vendredi 9 novembre 2012

Chronique « Terre-Neuve surnaturelle » : Le message

par Emily Briand

Les histoires d’évènements surnaturels peuvent être très divertissantes. Il n’est pas nécessaire de croire aux esprits maléfiques pour apprécier le petit frisson qui saisit la base de votre nuque lorsqu’une panne de courant vous surprend en pleine nuit. Chaque semaine, Emily Briand, étudiante en 3e année d’un baccalauréat en science infirmière à l’Université de Moncton, tentera de nous faire vivre l’inexplicable en nous partageant des légendes de l’île de Terre-Neuve qui lui furent racontées par des voisins, des amis et des membres de sa famille.

À Terre-Neuve, nous disons que les familles sont tellement proches que lorsqu’un membre meurt, il y a en tout temps quelqu’un qui en reçoit signe. Ces signes peuvent varier d’un oiseau qui vient dans la maison et qui refuse de s’en aller, à des bruits forts. Par contre, il arrive que ce ne soient pas des signaux de mort…

Béatrice était une dame avec plusieurs enfants. Entre eux, il y avait Paul qui était parti dans l’armée et Bill qui restait à la maison pour aider avec le jardin et les tâches de la maison. Ses autres enfants étaient mariés ou travaillaient ailleurs. Paul était parti dans une autre province depuis des mois, lorsqu’une journée, Béatrice et Bill avaient entendu quelqu’un cogner à la porte. Béatrice, qui tricotait, avait déposé ses aiguilles par terre, était sortie de son salon et avait répondu à la porte principale. Par contre, il n’y avait personne là. Elle était sortie dehors pour chercher plus loin, mais sans succès.

« Bill, as-tu entendu quelqu’un cogner? », demanda Béatrice.

« Oui, m’an. Il n’y a personne là? », répondit Bill.

Béatrice s’était remise à tricoter. Quelques instants plus tard, il y avait encore une fois quelqu’un qui cognait à la porte. Au lieu de se lever à nouveau pour interrompre son tricot, Béatrice a demandé à Bill d’aller voir à la porte.

Par contre, lorsqu’il s’était rendu à la porte, il n’y avait toujours personne là. À son tour, il avait ouvert la porte pour voir s’il y avait quelqu’un de caché qui voulait être drôle, mais sans succès.
Là, les deux commençaient à se tanner. Évidemment quelqu’un s’amusait avec eux, et ils n’appréciaient pas cela. Donc, Béatrice avait demandé à Bill de se cacher. Étant donné que la porte était en verre, il pourra voir qui les dérangeait.

Bill n’avait pas long à attendre; le bruit est revenu. Malgré que le son vienne de la porte devant lui, il n’y avait personne là. Perplexe, il expliqua la situation à Béatrice, qui ne savait pas quoi dire. Il n’y a pas eu d’autres dérangements au cours de la journée.

Des mois plus tard, Paul, qui jusqu’à maintenant était parti avec l’armée est revenu à la maison. Tous étaient contents de le revoir, et la famille avait fait un petit party pour lui souhaiter la bienvenue. Pendant la fête, Paul avait tiré sa mère de côté et l’avait demandé de s’assoir. Curieuse de savoir ce que son fils avait à dire, Béatrice a fait ce qu’il avait demandé sans question.

« M’an, je ne veux pas t’inquiéter, mais il y a eu un accident pendant que j’étais parti… Il y a eu de la machinerie lourde qui est tombée, pis s’en allait vers moi, mais j’avais réussi à grimper dessus. Autrement, ça m’aurait écrasé. Je veux te le dire à cause que pendant ça arrivait, je ne pouvais pas arrêter à penser à toi », racontait Paul.

« Mon Dieu… Quand est-ce que ça s’est passé? » demanda Béatrice.

Ça s’était passé la même journée que Bill et elle avaient entendu quelqu’un cogner à la porte.

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