mercredi 10 avril 2013

Une conférence sur la minorité francophone albertaine


par Yannick Nganhou
Courriel: eyn7488@umoncton.ca

« Être et devenir “canadien” et “francophone” chez les immigrants africains en milieu minoritaire » : voilà le titre de la conférence donnée par Amal Madibbo, professeure agrégée au Département de sociologie de l’Université de Calgary. De visite à l’Université de Moncton, elle a pu donner cette conférence le jeudi 4 avril à partir de 9 h 30 dans le cadre du séminaire de linguistique LING 7980 donné par Isabelle Violette, « Langue, pouvoir et nation ».

Pour ceux et celles qui s’intéressent aux études sur la vie en contexte minoritaire, c’était une aubaine d’avoir les résultats d’une professeure expérimentée. Ayant fait sa recherche auprès des immigrants francophones en Alberta dans les villes d’Edmonton, Brooks et Calgary, elle est venue partager son expérience du terrain et faire part de ses résultats. Durant sa présentation, elle a fait un retour historique sur la politique de la province d’Alberta concernant les droits linguistiques avec l’article 110 de 1905, la mise sur pied de l’article 60 de 1988 abolissant ces droits linguistiques, et en 1999 la création du Secrétariat francophone après que la province soit passée officiellement unilingue.

Ayant ensuite décrit le contexte économique, elle a donné les grandes lignes des discours et idéologies des francophones immigrants de la région. « L’invisibilité des services » pour les francophones a été soulignée, chose surprenante vu que l’histoire de la province nous rappelle qu’elle était encore majoritairement francophone jusqu’au XIXe siècle. Comme fait marquant de ses résultats, elle s’est aperçue que les francophones d’Afrique subsaharienne sont une minorité au sein de la minorité francophone et qu’à coup sûr, il leur est difficile d’avoir du travail à cause de leur non-maîtrise de l’anglais.

Les personnes qui ont fait acte de présence étaient essentiellement des enseignants et des étudiants du Département d’études françaises. La professeure de linguistique Sylvia Kasparian et de droit Chedly Belkhodja, les étudiants de deuxième et troisième cycle ont apprécié à sa juste valeur cette conférence orchestrée par Isabelle Violette. Aussi, l’étudiante Natacha Pominville, étudiante de maîtrise : « En tant que francophone minoritaire, commente-t-elle, on pense souvent qu’on est les seuls minoritaires, mais là vu que ça portait sur les francophones d’Afrique, ça montrait qu’il y avait une double minorisation. En plus d’une discrimination fondée sur la langue, il y a une discrimination fondée sur la race. Ce n’est pas souvent quelque chose à quoi on pense. »

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