jeudi 29 novembre 2012

Chronique « Terre-Neuve surnaturelle » : Le four du Diable

par Emily Briand

Les histoires d’évènements surnaturels peuvent être très divertissantes. Il n’est pas nécessaire de croire aux esprits maléfiques pour apprécier le petit frisson qui saisit la base de votre nuque lorsqu’une panne de courant vous surprend en pleine nuit. Chaque semaine, Emily Briand, étudiante en 3e année d’un baccalauréat en science infirmière à l’Université de Moncton, tentera de nous faire vivre l’inexplicable en nous partageant des légendes de l’île de Terre-Neuve qui lui furent racontées par des voisins, des amis et des membres de sa famille.

Composé d’arbres qui font un demi-cercle sur une région de plaine, « Le four du Diable » gagne son nom en 2 moitiés. Premièrement, en été, il fait incroyablement chaud dans ce demi-cercle, tellement que l’on dit que c’est comme être dans un four. Deuxièmement, il y a un nombre élevé d’accidents qui se passe près de ce four, ainsi que des évènements qui touchent plus au surnaturel…

Mégane était en Ontario lorsqu’elle rencontra l’homme qu’elle aimait. Ensemble, ils avaient décidé de retourner vivre à Terre-Neuve, dans la communauté d’enfance de Mégane. Ce qu’elle n’avait pas dit à son cher François, c’était que sa maison était adjacente au Four du Diable. Mais de toute façon, ce n’était pas un gars qui croyait au surnaturel, c’était un homme avec l’identité masculine traditionnelle : un bucheron buvant de la bière et qui ne laisse jamais dévoiler ses émotions, surtout pas par des larmes. Elle croyait que si elle lui racontait les légendes, il aurait surement ri d’elle.

François s’installa facilement dans la communauté de Mégane, mais étant donné qu’ils étaient arrivés un peu tard, il n’avait pas eu l’occasion de se faire des amis. Lui et sa blonde se sont couchés de bonne heure, fatigués par leur voyage.

Au plein milieu de la nuit, Mégane fut réveillée par un bruit dans sa chambre. Elle se leva, et elle vit François en train de mettre ses bottes en caoutchouc. Elle l’appelait par son nom, mais il ne répondait pas. Elle conclut alors qu’il était somnambule. Mégane avait entendu qu’il ne fallait pas réveiller une personne qui marche dans son sommeil, donc elle avait décidé de le suivre pour s’assurer qu’il ne se fasse pas mal.

François descendit les escaliers pour arriver au premier étage et mit son manteau, tout cela sans se réveiller. Il ouvrit la porte principale, et sorti dehors. Mégane continua de lui suivre. Dans le champ à côté de sa maison, François ramassa une faux et commença à courir vers le Four. Là Mégane commença à avoir peur. Elle cria après François :

« François que fais-tu!? »

« Ils vont les avoir! » répondit-il en pointant vers la route avec des larmes aux yeux. Lorsque Mégane regarda où il pointait, elle vit apparaître les lumières d’une voiture qui s’approchait. Elle en avait eu assez :

« François, arrête ça toute de suite! Viens et rentre dans la maison! », criait-elle en prenant François par le bras. Après l’avoir ramené dans la maison, aucun autre incident n'eut lieu pendant cette soirée.

Le lendemain, Mégane raconta à François ce qu’il avait fait pendant la nuit, mais il partit à rire tout en ayant un air non convaincu. Il passa la journée à se faire des connaissances avec des gens de la communauté et le soir lorsqu’il revint à la maison, il s’est adressé à Mégane :

« Pourquoi ne m'as-tu pas dit qu’on habitait à côté d’une place hantée?! »

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