jeudi 29 novembre 2012

Rencontre avec Brian Gallant, chef du Parti libéral

par Simon Delattre

Brian Gallant, âgé de 30 ans seulement, a été élu à la tête du Parti libéral du Nouveau-Brunswick le 27 octobre dernier. Il était vendredi à l’Université de Moncton, qu’il a côtoyé de longues années puisqu’il y a complété un baccalauréat en administration des affaires et finance et un baccalauréat en droit. Lors de son passage, il a accordé au Front une courte entrevue.

LF : Le premier ministre Alward a déclaré à Radio-Canada vouloir développer l’industrie du gaz de schiste dans la province de manière responsable. Le Parti libéral est lui officiellement pour un moratoire. Pourtant Frank McKenna, ancien premier ministre libéral et Francis McGuire, un autre ténor libéral, se sont dits favorables à l’exploitation du gaz de schiste. Alors est-ce que ce sujet fait l’unanimité au sein de votre parti?

BG : Monsieur McKenna et Monsieur McGuire ont expliqué que si on pouvait le faire de façon sécuritaire, ils seraient d’accord. Nous, au Parti libéral, pensons qu’un moratoire est nécessaire parce que si on développe cette industrie, il faut être certains qu’on a des règlements et une législation qui nous protègent. La seule façon de développer des lois qui protègent notre environnement et notre eau potable, c’est de comprendre exactement ce qu’est le gaz de schiste et la procédure pour l’extraire. La seule façon d’avoir plus d’information, c’est de prendre le temps de faire des recherches, d’écouter les rapports qui sont sortis et qui doivent encore sortir. Alors je pense que, comme il y a plusieurs personnes au Nouveau-Brunswick qui se posent des questions et de bonnes questions sur cette industrie, il est sensé d’attendre d’avoir davantage d’éléments pour faire une décision plus éclairée.

LF : Lors de votre élection vous avez dit vouloir travailler avec le gouvernement conservateur, comment envisagez-vous votre rôle de chef de l’opposition?

BF : J’ai dit très clairement que j’aimerais travailler, coopérer, collaborer avec le gouvernement actuel pour des solutions aux défis auxquels notre province fait face. Dans notre rôle en tant qu’opposition, nous avons à poser des questions et faire savoir au gouvernement lorsqu’on n’est pas d’accord. Mais je pense qu’on peut jouer un autre rôle, peut-être jamais vu, plus actif, plus positif, en amenant des idées et des solutions aux défis actuels plutôt que s’opposer à tout ce que le gouvernement fait.

LF : Quelle est votre analyse de la situation financière actuelle du Nouveau-Brunswick? Est-elle préoccupante? Y a-t-il un besoin d’agir?

BG : La situation est sérieuse. On était classé 57e sur 50 États et 10 provinces en termes d’accessibilité à l’éducation postsecondaire. Nous avons une dette de 10 milliards. Payer la dette est notre 4e plus grosse dépense. Les frais de notre système de santé coûtent 2,5 milliards de dollars par année. Les transferts du gouvernement fédéral baissent alors que ces frais augmentent. Beaucoup de jeunes quittent la province. Nous sommes l’une des deux seules provinces à avoir perdu des emplois en 2012. Si on veut garder les services importants pour nos communautés, il faut faire en sorte que la création d’emplois devienne une de nos priorités.

LF : Vous avez étudié ici; pourquoi l’Université de Moncton est-elle si importante pour la communauté francophone?

BG : Le rôle de l’Université de Moncton, c’est de permettre aux Acadiens et aux francophones du Nouveau-Brunswick, de l'Atlantique et d'autour du monde, d’avoir une éducation de qualité dans leur langue. Ça joue un rôle incroyable pour notre société et pour la communauté francophone. Ça joue un rôle incroyable au niveau économique pour la région de Moncton comme pour la province. L’Université est un pilier de notre société.

LF : Est-ce que vous lui devez quelque chose dans votre réussite?

BG : C’est certain que l’éducation qui m’a permis de faire ce que je fais aujourd’hui, elle est venue de l’Université de Moncton. Mes deux baccalauréats m’ont aidé énormément. L’expérience que j’ai eue comme président de la FÉÉCUM m’a apporté beaucoup dans la campagne que je viens de faire et dans mon travail à la tête du parti. Je suis très fier de dire que je suis un diplômé à deux reprises de l’Université de Moncton.

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