mercredi 30 janvier 2013

La FÉÉCUM s’attaque à l’endettement étudiant : des symboles aux actes?

par Simon Delattre

Mercredi dernier au Coude, la Fédération des étudiants et des étudiantes du Centre universitaire de Moncton (FÉÉCUM) avait donné rendez-vous à la communauté et aux médias pour une sensibilisation au problème de l’endettement des étudiants. Trois d’entre eux; Tiffany Raymond (étudiante en psychologie), Kevin Arsenault et Annie Godin (tous deux de la Faculté d’éducation) s’étaient déguisés en prisonniers. Munis de boulets symbolisant leurs dettes imposantes, ils se sont retrouvés enfermés derrière les barreaux d’une cage illustrant leur situation financière difficile.

La présentation d’Alexandre Levasseur, vice-président exécutif de la FÉÉCUM, s’accompagnait d’une vidéo sur le coût des études intitulée « Réveille *!!@*! », au ton à la fois humoristique et informatif. Disponible sur le site de la FÉÉCUM et sur YouTube, cette dernière cherche à briser les stéréotypes que certains peuvent véhiculer sur les étudiants : aller à l’Université ne garantit pas forcément de trouver un emploi facilement, et non les étudiants ne sont pas tous issus de familles riches.

Elle nous apprend également qu’un baccalauréat de quatre ans au Nouveau-Brunswick peut coûter jusqu’à 66 000 $. De plus, les frais de scolarité représentent environ 42 % du coût d’une année universitaire. Ce montant n’a fait qu’augmenter d’année en année, si bien que la Fédération étudiante parle d’une « crise » qu’il faut régler au plus vite. Alexandre Levasseur fait ainsi remarquer qu’« aujourd’hui commencer avec rien c’est une chance, car certains entrent parfois dans la vie active avec 40 000 $! ».

Le problème se fait d’ailleurs particulièrement ressentir dans la Province, où en 2011 la moyenne d’endettement à la dernière année du baccalauréat était de 35 344 $. Pour faire obstacle à cette hausse continue, la FÉÉCUM recommande au gouvernement l’établissement d’un plafond d’endettement de 7000 $ par année, ce qui permettrait au Nouveau-Brunswick de redresser la situation au niveau de la moyenne nationale (28 000 $ d’endettement à la fin d’un baccalauréat).

Alexandre Levasseur pointe finalement du doigt une contradiction : « on demande aux étudiants d’être de futurs leaders de la société, mais on les afflige de difficultés financières ». La réunion s’est ensuite terminée par la libération symbolique des trois prisonniers. Le vice-président exécutif et la présidente Joëlle Martin ont rencontré le lendemain, jeudi 24 janvier, la ministre de l'Éducation postsecondaire pour lui porter un message simple : « il faut régler cette crise, puis s’attaquer aux causes de l’endettement ». Parmi elles, l’importance des droits de scolarité, les dysfonctionnements du système d'aide financière, ou encore le manque de financement des universités.

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