mercredi 21 novembre 2012

Comme du popcorn versus du vin

par Samuel Gagnon

Une soirée au cinéma est, somme toute, un peu un pari. Après l’achat d’un billet de 13 $ et d’un popcorn au prix plus que discutable, le succès de la soirée repose souvent sur la qualité du film. S’il est bon, le plaisir est absolu. Par contre, s’il est mauvais ce sont non seulement 13 dollars de perdu, mais aussi un bon deux heures d’étude potentielle!

Avec Acadie Underground, un évènement annuel offert par Film Zone et la Galerie Sans Nom et présenté dans le cadre du Festival international du Cinéma Francophone en Acadie (FICFA), ce sont les gens présents qui ont carrément animé la soirée. Ils étaient plus de 150 au centre culturel samedi soir dernier pour le spectacle comportant des courts-métrages produits en Super 8. Et comme bonis, celui-ci était à la hauteur de l’ambiance. « J’ai grandement préféré cette édition d’Acadie Undeground quant aux années précédentes, l’ambiance est amazing », atteste Sébastien Lord-Émard en criant pour se faire entendre au-dessus de la chanson Car Wash de Rose Royce suite aux projections (question de décrire l’atmosphère).

Le principe d’Acadie Underground est simple, mais très intéressant. Les organisateurs du festival offrent une séance d’introduction au Super 8 et une cartouche de film d’une durée de 3 minutes. Les participants ont eu ensuite un mois à produire leur court-métrage. Toutefois, ils ont accès à la caméra que pendant 24 heures. « Le plus grand défi c’est que tu n’as pas la notion de temps et que tu ne peux voir ton footage qu’après avoir développé la pellicule. », explique Jason Leblanc qui a participé à la réalisation du court-métrage Freakot de Rémi Belliveau. Les spectateurs présents lors de la projection ont ensuite pu voter pour leurs trois films coup de cœur. Les trois films ayant reçu le plus de votes se verront décerner des prix.

Cette année, pas moins de 12 films ont été présentés. D’un poulet géant à la mort costumée, chacun des courts-métrages était unique. Plusieurs thèmes ont été abordés au cours de la soirée, ressortant une panoplie d’émotions chez les spectateurs. Les quelques moments d’humour ont été très bien reçus par la foule.

Puisque les films sont silencieux, une place importante était accordée à la musique. Gilles Doiron, qui présentait un film pour une 7e fois, s’est ressorti du lot en offrant une performance musicale en direct durant la présentation de son œuvre visuelle. « En fait, j’ai décidé de faire de la musique en direct simplement parce que j’étais dernière minute et je viens tout juste de m’acheter une nouvelle guitare. Mais je pense que les gens ont bien aimé et j’en suis fier », affirme-t-il.

Les réalisateurs Alisa Arsenault, Benoist Coste-Rivière et Rémi Belliveau furent les gagnants des trophées de bronze, d’argent et d’or pour leurs films O.K, Vide et Freakot respectivement. Comme il a été le cas pour les autres gagnants, Benoist Coste-Rivière en était à sa première participation : « C’était inattendu et je suis vraiment fier. J’en dois beaucoup à mon caméraman Jiaping Wu, sans lui ce serait seulement un demi-projet », dit-il suite à l’annonce de sa deuxième place.

Une soirée intime très animée, Acadie Underground fut un succès sur toute la ligne. Le divertissement était certainement au rendez-vous. Le coût du billet était beaucoup plus bas que 13 dollars et le divertissement était garanti grâce à une atmosphère superbe. Que voulez-vous? Au cinéma il y a du popcorn et à Acadie Undergroud du vin. Ce n’est simplement pas comparable.

Aucun commentaire: