3,5 % du salaire des professeurs.
Cette augmentation des
coûts risque donc de conduire à une hausse des frais de scolarité. Le montant
pour l’année à venir sera fixé le 13 avril, lors
du prochain conseil des gouverneurs, l’instance supérieure de l’Université
investie des pouvoirs de direction. Le gouvernement a cependant limité à 150 $
l'augmentation des frais de scolarité pour l’année 2013-2014. Toutefois, cela
ne prend pas en compte les frais affairant
(cotisations aux services étudiants, assurance) qui pourraient être revus à la
hausse eux aussi.
Alexandre Levasseur,
ancien vice-président externe de la Fédération étudiante précise que
« pour savoir si les recommandations de la FÉÉCUM (plafond d’endettement, modification du système de
bourses) ont été prises en considération, il faudra attendre que le
gouvernement publie les crédits budgétaires. Il s’agit d’une version plus
détaillée du budget qui sera rendue publique entre 6 semaines et 3 mois
après. »
Joëlle Martin,
désormais ex-Présidente de la FÉÉCUM, juge « inacceptable le choix du gouvernement ».
Elle pense également que le gouvernement tente d’attacher les mains des
universités pour qu’elles acceptent de signer une entente pluriannuelle sur le
budget des 3 prochaines années. Du côté de l’administration justement on est beaucoup plus prudent. Le
recteur Raymond Théberge a réagi officiellement au dépôt du budget provincial.
Il affirme poliment que « le budget annoncé par le
Gouvernement démontre que ce dernier reconnaît les bienfaits de maintenir ses
investissements dans le domaine de l’éducation postsecondaire ». Cependant,
son message comporte aussi une mise en garde : « un tel gel des
subventions aux universités publiques n’est pas soutenable à long terme ».
La
FÉÉCUM demande une baisse des coûts universitaires
Jeudi 28 mars,
la FÉÉCUM
a tenu son Conseil d’Administration, qui marquait la transition entre deux
équipes et entre deux visions. Les membres du CA ont accepté à l’unanimité une
motion pour « un engagement de la FÉÉCUM en faveur d’une baisse des frais universitaires et
pour qu’elle milite pour la réalisation de cet objectif ». Ce vote
constitue un signe de soutien aux représentants étudiants entrés en poste cette
semaine, et à la nouvelle orientation de la FÉÉCUM. Simon
Ouellette, nouveau vice-président exécutif, est d’avis que la Fédération
étudiante devrait défendre cette position au fil des années, malgré le
renouvèlement de l’exécutif : « Face à un gouvernement conservateur
qui a décidé de ne pas investir dans l’éducation, il faut donner à la FÉÉCUM un
plan à long terme avec des objectifs précis. Par exemple faire en sorte qu’un
étudiant puisse se payer une année universitaire avec ce qu’il a gagné pendant
l’été. »
Vers
de nouvelles méthodes de revendications?
Kevin Arsenault
annonce : « nous allons nous mobiliser pour faire pression sur le
prochain budget, et nous assurer que les plateformes des candidats aux
élections provinciales de 2014 prennent en compte l’éducation comme étant une
priorité ». Alexandre Levasseur reconnait que la stratégie menée par la FÉÉCUM n’a pas porté ses fruits : « on a fait des
propositions financièrement responsables pour avoir une oreille attentive du gouvernement,
mais on n’a pas été écoutés. Alors, il serait peut-être temps de passer à des choses plus agressives. » Pour
Simon Ouellette, il faut renouveler le message porté par la FÉÉCUM, mais aussi ses moyens d’action : « pour que
tous les étudiants se fassent entendre, ce ne doit pas être la Fédération qui
parle systématiquement pour tous ». Le combat en faveur d’un coût des
études moins élevé que souhaitent mener les nouveaux élus étudiants ne pourra
donc aboutir qu’avec l’implication de l’ensemble de la population
universitaire.
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