vendredi 9 novembre 2012

Chronique Sexe : Le bondage, une nouvelle mode

par Jessica Savoie

On a longtemps vu le masochisme comme une expérience pornographique intense. Désormais, cette forme de domination est de plus en plus courante dans les couples ou les relations purement sexuelles.

De plus en plus, on entend le sigle « BDSM » (bondage, discipline, domination, sadomasochisme et soumission), qui inclut toutes sortes de pratiques sexuelles toutes aussi originales les unes que les autres, prônant habituellement la douleur, la contrainte, l’humiliation ou la mise en scène de divers fantasmes dans un but purement, et tout simplement, érogène. 

En fait, la mise en scène du bondage se tient sur le respect d’un contrat sans limites où contribue une relation entre dominant et dominé. Ces pratiques peuvent être partagées à deux ou en groupe et favorisent l’utilisation de jouets sexuels ou d’outils de domination tels les cordes, les menottes ou même encore le fouet.

Sadisme ou masochisme?
Certains couvrent ces pratiques de polémiques : c’est tout à fait sadique, dit-on, d’obliger quelqu’un à pratiquer une telle activité ou encore de lui faire mal, de lui donner la fessée ou de l’attacher. Cependant, il faut faire une distinction entre le « sadique » et le « masochiste ».

Effectivement, le sado sera celui qui profitera de la souffrance de l’autre dans un viol, une agression. Il trouvera plaisir à briser la sécurité de la personne et se nourrira de sa peur.

Le maso, quant à lui, peu importe sa relation (dominant ou dominé), partagera ce plaisir de soumission avec son partenaire. C’est dans un échange d’émotions et de sensations sexuelles que s’épanouira l’expérience, dont les auteurs sont tous consentants.

Il va sans dire que la limite entre les deux est mince, surtout lorsque nous pensons aux actions qui découlent de ces actes, comme la soumission, la douleur physique et morale ainsi que l’humiliation. Cependant, pour les personnes consentantes, ces pratiques peuvent être le point culminant de leur relation, voir la flamme qui ravive leurs besoins sexuels.

Il est vrai que la douleur physique et émotionnelle peut devenir gênante. Cependant, elle devient souvent plaisir lorsque notre amie l’endorphine décide finalement de se la couler douce : il semble que la douleur laisse place à un sentiment d’excitation intense qui pousse souvent aux pires sévices.

Une approche grandissante
Le bondage n’a rien de nouveau; il est pratiqué depuis le début des temps. Cependant, il est de plus en plus popularisé. Que ce soit dans les films pornographiques ou dans les livres (Fifty Shades of Grey en est un bon exemple), cette pratique se fait connaitre et prend de l’ampleur dans les relations intimes.

Effectivement, on voit de plus en plus de gens à la recherche de ces relations inédites dont tout le monde parle. Il y aurait en fait, dans ses pratiques masochistes, deux catégories. La première, appelée « hard », serait celle où la violence physique est prédominante. La seconde, quant à elle, est appelée « soft » et serait plutôt d’ordre psychologique. Cependant, on remarque que ce sont les relations « hard » qui sont les plus popularisées : elles mettent en valeur l’idée de l’homme imposant et dominant, dans toute sa virilité.

Un problème souvent rencontré est cette exagération du bondage, qui prend quelquefois des proportions démesurées. Les débuts sont marqués par des fantasmes partagés et finissent par des humiliations importantes et déchirantes pour le dominé. Il ne faut donc pas perdre cette notion de respect, suivre les courants de bonheur partagé et être à l’écoute de l’autre.

Malgré les controverses partagées à ce sujet, le bondage ne perdra probablement pas de sa valeur sexuelle. C’est une mode, un protocole pervers partagé par des personnes qui ont en commun le désir d’une aventure érotique intense. C’est désormais une réalité qui, souvent gardée secrète, pimente et ravive les flammes trop longtemps contenues.

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