par Yannick
Nganhou
Courriel: eyn7488@umoncton.ca
« Être et
devenir “canadien” et “francophone” chez les immigrants africains en milieu
minoritaire » : voilà le titre de la conférence donnée par Amal
Madibbo, professeure agrégée au Département de sociologie de l’Université de
Calgary. De visite à l’Université de Moncton, elle a pu donner cette conférence
le jeudi 4 avril à partir de 9 h 30 dans le cadre du séminaire de
linguistique LING 7980 donné par Isabelle Violette, « Langue, pouvoir et
nation ».
Pour ceux et
celles qui s’intéressent aux études sur la vie en contexte minoritaire, c’était
une aubaine d’avoir les résultats d’une professeure expérimentée. Ayant fait sa
recherche auprès des immigrants francophones en Alberta dans les villes
d’Edmonton, Brooks et Calgary, elle est venue partager son expérience du
terrain et faire part de ses résultats. Durant sa présentation, elle a fait un
retour historique sur la politique de la province d’Alberta concernant les
droits linguistiques avec l’article 110 de 1905, la mise sur pied de
l’article 60 de 1988 abolissant ces droits linguistiques, et en 1999 la
création du Secrétariat francophone après que la province soit passée
officiellement unilingue.
Ayant ensuite
décrit le contexte économique, elle a donné les grandes lignes des discours et
idéologies des francophones immigrants de la région. « L’invisibilité des
services » pour les francophones a été soulignée, chose surprenante vu que
l’histoire de la province nous rappelle qu’elle était encore majoritairement
francophone jusqu’au XIXe siècle. Comme fait marquant de ses résultats, elle
s’est aperçue que les francophones d’Afrique subsaharienne sont une minorité au
sein de la minorité francophone et qu’à coup sûr, il leur est difficile d’avoir
du travail à cause de leur non-maîtrise de l’anglais.
Les personnes
qui ont fait acte de présence étaient essentiellement des enseignants et des
étudiants du Département d’études françaises. La professeure de linguistique
Sylvia Kasparian et de droit Chedly Belkhodja, les étudiants de deuxième et
troisième cycle ont apprécié à sa juste valeur cette conférence orchestrée par
Isabelle Violette. Aussi, l’étudiante Natacha Pominville, étudiante de
maîtrise : « En tant que francophone minoritaire, commente-t-elle, on
pense souvent qu’on est les seuls minoritaires, mais là vu que ça portait sur
les francophones d’Afrique, ça montrait qu’il y avait une double minorisation.
En plus d’une discrimination fondée sur la langue, il y a une discrimination
fondée sur la race. Ce n’est pas souvent quelque chose à quoi on pense. »
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