mercredi 23 janvier 2013

Théâtre Gauche : Nouveau projet pour Gabriel Robichaud

par Karine Martel

Poète, auteur, musicien, animateur, coordonnateur, mais avant tout, comédien, Gabriel Robichaud a ajouté une corde à sa harpe malgré qu’il a déjà beaucoup trop de cordes pour que ce soit une harpe : il est le fondateur et le directeur artistique de sa nouvelle compagnie, le Théâtre Gauche.

Diplômé depuis près de deux ans, Gabriel Robichaud explique que les réalités du monde théâtral sont difficiles : « Quand t’arrives au département d’art dramatique à l’Université de Moncton on te dit “allo, il n’y a pas de job dans le milieu dans lequel tu t’en vas”. Et ça, c’est pas juste ici en Acadie, c’est partout. Ça fait que ta place il faut que tu la prennes, que tu la fasses et que tu l’entretiennes ».

Le jeune comédien explique qu’il ne faut pas attendre après les compagnies déjà instaurées, puisqu’elles font le travail qu’elles peuvent, selon les limites de leurs moyens. « Les praticiens du métier doivent créer leur propre job, ne pas s’attendre à rien et de provoquer les choses. Pour moi, créer ma compagnie c’était ma façon de provoquer les choses, de créer cette identité artistique là ».

Gabriel parle du théâtre La Cigogne et de cet élan des jeunes comédiens à fonder leur propre compagnie de théâtre comme « une nécessité, une urgence. C’est des gens qui, je crois, veulent se donner le moyen d’être là. Qui n’attendent pas d’avoir la permission, mais qui prennent cette permission. Ils se donnent la chance d’être dans le milieu plutôt que d’attendre. On préfère se risquer quitte à se casser la gueule », ajoute-t-il.

Bien qu’il soit présent dans plusieurs domaines artistiques en Acadie, Gabriel explique que la scène est l’endroit où il se sent bien. « Tout ce que je fais c’est en rapport avec la scène, c’est l’endroit de toutes les libertés, où tout est permis ». Il ajoute que « c’est ce qui est extraordinaire, puisqu’autant que tu es très libre sur une scène, autant où est-ce que c’est là que t’es le plus vulnérable. Et je trouve ça beau que la liberté est de se permettre d’être vulnérable. »

Malgré son jeune âge, Gabriel Robichaud fait face à la vie avec la sagesse d’un vieil homme. « Il faut accepter et assumer les situations comme elles viennent, ensuite il faut en apprendre et poursuivre. L’échec c’est over rated dans le malheur. Je trouve que l’échec est la meilleure façon d’apprendre, et puis si tu n’échoues pas, ben tu n’apprends pas. Ça veut pas dire que je recherche l’échec, mais plutôt qu’il ne faut pas en avoir peur. Si ça arrive il faut juste vivre avec et voir qu’est-ce qu’on fait à partir de là ».

Le premier projet du Théâtre Gauche est la lecture publique de la pièce On a tous déjà péché le dimanche 3 février à 14 h à la Boîte-Théâtre à Caraquet.

Le comédien explique qu’il ne se précipite pas avec les projets. Il veut se donner le temps de prendre son temps, de faire ça une chose à la fois, petit à petit sans précipitation afin de construire des bases solides. Il explique qu’il prend les choses comme elles viennent, et qu’il « pellettera la neige quand elle sera tombée ».

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