vendredi 9 novembre 2012

Chronique scientifique : Nos énergies du futur : un problème sérieux!

par Roby Gauthier

Vous êtes-vous déjà demandé comment était produite l’énergie électrique que vous consommez quotidiennement? Si oui, acceptez-vous qu’au Nouveau-Brunswick la majorité de l’électricité, soit environ 55 %, soit produite à partir de combustibles fossiles tels le charbon, le diesel et le mazout (Énergie NB, 2012)?  Peu importe votre réponse, que notre société soit fortement dépendante, à notre époque, de sources d’énergie polluantes dont l’avenir est improbable, tels les combustibles fossiles, est totalement inconcevable. En effet, comment, au moment même que nous sommes dans l’ère des découvertes scientifiques majeures, peut-on consommer en masse des sources d’énergies fossiles qui nuisent non seulement à notre environnement, mais qui sont également suspectées d’être en pénurie d’ici un siècle au plus? La raison est majoritairement économique et politique : ces sources d’énergies rapportent beaucoup d’argent… beaucoup. Entre temps, les autres sources d’énergies sont souvent peu rentables ou même dangereuses.

Avant de parler de ces autres sources d’énergie, je procède d’abord à une division des sources d’énergie en deux catégories : les sources d’énergie diffuses et les sources d’énergie concentrées. Les énergies diffuses sont très peu rentables économiquement en raison du fait qu’elles demandent de grandes installations. L’énergie éolienne en est un exemple. Les énergies concentrées sont souvent dangereuses ou même polluantes. L’énergie nucléaire et les énergies fossiles en sont des exemples. Parlons maintenant un peu plus de chaque catégorie.

Les sources d’énergie diffuses
Ce sont les sources d’énergie qu’on voit souvent comme les plus écologiques : l’énergie éolienne, l’énergie solaire, etc. Par contre, puisqu’elles demandent de grandes installations, ces sources d’énergie demandent beaucoup de matériaux. Par exemple, le parc éolien Caribou, au  nord du Nouveau-Brunswick, qui produit une puissance électrique de 99 mégawatts, compte présentement 33 éoliennes d’une hauteur de 80 mètres.  En comparaison, la centrale nucléaire de Pointe-Lepreau  produit 635 mégawatts, soit environ six fois plus d’énergie par seconde. Il faudrait donc environ 200 éoliennes pour égaler cette centrale nucléaire. Sans compter que le Nouveau-Brunswick entier produit environ 3879 mégawatts de puissance électrique, ce qui est environ l’équivalent de 1293 éoliennes fonctionnant à plein régime (Énergie NB, 2012)! De nos jours, pour construire des éoliennes, des matériaux composites à partir de plastique, un énorme aimant en néodyme de plusieurs kilogrammes et différents types de métaux sont nécessaires. Les plastiques sont aujourd’hui produits majoritairement à l’aide de pétrole, un liquide qui possède de grandes chances d’être en route vers une pénurie au cours de notre siècle. De plus, le néodyme est un élément rare qui sera probablement épuisé d’ici quelques décennies. Heureusement, les métaux tels que le fer et l’aluminium sont assez présents dans l’environnement et on estime qu’ils ne seront épuisés qu’au 22e siècle (Épuisements des ressources naturelles, encyclo-ecolo.com, 2012). On comprend ici le problème : nos présumées sources d’énergie futures que sont les éoliennes sont construites aujourd’hui à partir de matériaux qui risquent de  disparaître au  même moment que cette technologie est supposée prendre la relève, pendant la fin de l’ère du pétrole. Sans parler que ces pénuries ne s’appliquent pas seulement aux éoliennes, mais également à d’autres technologies. Pas de panique! Des solutions sont quand même disponibles, mais ces détails seront abordés plus profondément dans une prochaine chronique.

Maintenant, parlons brièvement des autres sources d’énergies diffuses. L’énergie solaire, par exemple, est aujourd’hui puisée majoritairement à partir de panneaux solaires photovoltaïques. Malheureusement, ces panneaux transforment très peu de l’énergie solaire qu’ils reçoivent en électricité. En effet, les panneaux solaires conventionnels présentement sur le marché sont capables de transformer 15 à 20% de l’énergie solaire qu’ils reçoivent par seconde en énergie électrique. Heureusement, au cours de la présente année, la compagnie Sharp a créé en laboratoire un panneau solaire possédant un rendement de 43,5% (Treacy, Treehunger, 2012).  Donc, en ce moment les panneaux solaires sur le marché ne sont guère très rentables, mais évidemment la recherche scientifique pourra à l’avenir améliorer cette technologie et la rendre plus populaire auprès du public lorsque le rendement aura augmenté et le prix aura diminué.

Également, d’autres technologies semblent lentement se montrer le bout du nez. C’est le cas des matériaux piézoélectriques. Ces matériaux ont la capacité de créer de l’énergie électrique par l’entremise de pression exercée sur eux. On pense les placer, dans un avenir proche, sur les autoroutes ou même sur les planchers comblés par de nombreux passants tels que ceux de centres d’achats ou des métros pour créer de l’électricité.

En somme, les sources d’énergies diffuses ont un grand futur. Par contre, il nous reste à empêcher l’avenir sombre que semble promettre notre consommation de matières premières.

Sources d’énergies concentrées : à suivre!

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