mercredi 21 novembre 2012

Cul-de-Sac : Une tournée provinciale pour Ludger Beaulieu

par Karine Martel

Fraichement diplômé en Art dramatique de l’Université de Moncton, Ludger Beaulieu fait actuellement une tournée de la province avec neuf représentations de la pièce Cul-de-sac du Néo-Écossais Daniel MacIvor.
« Je me trouve incroyablement choyé de pouvoir avoir la chance de partir en tournée si tôt dans ma carrière. Ce n'est pas souvent qu'un comédien a la chance de travailler dès sa sortie des études et je dois avouer que la chance me sourit pour l'instant de ce point de vue », explique le jeune comédien.

Il n’y a aucun doute que l’adaptation de Cul-de-sac que présente Ludger Beaulieu est de calibre professionnel, vaut la peine d’être vue et mérite de partir en tournée. Des fous rires se faisaient entendre à tout moment par les spectateurs lors du premier spectacle de la tournée, au théâtre l’Escaouette, le 13 novembre dernier.

« La tournée est non seulement une occasion de faire voir la pièce par un très grand nombre de gens, mais aussi une occasion excellente de continuer le travail sur cette pièce que je porte très près de mon coeur », ajoute Ludger Beaulieu.

Cul-de-sac est une pièce mettant en scène un seul acteur, qui incarne neuf différents personnages. Les personnages sont voisins : tous habitent dans la même rue, dans le cul-de-sac.

« La pièce en soi peut être décrite comme un grand message sur l'indifférence nocive qui se développe dans notre société. La pièce raconte les derniers moments du personnage principal à travers les yeux de plusieurs personnages différents. On finit par apprendre peu à peu le pourquoi et le comment jusqu’à ce que la vérité nous soit révélée », explique le comédien.

Un fait assez incroyable au sujet de cette pièce est que non seulement Ludger Beaulieu joue le rôle de neuf personnages, mais que ces personnages interagissent entre eux. Il y a entre autres une scène où tous les personnages sont dans la pièce, à une réception de Noël, et ils interagissent tous entre eux. Très risqué comme passage, puisqu’il serait extrêmement facile de se perdre et de ne plus savoir lequel entre le vieil homme, la jeune fille, son père, le couple voisin ou les deux hôtes est en train de parler. Pourtant, avec un mélange de mise en scène, d’expression faciale, de posture et de voix, il est à tout moment évident de quel personnage il s’agit.

« Un one man show est un défi énorme, et il relève ce défi très courageusement » précise avant la représentation la metteuse en scène de la pièce Cul-de-sac, la directrice artistique et générale de l’Escaouette et professeure au département d’Art dramatique, Marcia Babineau.

« Le challenge et mes sentiments sont intimement reliés pour moi sur scène. L'erreur est quasi impardonnable au déroulement du spectacle, alors une concentration profonde est absolument requise. Le public, qui devient dans un sens le partenaire de jeu, peut influencer le spectacle de plusieurs façons, mais je ne dois jamais perdre le contrôle de la salle. Si c'est le cas, la pièce perd tout son sens. »

La mise en scène, l’éclairage et les quelques sons ne sont pas laissés à eux même. Chaque ajout technique à la pièce est très efficace, apportant la compréhension à un autre niveau.

Cul-de-sac avait été présenté cinq fois sur le campus en décembre 2011 dans le cadre du cours Exercice public.

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