mercredi 14 novembre 2012

Chronique « Terre-Neuve surnaturelle » : Les prières qui font réagir

Par Emily Briand

Les histoires d’événements surnaturels peuvent être très divertissantes. Il n’est pas nécessaire de croire aux esprits maléfiques pour apprécier le petit frisson qui saisit la base de votre nuque lorsqu’une panne de courant vous surprend en pleine nuit. Chaque semaine, Emily Briand, étudiante en 3e année au baccalauréat en science infirmière à l’Université de Moncton, tentera de nous faire vivre l’inexplicable en nous partageant des légendes de l’île de Terre-Neuve qui lui furent racontées par des voisins, des amis et des membres de sa famille.

Cette histoire sera la première de plusieurs au sujet d’un bâtiment âgé de plus de 100 ans dans une communauté. Initialement, ce bâtiment était une école qui servait de chapelle les dimanches. Ensuite, celui-ci était uniquement utilisé comme chapelle lorsqu’une école plus grande fut construite. Plus tard, l’édifice ferma, cette fois à cause de son mauvais état et dû au fait qu’une nouvelle chapelle avait été construite. Ses portes furent fermées au public pendant de nombreuses années. Finalement, un groupe communautaire avait décidé d’en faire un musée afin de sauvegarder un peu de culture. Jusqu’à présent, ceci est toujours le cas.

Par contre, en plus de cas d’abus reliés aux enseignants et aux prêtres de nombreuses années passées, il y a aussi plusieurs histoires surnaturelles lui donnant sa réputation infâme. Les histoires ne seront pas nécessairement contées en ordre, ni en série afin de garder une variété.

Environ 40 années passées, il y avait une madame qui s’appelait Sharron qui allait à la chapelle chaque soir à minuit pour prier. Tous ses enfants étaient éparpillés partout dans le pays, et elle le faisait comme genre de protection pour eux. Elle n’avait pas loin à marcher; elle habitait de l’autre côté de la route de la chapelle.
Comme chaque soir, elle s’habillait pour sortir, et elle traversait la route. Ce n’était pas un soir froid, malgré l’hiver qui était présent, et le ciel était clair à l’exception de quelques nuages. Malgré la température, il y avait quand même des flaques d’eau gelées, qui faisaient un crunch plaisant lorsqu’elle pesait dessus en marchant. Ayant traversé la route, elle ouvra les portes de la chapelle et les ferma derrière elle. L’intérieur était sombre, il n’y avait aucune lumière sauf celle de la lune qui pénétrait doucement les fenêtres longues et minces, qui s’alignaient symétriquement sur les murs gauches et droits de la chapelle. Ceci créait des ombres pâles et donnait un air surréel à la pièce remplie de bancs colorés d’un brun chocolat.

Sharron s’assit sur le banc le plus près de l’autel, elle sorti son chapelet et commença à prier :
«Je vous salue, Marie pleine de grâce. Le Seigneur est avec vous…».

Étrangement, elle entendait un son inhabituel derrière sa voix. Elle continua à prier, en écoutant simultanément ce bruit qui ne cessait pas. Sharron constata que c’était le confessionnal qui, étant en forme de boîte rectangulaire, se levait sur un côté pour retomber avec tellement de force qu’il faisait un bang bruyant.

Sharron avait eu l’idée que c’était quelqu’un de la communauté qui était entré lorsqu’elle priait pour essayer de lui faire peur. Elle avait mis de côté son chapelet pour se lever, et dès qu’elle avait arrêté de prier, le bruit arrêta brusquement. Sharron verrouilla la porte de l’église, et s’assit sur le banc directement devant le confessionnal en se disant que celui qui essayait de lui faire peur ne pourrait pas s’évader.

Doucement, elle recommença ses prières. Dès qu’elle avait dit un mot, le bruit recommença aussi. Rapidement, Sharon s’était tannée, et avait décidé d’aller voir qui voulait tellement déranger ses prières. D’un coup sec, elle ouvra les portes du confessionnal. Il n’y avait personne à l’intérieur. Sans clignoter des yeux, elle quitta la chapelle et ne revint jamais faire ses prières à minuit.

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