mercredi 21 novembre 2012

L’Université rend public le salaire annuel du recteur

par Simon Delattre

Raymond Théberge gagne 225 000 dollars par an. Ce chiffre est sorti au début de la semaine dernière et a parfois été au cœur des discussions sur le campus. La loi provinciale sur le droit à l’information s’applique depuis septembre aux universités qui doivent faire la transparence sur les affaires internes à quiconque en ferait la demande. Après qu’une requête ait été déposée par des journalistes et par l’association des professeurs d’université du Nouveau-Brunswick, l’administration a dû dévoiler la somme.

Ce salaire a été fixé par le Conseil de finance du Conseil des gouverneurs, mais on n’a pas pu savoir au terme de quelle procédure. L’ensemble des données n’ont pas encore été publiées, mais cela ne saurait tarder, c’est en tout cas ce qu’assure Marie-Linda Lord, la vice-rectrice aux affaires étudiantes et internationales : « rechercher les informations et les mettre en forme prend du temps, c’est une surcharge de travail pour l’équipe », nous dit-elle.

Des réactions mitigées et retenues
Du côté de l’administration, on s’est passé le mot : rien ne doit filtrer. Thérèse Thériault, directrice des communications, a été très catégorique : « Le recteur ne fera aucun commentaire sur son salaire, ni sur les discussions qui ont mené à sa détermination ». Joëlle Martin, présidente de la FÉÉCUM (Fédération des étudiants et étudiantes du campus universitaire de Moncton) estime que « c’est un poste important, car Raymond Théberge représente l’Université. Être recteur représente une pression sociale incroyable, car c’est l’institution la plus importante pour les Acadiens. Nous sommes assez mal placés pour juger, car nous ne savons pas quelle quantité de travail il fournit. Nous pensons qu’il fallait maintenir un salaire élevé pour attirer le meilleur candidat possible. Il fallait rester compétitif par rapport au secteur privé où les dirigeants sont bien mieux rémunérés. » À part cette déclaration officielle, il sera difficile d’obtenir d’autres mots de la part des membres de la Fédération, même si certains regards et silences laissent penser que le sujet ne fait pas l’unanimité. Nous sommes donc allés à la rencontre de Kevin Arsenault, vice-président au Conseil d’Éducation, qui tient un tout autre discours : « Personnellement je trouve ce salaire reste encore un peu trop élevé, surtout quand on le compare à la taille de notre Université. Le recteur nous doit des explications, mais il manque d’accessibilité. Il devrait expliquer en quoi consiste son travail auprès des étudiants et pourquoi cela justifie un tel revenu. »

Eléments de comparaison
Alors, avec quoi juger ce montant?

C’est à peine plus que le salaire de son homologue de Saint-Thomas University dont les effectifs ne dépassent pas les 3000 étudiants. Par contre, c’est 100 000 dollars de moins que le salaire du recteur de l’Université du Nouveau-Brunswick, même si l’établissement compte plus de 10 000 étudiants.
Les professeurs de l’Université francophone gagnent quant à eux autour de 100 000 dollars, d’après la FÉÉCUM.

Le revenu du précédent recteur de l’Université de Moncton, Yvon Fontaine, se situait entre 275 000 et 300 0000 $. À noter que celui-ci n’a pas reçu d’indemnité de départ puisque la succession s’est effectuée au terme de son mandat. Par contre, il touchera pendant un an son salaire de professeur à la Faculté de droit bien qu’il n’y assure plus de cours.

1 commentaire:

Communications Féécum a dit...

Question de rajuster le tir...

L'impression de M. Delattre que les employés et élus de la Fédération se "retenaient" pour exprimer des opinions différentes est complètement erronée. Présent à sa visite, il a interprété notre silence faussement. La vérité est que toute position et opinion par rapport à nos dossiers doivent constitutionnellement venir de la présidente de la FÉÉCUM. Nous avons déféré l'entrevue à celle-ci comme ce l'est pratique courante et légale.

je peux vous assurer que l'ensemble de l'équipe FÉÉCUM est d'accord avec les propos exprimés par Joëlle lors de l'entrevue et je vous remercierai à l'avance de ne pas tenter un exercice de "télépathie" par lequel vous devinez ce que les gens pensent sans l'appui des faits.

De plus, notre agent de recherche, Raymond Blanchard, a écrit un très bon texte sur notre blogue à ce sujet ce matin qui donne encore plus de contexte pour les salaires de recteurs, comment c'est calculé, etc. et qui répond quelque peu aux questions de M. Arsenault qui se demande ce que sont les tâches d'un recteur. l'article s'intitule Combien la livre pour un recteur?