mercredi 30 janvier 2013

Les Jeudis de la librairie

par Cassandre Armelle Vertus

Jeudi dernier, le 24 janvier, la Librairie acadienne de l’Université de Moncton a été le siège d’une rencontre littéraire : les jeudis de la librairie. Il s’agit d’une initiative du Groupe de recherche interdisciplinaire sur les cultures en contact (GRICC) de la Faculté des arts et des sciences sociales, en partenariat avec la librairie. Se donnant pour mission d’appuyer le côté académique de l’université, ces deux entités organisent cette activité qui a lieu une fois par mois, au jeudi choisi, avec un souci de vulgarisation. Dans une ambiance décontractée à souhait, une œuvre littéraire est alors mise à l’honneur. Après une brève introduction, on présente l’auteur qui, parfois, est lui-même de la partie, parfois non. Suit la présentation de l’œuvre en question qui sera bientôt mise à nue, analysée et jugée par l’assistance lors d’un trépidant débat. L’événement se termine habituellement sur une note amicale, ponctuée d’une réception au cours de laquelle les invités continuent de partager leur avis.

L’événement de la semaine dernière était consacré au roman Home, de Toni Morrison; une œuvre mordante emplie du racisme afro-américain qui faisait rage aux États-Unis lors de l’enfance de l’auteur qui décrit son livre comme « l’image blanchie d’une Amérique prospère des années 50 ». Corina Crainic, doctorante au Département d’études françaises, présenta l’auteure et le commentaire de l’œuvre fut assuré par Andrea Cabajsky, professeure au Département d’anglais. Quant à l’animation, elle revint à Marie-Noëlle Ryan, professeure au Département de philosophie. L’assistance était composée d’une vingtaine de personnes, parmi lesquelles on trouvait des professeurs de l’université. Le débat autour de l’œuvre était très animé; le roman de Morrison abordant un thème à controverse. Certains contestaient le défaitisme de l’auteur au sujet du racisme, affirmant qu’il était peut-être justifiable dans les années 50, mais que de nos jours, beaucoup de chemin avait été fait. D’autres ne partageaient guère ce point de vue, affirmant que l’auteur abordait un sujet qui, malgré tout, restait terriblement d’actualité.

Leyla Sall, professeur de sociologie à l’Université de Moncton, participait activement au débat : « C’est un sujet que j’ai trouvé passionnant. En effet, on parle toujours des années 50 comme une ère d’optimisme, de croissance économique, mais on semble oublier le racisme qui y était profondément ancré. Je suis très satisfait de cette rencontre qui m’a permis d’en apprendre plus sur cette réalité des années 50. Non seulement c’est un thème accrocheur, mais cela m’a profondément interpellé puisque je suis moi-même noir. » Après une discussion aussi palpitante, les participants firent honneur à la réception.

Les organisateurs de l’événement se disent « très satisfaits », constatant que le public a répondu favorablement à l’invitation. Mourad Ali-Khodja, professeur titulaire en sociologie et directeur de la GRICC, déclare : « Je suis très confiant en ce qui a trait à la continuité de l’activité. Cela s’est bien déroulé et notre objectif a été certainement atteint. » Linda LeBlanc, de la librairie acadienne, ajoute : « C’est une activité intéressante qui fait “vibrer” la librairie et rencontre parfaitement notre mandat, qui est de promouvoir le côté académique de l’université. » Le prochain Jeudi de la librairie aura lieu le 21 février 2013, de 16 h 30 à 18 h et cette fois, ce sera « Joseph Anton. Une autobiographie » de l’écrivain Salman Rushdie qui en sera le centre.

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