mercredi 3 octobre 2012

Être payé pour créer : le bonheur des résidences

par Karine Martel
La Galerie d’art Louise et Reuben-Cohen située dans le pavillon Clément-Cormier de l’Université de Moncton reçoit présentement, et pour une durée totale de quatre mois, l’artiste Natalie Morin. L’invitation gratuite à résidence n’est pas un programme régulier de la galerie d’art. Il s’agit d’un projet étonnant développé spécialement pour l’artiste.

Pour un artiste, être en résidence permet d’avoir un espace de travail pour un certain temps, en plus d’un salaire et d’un budget pour acheter des matériaux. Survivre en tant qu’artiste n’est pas toujours facile et c’est une grande aide au développement que sont ce genre de résidences. Le coût d’un tel projet est d’environ 5000 $. 

« La résidence c’est un lieu pour que l’artiste puisse grandir. L’atmosphère y est parfaite pour  la création, je reçois beaucoup d’aide. Les gens sont là pour nous accommoder » explique l’artiste qui rajoute que, « pour 4 mois, ça permet de ne pas avoir à faire d’autre travail en même temps, c’est comme un cadeau. Un artiste qui a déjà un studio voit peut-être moins la différence, mais quelqu’un comme moi qui travaille dans sa cuisine, c’est vraiment merveilleux. »

La Galerie d’art Louise et Reuben-Cohen n’est pas adaptée pour recevoir régulièrement des artistes en résidences. Natalie Morin est installée dans une salle non utilisée pour quelques mois, sans toutefois être l’idéal comme salle de création.

Voulant soutenir la communauté artistique, la directrice-conservatrice de la galerie, Nisk Imbeault, se pose ces questions : « Qu’est-ce qu’on peut faire pour soutenir la communauté, quels sont les besoins de développement de la communauté d’artistes, et comment peut-on y répondre au travers des projets? » C’est de cette façon qu’est venue l’invitation gratuite à résidence à Natalie Morin.

Une résidence comme celle de madame Morin donne un espace et du temps où la création devient l’élément central dans la vie de l’artiste. L’artiste peut mettre toute sa concentration sur son art, selon la durée de la résidence. Le travail réalisé par Natalie Morin sera présenté après la période des Fêtes, alors qu’elle donnera une conférence en lien avec sa démarche artistique. Natalie Morin est une artiste multidisciplinaire; elle fait de la danse, du dessin, de la peinture et également de l’art numérique, avec, entres autres, une caméra super 8 qui lui est accessible grâce à sa résidence.

La directrice de la Galerie d’art situé dans le Centre universitaire de Moncton dit avoir de bons liens avec les professeurs du département d’art visuel. De cette façon, ils restent conscients de ce qui s’y enseigne et peuvent y aligner leur choix de conférenciers, d’expositions et de résidences quand il y en a. Elle explique qu’ils essaient : « de répondre à ce qui s’enseigne au département en présentant des choses complémentaires à la formation donnée, ou encore qui démontrent une méthode différente de celle qui s’enseigne. » ou encore d’orienter vers des méthodes complémentaire que celle enseignée. L’année dernière, la galerie a reçu un artiste en résidence, Garry Neil Kennedy, mais celui-ci était localisé à l’atelier d’estampe Imago. Cette résidence a permis à l’artiste de rencontrer et d’échanger avec les artistes du milieu, les étudiants et le public.

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